Assassinat d'El Guedhafi : A Qui Profite Le C R I M E ?
Par Hocine Mahdi
le 23 Octobre 2011
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Nous revenons sur la fin lamentable du dictateur libyen qui fut pris comme un rat dans des buses d'évacuation des eaux usées.
Quel destin du roi des rois africains qui avait traité les citoyens libyens de rats (gerdènes en arabe) !
Si nous avons regretté son lynchage et son assassinat ce n'est pas pour ses beaux yeux. Ce n'est pas non plus parce de notre salon nous ne pouvions comprendre les réactions épidermiques des révolutionnaires qui l'ont achevé après l'avoir désarmé.
Nous avons eu le malheur de naitre entre deux guerres. Nous avons été tabassés, torturés, brimés, humiliés par le système colonial et par les services de sécurité de notre pays indépendant à Annaba quand le manchot (le général Attalia) tirait avec une grande jubilation sur les manifestants, à Tizi Ouzou, à Alger, à Constantine, à Paris. Là où les citoyens revendiquent liberté et justice.
Mieux, nous avons fait une manifestation solitaire en prenant tous les risques dans une période où manifester était un crime contre l'Etat. Ce qu'aucun écrivain, intellectuel, journaliste n'a jamais fait en Algérie.
C'est pour cela que chaque citoyen qu'on tabasse, qu'on torture, qu'on assassine parce qu'il manifeste contre les abus du pouvoir partout dans le monde, c'est nous que l'on tabasse, l'on torture, l'on assassine. Nous le ressentons profondément dans notre chair et dans notre âme. Si nous nous écoutions nous transformerions tous les dictateurs et leurs soutiens de l'étranger en pâté pour nourrir les chiens. Mais nos longues années de combat et de souffrances nous ont appris à regarder au delà de la main qui tient le revolver ou le fouet.
Nous osons affirmer que l'assassinat d'El Guedhafi n'a pas été souhaité par les révolutionnaires libyens mais voulu par deux chefs d'Etat européens au moins et un ancien premier ministre.
Nous nommons Berlusconi, Nicolas Sarkozy et Tony Blair qui entretenaient des relations contre nature avec le dictateur assassiné. Les documents filmés existent.
Voici ce qui nous conforte dans notre position :
A) En Angleterre Tony Blair est visé par une enquête sur ses relations scrabreuses avec El Guedhafi. Il était le conseiller spécial du dictateur, en quoi ?
B) En France, dans son dernier livre* le journaliste d'initiative** Pierre Péan confirme les accusations de Sif el Islam El Guedhafi qui avait avoué que lui et son père avaient généreusement contribué à la campagne électorale de Nicolas Sarkozy. Le démenti de celui-ci a fait rire tous les analystes sérieux. Dans son livre Pierre Péan afirme que des VIP de Sarkozy avaient démarché auprés de Mouammar El Guedhaf, du roi du Qatar, des monarques d'Arabie Saoudite, du Bahreïn ect pour récolter les fonds nécessaires. Pierre Péan avait pris le relai de Médiapart, du journal le Monde et de nombreux magazines français qui ont, avant lui, évoqué superficiellemt ce scandale mais il a approfondi l'enquête.
C) Avec Berlusconi c'était vraiment le pied. El Guedhafi et Berlusconi ont presque la même nature de jouisseurs invétérés et de mafioso.
Sakozy, Blair et Berlusconi ont été généreusement arrosés par l'argent du pétrole libyen. Ils ne pouvaient logiquement laisser le dictateur entre les mains des magistrats du tribunal pénal international pour ne pas être éclaboussés par les révélations que pourront faire El Guedhafi et ses enfants.
Par conséquent l'assassinat du dictateur ne profite qu'à ces trois énergumèmes en faisant perdre à la Libye des dizaines de milliards de dollars qui sont détenus par des banques et des entreprises en Europe, en Amérique, au Canada et ailleurs.
C'est ce que nous croyons.
C'est ce que nous pensons en respectant l'opinion des autres.
Même ceux qui nous font le reproche de parler à notre aise parce que nous sommes loin du champ de bataille.
Ils resteront toujours nos amis malgré tout.
Hocine Mahdi
Le 23 Octobre 2011
*) La république des mallettes, enquête sur la principauté française de non-droit. Editions fayard otobre 2011, auteur Pierre P&an.
**) Pierre Péan se présente comme journaliste d'initiative par opposition au journaliste d'investigation.
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