Sunday, March 20, 2011

Hamid Skif est parti : Salut l'artiste

Les poétes sont toujours imprévisibles.
Hamid Skif ne pouvait pas être autrement.
Je n'oublierai jamais notre première rencontre.
Il ne me connaissait pas, moi aussi.
En quelques minutes c'était comme
Si nous étions nés dans le même quartier.
L'écriture, la pensée, l'émotivité, l'engagement,
Tout nous rapprochait.
Le déchirement de l'Algèrie nous a éloignés.
Décennie noire,
Décennie rouge,
Décennie de plomb...
Jamais la liberté,
Jamais la paix!
La révolution algérienne a dévoré
les patriotes les plus sincères,
L'indépendance a assassiné,
Castré
Exilé
Les esprits les plus éclairés.
Hamid Skif a rejoint Tahar Djaout et Youcef Sebti
Dans le royaume des Cieux.
Bon voyage l'Artiste...
Tu resteras toujours près de nous,
Parmi nous.
Avec les yeux éblouis
De l'éternelle enfance.

Mahdi Hocine

Wednesday, March 16, 2011

Hillary Clinton : L'incroyable humiliation !

Une cascade d'évènements, les uns aussi importants que les autres, nous donnent le tournis depuis plus de trois mois. Tout va si vite et en même temps. Nous pleurons de joie et de tristesse d'un jour à l'autre. La révolution est une grande dévoreuse d'innocents.
Acceptons ce terrible postulat.
Ce ne sont pas toujours les bons qui anéantissent les méchants car si les premiers ont un trop plein d'amour, les seconds ont un trop plein de haine meurtrières et ils ont les armes pour assouvir leurs bas instincts de monstres.
Sans foi ni loi, allions nous écrire. Mais quel non sens, quelle naïveté puisque la loi est au dessous des puissants dans tous les cas de figures.
Quand un rêve de plus de 40 ans se réalise partiellement en quelques mois parce que vos enfants et vos petits enfants, nés après la décolonisation, ont décidé de mourir pour jouir de l'indépendance, que vous reste t-il à faire ?
Savourer un bonheur à l'arrière goût amère car la logique veut que c'est le père qui se sacrifie pour la liberté de ses enfants ?
Ravaler votre honte tout en saluant cette jeunesse extraordinaire d'à propos et de lucidité car son succès fulgurant sur des dictateurs inhumains se double d'une éclatante victoire sur le système néo colonial ?
Il n'est guère surprenant que cette jeunesse volontaire ait réussi en quelques semaines là où ont échoué les partis "légaux" en soixante ans de dialogue balisé, d'élections frauduleuses, de partage fictif du pouvoir compensé par la distribution de quelques miettes de la rente pétrolière qu'aucune institution de l'Etat n'a le droit de contrôler. Il faut dire que les vrais opposants au régime sont illégalement empêchés de créer des partis politiques et de présenter une candidature à n'importe quelle élection. Ils sont illégalement fichés en tant qu'ennemis de la nation ou agents de l'étranger. Souvent ils disparaissent sans que personne sache ni comment ni où ni pourquoi.
Malgré cela les grandes puissances dites démocratiques soutiennent sans faille les plus féroces des dictateurs arabes et font semblant de pleurer sur le triste sort des peuples martyrisés, affamés, massacrés.
Une leçon à retenir.
Nos enfants et nos petits enfants, de Tunis à Bahrein, n'ont pas quémandé auprès des autorités une autorisation de manifester pacifiquement. Sachant que des gouvernants illégitimes n'ont pas vocation de libérer les actions contestataires. les jeunes se sont donnés rendez-vous sur les espaces publics les mieux situés dans les grandes villes. Massivement rassemblés avec la volonté de mourir ou d'abattre le régime dictatorial, le choix est suicidaire. Mais il fallait essayer de résister jusqu'au bout : ni dialogue ni élections avec une dictature qui a survécu pendant des décennies grâce à des dialogues de sourds, des élections truquées et l'usage aveugle de la force contre des citoyens sans arme.
Tout nous surprend avec cette extraordinaire jeunesse qui s'est révélée d'une insoupçonnable maturité politique.
Pour son voyage en Egypte Hillary Clinton a inscrit dans son programme une rencontre avec les initiateurs de l'occupation de la place de la liberté du Caire.
Humiliant échec pour une dame habituée à rejeter des milliers de demandes d'audiences dans les pays du Moyen Orient.
Le porte parole des jeunes révolutionnaires explique le refus de la rencontre. Nous résumons:
-"Nous avons déjà rencontré un envoyé de Barack Obama qui était spécialement nous dire que l'Egypte ne trouvera pas un président plus compétent et plus honnête que Mohamed Hosni Moubarak. Il voulait sauver le régime égyptien. Que va nous dire Hillary Clinton après la chute de leur homme de main ?"
Hier nous avons entendu la dame américaine affirmer que les relations stratégiques entre le prochain gouvernement égyptien et les USA ne changeront pas concernant Israël. Elle a promis beaucoup d'argent pour aider l'économie égyptienne et créer des emplois. Ce qui veut dire que révolution ou pas révolution l'avenir de l'Egypte dépendra des services que rendra le prochain gouvernement égyptien au régime et aux colons sionistes au détriment de la cause Palestinienne.
A notre humble avis, Hussein Barack Obama doit revoir sa stratégie au Moyen Orient où l'indépendance de la Palestine est l'une des préoccupations centrales des citoyens arabes.
Dans le programme des révolutionnaires tout doit changer.
Et tout changera. Même Hussein Tantawi changera.

Mahdi Hocine

Monday, March 14, 2011

La Ligue Arabe : Un sursaut de dignité ou un acte de revanche ?

Le 12 mars 2011 restera le seul jour de l'histoire de la Ligue d'Amr Moussa où les ministres des affaires étrangères des pays membres aient voté, presque à l'unanimité, une résolution qui tend à protéger un peuple maghrébin de la folie meurtrière d'un dictateur arabo maghrébin. Nous souhaitons de tout coeur que l'avenir nous donnera tort et nous serons très heureux de notre erreur.
Kadhafi était la brebis galeuse ou, si l'on veut, le troublion de cette ligue hétéroclite, boiteuse, sans principe ni projet constructif pour la nation Arabe.
Faisons un clin d'oeil dans le rétroviseur.
A l'époque où une lutte sans merci opposait l'impérialisme financier mondial à l'impérialisme du prolétariat notre fragile planète était divisée en deux zones d'influences représentées par deux grandes puissances technologiques et nucléaires; les USA et l'Union Soviétique. En cette période de guerre dite froide mais qui a fait couler des fleuves de sang en Afrique, en Amérique du sud et en Asie il y avait quelques dirigeants du Tiers Monde qui menaient un combat de survie en marge des deux géants dont la sanglante rivalité fournissaient aux non alignés la possibilité de sortir leurs pays de sous-développement.
Kadhafi a su trouver un créneau dans le mouvement des marginaux dont Washingtton et Moscou se disputaient les territoires. Le guide Libyen se prenait pour un révolutionnaire de la lignée des "Che" Guevara mais il n'en avait ni l'envergure ni la philosophie ni l'altruisme. Ce n'est pas avec une mentalité tribale et une culture féodale que l'on peut s'engager dans un combat humanitaire de portée universelle.!
Le plus logiquement du monde la ligue Arabe était devenue une tribune où s'exprime avec une rare violence la rivalité des deux géants par les voix discordantes de nos dictateurs.
Les sommets ordinaires et extraordinaire donnaient lieu à des scènes lamentables où pro américains et pro soviétiques s'étripaient et s'insultaient comme de vulgaires chiffonniers en rélégant au dernier rang de leurs soucis les problèmes de la nation Arabe. Kadhafi se singularisait par un comportement haineux à l'égard des féodaux de la péninsule arabique, tous des pro américains qui ne pensaient qu'aux royalties du pétrole sans daigner se pencher sur la situation de leurs sujets.
Mais, comme tous les révolutionnaires arabes des années 60-70, Kadhafi a fini par se retrouver dans la peau d'un vilain dictateur : potentat sans couronne qui gère la Libye et ses immenses richesses avec l'esprit d'un propriètaire exclusif.
Que signifie donc l'adoption quasi unanime de la résolution du 12 mars 2011 souhaitée, peut-être commandée par Washington, Londre et Paris ?
Une semaine avant la réunion des ministres des affaires étrangères des dictatures arabes un signe évident était venu des mini émirats du Golfe. Les potentats avaient commencé à tirer à boulets rouges sur le guide suprême de la Jamahiria* libyenne. L'esprit revanchard teintait grossièrement les proclamations virulentes des porte-paroles des palais. Est bien malin l'observateur attentif qui décélera les considérations diplomatiquement admises en de telles circonstances.
La Ligue Arabe, avec tous ses monarques de pacotille et ses dictateurs liberticides, a condamné Mouamar Kadhafi parce qu'il a dépassé toutes les limites qui lui épargnent une agression de la part de l'OTAN sous le couvert du devoir et du droit d'ingérence. Sans rire nous avons remarqué que les ministres du Yémén et de l'Irak ont voté la résolution pendant que Saleh Abdallah et El Maliki sont pris dans la tourmente de la contestation populaire et répriment férocement les manifestants tout en reconnaissant la légalité des revendications.
Les ministres algérien et syrien ont émis de fortes réserves contre la résolution. Ils n'aiment pas Kadhafi mais ses méthodes de terre brûlée les inspirent. Chez eux la qualité de citoyen est galvaudée. Que les manifestants réclament du pain et du travail en brûlant des édifices publics à l'intérieur du pays, c'est pardonnable mais qu'ils poussent la trahison jusqu'à revendiquer des droits que leur reconnaît la constitution et dont ils sont privés depuis les indépendances, c'est un crime de lèse-majesté. Il faut être une vieille chiffe comme Moubarak pour déserter le champ de bataille sans livrer de combat comme Islam et Mouamar Kadhafi.
Aujourd'hui, Dieu Merci, aucun dictateur n'est à l'abri d'un soulèvement populaire. Aucun monarque de pacotille ne sera épargné par l'Ouragan de liberté qui souffle sur le Maghreb et le Moyen Orient. Même si chez certains "révolutionnaires" la tentation est très forte de réprimer dans le sang toute contestation contre la pérennité des "constantes".
Posons quelques questions qui nous tarabustent les méninges ?
Que perdra Bouteflika en libérant les espaces d'expression ?
Que perdra Bouteflika en libérant la Justice, les énergies créatrices et la citoyenneté ?
Que perdra Bouteflika en s'attaquant aux monopolistes qui affament les algériens et sèment la pauvreté en profitant d'une justice injuste ?
Que perdra Bouteflika s'il dissout le parlement croupion qui n'est pas sorti d'urnes propres et honnêtes ?
Que perdra Bouteflika en rendant au peuple algérien le sigle FIN qui est exploité comme un registre de commerce par des détrousseurs de cadavres au nom de la révolution algérienne et des martyrs ?
Que perdra Bouteflika en laissant les citoyens algériens participer à la reconstruction de leur pays sans être obligés d'appartenir à l'un des clans que défendent par intérêt Belkhadem, Boudjera, Ouyahia, Hanoune ?

Mahdi Hocine

*) Jamahiria, répubique en arabe.

Saturday, March 12, 2011

Que veulent Pères et Netanyahu ?

Ils ont tout gagné, tout gâché, tout détruit impunément grâce au veto américain et à la complaisance-complicité de l'Union Européenne, de l'Egypte de Hosni Moubarak et de l'Arabie saoudite de la tribu Fayçal. Ils ont également pulvérisé le semblant de crédibilité qui permettait à Mahmoud Abbas et son équipe de négocier un semblant de paix sous la cravache (sans jeu de mots) de Washington. Homme de l'ombre, promu président de l'Autorité Palestinienne par George Bush et Ariel Sharon, Mahmoud Abbas ne se sent plus le courage de continuer de jouer la comédie. Car retourner à la table des négociations sous la baguette de Hussein Barack Obama n'est et ne sera qu'une sinistre comédie qui n'amuse plus le peuple palestinien.
Tous les observateurs crédibles de la scène politique internationale, intellectuels libres et humanistes, pensent et appellent à des actions énergiques pour sortir de l'ornière. Un grand nombre d'entre-eux insistent à juste raison sur l'urgence d'un boycott et de l'examen par le tribunal pénal international du rapport de la commission Goldestone pour que commence le commencement de la fin de la colonisation des territoires arabes occupés en 1967.
Mais à quel niveau sera prise cette décision tant que l'ONU et l'Union européenne ne se libéreront pas de l'emprise américaine ?
Une emprise qui a détourné de leur vocation les institutions internationales dont la mission est de garantir l'émancipation des pays colonisés par tous les moyens.
En ce premier trimestre tumultueux de 2011 les médias lourds européens et arabes ont fermé les yeux sur des crimes sionistes très graves : arrachages de cinq cents oliviers par ci, assassinats de palestiniens par là, accélération du rythme de la colonisation dans les territoires occupés en 1967. Particulièrement à El Qods Est. Tout ce que condamne les lois universelles.
Comptant sur le parapluie américain et sur la lâcheté de l'Union Européenne, Pères et Netanyahu ont profité de la mobilisation mondiale des médias lourds autour des révolutions arabes pour créer de nouveaux faits accomplis sur le terrain. L'objectif est clair : prendre toujours plus pour pouvoir peser fortement sur les prochaines négociations. S'il y en aura bien entendu. Car, aux yeux des peuples arabes, l'administration américaine est coupable autant que Netanyahu dans tous les drames du peuple palestinien. Ces drames sont secondaires par rapport à ce qu'elle veut faire du Moyen Orient. Après tout la colonisation des territoires occupés c'est elle qui en a assuré l'essentiel du financement. Le bombardement au phosphore de Gaza, Bush fils n'y est pas étranger et l'armement sophistiqué était payé par les contribuables américains.
Ne cherchons pas pourquoi Washington fait cela à partir du moment qu'il a été démontré que la sécurité de l'Etat sioniste n'est menacée que parce que les gouvernants sionistes successifs s'attaquent à la sécurité de leurs voisins.
La colonisation, la spoliation des territoires étant des actes de guerre caractérises condamnés par l'ONU.
Jimmy Carter, Bill Clinton et Barack Obama l'ont reconnu mais cela ne les a pas empêchés d'abuser du droit de veto pour annuler les résolutions des institutions internationales qui favorisent l'instauration d'une paix durable au Moyen Orient.
Hier Netanyahu a annoncé une "nouvelle" proposition en vue de relancer les négociations. Cette nouvelle proposition fut présentée l'année dernière et rejetée par Mahmoud Abbas parce qu'elle lui offrait une portion de son pays avec des frontières vagues et provisoires, très loin de celles de 1967.
Qui prendra au sérieux Pères et Netanyahu à part Barack Obama et Hillary Clinton ? Mais l'important pour eux c'est de tout essayer pour éloigner le spectre de l'isolement sur le plan international.
Et peut-être du boycott qui a étranglé le régime de l'apartheid en Afrique du Sud ?

Mahdi Hocine

Friday, March 11, 2011

Les imams du Palais

Le même jour deux monarques du monde arabe, craignant l'effet boule de neige du soulèvement du peuple tunisien, ont eu des réactions diamétralement opposées dès que des manifestations pacifiques ont bloqué les rues dans leurs pays respectifs.
En Arabie saoudite un cumulard, prince-ministre-rentier-banquier et que sais-je encore, a appelé les mécontents de ne pas commettre le grand péché de manifester contre le roi. Il avait un argument massu : des imams du palais de sa majesté n'arrêtent pas de ressasser une fausse fetwa dans toutes les mosqués du royaume qui va dans ce sens. Le roi étant disposé de distribuer de l'argent à ses sujets, ceux-ci offenseront Allah s'ils commettraient le sacrilège de réclamer un Constitution, des élections libres, un parlement issu du peuple, un gouvernement indépendant de la monarchie mais qui rend des comptes aux élus choisis par les citoyens.
Au Maroc, le commandeur des croyants (sig), mieux conseillé par ses amis occidentaux, plus subtile, a eu plus de respect à l'égard de ses sujets qui étaient sortis la semaine dernière pour faire commme les Jordaniens, les Yéménites et les Saoudiens. Il a écouté les manifestants et répondu dans une large mesure à leurs légitimes revendications par des engagements auxquels personne n'a cru faute de l'annonce d'un calendrier précis. C'est une tactique éculée dont nos zouama et nos monarque abusent à satiété: faire de belles promesses et les oublier très vite.
Il y une différence de taille entre les deux rois :
Le premier est un vieux malade, sénile, qui croit toujours qu'un peuple de bédouins même civilisés reste toujours attaché aux traditions castratrices et aux règles tribales.
Le deuxième est jeune. Il a rapidement compris que le monde est devenu une petite rue grâce à Internet qui peut réunir en une heure dix millions de manifestants devant le palais royale derrière le dos des partis politiques alibi à qui il proposait des strapontins de parlementaires-croupions pour calmer la grogne des citoyens. Mais ce qu'il a le mieux compris c'est qu'un citoyen qui sort dans la rue et se trouve pris dans une foule qui exprime ce qu'il pense il ne craint plus d'être tabassé, torturé ou assassiné par les services de sécurité du roi.
Automatiquement le premier use du charlatanisme pseudo religieux tandis que le second fait travailler sa matière grise qui est encore réactive. Le père de Mohamed VI payait des imams pour droguer les marocains avec des sermons adaptés aux crises cycliques mais c'était le recours à la répression barbare qui calmait temporairement la colère citoyenne. Ceci pour dire que les imams du palais n'ont jamais eu de crédibilité auprès des croyants.
En Arabie Saoudite, de nombreux imams continuent de croire qu'il suffit d'une fetwa contre le facebook pour que les sujets de sa majesté se tiennent tranquilles.
Les manifestations sont prohibées par la religion musulmane ?
Alors pourquoi le Coran appelle les croyants de combattre les dirigeants injustes, corrompus, mauvais gestionnaires qui détournent les biens de la nation à leur profit et à celui de leurs proches ?
Les Tunisiens et les Egyptiens ont ouvert un immense boulevard aux peuples arabes endormis par des imams de palais.
Dieu n'aime ni les lâches ni les crapules. Mais surtout il ne se mêle pas des saloperies d'ici bas. Il nous laisse libre de notre choix même quand nous brûlons notre pays comme le fait le dictateur Kadhafi.
A chacun sa conscience !

Mahdi Hocine

Thursday, March 10, 2011

Révolutions Arabes : Un chemin escarpé

Les Egyptiens sont-ils sur la bonne voie ? Nous l'espérons de tout coeur car leur réussite sauvera le Moyen Orient et remettra le Monde Arabe dans la bonne trajectoire sur le plan international. En tous les cas nous assistons d'une semaine à l'autre à des victoires inespérées Les vendredi sont devenus des rendez-vous où les révolutionnaires établissent le bilan des activités antérieures, des progrés réalisés et de ce qui reste à atteindre des objectifs initiaux. Ce travail relève de la gestion exemplaire des affaires du pays. Ce qu'aucun gouvernement du Maghreb, du Moyen Orient et d'Afrique n'a jamais fait. Ce qui explique que malgré des millions de rapports et des dizaines de millions d'heures de réunion nous n'arrêtons pas de reculer dans tous les domaines alors que chaque réunion de travail d'un gouvernement doit rectifier des erreurs de gestion et améliorer la situation.
Tout naturellement la chute tardive du premier ministre Ahmed Chafik et de son bras droit Ahmed Abou El Gheit a donné un bon coup d'accélérateur au changement. Nous l'avions écrit, les évènements ne nous ont pas démentis. Le gouvernement hérité de Moubarak était le bâton qui freinait la roue révolutionnaire. D'ailleurs, dès le départ de Ahmed Chafik et Abou El Gheit nous avons été agréablement surpris par l'emballement salutaire du train du changement :
1)- Limogeage et mise en résidence surveillée du directeur général de la police politique Hassan Abderahmane.
1)- Gel des avoirs de Moubarak, son épouse, ses enfants, ses proches collaborateurs, ses associés.
3)- Interdiction de quitter l'Egypte notifiée au président déchu, sa famille et un bon nombre de ses proches collaborateurs.
4)-Dissolution du parti politique de Moubarak.
Bien entendu, il reste beaucoup à faire.
La presse écrite et l'audiovisuel du secteur public sont encore entre les mains des nervis de l'ancien régime. Les journalistes de la base ont réclamé leur éviction mais Ahmed Chafif avait fait la sourde oreille.
Secteur aussi sensible que la Justice pour le bon fonctionnement d'un pays, l'audiovisuel public mérite une grande attention.
Que fera le nouveau premier ministre Issam Charif pour neutraliser la puissante broyeuse de la pensée libre dont le régime policier de Moubarak avait usé avec l'extrême cruauté du Mac Cartysme contre ses opposants politiques, toutes les femmes et tous les hommes qui dénonçaient sa servilité vis à vis des sionistes et des américains.
Bien entendu, il reste le problème des disparus et des morts de la place de la Liberté qui furent appréhendés par la police militaire pendant les manifestations pacifiques.
Cependant nous constatons avec un grand soulagement que les jeunes déclencheurs de la révolution du 25 janvier 2011 ont tracé une feuille de route qui ne néglige aucun des points que nous avons relevés. En plus Issam Charif est le seul premier ministre du Monde Arabe qui tire sa légitimité du peuple. N'a-t-il pas eu droit à un tour d'honneur sur les épaules des manifestants sur la place de la Liberté? Il nous faudra un siècle ou deux pour revoir cette scène spontanée de bonne entente entre gouvernants et gouvernés en Algérie, en Arabie Saoudite, en Syrie, en Libye, au Bahrein ou au Maroc. Va t-il protéger des "intellectuels" du ventre dont la mission a été jusqu'à la dernière minute de cirer les bottes du dictateur, de mentir, de désinformer, de travestir la vérité, de manipuler l'opinion, de danser sur la musique de "tout va bien" au moment où les services de sécurité, les milices du PND renforcées par des récidivistes du droit commun et des chômeurs grassement payés avec l'argent de l'Etat assassinaient des manifestants pacifiques dans plusieurs villes de l'Egypte ?
Assurément, la révolution est en marche. Elle a atteint le point de non retour.
Vendredi prochain apportera d'autres victoires, nous le croyons très fort.
La Tunisie connaît le même cheminement à un rythme soutenu.
Au lendemain de la chute de Mohamed Ghannouchi, fidèle parmi les plus fidèles hommes de main de Ben Ali la mécanique du changement s'est soudainement débloquée. Les révolutionnaires tunisiens ont bruyamment fêté la dissolution par voie judiciaire du RCD, surnommé le parti des rats, des chiens et des diables*. Que de mal a fait ce parti au pays et aux citoyens. Désormais il est rangé dans la cave des mauvais souvenirs. Il ne retardera plus le développement qualitatif de la nation tunisienne. Il y a eu aussi l'annonce de l'élection d'une assemblée constituante. La démocratie s'installe lentement mais très sûrement. Les séquelles de plus de soixante ans de dictature du RCD ne s'effaceront pas de si tôt. Nous croyons que le compte à rebours des derniers symboles du régime Ben Ali a vraiment commencé avec la chute du premier ministre Mohammed Ghannouchi.
Pour le Yémen, le Bahrein, le Kowet, la Jordanie, l'Arabie Saoudite le dérapage est à craindre. Quand sa majesté le serviteur de la Kabâa corrompt des imams pour colporter une fausse fetwa des plus groteques il faut s'attendre au pire : Les manifestations contre les zouama** en Arabie saoudite et dans le monde Arabe son " haram" (péchés). Les imams de service de sa majesté l'ont proclamé.
Pour ne pas aller en enfer les bons musulmans sont tenus de subir les despotes et leurs crimes en baissant la tête et en ravalant leur dignité.
Pour ne pas déplaire au bon Dieu le tout puissant les bons musulmans n'ont pas une autre voie à suivre.
D'un autre côté la Libye sera un test pour les pays du Maghreb. Kadhafi ne baissera pas les bras. Les civils assassinés, les destructions, l'embrasement des champs de pétrole entrent dans sa stratégie d'occupation de la Libye. C'est le combat d'un clan mafieux contre la population. Il répéte que son éviction du pouvoir provoquera une très forte migration des "nègres" en Europe, l'éradication "d'Israël" et fera de son pays une base de vie pour les terroristes qui se proclament d'el Qaïda. Il faut dire et redire que L'Europe lui verse annuellement quelques milliards de dollars pour torturer, assassiner, emprisonner des "nègres" qui transitent par son pays et la Tunisie avant d'émigrer clandestinement en Italie, en France et en Espagne. Kadhafi croit que même s'il assassinera la moitié de son peuple l'Occident le critiquera verbalement mais finira un jour par lui reconnaitre tous les droits s'il réussira à liquider les rats, les drogués et les terroristes qui contestent son pouvoir. Dans sa tête les vrais Libyens le soutiennent, l'adorent, sont prêts à mourir pour lui. Il a perdu le sens de l'Etat et de la chose publique. Il a perdu le sens de la réalité.
Que ne fera t-il pour amadouer la France, l'Angleterre, l'Allemagne et l'Amérique qui n'en peuvent plus de le "réhabiliter" par intérêt ?
Il en est arrivé à divulguer des tractations secrètes avec les hordes sionistes dont il serait un allié contre la résistance armée palestinienne. Il en est arrivé à menacer Nicolas Sarkozy de révéler à la presse avec preuve sa contribution financière (illégale) à son élection en 2007.
Malheureusement tous les dictateurs et les monarques arabes ont perdu le sens de l'Etat et de la réalité.
Moubarak et Ben Ali ont été sacrifiés par leurs sponsors occidentaux pour sauver des régimes dictatoriaux qui les servaient comme des gardes chiournes. Mais les peuples Tunisien et Egyptien ont tout cassé : dictateurs et régimes. L'Europe et l'Amérique ont été contraintes de s'aligner sur les impératifs des révolutions populaires dans le monde Arabe.
Il y aura encore beaucoup d'embastillés et beaucoup de morts.
C'est cela la révolution.
L'important c'est que ni Hussein barack Obama ni Angéla Merkel ni Nicolas Sarkozy ne prendront plus le risque d'insulter l'avenir en protégeant des dictateurs (leurs harkis ou alliés) là où les citoyens se révolteront et réclameront liberté, dignité, justice.

Mahdi Hocine

*) Nous avons lu sur une pancarte d'une manifestante ceci : R rats C chiens D diables sur trois lignes (une ligne par lettre.
*) Zouama : Présidents, guides,

Monday, March 07, 2011

Bernard Kouchner : Le retour d'un canasson ?

Nous pouvons dire que nous avons eu une belle chance d'assister à la réapparition du plus méprisable humaniste "retourné" que la société française, dans toute sa diversité politique et culturelle ou cultuelle, ait successivement admiré, adoré, décrié, détesté.
Au début il fut un bon médecin très près des femmes et des hommes qui souffrent de ne pouvoir accéder à des soins de qualité comme le prescrit la charte universelle des droits humains. Il avait du coeur, de la présence, une grande capacité de mobiliser et de se mobiliser pour réduire, autant que faire se peut, la détresse humaine partout où il était autorisé d'intervenir dans le sillage de l'ONG "Médecins sans frontières". Il fut, en début de carrière, flamboyant. Il avait le verbe convaincant, haut, vrai, intransigeant.
C'est en devenant ministre de la santé que nous découvrîmes qu'il n'était pas plus propre, plus altruiste que tous les "humanitaires" qui ont usé des ONG comme tremplin uniquement pour gagner des galons sur la scène politique. L'une de ses trahisons que nous définissons comme un crime contre l'humanité c'est son appui aux laboratoires pharmaceutiques dont des médicaments sont interdits en Europe et en Amérique. Il avait exprimé le souhait que ces médicaments poison soient autorisés de vente en Afrique, en Asie et en Amérique latine pour permettre aux fabricants d'amortir leurs gros investissements dans la recherche.
Quand un médcin prend le risque d'empoisonner des millions de malades dans les pays pauvres pour aider les milliardaires qui voient dans le médicament juste un gadget commercial à forte plus value, comment voir en lui un militant des drois de l'homme?
Depuis, la considération que lui manifestaient les citoyens français commença à fondre. De sa brillante carrière dans le parti de Mitterrand à sa piteuse intégration dans le gouvernement Sarkozyste ce fut le yoyo de l'ascension fulgurante vers le sommet à la chute libre qui ne pardonne pas.
Paradoxalement Nicolas Sarkozy qui ne lui arrive pas à la cheville dans tous les domaines l'avait humilié (dixit Kouchner) en l'appâtant avec un ministère de souveraineté dont le véritable patron sans titre était Henri Guéon : Un compagnon de longue date du président français.
En ce premier jeudi du mois de Mars 2011 nous avons revu un Kouchner tout ratatiné. Gêné? Non. Il était plutôt honteux.
Mon Dieu !
Quelle dégringolade !
Aurait-il vendu sa liberté de parole et d'action et ses principes s'il avait su qu'il tomberait aussi bas ?
Avant de tourner casaque et de se coucher comme une vulgaire prostituée Bernard Kouchner avait le geste vif, l'envolée lyrique, la voix haute, le rire franc. Son image médiatique accrochait monsieur tout le monde. Son discours limpide le classait annuellement parmi les premiers français de la période concernée par les sondages d'opinion.
Quelle mouche l'avait piqué pour vendre son honneur aux laboratoirres pharmaceutiques puis à Nicolas Sarkozy ?
Il était, aux yeux des étrangers, plus représentatif de la France révolutionnaire quand il se consacrait à l'action humanitaire que dans ses compromissions politic(h)iennes.
Mon Dieu !
Quelle dégringolade !
Kouchner n'a pas seulement avalé son chapeau, il a avalé son honneur avec.
Il avait sa langue, il ne l'a plus.
Il avait la langage prégnant, à présent il bégaie.
Il avait la voix haute et dérangeante, à présent il n'a pas le courage de dire des petites vérités.
Il y a de quoi.
En 2007 il avait reçu à Paris Kdadhafi comme un prince. C'était peut-être contre ses convictions mais Sarkozy avait un besoin pressant de vendre aux dictateurs arabes des armes et des services pour sauver des milliers d'emplois en France.
En 2011, le premier mars, Bernard Kouchner est réapparu à la télévision française pendant que Kadhafi bombarde le peuple libyen avec des minutions françaises.
Bernard Kouchner, l'humaniste, le défenseur des droits de l'homme a lamentablement achevé sa carrière politique. Nous l'avons (re) vu ratatiné, bégayant, honteux. Il ne semble pas avoir digéré les humiliations de Nicolas Sarkozy.
Cheh fih* !
Quel est le traitre qui n'a pas fini dans la poubelle de l'histoire ?
Kouchner n'a pas trahi la France seulement. Il a trahi toutes les femmes et tous les hommes qui, à travers le monde, sacrifient leur vie pour que la charte universelle des droits de l'homme puisse un jour s'appliquer dans tous les pays.
Merci madame Chabot d'avoir choisi ce moment précis pour interroger Kouchner.

Mahdi Hocine

*) Cheh fih: bien fait pour lui.

Saturday, March 05, 2011

Luis Moréno Ocompo: Un fonctionnaire du Pentagone!

A peine quelques jours après la réunion du conseil de sécurité onusien sur la Libye voici que le procureur de la Cour pénale internationale bombe le torse face aux caméras du monde entier pour annoncer l'ouverture d'une enquête sur les crimes de guerre commandités par Kadhafi en mettant en garde les proches collaborateurs de celui-ci, politiciens et militaires, des conséquences juridiques sur eux de la procédure d'inculpation. Si inculpation il y aura, bien entendu.
Luis Moréno Ocompo est dans son rôle me diriez-vous.
J'en conviens.
Mais permettez moi d'attirer votre aimable attention qu'une fois de plus il s'agit d'un dirigeant africain que l'Etat US a plus d'une fois tenter d'éliminer physiquement sans réussir. Et que c'est aujourd'hui l'ONU qui livre sur un plateau d'or la tête de la bête noire de Washinton à Obama.
Donc nous sommes toujours face à l'iniquité de traîtement des dossiers.
C'est toujours le critère du faciès qui oriente la sélection des coupables au détriment des victimes et des lois internationales en vigueur.
Luis Moréno Ocompo était-il dans son rôle en enterrant le dossier du génocide de Gaza ?
Qu'en est-il aujourd'hui du rapport de la commission Goldestone ?
Oui.
Nous le savons bien.
Le prix nobel* de la paix Hussein Barack Obama pouvait avoir derrière la tête des intentions fort louables en opposant son veto pour éviter un procès du TPI à Shimon Pères, Ehud Olmert, Ehud Barak et à une bonne partie des haut gradés de l'armée sioniste. Selon lui un tel procès nuirait irrémédiablement aux négociations de paix du Moyen Orient. Toutes les chancelleries européennes avaient approuvé la démarche du président américain.
Sur le moment nous avions dénoncé la fumisterie de Washington car George Walker Bush s'était personnellement impliqué dans le génocide de Gaza en mettant en avant son souci de libérer Mahmoud Abbas et Shimon Pères des "terroristes" du Hamas qui désiraient des négociations sous l'égide de l'ONU. Ce que ne voulaient ni les américains ni les sionistes.
Quelques mois plus tard les évènements nous donnèrent raison quant au triste sort des pourparlers arbitrés par Washington: refus de Nétanyahu de la moindre concession sur l'extension des colonies sionistes dans les territoires occupés qui a eu le soutien inconditionnel de Barack Obama**. Ce qui a contraint les négociateurs Palestiniens de se retirer par crainte de se voir accusés de haute trahison par les peuples arabes.
Dans ce processus de paix arbitré par Washington tous les présidents américains furent indéniablement plus sionistes que les sionistes eux-mêmes. Ils furent contre les résolutions équitables de l'ONU, contre le plan de paix de la Ligue Arabe qui a fait des concessions inimaginables aux sionistes. Le prix nobel de la paix Hussein Barack Obama n'a guère mieux fait que Bush père, Bill Clinton et Bush fils, mettant en danger la vie de ses harkis Moubarak, Mahmoud Abbas et le roi de l'Arabie Saoudite qui allaient de concession en concession jusqu'à vider les négociations de leur objectif initial.
Oui.
Nous le savons bien.
L'ONU est prisonnière du veto américain.
Oui.
Nous le savons bien.
Luis Moréno Ocompo s'est rabaissé au niveau d'un simple fonctionnaire du Pentagone.
Nous ne nous opposons nullement au principe de l'ouverture d'une enquête contre la bande Kadhafi. Mais nous lui demandons qu'il ait la décence de ne pas dire qu'il le fait au nom de la communauté internationale. Tant qu'il ne statuera pas sur le rapport de la commission Goldestone il devra éviter de parler au nom de l'ONU. Car les lois universelles du TPI qu'il est chargé d'appliquer condamnent indifféremment le crime.
Sans discrimination aucune.
Sans autre considération que judiciaire.
C'est son statut prestigieux de procureur de la Cour Pénale internationale qui lui commande de ne pas choisir entre les coupables car toutes les victimes sont des êtres humains.

*)le n de Nobel en minuscule pour dire le le Jury de la fondation Nobel est indigne d'accorder des prix qui récompencent parfois des ennemis de la Paix.
**) En 2010, à la tribune de l'ONU, Hussein Barak Obama avait condamné la colonisation des territoires palestiniens occupés, estimant qu'elle constitue une entrave à la paix au Moyen Orient.

Mahdi Hocine