Sunday, May 20, 2012

Algérie : Carotte ou bâton, comme en 1963 !

Tu parles tu meurs,
Tu te tais tu meurs.
Parle et meurs !
Tel que je l'ai connu Tahar Djaout n'avait pas lancé cette belle sentence sur un coup de tête. En apparence il était calme, pondéré, toujours souriant. Mais au fond de lui même il bouillonnait comme un volcan.
J'espère ne pas me tromper en interprétant ce qu'il avait dit et écrit :
Si tu parles tu es assassiné par ceux qui ne supportent pas d'entendre la Vérité majuscule.
Si tu te tais, tu seras foudroyé par un accident cardio-vasculaire parce que tu ne supportes pas l'injustice, la hogra, la misère, de voir l'incompétence et l'immoralité au pouvoir et le pays glisser en chute libre au fond des bas-fonds alors qu'il a toutes les cartes maîtresses pour remonter la pente.
Ce qui vous révolte c'est que l'on vous accuse de salir l'image du pays aux yeux de l'étranger.
Ne sont pas accusés de cette forfaiture les pillards, les prédateurs, les affameurs.
Ne le sont que ceux qui s'indignent contre l'injustice, la hogra, l'arbitraire, la désespérance.
Ceux-là sont qualifiés d'ennemis de la nation travaillant pour le compte de puissances étrangères. Pour les faire taire on leur tend une carotte d'une main et de l'autre main on brandit la matraque au dessus de leurs têtes ou on pointe le canon d'une arme à feu sur eux. Menaces, intimidation, marchandages, disparition, exécution...
49 ans après l'indépendance les méthodes de 1963 demeurent en vigueur.
Celui qui dénonce l'injustice et la mauvaise gouvernance est traité en ennemi de la nation.
Et ce sont toujours les mêmes qui gouvernent après s'être servi de Ben Bella pour confisquer la souveraineté citoyenne.
En 1963 !
Le problème c'est que ni la matraque, ni la carotte, ni la prison, ni la guillotine n'ont jamais réussi à museler les indignés, les révoltés, les consciences citoyennes.
Alors !
Il faut tout juste savoir pourquoi on meurt quand nous avons la rage de vivre et d'aimer au coeur.

Hocine Mahdi

Le 20 mai 2012    

Thursday, May 17, 2012

Algérie : Fin De La Récréation, Début De Quoi ?

Les élections se sont achevées dans une lamentable cacophonie.
Il ne fallait pas être sorcier ou dans les  laboratoires des décideurs
Pour prévoir les résultats* qui furent annoncés par le ministre de l'intérieur.
L'agrément accordé en catastrophe à 22 partis en 2012 était déjà une fraude...
Une fraude par anticipation, massive mais invisible
Aux yeux des experts qui ne connaissent pas les subtilités
De la tricherie institutionnelle de nos vieux dirigeants
Lesquels cumulent cinquante ans d'expérience
Dans les magouilles toutes catégories.
Par contre nous avouons avoir été très surpris
Par les pleurnicheries de Louisa Hanoune
Et de son compère Soltani Aboudjerra
Devenus membres de l'alliance présidentielles
Avec Abdelaziz Belkhadem et Ahmed Ouyahia,
Grâce à des fraudes précédentes massives et très visibles
Mais jugées indispensables pour la stabilité du pays
Et acceptées par les deux loubards du cirque politique algérien.
Jetés à la poubelle Hanoune et Soltani crient au scandale
Parce que, cette fois les tricheries ont servi uniquement
Le FLN, (parti de Bouteflika) et le RND qui est le clone du FLN.
La logique voudrait qu'un parti qui a accédé à la gouvernance
Grâce à une fraude électorale massive doit se taire
Quand il la subit lui-même en d'autres circonstances.
Soltani et Hanoune se considéraient-ils totalement intégrés
Dans les rouages du régime pour se croire
En droit de crier au scandale après leur déclassement ?
Louiza Hanoune a eu une confiance aveugle en Bouteflika.
Quant à Soltani Aboudjerra il est trop calculateur pour s'allier
A un gouvernement s'il n'en tire pas de gros intérêts.
Il s'est bien empiffré à la table du monarque
Mais il en veut encore... Ce qui explique ses lamentations.
Pour notre part il nous semble que les deux déclassés
Ont confondus compromis politiques et compromissions
En piétinant les règles du militantisme responsable.

Hocone Mahdi

Le 17 Mai 2012
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*) Lire nos précédents articles publiés avant le vote :
    "Pour qui ? Pourquoi voter ?"
    "La famille qui recule gagne du terrain"
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Thursday, May 10, 2012

Algérie : L'Autoroute de Ghoul*

Selon des informations de nombreuses sources l'autoroute Est-Ouest aura coûté entre 1,5 et 3 fois plus cher que la même en kilométrage mais avec en plus les équipements indispensables pour le confort des usagers en Europe et aux USA.
Le malheur c'est qu'à peine inaugurée elle est crevassée, déchirée, gondolée.
A qui la faute ?
Au bureau d'études ?
Au maitre d'ouvrage ?
Aux entreprises d'exécution ?
Ce que nous avons constaté sur le tronçon Constantine - Alger que nous avons traversé plusieurs fois dans les deux sens, il y a une grosse escroquerie à tous les niveaux, de l'étude de faisabilité à la qualité du travail et des matériaux.
Sous d'autres cieux où l'Etat et le gouvernement travaillent sérieusement dans l'intérêt du pays les entreprises auraient été forcées de tout refaire ou de rembourser intégralement l'argent perçu pour des travaux très mal fait.
Mais c'est depuis des décennies que des entreprises malhonnêtes livrent des ouvrages qui ne sont pas conformes aux cahiers des charges mais que les maîtres d'ouvrages (des fonctionnaires de l'Etat) réceptionnent : 
Des réalisations bourrées de malfaçons, le Trésor public endossent les factures surévaluées mais les usagers supportent les graves conséquences des tricheries très lourdes des entrepreneurs.
Les routes, les immeubles, les réseaux de distribution d'eau, les hôpitaux, les ponts, les infrastructures socio culturelles...
Pour ne citer que le logement social : les bénéficiaires ont été contraints de refaire d'importants travaux avant de pouvoir y habiter. Etancheité, rêvetement du sol, crépissage des murs, menuiserie, installation électrique, système d'évacuation sanitaire. Des entrepreneurs ont été payés pour ces travaux très mal faits.
Pourquoi et comment ?
Nous avons essayé de nous rapprocher des maitres d'ouvrages, nous avons écrit aux journaux, aux walis, aux ministres, à la présidence pour comprendre, pour dénoncer, pour nous indigner du gachis.
Personne ne nous écoute,
Personne ne nous répond.
Cette fois aussi personne ne nous écoutera, personne ne nous répondra, personne ne nous expliquera.
Mais à force d'observer nous avons fini par comprendre les dessous des tricheries des entreprises sur lesquels les maîtres d'ouvrages ferment gentiment les yeux.
Ne nous demandez pas de vous faire un dessin, s'il vous plait.

Hocine Mahdi

le 10  Mai 2012
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*) Ministre des travaux public (islamiste)
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Algérie - Education : Les Dégâts de Benbouzid

Imaginez, mes chers amis, un collège d'enseignement moyen où les professeurs n'aiment pas les élèves qui apprennent vite et travaillent bien en classe.
Imaginez, mes chers amis, un collège d'enseignement moyen où les élèves studieux sont sabotés par leurs professeurs qui leur collent des mauvaises notes pour des considérations risibles.
Difficile à admettre.
Oui, difficile à croire.
Et pourtant !
Ce collège se trouve à Ain Smara.
La raison du conflit entre l'élève et le professeur est inimaginable.
Le professeur (une femme) reproche à son élève (une fille) de ne pas suivre des cours payants chez elle.
Insensé, d'autant plus que le père de l'élève est un professeur à l'université.
Et que peut faire un bon élève contre un professeur cupide qui le persécute ?
Et que peuvent faire des parents contre un professeur malhonnête qui interdit à ses élèves de prendre des notes en classe justement pour ne pas retenir les leçons et être contraints de s'inscrire à ses cours payants.
Ajoutez à cela que l'élève passera bientôt le BEM.
Voici un spécimen des gros dégâts du ministre Benbouzid en 16 ans de règne archaïque sur le système éducatif en Algérie.
Il fut un temps où les directeurs des CEM et des Lycée ouvraient des classes spéciales de cours pour aider les élèves à préparer les examens. C'était payant mais accessible aussi aux élèves démunis. Il se trouvait toujours des centaines de professeurs volontaires parce qu'ils aimaient leur métier et leurs élèves pauvres.
Que s'est-il passé depuis que Benbouzid tient l'éducation de nos enfants en main pour que les professeurs soient devenus des trabendistes ?

Hocine Mahdi

Le 10 avril 2012       

Wednesday, May 09, 2012

Algérie : L'entente Crapuleuse ?

Deux jours avant le vote un miracle s'est produit à Souk el Acer.
Disponibilité de légumes frais bien calibrés chez tous les vendeurs
A des prix incroyablement bas.
Par rapport à la veille c'est trois fois moins cher.
Que s'est-il vraiment passé en moins de 12 heures
Pour que les spéculateurs se mettent à faire de la charité
Deux jours avant le déroulement du scrutin ?
C'est la question qu'échangeaient les consommateurs
Heureux de pouvoir enfin remplir le panier à des prix raisonnables.
Quant à nous, nous avons cesser de chercher le pourquoi du comment.
Chez nous tout marche à l'envers et contre la logique.
Chez nous l'anormal est depuis des décennies la norme et la référence.
Si l'on nous dirait que la chute vertigineuse des prix est le résultat
D'une entente crapuleuse entre les autorités et les mandataires mafiosos
Nous le croirons car les spéculateurs algériens ont un système d'affameurs.
Ils laissent périr des centaines de tonnes de fruits et de légumes
Pour ne pas consentir une réduction des prix qu'ils fixent
A leurs convenances.
La peur panique de l'abstention a t-elle obligé nos gouvernants
A compenser les pertes des spéculateurs ?
Rien n'est impossible en Algérie.

Hocine Mahdi

Le 9 Mai 2012
  

Algérie : L'électeur Et Le Candidat

Cela s'est passé hier.
Une discussion dans un magasin d'alimentation générale entre un candidat et le gérant en présence de quelques clients :
- Bonjour chers voisins. Le vote est un devoir. Vous me connaissez bien. Nous sommes du même quartier. Notre parti fera ce que les anciens partis n'ont pas fait. Votez pour notre liste.
Le candidat distribue des prospectus comportant les photographies et les noms des prétendants à un poste de député sous les couleurs de son parti.
Un client :
- Donnez nous votre programme. Vos photos sont sur tous les murs. Elles ne nous encouragent pas à voter car nous ne connaissons rien de vous.
- Le programme est celui du président de la république. Il n'y en a pas de meilleur actuellement.
L'épicier :
- Si vous allez poursuivre le travail de Ouyahia, Belkhadem, Louiza Hanoune et Bouguerra Soltani pourquoi voter ? Ce n'est que gaspillage de temps et d'argent.
Le candidat :
- Belkhadem, Ouyahia et Bouguerra ont trahi le président. Ils ont contourné son programme. Nous corrigerons le tir pour sortir l'Algérie de la crise. Ce sera un autre premier Novembre. Ce sera une grande, une vraie révolution. Il y a de l'argent, les idées viendront toutes seules quand nous seront élus.
L'épicier souriait ironiquement :
- Oui je voterai pour toi et maintenant el moufid*. Cela fait 15 jours...
Le candidat devient plus jaune qu'un citron. Il perd son éloquence. Avant de quitter l'épicerie presque en courant il bégaie :
- Demain inchallah.
Un client questionne l'épicier :
- Pourquoi a t-il pris la fuite ?
- C'est un escroc de bas étage. C'est mon voisin. Il me doit deux cents dinars. Tu as vu les sachets qu'il porte. Il y en a pour deux mille dinars. Il s'est approvisionner dans un autre magasin mais quand il est fauché il vient chez moi. Et il nous parle de révolution. Que fera t-il s'il sera élu ?
- Il fera comme les autres députés. Les lots de terrain et les affaires...
Pleure ô mon pays bien aimé !

  Hocine Mahdi

  Le 9 mai 2012
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*) El moufid : venons en à l'essentiel.        

Le 8 mai 1945 : La Liberté Pour l'Europe, L'Enfer Pour Les Pays Colonisés


« Après leur avoir volé leur culture, on leur a volé leurs ressources, leurs matières premières en se servant de leur main-d'oeuvre locale.
On leur a tout piqué et on a répété qu'ils n'étaient bons à rien. Maintenant, c'est la dernière étape : on leur pique leurs intelligences en leur distribuant des bourses, et on persiste à dire de ceux qui restent : 'ces Nègres ne sont décidément bon à rien'* »
                                                                                         Jacques Chirac
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L'occupation de l'Europe par l'Allemagne nazi a pris fin le 5 mai 1945. Les peuples colonisés qui ont participé à la victoire contre le nazisme ont naïvement cru à la promesse des USA de les récompenser en leur offrant l'autodétermination.
En ce matin du 8 mai 1945, le gouvernement républicain français a lâché ses armées (terre, mer,air) contre une manifestation pacifique du peuple algérien à Sétif, Guelma, Kherrata, sans épargner les régions constantinoises et algéroises où les  "indigènes"  sont sortis dans les rues.
Nous sommes contraints de reprendre des chiffres contradictoires :
La puissance coloniale parle de 2000 morts parmi les manifestants.
Les services américains parlent de 20.000 morts.
Les Algériens parlent de 45.000 morts.
Toutes les chancelleries ont parlé d'un génocide.
Si les chiffres de la puissance coloniale et ceux des  "indigènes"  peuvent paraitre peu crédibles, ceux des USA seraient les plus proches de la réalité au vu des forces armées mobilisées par la république française contre des marcheurs qui ne portaient pas un canif sur eux.  
Aviation, marine de guerre, armée de terre, colons, pieds-noirs ont été associés au carnage contre des civils qui manifestaient pacifiquement pour saluer la victoire des alliés sur le nazisme mais aussi pour rappeler qu'il y a sur les autres continents des peuples qui souffraient encore de l'occupation étrangère et qui revendiqueront un jour ou l'autre et par tous les moyens l'indépendance.
Une année après fut créé dans la précipitation le Tribunal Pénal International par les USA.
Contrairement à ses prérogatives il n'a jugé que les criminels de guerre et auteurs de crimes contre l'humanité qui ont sévit en Europe sous les ordres d'Hitler. Mais les Français, les Anglais, les Allemands, les Hollandais, les Portugais, les Espagnols qui ont commis et continuaient de commettre les mêmes exactions au Maghreb, en Afrique, en Asie et en Amérique Latine n'ont jamais été inquiétés par les magistrats de cet auguste Tribunal qui fonctionne théoriquement sous l'égide de l'ONU et devait avoir pour rôle de protéger les populations civiles contre les exactions des forces d'occupation  pour que ne se reproduisent plus les crimes nazis nulle part ailleurs.
Quelle noble mission ! 
Bien au contraire, la victoire des alliés sur le nazisme a aiguisé l'appétit des grandes puissances militaires et économiques européennes et des USA qui se sont partagés l'Allemagne, l'Afrique, l'Asie et l'Océanie, légitimant ainsi le colonialisme, ses carnages et ses crimes contre l'humanité.
Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale les magistrats du Tribunal Pénal International demeurent asservis par les grandes puissances qui n'entendent pas reconnaître les exactions qu'elles ont perpétrées dans leurs anciennes colonies du seul fait qu'elles dominent le Conseil de sécurité de l'ONU et jouissent du droit de veto.
Conséquences :
A ce jour des génocides sont régulièrement commis avec la bénédiction des USA, de l'Angleterre, de l'Allemagne, de la France contre le peuple palestinien et les magistrats du T P I attendent un mandat du Conseil de Sécurité de l'ONU pour engager des procédures contre les criminels de guerre sionistes et américains*.
Les lois internationales sont-elles taillées à la convenance des anciennes puissances coloniales et des USA ?
Le 8 Mai 1945 que nous célébrons en 2012 nous rappelle que, pendant que les Français dansaient, chantaient et sablaient le champagne en France, un horrible massacre se déroulait en Algérie.
Au nom du peuple français et des principes républicains... 
Cette fois la date du génocide coïncide avec la chute du président français Nicolas Sarkozy qui, entre autres crimes, a inventé en 2005 une loi électoraliste qui magnifie les exactions, les spoliations, les dénis de justice de la république française dans notre pays et dans les pays africains spoliés.
Nous notons que son successeur François Hollande semble disposé de regarder avec plus de lucidité l'horrible passé colonial de la France.
Il est venu, peut-être, le temps de tourner la page d'une guerre de 132 ans entre deux peuples qui auraient pu vivre en partenaires pendant tout ce temps. L'optimisme est de mise dans la mesure où le nouveau président de la république française se dit décidé de mettre fin au système néo colonial qui fut instauré par le général de Gaulle (la Françafrique) pour perpétuer l'exploitation des richesses naturelles par la France en se servant de dictateurs qui sont télécommandés de Paris.
Prenons acte d'une déclaration tellement attendue sur les deux rives.
Répétons que l'Algérie martyrisée n'a que faire d'un repentir.
Elle attend la reconnaissance et le respect d'une puissance coloniale qui ne parvient toujours pas à digérer l'indépendance de notre pays.
Faire le jeu des "nostalgériques", des harkis et des revanchards est contre productif pour deux pays qui ont de considérables intérêts en commun.
François Hollande a certainement compris que la falsification de l'Histoire et les dénis de justice ne grandissent pas les hommes d'Etat qui en font un commerce électoraliste.
Patientons !
Nous avons commencé ce texte par une déclaration de Jacques Chirac, nous le terminerons avec un aveu de l'ancien président français qui a eu plusieurs opportunités de reconnaître les exactions de la France en Algérie mais ne l'a pas fait :
« Nous avons saigné l'Afrique pendant quatre siècles et demi. Ensuite, nous avons pillé ses matières premières ; après, on a dit : ils [les Africains] ne sont bons à rien.
Au nom de la religion, on a détruit leur culture et maintenant, comme il faut faire les choses avec plus d'élégance, on leur pique leurs cerveaux grâce aux bourses. Puis, on constate que la malheureuse Afrique n'est pas dans un état brillant, qu'elle ne génère pas d'élites. Après s'être enrichi à ses dépens, on lui donne des leçons ***»

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Hocine Mahdi

Le 8 mai 2012
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 *) Jacques Chirac, à propos des africains, entretien avec Pierre Péan, L'inconnu de l'Elysée, Fayard, 2007.
 **) Au Japon, au Vietnam, en Amérique Latine, en Irak, en Afghanistan, au Liban, en Palestine....
***) Jacques Chirac, propos tenus en marge du sommet France-Afrique de janvier 2001 au Cameroun, rapportés par Le Monde, 13 février 2007.
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PS : J'ai écrit ce texte en 2012.
      En 2015 François Hollande a bien compris que la falsification de l'histoire et les dénis de justice ne grandissent pas les hommes d'Etat mais il n'a pas eu le courage politique de reconnaître les crimes de l'Etat français en Algérie.
        En 2016 Franços Hollande oublie les exactions du système colonial français en Afrique,   en Amérique Latine, en Asie et en Océanie. Lui qui n'arrête pas de se vanter d'avoir des valeurs universelles.       

Saturday, May 05, 2012

Ben Bella était le Bokassa algérien Quand la parole est d’argent,



Ben Bella était le Bokassa algérien
                                                                              Quand la parole est d’argent,
                                                                                       le silence est d’or…

J’ai eu cette intime conviction quand, très jeune, j’ai eu entre les mains des journaux français relatant le détournement par les services français de l’avion marocain qui transportait vers la Tunisie Boudiaf, Ait Ahmed, Ben Bella, Lacheraf…

Dans la démesurée campagne de propagande coloniale qui a entouré cet acte de piraterie d’Etat les services de communication de l’Elysée avaient fomenté un véritable putsch contre la révolution algérienne en fabriquant à Ahmed Ben Bella la stature du chef suprême de la rébellion. Tous les gros titres de la presse en France, en Algérie et en Europe étaient conçus de telle sorte que Ben Bella soit perçu par l’opinion comme le symbole, le déclencheur, le meneur de la guerre de libération. Pas un mot ni sur Boudiaf ni sur Ait Ahmed. En première page des journaux et des magazines à fort tirage, les plus influents, les plus vendus de l’époque il n’y avait de place que pour Ben Bella suivi de la mention négationniste tant elle était vague « et ses compagnons ».

On aurait dit que les médias s’étaient tous mobilisés pour faire oublier les vrais meneurs de la révolution en ne citant jamais leurs noms. Pendant la grève de la faim de 8 jours des prisonniers algériens qui revendiquaient le statut de détenus politiques en 1958 nous n’entendions que le nom de Ben Bella qui s’est définitivement incrusté dans la mémoire populaire comme le symbole de la résistance au colonialisme. Les journalistes algériens qui officiaient à la chaîne arabophone de la radiodiffusion coloniale à l’époque avaient le même langage que leurs confrères de l’ORTF (1). Ils étaient soumis à des ordres strictes : ne jamais prononcer les noms des « compagnons » de Ben Bella. Ils demeurent présentement les dignes professeurs des journalistes béni oui oui qui squattent aujourd’hui les médias publics hérités de la puissance coloniale (biens et méthodes de travail) pour se retrouver un jour ministres, députés ou sénateurs. Ils portent une lourde responsabilité dans une considérable campagne visant à grandir Ben Bella pour effacer de l’histoire de la révolution algérienne les noms de ses plus brillants instigateurs.

L’acte d’amputation de la mémoire nationale était prémédité par les maîtres de l’Elysée.

Trente ans plus tard j’ai eu la chance de rencontrer l’un des rares algériens qui aient plaidé pour l’indépendance de l’Algérie en 1947 au palais Bourbon. En effet, monsieur Derdour Djamel (2) était député à l’époque sur la liste de Messali Hadj avec Lamine Débaghine, Mezrena et Boukadoum qui avaient scandalisé la France en revendiquant l’indépendance à l’intérieur des murs de l’Assemblée Nationale française présidée par Edouard Herriot. Plus tard il rejoindra le FLN en Tunisie. C’est l’un des rares militants à avoir rendu visite à nos cinq captifs qui étaient en résidence surveillée en France. Cette visite était motivée par un grave problème qui se posait à l’Etat major. Des décisions étaient envisagées mais il fallait l’aval des responsables prisonniers. Derdour Djamel a été bien reçu par les historiques. Mais il retiendra de ce premier contact une lourde atmosphère de suspicion, d’animosité, de froideur ou de malaise. Après un long entretien avec Boudiaf il avait déduit que Ben Bella pouvait avoir été « retourné » par les services français qui venaient souvent le voir en aparté.

Boudiaf était très inquiet et d’une grande méfiance. Il se tenait à l’écart de Ben Bella.

Ait Ahmed aussi.

Pour me prouver qu’il a bien rendu visite aux nos prisonniers historiques monsieur Derdour m’a montré une feuille sur laquelle était inscrit le menu de la journée (les repas) agrémenté de la signature de Boudiaf. Ce papier est aujourd’hui un précieux document qui aura sa place au musée des vrais moudjahidine lorsque les Algériens auront le droit de connaître toutes les facettes de leur Histoire après la disparition des faussaires, des cachottiers, des menteurs, des manipulateurs et des plagiaires qui profitent du fait que les archives sensibles de notre révolution enterrés en France et en Algérie ne sortiront des coffres-forts que dans un siècle au minimum.

Il est naturel que les fréquents contacts des services français avec Ben Bella soient très mal perçus par Boudiaf et Ait Ahmed. Des cinq captifs Ben Bella était le moins cultivé, le moins politisé, donc le plus facile à manier psychologiquement. En outre son arrestation pour le braquage de la poste d’Oran a laissé des traces noires. Epuisé par la torture il aurait livré d’importantes informations aux enquêteurs. Vrai ? Faux ? Personne ne peut ni infirmer ni confirmer avant l’ouverture des archives.

Ce n’est qu’en 1962 que tous les doutes disparaîtront.

De Gaulle avait bien formaté son Bokassa algérien. Très peu de nos concitoyens se souvenaient de Boudiaf et d’Ait Ahmed à cette date précise. Le petit peuple chantait le nom de Ben Bella en toutes circonstances. D’ailleurs, au lendemain de l’interruption en catastrophe du Congrès de Tripoli, Ben Bella avait menacé de brûler l’Algérie s’il n’aura pas le poste de la magistrature suprême. Et, après avoir mené l’Algérie au bord de la guerre civile, il deviendra le président de tous les Algériens avec 98,90 % ou plus des voix car Benkhendda avait démissionné de son poste de président pour stopper le bain de sang entre frères de combat.
Ben Bella était l’unique candidat du FLN. Indirectement ou non c’était une très belle réussite du général De Gaulle qui avait ses loups dans notre bergerie.

Première action de l’élu du peuple mais pas à 98 % et des poussières :

Il écartera tous les révolutionnaires qui lui font de l’ombre. Boudiaf, Ait Ahmed, Lamine Debaghine, Ferhat Abbas. Les patriotes et les compétences avérées seront ses premières victimes. Il les présentera au peuple comme des ennemis de la révolution asservis par des puissances étrangères. Pendant son court règne la machine répressive benbelliste fonctionnera H.24. Enlèvements, disparitions, assassinats, internement dans les anciens camps du Sud Algérien où la puissance coloniale enfermait nos valeureux combattants dans des conditions inhumaines. L’historien Mohamed Harbi était l’éditorialiste de Révolution Africaine, il soutenait à fond le dictateur dont il deviendra le chef de cabinet. Mais très vite le Bokassa algérien fabriqué par De Gaulle sera « récupéré » par Gamal Abdenacer qui était le leader incontesté du panarabisme.

La France a perdu son Bokassa mais l’Algérie sera écrasée par un zaïm (très pale copie de Nacer) atteint du syndrome de la ‘’complotite’’ poly compliquée et qui fermera le jeu politique, criminalisera la liberté de la presse et confisquera la souveraineté citoyenne. Pour diviser les Algériens Ben Bella inventera l’attestation communale. Un crime contre la mémoire des martyrs, contre la nation et contre la révolution dont le cours sera dévié dès 1962 par les opportunistes, les « patriotes » de la vingt cinquième heure et les ‘’marsiens’’ (moudjahidine du 19 mars 1962).

En effet, trois faux témoignages suffisent à un serviteur sanguinaire du colonialisme français pour devenir un ancien moudjahed. L’historien Mohamed Harbi m’a dit qu’il était présent quand l’attestation communale a été inventée (3). L’idée lui déplaisait mais il n’avait rien dit alors qu’il était l’idéologue du FLN. Il était aussi le cerveau de Ben Bella qui n’avait que son physique et sa voix chaude pour séduire les foules. Son discours contre l’invasion de nos frontières par Haasan ll, roi du Maroc, avait fait pleuré tous les Algériens, même ses adversaires politiques.

Ainsi des milliers de harkis, de traîtres, d’amis de la France ont pu s’acheter à peu de frais une brillante carrière de révolutionnaire. Ensuite ils feront de l’attestation communale une source de revenus qui dévore le quatrième plus important budget de la république algérienne (faite par et pour le peuple).

Et quand un vrai Moudjahed, haut fonctionnaire au ministère de la justice, débusque les faux moudjahidine il sera jeté en prison comme un vulgaire criminel de droit commun. Ce n’est qu’une décennie plus tard qu’un ministre de la république, Chérif Abbas, reconnaîtra l’existence de dix mille faux anciens combattants. Cela n’empêche pas qu’en 2011 le vrai moudjahed Benyoucef Mellouk soit toujours l’ennemi public n°1 parce qu’il a eu le courage de soulever le couvercle d’un puits que l’organisation des anciens moudjahidine et leurs héritiers, les enfants des chouhada et leurs descendants, les députés, les sénateurs, les historiens officiels n’ont jamais voulu regarder de près.

Et pour cause !

Chaque attestation communale d’un harki implique trois moudjahidine qui ont témoigné sur l’honneur et signé des documents officiels qui comportent leurs faux témoignages, leur parjure et leur trahison à l’égard des martyrs de la révolution.
Voici tout ce qui reste du règne de Ben Bella parvenu à la présidence par un coup d’Etat contre Benkhedda et destitué par un coup d’Etat du même colonel qui l’avait installé sur le dos des Algériens en écartant et éliminant les premiers militants de l’indépendance.

La vie sauve, de l’argent, des usines, des lots de terrain, des villas, des postes de prestige contre l’allégeance ou l’engagement de se retirer à vie de la scène politique, c’était son offre aux opposants.

Ceux qui, comme Boudiaf, avaient rejeté sa proposition seront persécutés et interdits de séjour en Algérie de 1963 à 1990. Certains étaient autorisés de revenir après la mort de Boumediene mais ils craignaient un piège de la sécurité militaire.

Saout el Arab et Hadj Lakhar sont morts milliardaires suite à ce deal avec Ben Bella pour ne citer que les plus connus parmi les baroudeurs de la dernière phase de la guerre de libération (1954-1962). Hélas ils sont très nombreux dans ce cas tant la férocité de la répression benbelliste terrorisait les membres de leurs familles et leurs amis.

Souhaitons qu’avant sa mort Mohamed Harbi marquera son respect pour son large lectorat en levant le voile sur cette sombre période de sa vie où il tenait la chandelle au dictateur pendant que celui-ci massacrait ses opposants qui avaient osé demander une constituante, l’ouverture politique, des élections libres et le respect des libertés et des droits citoyens.

D’autant plus, qu’en 2011, tous les peuples arabes portent en eux ces revendications et meurent par centaines dans les rues en manifestant contre les dictateurs de la génération de Ben Bella ou leurs héritiers (sans jeu de mots) à l’exemple de Bachar el Assad, Sif el Islam Gueddafi, Abdallah de Jordanie, Mohamed VI etc.

Deux dictateurs ont été chassés du pouvoir par une jeunesse qui réclame justice et liberté.

En moins d’un mois en Tunisie et en Egypte, malgré leurs protecteurs et alliés américains, européens et sionistes Ben Ali et Moubarak ont été poussés à la démission à fin de sauver le régime qui pourrait les réhabiliter une fois la rue apaisée.

D’autres suivront très bientôt parce que la propagande du parti unique et le multipartisme d’opérette n’ont plus que la répression, la trahison et le mensonge pour conserver le pouvoir. Comme au Yémen, en Syrie, en Libye, en Arabie Saoudite, au Bahreïn etc.

C’est devenu trop flagrant aujourd’hui :

Moubarak, Ali Abdallah Saleh, El Gueddafi, Bachar el Assad travaillaient pour les américains et les sionistes comme tous les rois arabes, Ben Ali travaillait pour les intérêts de la France.

En écrasant et en affamant les peuples arabes tout en cumulant des fortunes incommensurables dans les banques européennes et américaines grâce à la complaisance de leurs parrains de Washington, Londres, Berlin et Paris.

Nous aurions gagné cinquante ans si le général De Gaulle n’avait pas fabriqué le Bokassa algérien pour effacer de notre mémoire les indépendantistes algériens purs qu’il n’avait pas eu le courage de faire assassiner à cause de la pression internationale.
Pouvons-nous en vouloir à un dirigeant qui travaille pour son pays ?

Hélas, à ce jour la nation algérienne continue de payer un lourd tribut, Elle est à un cheveu des révolutions qui ont balayé les régimes mafieux de Zine El Abidine Ben Ali et de Mohamed Hosni Moubarak.
A cause du régime benbelliste qui continue de gouverner encore très mal l’Algérie et propose des réformettes qui sont très loin des aspirations du peuple algérien.
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Hocine Mahdi

Le 12 Mai 2011                                                    

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1) ORTF : office de radiodiffusion et de télévision françaises (de statut public)
2) A l’âge de 94 ans Derdour Djamel a écrit un livre intitulé ‘’fragments de mémoire’’ (auto édition). Il voyait très mal mais il avait une mémoire très vive. Les sbires de Ben Bella avaient cherché à le tuer mais il avait fui en France. Ils l’accusaient d’avoir contribué à la préparation d’un coup d’état contre le zaïm. C’était en I964. Boumediene était encore le fidèle compagnon et l’ange gardien de Ben Bella.
3) Mohamed Harbi va nier. Pourtant nous étions à quatre personnes dans le petit salon de l’hôtel Panoramic de Constantine en mai 2005.
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Friday, May 04, 2012

Le Prix de la Trahison

Radjeb Tayeb Erdogan, premier ministre turc, n’a pas eu honte de reconnaître à la tribune du parlement que son homologue sioniste Ehud Olmert l’a humilié et a humilié l’Etat Turc.
C’était à peine quelques heures après le déclenchement de l’opération « plomb durci » : un génocide programmé depuis plus de six mois sous la baguette de Condoleezza Rice et avec la complicité des puissances économiques et militaires européennes.
Explication :
Trois jours avant le bombardement intensif de Gaza le sioniste Ehud Olmert était l’invité d’honneur de l’Etat turc.
Tayeb Erdogan l’avait informé que l’un des rares dirigeants arabes du Moyen Orient à ne pas entretenir des relations directes avec les hordes sionistes a fini par mettre genoux à terre. Il s’agissait de Bachar El Assad qui n’était plus hostile à l’idée de négocier directement avec ses ennemis sans la condition préalable de la récupération du Golan.
Pour mesurer à sa juste valeur l’importance de cette concession du  dictateur syrien il faut savoir que les efforts des Turcs ont duré des années dans le secret absolu.
Erdogan s’est senti humilié parce que son « ami » et invité d’honneur Ehud Olmert n’a pas eu la correction de le mettre au courant de la décision du conseil de guerre sioniste de raser Gaza en vue de réaliser un objectif précis : liquider le Hamas qui symbolise la résistance armée, ce qui replacera automatiquement Mahmoud Abbas dans sa fonction de président légitime de tous les Palestiniens. Condition indispensable pour concrétiser toutes les concessions territoriales acceptées par le Pétain palestinien, notamment le fait accompli des colonies érigées à partir de 1967 en plus du non retour des réfugiés en contrepartie d’une indemnisation qui reste à négocier.
Chercher la paix avec la Syrie d’un côté et massacrer les palestiniens de l’autre c’était une félonie impardonnable aux yeux du premier ministre turc, ami fidèle des américains et du régime d'apartheid sioniste.
Par intérêt.
Nous croyons que c’est la raison pour laquelle Tayeb Erdogan a ressenti une forte humiliation et a été le premier dirigeant du monde à réagir promptement avec une violence inouï au génocide, accusant Peres, Olmert et Livni d’avoir lancé leur opération de nature nazie pour assassiner les maigres chances  d’une paix qui ne sera pas juste mais qui sera bonne à prendre en attendant mieux.
Radjeb Tayeb Erdogan ne pardonnera pas à Bush et à Peres de l’avoir engagé avec la Syrie dans un jeu de dupe.
Au vingt et unième jour du génocide Tzipi Livni est convoquée  d'urgence à Washington.
Et en extrême urgence Condoleezza Rice signe avec elle un accord sécuritaire destiné à étouffer la résistance palestinienne en la coupant de ses fournisseurs en armement. L’accord prévoit, entre autre, la surveillance de l’environnement frontalier et maritime de la Palestine à laquelle participeront l’Egypte et les forces de l’OTAN.
Selon Olmert et Livni l’assèchement des sources d’approvisionnement en armes du Hamas répond en premier lieu au souhait de Mahmoud Abbas, Hosni Moubarak, Abdallah ibn Abdelaziz, Abdallah de Jordanie, Ahmed Es Sabah et de l’Union Européenne.
Condaleezza Rice n’a pas daigné informer ses « partenaires » arabes de cette démarche de dernière minute qui engage leur honneur :
Une interruption sans condition et immédiate de l’opération génocidaire « plomb durci » pour que la grandiose fête de l’intronisation de Barack Hussein Obama ne soit pas éclaboussée par le sang des enfants palestiniens que les F16 américains, les hélicoptères américains, les chars américains et les bateaux de guerre américains déchiquetaient dans leurs berceaux.
Bush rêvait d’achever son règne sanguinaire en offrant le scalp de la résistance armée palestinienne à son jeune successeur. Mais son opération génocidaire « plomb durci » s’est soldée par le massacre de civils dont plus de quatre cents enfants (400) âgés de moins de quinze ans. Ce que les juristes qualifient de Crime contre l’Humanité. Sans parler du bombardement délibéré des infrastructures de l’ONU, des ambulances, des secouristes, des médecins, des journalistes, des humanistes européens, des membres du CICR, des employés de l’UNRWA…
L’accord Rice-Livni a été une grande humiliation pour les dictateurs arabes chargés par Bush de contrer toutes les tentatives de réunir un sommet de leur ligue, sans âme et sans principe directeur, sur le génocide de Gaza. Essentiellement afin de donner un temps suffisant aux hordes sionistes de liquider le maximum de résistants palestiniens et l’encadrement politique du Hamas quitte à raser entièrement le bantoustan et ses infrastructures socio économique.
La grosse part des humiliations revenait sans conteste à Hosni Moubarak et à son premier ministre Abou Gheit (abou ghayta) qui s’étaient placés en première ligne des dirigeants arabes dits modérés qui, selon les affirmations jamais démenties de Livni et d’Olmert, étaient partie prenante dans l’opération « plomb durci ».
Les observateurs et les analystes qui ont vu avec quel acharnement les dirigeants et les intellectuels couchés égyptiens avaient accusé le Hamas d’être le bourreau du peuple palestinien ne mettront pas en doute les déclarations des criminels sionistes. La voix de Mahmoud Abbas, le Pétain palestinien, n’était pas crédible. Il fallait celles des grosses pointures du camp des « modérés » arabes pour apaiser l’opinion occidentale estomaquée par les insoutenables images du génocide qui hantaient leur conscience.
Hosni Moubarak, Abdallah ibn Abdelaziz, Abdallah II de Jordanie, Ahmed Es Sabah et les autres guides arabes qui sont des fonctionnaires de Washington mais se prétendent des « partenaires » ont ingurgité les humiliations difficilement, puisqu’au lendemain de l’accord précipité Condoleezza – Livni, le sénile Moubarak et sa bonniche à tout faire Abou Gheit accuseront les hordes sionistes d’être responsables des massacres de civils et réclameront un cessez-le-feu immédiat.
Ils seront suivis de prés par le monarque de pacotille saoudien.
Quel courage, mes frères !
Depuis la veille toutes les rédactions du monde entier tenaient un scoop sous le coude annonçant la réunion imminente du conseil de guerre sioniste pour proclamer l’interruption du massacre.
Sur ordre de Bush, le commanditaire et le financier du géocide.
Nos « guides » et nos « rois » biens aimés ont attendu la fin de l’agression pour dire une vérité connue depuis le 27 décembre 2008 par le monde entier.
Ils n’ont pas eu le courage politique de Tayeb Erdogan de reconnaître qu’ils ont été humiliés par le coup tordu de Rice et de Livni : se croire partenaires à part entière et ne pas être mis au courant avant la prise d’une décision importante qui les concernait, les engageait à leur insu dans un autre blocus contre la résistance armée palestinienne.
Nos guides et nos monarques de pacotille n’ont jamais voulu voir le fossé qui sépare le vassal du maître. Ils sont tellement fiers des tapes « amicales » et des bousboussades* « fraternelles » dont les gratifient Bush, Sarkozy, Brown, Berlusconi, Merkel, Solana… Aussi quand ils sont renvoyés brutalement dans leur petit coin de collabos ils dissimulent leur honte.
Les collabos n’ayant que l’alternative d’obéir, d’obéir et d’obéir.
En silence !
D’obéir et d’attendre les ordres suivants, en silence et toujours, bien entendu.
En 2008-2009 comme en 2006 nos « guides » et nos « monarques » de pacotille ont fait les mêmes calculs erronés :
En premier lieu :
Obéissant à Bush ils avaient cru que les hordes nazies sionistes seraient en mesure de maîtriser la résistance palestinienne en une petite semaine sans trop de dégâts sur les civils et leur environnement infrastructurel.
Gros ratage sur toute la ligne !
En second lieu :
Ils n’avaient guère envisagé la possibilité d’une vague d’indignation en Europe contre le génocide. Une indignation tellement contagieuse, qu’à son corps défendant, Bush se verra amener d’ordonner à Peres, Olmert et Livni d’arrêter les massacres pour ne pas gâcher la fête de son successeur Barack Hussein Obama programmée pour le  20 janvier 2009.
Erdogan est un allié des USA et des hordes sionistes. Mais il n’a pas attendu la dernière minute pour dénoncer le génocide.
Il n’est pas plus démocrate que nos « guides » et nos « monarques » de pacotille mais il a eu un sursaut de dignité au moment où nos dignitaires tentaient de justifier le génocide en accusant les victimes de s’être insurgés contre l’embargo qui les tue à petit feu.

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Hocine Mahdi

Février 2009
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*Bousboussades : embrassades hypocrites.

Thursday, May 03, 2012

Ce matin à Alger tout était gris

Arrivée hier tard à Alger. 
A la recherche d'une chambre d'hôtel, nous sommes passés deux fois rue Abane Ramdane devant le tribunal.
Calme plat.
Pas de chambre disponible.
Solution d'urgence :
Nous appelons une vieille relation kabyle.
Un coup de téléphone et nous voilà logés en plein centre-ville à un prix abordable. 
En voitures des supporters d'une équipe de foot en déplacement à Alger animent les rues, célébrant une victoire méritées de leurs idoles. En même temps ils profitent de cette ambiance festive pour casser du sucre sur le dos des politicards dont les affiches en grand format sont placardées sur les vitrines de quelques magasins spécialisés dans les produits d'importation et de luxe. Le foot étant devenu depuis les années Chadli un véhicule des idées subversives anti régime, comme les stade étant devenus autant de tribunes politiques pour une jeunesse au bord de l'exploision, les supporters sont autorisés de tout faire et de tout dire dans le cadre d'un match, dans les rues et dans les stades. 
Ouyahia, le plus visible dans les affiches électoralistes grand format, prend le plus gros du chapelet d'injures adressées aux candidats ventristes.
Nous paasons une petite heure dans un cyber café pour contacter des amis et avoir plus de détail sur le programme d'action de la matinée tracé par l'association "liberez Abdelkader Kherba".
Personne ne sait rien.
La nuit est lourde et pluvieuse, surtout elle est pleine d'un assourdissant vacarme. Les ouvriers continuent jour et nuit de creuser le tunnel du métro qui n'en finit plus d'être inauguré et d'être en chantier deux décennies après le premier coup de pioche symbolique.
Tôt le matin nous quittons l'hôtel pour une petite promenade en bord de mer.
Nous traversons la rue Abane Ramdane.
Grosse surprise :
Le tribunal est entouré de barrières métalliques.
Il n'est que 5 heures 56 minutes.
A quel moment de la nuit le tribunal a été placé sous haute sécurité ?
A 6 heures 30 minutes les premiers cars des troupes anti émeutes déchargent des dizaines d'hommes armés comme s'ils étaient en guerre contre un commando de terroristes.
Ils se déployent aussitôt en ceinture humaine autour du tribunal, à l'intérieur et à l'extérieur de la cloture métallique.
Les ruelles et les escaliers de la rue Didouche Mourad et du boulevard Zighout Youcef qui communiquent directement avec le tribunal sont surveillés par des policiers et les agents anti émeutes.
Nous sommes sidérés par une telle démonstration de force pour sécuriser le déroulement du procès du manifestant pacifique Abdelkader Kherba.
Ce procès a coincidé avec la journée internationale de la liberté d'expression et de la presse. Un groupe de journalistes a programmé une action revendicative sur la Place de la Liberté.
Mais aussi l'association "Liberez Abdelkader Kherba"  avait programmé un sit in devant le tribunal de la rue Abane Ramdane en cette journée du 3 Mai.
Un hasard ?
Certainement
Ce matin le ciel d'Alger était gris et la mer avait la couleur du ciel...
Un gris sale...
Démoralisant.
Démoralisant et gris comme nos politiciens qui se disputent férocement les privilèges qui découlent d'un mandat de député en plus du salaire mensuel de trente millions.
Mais la démonstration de force du gouvernement Ouyahia était la plus démoralisante car elle constitue la preuve que le régime est toujours contre la justice, contre la liberté d'expression, contre la souveraineté citoyenne.
Comme il l'a toujours été depuis le coup d'Etat de Ben Bella contre Benkhedda. Et quand nous nous disons que c'est grâce à l'attestation communale*, inventée par l'esprit corrupteur de Ben Bella, que des  harkis, des assimilationnistes et des opprtunistes ont acheté la qualité d'anciens moudjahid  nous perdons espoir de voir un changement qualitatif et pacifique d'un régime politique qui base toutes ses actions sur le partage de la rente pétrolière.      

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Hocine Mahdi

Le 3 mai 2012 : journée de solidarité avec Abdelkader Kherba 

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*) Je tiens cette information de l'historien Mohamed Harbi qui était directeur du cabinet présidentiel de Ben Bella et idéologue du FLN de 1963 à au 19 Juin 1965. Il était présent à une réunion quand Ben Bella avait institué l'attestation communale pour fidèliser une clientèle.