En Algérie le rêve de l'écrasante majorité des citoyens est le changement radical. Le retrait des dinosaures et des méthodes archaïques de gouvernance qu'ils ont instituées depuis le coup d'Etat de Ben Bella contre Benkhedda est la seule chance du pays de sortir des ténèbres. Mais au sommet les décideurs apparents et cachés en ont décidé autrement. Ils ont confié à des caciques la mission d'organiser des palabres pour dégager une plate-forme de réformes en vue de calmer le mécontentement de la plèbe.
Si nous prenons compte du fait que ce sont les mêmes acteurs qui avaient encadré les dialogues du siècle dernier avec le cuisant échec qui a coûté deux cents mille morts et dix ans de terrorisme aveugle, nous n'avons qu'à préparer nos mouchoirs ou nos baluchons pour une harga généralisée.
Deux cents mille citoyens sacrifiés pour la survit du régime. Nous ne comptabiliserons pas les centaines de milliards de dollars de destruction, de détournement en cette décennie rouge sang où les cadavres d'innocents parsemaient nos rues.
Aujourd'hui le vieillard Bensalah revient à la table des consultations informelles. Député, président de l'APN-chromatée le siècle précédent, présentement président du sénat doré (quarante fois le salaire d'un cadre moyen pour approuver tout ce que font les gouvernants), Bensalah n'a invité que d'insignifiants chevaux de retour, des vieillards et des broutards qui sont à l'aise sous ce régime.
Ces mangeurs à tous les râteliers sont sensés fournir à Bouteflika des idées et des propositions novatrices pour sortir le pays du fond du gouffre.
Nous nous autorisons d'affirmer que c'est un navrant gaspillage de temps, d'énergie et d'argent.
Car Bouteflika est assez intelligent pour savoir ce qu'il doit faire et avec qui il doit dialoguer pour replacer l'Algérie sur les rails du progrès, de la prospérité et de la paix sociale. Jusqu'à présent il n'a pas montré dans ses actes une réelle volonté de libérer le pays d'un système sclérosé qui empêche la majorité du peuple algérien de respirer et de jouir de la lumière.
Donc ce n'est pas une surprise si les personnalités les mieux armées pour combattre les méfaits de la mauvaise gouvernance ont été exclues de cet énième round de consultations.
Les bons écartés tandis que les médiocres et les truands au palais !
En même temps l'énarque Ahmed Ouyahia, premier ministre d'un gouvernement anticorruption, a organisé des palabres avec Sidi Said Abdelmadjid indigne représentant d'une UGTA cocufiée dont les trois quarts des adhérents n'ont pas choisis leurs représentants.
Est-ce une surprise si Ahmed Ouyahia a délibérément jeté son dévolu sur le faussaire Sidi Said sans donner une seule chance aux représentants des autres syndicats qui sont plus crédibles, plus propres, par conséquent moins malléables que le justiciable Sidi Said Adelmadjid qui avait vidé les coffres de la Caisse Nationale de la retraite au profit de Moumen Khalifa ?
Les bons écartés tandis que les médiocres et les truands honorés !
En 1999 Bouteflika avait promis de changer le système de la rente mais avec les hommes qui ont fabriqué ce système.
C'est comme vouloir éteindre le feu en arrosant les flammes avec de l'huile.
Bouteflika sait ce qu'il veut et ce qu'il fait.
Tout simplement il continue de croire que le peuple de 1962 n'a pas évolué.
''Le peuple est immature''.
Phrase injurieuse prononcée la semaine dernière par Abdelaziz Belkhaden.
Devons-nous penser que c'est sous la dictée du président?
Un peuple qui revendique la dignité, la liberté, du travail, la dissolution d'une APN et d'un sénat sans dignité, des élections vraiment libres, la participation aux choses de la cité ne peut-être qu'immature.
Nous avons bien entendu.
Nous avons bien compris.
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