Monday, May 23, 2011

Aveugle et sourd : Un métier qui rapporte gros

Aveugle et sourd :
Un métier qui rapporte gros

Après le rapprochement de Fatah et de Hamas tant espéré par tous les peuples arabes pour que Pères et Netanyahu ne puisse plus jouer sur les divisions stupides des palestiniens et perpétrer des crimes contre l’humanité en Palestine en étendant la colonisation à l’infini, j’ai attendu avec impatience de lire la chronique de Bernard-Henri Lévy.

C’est fait.

Le titre de la chronique est tout ce qu’il y a d’infâme, de racoleur, d’indécent : « ‘’Ah les cons ! ‘’».

Qui sont les cons ?

Selon lui, tous les hommes d’Etat et les humanistes du monde qui ont salué le réveil tardif de Mahmoud Abbas et sa décision de ne plus faire de concession aux américains ni sur les frontières de 1967 ni sur le démantèlement des colonies ni sur le retour des réfugiés. Ce n’est plus la marionnette de Bush qui avait empoisonné Yasser Arafat pour lui offrir les fauteuils de chef suprême d’un Fatah vendu aux sionistes et de président d’une Autorité palestinienne coupée des citoyens et dont le rôle voulu par Bush et Sharon était de liquider la résistance armée et de renoncer à toutes les revendications pour lesquelles Arafat a été assassiné. A savoir : le partage fait par l’ONU dont ni les américains ni les sionistes ni les Européens ne veulent plus entendre parler depuis que les rois arabes, Anouar Sadate et Hosni Moubarak ont compris que leur avenir personnel (pas de leurs pays) est entre les mains de Washington.

Sans surprise Bernard-Henri Lévy s’est montré plus royaliste que les rois du crime Pères, Netanyahu, Liebermann, Livni en critiquant les retrouvailles de deux frères égarés par des calculs qui ne profitaient qu’aux ennemis du peuple palestinien.

A présent aucun analyste sensé n’est en droit de penser que l’avocat en titre des génocidaires sionistes à Sabra, Chatila, Gaza, Jénine, Kafr Kacem est un humaniste qui déraille quelques fois sans dépasser les limites qu’autorise une interprétation approximative de certains événements.

La démonstration est faite désormais.

Indiscutablement Bernard-Henri Lévy joue volontairement le sourd, l’aveugle, l’idiot, l’amnésique. Pour ne pas voir, entendre et comprendre ce qui se passe autour de lui parce que ce n’est pas ce qu’il désire. Il a l’intelligence fine mais il n’arrête pas de jouer à l’idiot de la classe intellectuelle occidentale.

Qui amuse t-il dans son monde de plus en plus restreint puisque même Jean Daniel a changé sa vision sur la colonisation sioniste sans avoir le courage de qualifier les crimes contre l’humanité cités plus haut ?

Personne !

J’en fais le pari.

En cela il imite les propagandistes nazis qui écrivaient rarement ce qu’ils pensaient ou ce qu’ils voyaient. Ils croyaient tromper les autres mais ils se mentaient à eux-mêmes. Leur rapport avec la réalité était conflictuel alors ils écrivaient ce qu’ils désiraient voir en prétendant que c’est ce qu’ils avaient vu.

C’est de cette manière que se comporte Bernard-Henri Lévy quand les événements s’opposent à ses projections, le contredisent, lui répondent souvent avec un cinglant démenti, un camouflet retentissant.

Une réalité incontournable et mise en exergue par tous les observateurs crédibles des cinq continents : les peuples arabes rêvaient de la chute de Moubarak et du roi de l’Arabie Saoudite parce que américains et sionistes appuyaient leur stratégie de domination sur ces deux dictateurs sanguinaires et pourris par l’argent qui jouent aux gendarmes du Moyen Orient pour le compte de Washington.

C’était le rôle ignoble du chah d’Iran qui avait achevé sa vie en chien errant comme tous les traîtres à leur nation.

Pendant les manifestations et après la déchéance de Moubarak et de Ben Ali la jeunesse révolutionnaire en Tunisie et en Egypte s’était engagée fermement de faire de telle sorte que la question palestinienne sera réglée par l’ONU, sans la participation de « l’arbitre » inéquitable américain qui permet tout aux sionistes et impose des conditions déshonorantes aux Palestiniens. La jeunesse égyptienne n’a pas manqué au devoir de manifester devant l’ambassade sioniste au Caire pour lancer un message à Barack Obama et à Hillary Clinton qui avaient sacrifié Hosni Moubarak et essayé de le remplacer par Soleimane (un ami intime des dirigeants sionistes) dont la mission était d’étouffer la résistance palestinienne contre la colonisation en travaillant directement avec le Mossad et les services de sécurité de Mahmoud Abbas pour fermer les frontières à l’approvisionnement des fidayîn en armes et isoler Gaza.

La jeunesse tunisienne aussi avait manifesté pour la Palestine en brûlant des drapeaux américains et sionistes car aucun citoyen arabe ne dissocie ces deux entités des malheurs du Moyen Orient.

Ce jour là Bernard-Henri Lévy s’était bouché les oreilles pour ne pas entendre les clameurs d’une jeunesse libre, fermement décidée de conquérir ses droits et ceux du peuple palestinien.

Avant ce jour aucun dirigeant arabe n’autorisait dans son pays des manifestations antisionistes et antiaméricaines dans les rues. La jeunesse révolutionnaire tunisienne et égyptienne a brisé ce tabou. Un magnifique élan de solidarité active qui a incité la jeunesse palestinienne à sortir massivement dans les rues pour exiger du Fatah et du Hamas de former un front uni pour aller à l’ONU et contourner l’entente crapuleuse des Américains et des Européens qui n’arrêtent pas de couvrir les crimes sionistes, la colonisation et de demander et d’obtenir toujours d’avantage de concessions de Mahmoud Abbas après l’avoir isolé de sa base populaire.

Ce jour là Bernard-Henri Lévy s’était bandé les yeux pour ne pas voir le magnifique élan de solidarité active de la jeunesse tunisienne et égyptienne avec les Palestiniens qui exigent de Fatah et de Hamas de s’unir et de brandir leurs armes
contre leurs véritables ennemis qui exploitent leurs chamailleries d’alcôves pour coloniser toujours d’avantage de territoires et assassiner d’avantage de résistants
judicieusement et farouchement opposés à l’échange des terres fertiles contre du sable stérile et qui se sacrifient pour le retour à leur maison et à la maison de leurs ascendants de tous les réfugiés palestiniens qui désirent revenir vivre dans leur pays spolié.

Spolié avec la complicité de l’ONU, répétons le cent milliards de fois s’il le faudra pour être entendus et compris.

Bernard-Henri Lévy n’est ni aveugle ni sourd ni idiot. Il s’informe à la seconde sur tout ce qui se dit et se fait au Moyen Orient. Mais quand il écrit il défend l’indéfendable du point de vue d’un humaniste abreuvé à la pensée universelle dont les principes sont : respect, justice, équité, paix.

J’allais titrer cette chronique ‘’Ah le con !’’. Comme il n’est pas con, j’ai renoncé.

C’est un monstre, oui.

C’est un nazillon, oui.

Mais pas un con.

Qu’est-ce qui le différencie des auteurs de crimes contre l’humanité qu’il défend avec autant d’acharnement ?

Pas grande chose à mon avis !


Le 15 mai 2011

Mahdi Hocine

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