Tuesday, July 25, 2017

L'énigme des quatre Mandats présidentiels désastreux de Bouteflka

Haddad, Abdelmounen Khalifa, Abdelmajid s. Said, Medelci, Chakib Khellil, Louh, Ouyahia, Sellal, Tebbuune... La liste est très longue des femmes et des hommes que le monarque Bouteflika a intégrés dans le premier cercle présidentiel, chassés comme des malpropres, récupérés une autre fois puis en avait fait les ennemis de la nation. Tous se pavanaient depuis au moins 1975 dans les rouages du pouvoir à des postes-relais tels que directeur de cabinet, wali, haut magistrat, député, ministre, chef du gouvernement sans avoir été jamais soumis à la présentation d'un bilan d'activité moral et financier à la fin de tel ou tel mandat. 
Une lapalissade :
Sous les dictatures le principal critère de promotion à des postes de responsabilité est l'allégeance totale certifiée au maître du moment. Le FLN, le RND et les partis croupions de l'opposition fournissant la garantie "morale" du personnel sélectionné.
Dès son retour au sommet du pouvoir, sur une décision des généraux qui ne voulaient pas d'un Etat de droit, Bouteflika a réalisé la gageure de coopter des hommes et des femmes cultivés et incultes, pourris et honnêtes, traîtres et patriotes, des opposants acharnés du régime et des nervis sans dignité du même régime. 
Comment a-t-il fait pour s'entourer de personnes aussi irréconciliables et dont nombreux se vouaient une haine mortelle ? 
Nous le comprendrons plus tard quand nous découvrirons à travers leurs actes la véritable nature d'Ahmed Ouyahia, Khalida Messaoudi Toumi, Djamel Ould Abbès, Amar Ghoul, Belkhadem, Abdelmalek Boudiaf, Amar Saadani, Ali Haddad, Abdelmoumen Khalifa, Aboudjera Soltani, Nourredine Boukrouh, Mihoubi, Abdelhamid Grine et de dizaines de promus dont Bouteflika s'est servi depuis 1999 comme du papier recyclable.
Opportunisme au plus haut degré, banditisme, servilité, mercenariat.
Les quelques personnalités qui portaient en eux des convictions avaient démissionné parce que le monarque exigeait d'eux de violer la loi et la Constitution en lui obéissant aveuglement. 
Avant de tomber malade et de devenir l'ombre d'un président, Bouteflika a eu le temps de fabriquer des milliers de faux agriculteurs, de faux entrepreneurs, de faux industriels, de faux partis d'opposition et d'absoudre les faux moudjahidine, en croyant que cette faune mafieuse participerait efficacement à lutter contre le chômage des jeunes qui menace la stabilité du pays et son maintien au pouvoir jusqu'à la mort. 
Sans aucun contrôle il leur a distribué des milliards de dollars, d'immenses assiettes foncières constructibles, des milliers d'hectares de terres agricoles, des marchés de gré à gré qui se chiffrent en centaines de milliards de dinars alors qu'ils ne possèdent ni expertise ni compétence ni équipement adéquat de réalisation.
Privilégié parmi les privilégiés Ali Haddad recevra la part du lion des marchés de gré à gré qui lui permettront de pomper auprès des banques de l'Etat tout l'argent qu'il voulait sans justification. Il exportera frauduleusement une grosse partie de cet argent mal acquis en Espagne où il achètera des biens immobiliers et un hôtel. En Algérie il se comportait en homme du président que les ministres de Sellal visitaient et courtisaient comme un éminent cheikh de zaouia en faisant la queue pour avoir l'honneur de lui parler. 
Haddad se réunissait avec des ambassadeurs étrangers à la place du ministre algérien des affaires étrangères (?). Il avait accès partout. Il avait accès à tous les services de l'Etat en un claquement de doigts.
Problème : 
Il ne respectait pas ses engagements en tant qu'entrepreneur. Tous ses chantiers sont en retard et très mal réalisés mais tant que Sellal était Premier ministre personne ne se sentait le droit de lui demander des comptes car il appartenait au premier cercle présidentiel qui a fait de lui le patron des patrons et le patron du patron de l'Union des travailleurs algériens qui est l'unique syndicat reconnu et financé comme un ministère par le pouvoir. 
En l'occurrence, le toucher serait commettre le sacrilège de toucher à l'intouchable Fakhamatouhou.
Et vinrent les élections marquées par une fraude massive, un taux d'abstention jamais égalé et plus de seize millions de bulletins blancs que le ministre de l'intérieur dissimulera en annonçant des résultats truqués en présence d'une commission européenne d'observateurs. Le FLN et le RND ont obtenu moins de 8% des suffrages exprimés mais se partageront l'écrasante majorité des sièges de l'Assemblée Nationale. Des partis de l'opposition qui étaient informés sur la fraude et avaient négocié des quotas de sièges avant le déroulement des élections s'en mordirent les doigts. 
Débâcle, désastre, séisme politique... 
Et le régime qui croyait pouvoir démontrer aux puissances étrangères la bonne santé de la démocratie en Algérie  à travers les élections "libres" du 4 mai 2017 !
Les observateurs européens, au nombre de 4 ou 5, lui infligeront un cinglant démenti en dénonçant "gentiment" ses pratiques antidémocratiques et en lui prodiguant des leçons de bonne conduite en matière de démocratie. Il n'a pas apprécié la divulgation du rapport de la commission ingrate qu'il avait royalement traitée pendant son séjour en Algérie mais à qui il avait refusé l'accès au registre électoral* qui est surchargé de faux électeurs.
Débâcle, désastre, séisme politique de magnitude 10. 
Solution d'extrême urgence: 
Sellal, quelques uns de ses ministres affairistes, ses walis et ses nervis seront sacrifiés en vue de sauvegarder le socle du régime.
Couper les têtes les plus visiblement pourries à fin de calmer la colère du peuple, c'est la stratégie habituelle des barons du régime de la rente. Bouchouareb, Haddad, Abdelmalek Boudiaf, Abdelmadjid S. Said, Abdelhamid Grine constituent le premier fagot du bûcher. Si le peuple réclamera Medelci, Amar Ghoul, Djamel Ould Abbès et Ahmed Ouyahia, il les aura. 
Mais cette fois le peuple ne cible pas des fusibles qui seront écartés mais ne seront pas jugés.
Il revendique la souveraineté, l'indépendance de la Justice, le droit de choisir les hommes qui gouverneront le pays et un Conseil constitutionnel qui respecte et applique la Constitution. 
Le peuple revendique la priorité de la compétence, de l'expertise, du mérite, de la sincérité, des bilans périodiques sans tricherie, des sanctions immédiates sans complaisance, la suppression de l'immunité et des juridictions spéciales réservés aux ministres et aux députés malhonnêtes.
Le peuple rêve du modèle de gouvernance des pays scandinaves où les biens, les deniers publics  et les droits des citoyens sont protégés par la Justice.
Malheureusement les actes et les discours du nouveau Premier ministre sont très éloignés des revendications du peuple. 
Abdelmadjid Tebboune reconduit les méthodes de ces prédécesseurs des années 1980, 1990 et 2000 comme Ghozaly, Belkhadem, Ouyahia, Sellal et compagnie. 
Il n'a pas les mains libres pour engager le pays sur la voie salutaire d'un ETAT réel de droit. 
Ceux qui ont dilapidé des centaines de milliards de dollars en fabriquant les Moumen Khalifa, les Ali Haddad, les Abdelmadjid S. Said, les Amar Saadani, les Amar Ghoul, les Grine, les Mihoubi, lui ont confié une mission de lifting.
Il faut le répéter, ce n'est pas nouveau en Algérie.  
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Hocine Mahdi
.... Le 24 juillet 2017
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*) Avant les élections du 4 mai 2017 le ministre de l'intérieur Bedoui avait annoncé que le registre électoral contenait les noms de 700.000 morts qui votaient avec des vivants.   
    


     

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