Friday, March 30, 2012

Hôpital De Constantine, Pavillon Des Cancéreux : Infirmière Ou Empoisonneuse ?

Bakiri Ahmed est hospitalisé vers 8 heures du matin, le 25 Mars 2012. Je lui rends brièvement visite à 9 heures en lui promettant de revernir à 13 heures 30 min. C'est un habitué du pavillon des cancéreux où il suit un traitement de chimiothérapie.
De 13 heures 30 min à 15 heures 45 min je suis demeuré auprès de lui. Il a dormi pendant tout ce temps avec, à son bras, un tube relié à un sachet de sérum vide.
Et pendant tout ce temps j'ai cherché l'infirmière de service. Introuvable. Ni celle du matin (7heures à 14 heures), ni celle de l'après midi (à partir de 14 heures). J'ai cherché le médecin traitant. Introuvable.
Le pavillon des cancéreux est l'un des plus sensibles. Mais en plus de la pénurie des médicaments et le manque d'hygiène il y a l'abondant de poste du personnel médical et paramédical. Nous l'avons constaté plus d'une fois. Cela vous met mal à l'aise et vous incite à penser que dans ce service, particulièrement, la mort est aidé dans son oeuvre par le personnel parce que le traitement des malade coûte très cher à l'Etat et que les médecins ont d'autres chats à fouetter. N'ayant ni la formation, ni la compétence, ni l'ambition de se hisser à la hauteur morale et civique de leur noble métier. Car ce n'est pas la vocation de soigner, de soulager la souffrance qui les a engagés en médecine, c'est le titre et le salaire confortable sous le parapluie de la fonction publique où personne n'a le droit de leur demander des comptes.
J'ai mis plus de quinze ans d'observation et d'hésitation pour assumer pleinement cette conclusion* et j'ai très mal au coeur de le répéter**.
J'interpelle une doctoresse à l'angle d'un couloir. Elle me répond froidement que ce n'est pas son travail. Je rencontre enfin une infirmière. Elle me rassure :-"Ne vous inquiétez pas monsieur, nous allons nous en occuper".
A 16 heures je rentre chez moi épuisé et écoeuré.
Depuis 7 heures j'étais à l'hôpital parce que le malade est le mari de ma fille aînée. Il est père de deux enfants. Il a toujours travaillé au service des entreprises du secteur privé lequel ne déclare pas à la sécurité sociale ses ouvriers et les abandonne dès que se posent des problèmes de santé. Donc c'est un citoyen qui ne peut pas prétendre à des soins de qualité dans un service public où le personnel se dévoue pour les pistonnés et les riches qui ont les moyens de s'adresser aux meilleures cliniques du monde.
Vers 18 heures le malade reçoit la visite de son frère. Il est terrorisé. Il exige qu'un parent passe la nuit à veiller sur lui ou de sortir.
Et pour cause !
Une infirmière, pressée d'en finir avec les malades, lui a administré par voie de sérum des médicaments que ne lui a pas prescrits le médecin traitant. Quand celui-ci (c'est une femme) apprend la chose, par la bouche de l'infirmière, il est terrorisé autant que le malade qui n'avait pas la force de supporter la dose. Il pourrait en mourir.
Et c'est devant le malade que le médecin a réprimandé l'infirmière empoisonneuse.
Mettons que le malade ait eu un accident mortel. Le médecin traitant aurait certainement signé le certificat de décès en évitant soigneusement de mentionner la cause réelle de la mort : une faute professionnelle avec circonstances aggravantes du faite que l'infirmière n'est nullement habilitée d'administrer au malade un traitement sans une ordonnance du médecin traitant.
L'infirmière aurait anticipé l'ordonnance du médecin pour gagner du temps.
Gagner du temps, sur quoi ?
Depuis la soirée du dimanche le malade souffre de douleurs, de vomissements et d'une extrême faiblesse. S'il essaye de se lever il tombe comme un bébé qui n'a pas encore appris à se tenir sur ses jambes.
Nous craignons le pire.
HOCINE MAHDI
Le 29 Mars 2012
*)Lire mes articles sur le dysfonctionnement de nos hôpitaux. (blog hocineculture.com)
**) Lire mon texte "Benkadri Hocine, un chirurgien, un poéte, un citoyen". ( même blog)

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