Procès de Hosni Moubarak, ses enfants et ses tueurs :
A quoi jouent les Magistrats ?
Par Hocine Mahdi
Le 24 Septembre 2011
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Le témoignage du maréchal Tantaoui a bouleversé les règles d'une Justice prétendument indépendante.
Premier couac : pour les avocats des parties civiles l'audience à huis clos réservée à l'ancien ministre de la défense du régime Moubarak devait commencer à 11 heures. Mais les magistrats
ont ouvert la séance deux heures d'avance sur le programme.
En catimini...
Ils ont entendu et enregistré le témoignage du maréchal Tantaoui sans autoriser les avocats mandatés par les familles des martyrs de la révolution d'accéder à la salle d'audience.
Est-ce là l'acte souverain de magistrats libérés des injonctions extra judiciaires et travaillant en leur âme et conscience ?
Assurément non !
Que les médias lourds soient tenus à l'écart pour préserver la sérénité des débats contradictoires c'est acceptable. Car nous avons vu les perturbations qu'elles ont occasionnées à cause d'avocats inciviques plus désireux de profiter de la télévision pour vendre leurs images que de faire correctement leur travail. Sans doute parce qu'ils avaient l'information que le procès n'était que de la poudre aux yeux pour calmer la grogne de la rue.
Mais fermer la porte de la salle d'audience au nez des avocats des parties civiles c'est indéniablement la continuité sur la ligne de l'arbitraire instaurée par Mohammed Hosni Sayed Moubarak et ses prédécesseurs.
Bien avant l'ouverture de ce procès le Maréchal Tantaoui avait implicitement reconnu qu'il avait reçu l'ordre du président déchu de lancer l'armée contre les manifestants pour faire taire les clameurs de la rue. Déclaration fracassante s'il en est devant une nouvelle promotion d'offiiciers et en présence de la presse.
Est-il revenu sur cette déclaration qui conforte les accusations portées contre Hosni Moubarak et Djamel Moubarak d'avoir ordonné aux forces de sécurité et au ministre de l'intérieur de tirer sur les manifestants.
Si c'est le cas le Maréchal Tantaoui a menti ce matin aux magistrats pour soutenir la thèse mensongère des défenseurs du président déchu et de son fils.
A savoir les policiers et les forces de sécurité auraient agi de leur propre chef.
Ce serait une aberration de plus des résidus d'un régime qui est encore puissant au sein des institutions de souveraineté en Egypte : armée, police, justice, système financier, médias.
Nous l'avons bien constaté : dès les premiers jours du procès le président de la Cour avait commencé à mettre des bâtons dans les roues des avocats qui sont mandatés par les familles des martyrs de la révolution.
Allons nous vers la relaxe de Moubarak et de ses enfants ?
Certainement !
Le clan du maréchal Tantaoui qui oeuvre en vue de sauvegarder les structures du régime est la seule carte qui reste entre les mains de Washington pour maintenir à un bon niveau les relations sécuritaires diplomatiques et commerciales entre l'Egypte et le régime d'apartheid sioniste et il se sent de plus en plus fort.
Fort au point de reconduire l'Etat d'urgence qui a servi à Moubarak d'écraser le peuple égyptien pendant vingt cinq longues années.
Hocine Mahdi
Le 24 septembre 2011
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