Il y a quarante jours mon ange s'est envolée vers le paradis.
Chaque nuit mes yeux s'accrochent au ciel pour questionner les étoiles.
Safia où es-tu ?
La dernière image que je garde de toi, juste avant que l'on te couvre d'un drap blanc, ton beau visage serein, animé d'un sourire pudique. On aurait dit que tu dormais paisiblement.
Aujourd'hui j'ai retiré de mes archives poussiéreuses le poème (prétentieux?) de jeunesse que tu aimais beaucoup parce qu'il évoque l'une de nos premières rencontres.
C'était le premier nuage dans nos relations.
En relisant cc matin le poème j'ai ressenti la même douleur que le jour où tu étais partie tristement pour réfléchir au danger que tu courais en liant ta vie à celle d'un homme qui rêvait de changer le monde. Mais tu étais revenue avec la volonté de tempérer mes ardeurs "révolutionnaires" ou "anarchistes" qui m'exposaient continuellement à des représailles. A la longue et par amour tu t'étais résignée à me laisser courir derrière mes rêves fous de contribuer, sous une féroce dictature, à l'émergence d'un monde sans guerre, sans injustice, sans famine, sans spoliateur, sans hogra, sans frontière. Tu riais de mes rêves d'adolescents qui résistaient anormalement à l'usure des responsabilités familiales mais qui t'ont fait très mal.
Me pardonneras tu toutes les misères, toutes les souffrances que tu as endurées avec moi à causes de mes rêves fous d'adolescents qui résistent toujours à l'usure du temps?
Voici le poème en question :
D O U L E U R
Dans cet hôpital triste
De tous abandonné
Car je suis anarchiste
Un jour à mon chevet
Tu es venue t'asseoir
Toute bonté, toute délicatesse
Moi qui n'espérait plus avoir
De personne aucune largesse
Je t'ai regardé avec étonnement
Comme on regarde l'inattendu
Subjugué et de bonheur débordant
Remerciant les cieux de cet imprévu
Mes chagrins s'étaient envolés
Soufflés par ton radieux sourire
A présent j'ai envie de pleurer
Ton absence me fait souffrir.
Puisse Dieu t'accueillir dans son paradis pour te faire oublier l'enfer que tu as vécu avec moi par amour.
le 23 Août 2011
Mahdi Hocine
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