Hussein Barack Obama, Pérès, Netanyahu, Nicolas Sarkozy et la marionnette Abdallah ibn Abdelaziz ont dépensé des mégatonnes d'énergie pour épargner à leur vassal Mohamed Hosni Sayed Moubarak un procès. Mais la perspicacité des jeunes révolutionnaires de la place Tahir a eu le dernier mot. Cette jeunesse d'une ténacité extraordinaire respecte ainsi scrupuleusement son programme d'action tracé au tout début du mouvement en prenant le risque d'un bras de fer avec l'armée dont le chef suprême, Tantaoui, est en osmose avec le président américain.
Libérer complètement l'Egypte du régime, de tous ses démembrements, ses relais, ses symboles est le principal chapitre de ce programme. Pour eux la famille Moubarak n'était que l'un des symboles. Certes, le plus apparent car constituant le noyau central autour duquel gravitent tous les mécanismes du régime.
Terrifiant régime qui épouse la configuration d'un broyeur de la souveraineté citoyenne.
En effet qu'auraient pu faire Hosni Moubarak, sa famille et sa tribu sans les Tantaoui, les Omar Souleimane, les El Adli, les Abou el Gheit avec leurs armées composées de millions de femmes et d'hommes qui contrôlaient, opprimaient, réprimaient, torturaient, assassinaient, abrutissaient, corrompaient, terrorisaient la société égyptienne ?
Qu'aurait fait Hosni Moubarek dans ses actes de haute trahison s'il n'avait pas été protégé pendant trente ans par des "amis" comme Tantaoui et Omar Souleimane? Il aurait subi le triste sort de son promoteur Anouar Sadate dès les premiers mois de son cruel règne.
Ce sont des dizaines de milliers de citoyens qui avaient disparu pour avoir dénoncé sa servilité vis à vis des sionistes et de Washington.
Nous avons vu et entendu d'anciens prisonniers affirmant qu'ils sont restés entre 9 ans et 15 ans dans les geôles sans connaître le motif de leur incarcération, sans autorisation de voir un avocat ni un juge et encore moins leurs parents. Ceux-ci les croyaient morts mais grâce à la révolution de la place Tahrir ils sont revenus à la vie et ont pu de nouveau respirer l'air de la liberté.
D'un autre côté personne ne peut risquer un chiffre de ceux qui sont morts sous la torture ou dans des conditions de détention du Moyen Âge et dont les parents ne sauront jamais où et quand ils ont été assassinés et enterrés parce que les services de Omar Souleimane et d'El Adli ont brûlé des tonnes d'archives concernant les enlèvements, les interrogatoires, les disparitions, les assassinats politiques après la chute du dictateur.
Hier nous avons vu le lamentable spectacle du dictateur qui se prenait pour un Dieu. Jouant la comédie du malade imaginaire, étendue sur une civière. Sans doute pour mendier la pitié d'un peuple qu'il a trahi et humilié pendant 33 ans. Par contre il a eu l'outrecuidance de nier toutes les accusations lue d'une voix monocorde par un procureur qui, peut-être, ne s'est jamais senti aussi indépendant dans un tribunal.
C'est cette scène inimaginable qui nous amène à affirmer que l'Egypte est l'hirondelle qui donnera un sens au printemps arabe... Le plus beau des printemps car le citoyen arabe est désormais décidé de vivre souverain ou de mourir debout envers et contre tous ses ennemis de l'intérieur et de l'extérieur.
Je ne sais pas pourquoi en ce moment précis m'est revenu à l'esprit l'image d'un autre dictateur arabe: debout face à ses juges et marchant fièrement vers la potence, s'offrant le luxe de mépriser ses bourreaux et de refuser que ses yeux soient bandés avant qu'on lui passe la corde au cou.
Le O4 Août 2011
Mahdi Hocine
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