Wednesday, July 13, 2011

Les Imans arabes: soixante ans et des milliers de morts plus tard

Il sont vraiment très lents à la détente nos respectables imams !!!
Il leur a fallu soixante ans d'hibernation et des milliers de manifestants pacifiques assassinés dans tous les pays arabes pour admettre enfin que les vrais ennemis des peuples arabes sont les dirigeants arabes qui ont usurpé et conservé le pouvoir en comptant sur la protection des grandes grandes puissances.
On sait que celles-ci ne donnent rien si elle ne reçoivent pas le centuple de la mise. Voyez par exemple l'acharnement de Sarkozy à détruire la Libye pour destituer el Guedaffi. Derrière cet acharnement il y a la promesse du gouvernement provisoire de la révolution installé à Bengazi d'ouvrir le fabuleux marché de la reconstruction du pays aux Français en plus de l'exploitation des faramineux gisements du pétrole de qualité supérieure que toutes les multinationales occidentales souhaiteraient avoir.
Admettons que les imams arabes ne se soient pas endormis pendant soixante ans. Ils auraient certainement éveillé l'esprit civique et citoyen chez les dictateurs qui, de leur côté, n'auraient jamais ordonné à leurs armées d'assassiner des manifestants qui demandent pacifiquement un peu de justice, un peu de liberté, un peu de respect.
Mais avec l'énorme décalage de soixante ans leur indignation contre les dictateurs à quelque chose d'amère, d'anachronique dont rient les dictateurs eux-même, car parmi les imans en révolte beaucoup avaient déformé une fetwa qui commanderait, selon eux, aux citoyens croyants de supporter en silence toutes les cruautés que leur feront subir leurs dirigeants qui tireraient leur légitimité du droit Divin.
Naturellement, avec une telle fetwa extraite de son contexte les dictateurs pouvaient se livrer à toutes les ignominies sur leurs administrés avec la bénédicton des imams qui ont falsifié les orentations divines.
Soyons moins utopistes.
Dans les pays arabes il y a toujours eu deux espèces d'imams: ceux du pouvoir et ceux du peuple.
Les premiers sont des fonctionnaires qui adorent les dictateurs avant Dieu et vivent dans la quiétude.
Les seconds adorent Dieu mais luttent pour le bien-être des citoyens, ils sont persécutés par le pouvoir et sortent rarement de prison.
Hier, en Turkie, une conférence a réuni quelques centaines d'Imams qui ont publiquement condamné les dictateurs. Ils sont tous d'un âge qui a dépassé largement celui de la retraite.
Qui les écoutera après un interminable silence de soixante ans, des milliers de morts parmi les manfestants pacifiques et des dizaines de milliers d'embastillés, de torturés d'estropiés ?

Le 13 juillet 2011
Mahdi Hocine

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