Au même moment où des opposants et des intellectuels syriens discutaient sagement avec les barons du régime syrien sur les moyens de sortir de la crise, les tueurs à gage du même régime
tabassaient des citoyens qui continuaient de marcher pacifiquement parce que convaincus que Hafed el Assad ne donnera rien après avoir massacré des dizaines de manifestants.
Il y a des précédents qui marquent indélébilement l'esprit.
Une fois lâché par ses protecteurs occidentaux Zine el Abidine avait cédé le pouvoir à son proche collaborateur Lembazaa en espérant le reprendre quelques jours après. Il est aujourd'hui pourchassé par la Justice de son pays. Entre temps il s'était plaint à son avocat d'avoir été trompé par ses hommes de main, qu'il n'avait jamais eu l'intention de fuir devant la plèbe et qu'il se considérait toujours président légitime de la Tunisie, élu légalement par le peuple.
Sacrifié par Barack Obama, Pères et l'AIPAC l'autre dictateur Mohamed Hosni Moubarak s'est offert quelques jours de vacances en confiant à son plus proche collaborateur Tantaoui la mission de calmer la colère du peuple. Plus roublard que Zine el Abidine il a refusé de quitter l'Egypte pour surveiller de très près son intérimaire. Il avait trop confiance en ses officiers pour imaginer qu'ils lui feront un enfant dans le dos. Mais quand Washington décide de destituer l'un de ses harkis, elle sait comment convaincre ses plus fidèles larbins.
Condamné par toutes les institutions internationales el Guedhafi a décidé de brûler son pays et de mourir dans son bunker d'el Azizia pour ne pas subir les avatars des deux dictateurs qui furent déboulonnés avant lui. Mourir pendu comme Saddam ou sur son trône de roi des rois africains, personne ne lui a laissé la liberté de choisir. D'autant plus que ses meilleurs "amis" Berlusconi, Sarkozy et Pères ont choisi par calcul de l'éliminer physiquement pour l'empêcher de faire des révélations tonitruantes au Tribunal Pénal International où ils apparaitront aussi infréquentables que lui.
Hafed el Assad se trouve exactement dans le cas d'el Guedhafi. Il commettra toutes les erreurs, tous les crimes sauf accepter d'instaurer un régime réellement démocratique car, en cas d'élections libres, ni lui ni son parti n'auront plus la chance de représenter quelques choses sur la scène politique en Syrie. Surtout que Barack Obama et Nétanyahu viennent de déclarer simultanément qu'ils peuvent désormais se passer de lui. Ce qui signifie qu'ils ont préparé depuis longtemps sa relève.
C'est leur stratègie au Moyen Orient.
N'avaient-ils pas fait assassiner, par son propre neveu, un roi saoudien parce qu'il insistait trop sur l'application des résolutions de l'Onu concernant la Palestine ?
Ne protègent t-ils la dynastie des Saleh au Yémen et la monarchie de Bahreïn contre la volonté des peuples ?
Aucun dictateur ne cédera plus pacifiquement le pouvoir après Moubarak et Zine el Abine.
Aux patriotes et aux peuples de trouver en eux le génie de s'engager sur le chemin de la réelle démocratie et du progrès sans trop de dégâts.
La paix, la liberté, le progrès social ont toujours été gourmands en sang, en sacrifices, en souffrances.
Aujourd'hui plus que jamais.
Car chaque dictateur destitué représente d'énormes pertes pour les grandes puissances qui ont des intérêts considérables avec nos gouvernants que nous n'avons pas eu la liberté d'élire démocratiquement. La protection des monarchies du Golfe par Washington est directement lié à ses intérêts qui sont à l'origine de la misère, de l'arbitraire, de la torture, de la hogra dans le monde Arabe.
Le 15 juillet 2011
Mahdi Hocine
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