Il faut bien admettre que l'Egypte restera pendant longtemps assise sur le volcan de l'instabilité et de la misère.
Enfin débarrassée de Moubarak l'armée est en train de reprendre, un à un, les principaux leviers du pouvoir réel : législatif, exécutif et économique.
Tantaoui et ses généraux ne voulaient pas du pouvoir politique mais ils ne voulaient pas non plus abandonner les juteuses entreprises qu'ils gèrent sous la confortable et légale couverture du ministère de la défense nationale.
Un inextricable empire militaro financier qu'aucune institution de l'Etat n'est autorisée de contrôler.
Ce n'est pas un point de vue simpliste :
L'avenir du peuple égyptien est hypothéqué par le cannibalisme du Maréchal Mohamed Tantaoui et de ses généraux.
La situation est similaire à celle de l'Algérie depuis 1989 et où le premier ministre Ahmed Ouyahia a finalement reconnu (en 2012) que le pays est gouverné par les puissances de l'argent :
Entendez la caste des importateurs qui est sortie de la caste des dirigeants politiques et militaires de la décennie noire et de la décennie rouge.
C'est aussi un inextricable réseau d'évasion fiscale qu'aucune institution de l'Etat n'est autorisée de contrôler.
En Egypte, comme en Algérie, les élections libres-honnêtes-transparentes n'ont servi qu'à consolider le socle de la dictature.
Malgré les revendications de changement des citoyens que le bâton des dictateurs ne parvient plus à étouffer.
La candidature aux présidentielles d'un ancien militaire et ministre de Moubarak, la dissolution de l'assemblée nationale et la parodie de procès de la famille et des collaborateurs du dictateur déchu, la réactivation des services de répression avec les mêmes structures et les mêmes tueurs, c'est la continuité sans le changement.
C'est l'Algérie de la décennie noire et de la décennie rouge.
Les dictateurs s'accrochent au pouvoir à tout prix.
Les peuples désirent accéder à la citoyenneté à n'importe prix.
C'est ce qui est nouveau.
Mais les peuples sont increvables. Ils ont le temps et ils n'ont plus la peur ni du bâton ni du canon.
Hocine Mahdi
Le 20 Juin 2012
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