Ce jour, lundi 25 juin 2012 vers 12 heures 30, au centre anticancéreux.
Dialogue ahurissant entre un médecin (femme) et deux parents d'un malade.
L'un des parents remet à la praticienne des rapports d'analyses qu'elle lit avant de dire :
- Je vais vous faire une ordonnance mais il y a pénurie de médicaments. Essayez de vous débrouiller en attendant que la situation se débloque;
Le deuxième parent intervient :
- Mais le ministre Djamel Ould Abbas n'arrête pas de répéter qu'il n'y a pas de pénurie ?!
- Le ministre est un menteur, réplique sèchement le médecin.
- Vos malades peuvent donc mourir.
- Nous faisons ce que nous pouvons avec ce que nous avons.
Il n'y a qu'en période de guerre où les médecins tiennent ce langage d'impuissance contre de graves maladies qui rongent rapidement le corps humain.
En Algérie les pénuries tournantes* des médicaments et des réactifs provoquent l'interruption des traitements qui doivent être rigoureusement suivis pour être efficaces.
Ces traitements coûtent très cher.
Ils ne sont accessibles qu'aux importateurs, aux gradés de l'armée, aux cadres des ministères, aux ministres et aux pistonnés à qui un simple coup de téléphone suffit pour obtenir une prise en charge de l'Etat à l'étranger.
Les malades algériens aux modestes et moyens revenus sont donc condamnés à mourir dans une grande souffrance et dans l'indifférence d'un ministre milliardaire dont des membres de la proche famille seraient des gros importateurs de... médicaments.
Quant aux médecins, pourquoi s'enferment t-ils dans la routine du petit fonctionnaire coincé par les rouages de la bureaucratie ?
Un médecin des services publics n'est pas un simple fonctionnaire.
Son travail est de sauver des vies humaines. Il est encadré par un puissant syndicat indépendant dont les actions militantes ont arrachés d'importantes concessions en matière de droit.
Pas en matière de devoir à l'égard des malades.
Or les médecins du service public ont le droit de revendiquer la destitution d'un ministre qui fait d'eux des meurtriers par "non assistance à malade en danger de mort".
Nous nous demandons pourquoi ils n'ont pas encore engagé cette action humanitaire et civique contre un ministre qui salit leur image aux yeux des parents des malades et des citoyens ?
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Hocine Mahdi
Le 26 Juin 2012
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*) Les pénuries touchent les médicaments, les réactifs (disponibles dans les laboratoires du secteur privé). En ce moment les cancéreux et les tuberculeux sont exposés à la détérioration de leur santé à cause de pénuries que nie le ministre Ould Abbas. Nous nous sommes rapprochés auprès de plusieurs pharmaciens. Tous se montrent outrés par les mensonges mortels du ministre de la santé.
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