Saturday, May 10, 2014

De Jerôme Cahuzac à Ammar Saadani

Nous allons faire une comparaison entre deux hommes politiques, l'un français et l'autre algérien, mais tous les deux sont présumés coupables de délits économiques.
Jérôme Cahuzac était ministre des finances et grand ami du président François Hollande. Un journal a révélé qu'il a un compte bancaire secret en Suisse.
Les députés questionnent le ministre Cahuzac sur les révélations du journal. Il nie avoir un compte à l'étranger. Mais le journal publie des preuves qui forcent le ministre d'avouer qu'il a menti, de démissionner, de  rapatrier son argent et de payer une forte amende comme tous les citoyens français convaincus de fraude fiscale et de transfert illicites de fonds à l'étranger.
Ammar Saadani est le chef du parti FLN algérien. Il est suspecté d'avoir détourné de l'argent, de l'avoir transféré clandestinement en France et de l'avoir placé dans une banque parisienne. Selon un journaliste il possède un appartement  dans un quartier chic et une société immobilière à Paris.
Les députés algériens ne posent pas aucune question à Ammar Saadani. Ce sont des journalistes algériens qui le font. Saadani nie avoir des biens immobiliers et un compte bancaire en France. Il s'offre même le plaisir de brocarder les journalistes.
En tout cas il ne démissionne pas de son poste comme Cahuzac en attendant que la justice se prononce sur son affaire.
La différence entre Cahzac et Saadani est celle qui existe entre un Etat de droit et un Etat de non droit.
Dans un Etat de droit la presse, le fisc, les magistrats et les citoyens qui sont souverains veillent sur les deniers et les biens publics. 
Quand un journaliste révèle les fraudes d'un cadre politique ou d'un ministre les magistrats et le fisc diligentent des enquêtes. les députés questionnent publiquement le suspect. Il peut leur mentir mais ils chercheront la vérité par divers moyens et la trouveront.
Dans un Etat de non droit le fisc et les magistrats ne sont pas autorisés d'enquêter sur les hauts cadres du pays. Les journalistes qui révèlent les fraudes d'une personnalité seront persécutés. Les fraudeurs et les pillards sont au dessus de la loi parce que la Justice n'est pas indépendante et les citoyens ne sont pas souverains et ne choisissent pas leurs ''élus''.
C'est pour cela que la pauvreté règne dans des pays qui sont très riches en ressources naturelles dont les revenus sont dilapidés et pillés par des personnalités intouchables et leurs proches.
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Hocine Mahdi

----------Le 10 mai 2014
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