Saturday, November 26, 2011

Mondialisation : Promesses Tenues... A L'envers

Mondialisation : Promesses Tenues... A L'envers
Par Hocine Mahdi
Dans les pays dits émergents de notre continent les jours passent et se ressemblent. Les promesses de la mondialisation se réalisent... à l'envers.
Plus le taux de croissance augmente plus le linceul de la pauvreté s'étend jusqu'à étouffer la classe moyenne qui est le fer de lance de la prospérité. Les grosses usines, les PME-PMI ferment par centaines pour ouvrir plus d'espace à l'importation anarchique selon le diktat de l'OMC. Effet immédiat dans notre continent qui a plusieurs siècles de retard technologique : chômage, harga (émigration clandestine), explosion de la criminalité, de la prostitution, des maladies chroniques, de l'analphabétisme etc... N'échappent à ces fléaux que la classe politiques, ses relais et sa descendance.
Dans les puissances industrielles, technologiques et économiques les jours passent et ne se ressemblent plus. Le linceul de la précarité s'élargit et s'allonge comme pris d'une folie violente. D'importants segments de la société tombent au plus bas. N'est épargnée que la classe politique qui vend du vent et ne récolte que de la bonne...monnaie. Elle cumule un précieux capital en cumulant égoïstement les mandats électoraux et les postes fictifs de con...seillers de quelque chose sans rien conseiller de bon. Comme tous les parasites qui prospèrent sur la misère des forces laborieuses qui crèvent en créant les richesses.
Parasites ?
Banquiers, boursicoteurs qui pompent les dividendes en suçant le sang des affamés.
La mondialisation a tenu ses promesses... en sens inverse.
La crise se nourrit d'abord de la chair des plus vulnérables.
En Angleterre, par exemple, des médecins du service public privent les malades pauvres de médicaments au prétexte que les soins coûtent trop cher. Des retraités cherchent du travail parce qu'ils ne peuvent plus payer les factures d'eau, de gaz, et d'électricité et se nourrir correctement.
En France, en Grèce, en Espagne, en Irlande, en Amérique ce sont les services publics de la santé, de l'éducation et de la solidarité qui sont étranglés prioritairement au nom de l'austérité et de l'intérêt national.
Les plus démunis sont toujours ceux qui paient les lourdes factures des errements, des fautes, de l'aventurisme, des prédations de la classe politique et des banquiers.
Et toujours ce sont les plus démunis que l'on tabasse et que l'on embastille au nom de l'ordre public et de la sécurité de l'Etat.
En Amérique, par exemple, les anti Wall Steet sont tabassés, embastillés et chassés au petit matin. Car dans la plus grande démocratie du monde on est respectueux des formes, on est humain, on est civilisé, on ne se donne pas en spectacle comme Ben Ali et Moubarak. Les forces du "désordre établi" n'attaquent pas en plein jour pour ne pas choquer les enfants et les braves citoyens qui ont la sagesse de laisser les banquiers à leurs affaires puant le crime et l'esbroufe à mille kilomètres à la ronde.
En France, par exemple, la grande misère du petit peuple n'empêche pas la classe politique de dilapider indécemment des millions d'euros dans des orgies et des beuveries pré électorales. En tête de liste, Nicolas Sarkozy n'est pas touché par la crise. Ses bons amis, les dictateurs africains et les féodaux du Moyen Orient vont lui envoyer quelques mallettes de dollars en billets usagés
sans traçabilité qui lui permettront d'organiser les choses en grand sans appauvrir la France mais les africains gouvernés par ses amis dictateurs auront moins de routes, moins d'écoles, moins de lait pour enfants, moins de médicaments à cause de ses trafics.
Oui la mondialisation a tenu ses promesses... à l'envers.
En Algérie, par exemple, depuis douze ans on dilapide de l'argent sans retour sur investissement. L'aide à l'agriculture a fabriqué des centaines de millionnaires qui ne produisent pas un seul légume. Tous des amis des ministres, des députés, des sénateurs, des walis. D'ailleurs, généreux comme Crésus, les décideurs du régime de la rente ont décidé d'effacer les milliards de dettes accordées à des agriculteurs qui n'ont rien à voir avec l'agriculture. Le pays importe en quantité considérable des aliments de base qu'il est en capacité d'exporter si les gouvernants avaient un tout petit peu de bon sens. Des augmentations de salaires inimaginables dans un pays prospère par le génie de son peuple (sans la manne des hydrocarbures) ont enrichit les ministres inamovibles, les sénateurs; les députés, les militaires, les forces de sécurité, les fonctionnaires uniquement pour mieux écraser les forces laborieuses qui n'arrêtent pas de réclamer une répartition plus juste des richesses, don du ciel mais pas fruit d'une bonne gouvernance ni de notre travail.
Oui la mondialisation a tenu ses promesses comme le désiraient les empereurs de Wall Street et les boursicoteurs de Londres, Paris, Berlin qui en quelques secondes peuvent tripler les prix du blé, du riz et des produits de première nécessité indipensables à la survie des pauvres du Tiers Monde.
Hocine Mahdi
Le 26 novembre 2011

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