Wednesday, November 23, 2011

La Révolution En Marche : Maréchal Tantaoui Dégage

La Révolution en Marche : Maréchal Tantaoui Dégage
Par Hocine Mahdi
Le 23 novembre 2011
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Il a fallu dix mois de désordre, des dizaines de morts et des centaines de blessés après la chute du dictateur Moubarak pour que le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui montre son hideux rôle de colonne vertébrale de l'ancien régime.
Hier, sous la pression de la rue, Tataoui a revu sa copie. Il a reculé mais n'a pas cédé : il a promis de remettre les pouvoirs aux civils fin juin 2012. Par contre il tient à faire de l'armée un Etat dans l'Etat. Elle décidera de son budget sans contrôle, elle aura son appareil judiciaire, ses territoires, ses entreprises, son système immunitaire comme sous Moubarak.
C'est cette loi scélérate qui a servi cette semaine de déclic à l'embrasement du Caire, d'Alexandrie, d'Assiout et de plusieurs villes où l'on n'arrête pas de crier "Tantaoui dégage, le pouvoir au civil".
Attention ! Il ne faut pas croire que les révolutionnaires de la place Tahrir étaient naïfs et voyaient un allié dans l'encadrement de l'armée composé sous la direction de Moubarak. Ils avaient une liste exhaustive des officiers et généraux à écarter impérativement. Souleimane et Tantaoui figuraient en tête. Car ces deux hommes étaient les glaives du régime égyptien. Les milliers de disparitions, la justice expéditive, la torture, la répression, l'oppression, ils en étaient les maîtres d'oeuvres.
Plus grave encore :
Ils travaillaient directement avec le Pentagone, Tsahal, la CIA et le Mossad pour anéantir tous les opposants au mariage contre nature du régime Moubarak avec le régime sioniste d'apartheid sous la maternelle protection de Washington. Ce mariage a fait de l'armée et des services de sécurité du dictateur un instrument pour disloquer la résistance palestinienne et inciter l'OLP de Mahmoud Abbas de se soumettre à toutes les exigences américaines et sionistes. Moubarak, Tantaoui et Souleimane furent les premières personnalités arabes à avoir donné leur accord à Tzipi Livni qui préparait le génocide de Gaza. D'ailleurs c'est à partir du Caire que la ministre sioniste avait annoncé le déclenchement de l'opération "Plomb durci" et c'est à la même tribune que Moubarak avait, à l'avance, justifié le génocide.
Même scénario quand, en 2006, George W.Bush avait décidé avec les sionistes d'éliminer le Hamas libanais même en rasant Beyrouth. Il avait rasé la moitié de Beyrouth et le Sud Liban sans parvenir à neutraliser les troupes de NasrAllah.
Moubarak, Tantaoui et Souleimane furent les premières personnalités du Moyen Orient à donner leur accord pour le carnage. Bien avant le premier ministre libanais (le concerné) Fouad Siniora, le roi de l'Arabie Saoudite et le roitelet du Qatar. Tous les dictateurs arabes avaient reçu l'assurance que l'agression contre le Liban ne durera pas plus d'une semaine. Parole de Condoleezza Rice !
La ville de Beyrouth fut à moitié rasée avec le consentement de tous les féodaux arabes mais Moubarak, Tantaoui et Souleimane se trouvait au premier rang des traitres.
Le démantèlement de la résistance armée palestinienne, la destruction de l'Irak, le génocide de Sabra et Chatila, le génocide de Gaza ont été autant de chocs et d'humiliations pour tous les peuples arabes. Mais ils le furent doublement pour le peuple égyptien parce que Moubarak, Tantaoui et Souleimane étaient en relation directe et quotidienne avec le régime sioniste d'apartheid et Washington comme les monarques de l'Arabie Saoudite et du Qatar. Mais la promiscuité géographique de l'Egypte avec la Palestine occupée donnait l'avantage aux dirigeants égyptiens de mieux mesurer les conséquences de la trahison.
Tous les révolutionnaires qui avaient déclenché le 25 janvier 2011 le processus de dislocation du régime Moubarak avait une analyse très lucide sur l'encadrement militaire, sécuritaire, financier, politique promu par l'ex dictateur. Pour eux la destitution de celui-ci ne fut qu'une étape et rien ne changera tant que ses hommes de main et ses relais dont le PND ne seront pas définitivement écartés des centres de décision et de la scène politique. Ils sont restés extrêmement vigilants sur les lenteurs et les tergiversations du Conseil Militaire plus que sur les bourdes du chef du gouvernement de transition Issam Sharaf qu'ils avaient plébiscite et hissé sur leurs épaules pour un tour d'honneur sur la place Tahrir. Malheureusement il n'a pas tenu toutes ses promesses.
Et pour cause !
Tantatoui retardait ou sabordait toutes les actions gouvernementales qui devaient mener pacifiquement le pays du pouvoir militaire à la gouvernance civile. Sans consulter les parties prenantes il avait renvoyé l'élection présidentielle à une date ultérieure, n'hésitant pas à faire assassiner et à emprisonner des manifestants qui avaient contesté cette décision.
On parle de près d'une centaine de morts et de deux mille blessés depuis l'usurpation du pouvoir par Tantaoui qui a mis tout son génie à sauvegarder les structures et les cadres véreux du régime. Il avait trop compté sur l'essoufflement des insurgés.
Ces dernières semaines Tantaoui a commis la gaffe de trop en inventant des lois qui place l'armée au dessus du pouvoir civil. Et son discours du 20 novembre 2011 a eu l'effet de l'huile qu'on verse sur le feu, renforçant la détermination des manifestants à ne retourner chez eux que lorsqu'il lâchera les rênes du pouvoir.
C'est ce que Tantaoui avait promis de faire vers la fin août 2011 avant de décider unilatéralement d'organiser la présidentielle en 2013.
Nous somme au cinquième jour de l'intifadha, Tantaoui continue d'autoriser les services de sécurité de tirer sur les manifestants. Selon le témoignage de plusieurs observateurs les officiers ont ordonné à leurs subalternes de viser les yeux et la tête.
Au moment où j'écris ces lignes le ministre sioniste chargé de la défense a déclaré que Tantaoui n'a pas l'intention de s'incruster au pouvoir. Notez bien que c'est la première réaction d'un pays étranger aux manifestations de la place Tahrir et elle consiste à dorer le blason du maréchal à qui les insurgés demande de s'en aller.
On se demande pourquoi une telle déclaration à l'heure où le bilan de la répression enregistrait trois morts et des dizaines de blessés pour ce début de journée (avant midi) ?
Des manifestants tués sur ordre de l'ami des sionistes le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui.
Hocine Mahdi
Le 23 novembre 2011

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