Le père des historiens algériens, Mohamed Harbi, a toujours sacralisé la rigueur scientifique en matière d'écriture de l'histoire. Problème : parfois il donne l'impression d'inventer, d'écrire sans réfléchir et sans recouper ses informations ou de manipuler les faits historiques sans raison. Nous ne parlerons pas de ses omissions volontaires sur une période où il a joué un rôle très important au sein du pouvoir algérien sans craindre le jour où des historiens revisiterons ses biographies en respectant les règles de la rigueur scientifique et la déontologie qu'il a pendant si longtemps enseignées à l'université.
Pour l'instant il écrit, proclame impérativement comme s'il était l'unique historien à savoir, à être dans les secrets des Dieux. Comme les archives algériennes, pré coloniales et coloniales, sont prisonnières en France et le resteront encore pendant au moins un siècle parce que très dangereuses pour beaucoup de faux moudjahidine et pseudo révolutionnaires qui ont participé à la mauvaise gouvernance de notre pays pendant ce maudit premier demi siècle de l'indépendance, Harbi se sent bien tranquille. Il s'offre quelques libertés peu déontologiques avec des vérités en tombant rarement sur des contradicteurs mieux informés que lui. D'où sa position de référence incontournable, ses dérives critiquables, ses mensonges très faciles à éventer mais qui sont acceptés comme des vérités évangéliques par des intellectuels algériens "éclairés"...
Un borgne au royaume des aveugles, des aveugles volontaires, des faux aveugles par complaisance.
Par exemple: Il pouvait proclamer que les fours à chaux des environs de Guelma n'ont pas servi à brûler des êtres humains vivants en 1945. Ils n'auraient servi, selon lui, qu'à éliminer des centaines de cadavres en putréfaction. Or des témoins oculaires, encore en vie, affirment avoir vu des camions militaires chargés de prisonniers algériens se diriger vers Hélioppolis et en revenir vides. L'odeur de la viande grillée empestait Guelma et ses environs.
Il pouvait également écrire que ni la France coloniale en Algérie ni le régime sioniste en Palestine n'ont fait comme Hitler. Or des témoins oculaire français (chrétiens et juifs) ont décrit, avant 1950, des atrocités dépassant en horreur celle des nazis dans toutes les colonies françaises et particulièrement en Algérie. Quant au régime sioniste; le monde entier a assisté en direct au Génocide de Gaza en 2008/2009. Et qui de nos comtemporains a oublié Sabra, Chatila, Jéricho, Bethléem : massacres perpétrés sur la base d'appartenance éthnique et religieuse ?
Hitler n'a occupé une partie de l'Europe que pendant 5 ans. La France a colonisé l'Algérie, une partie de l'Afrique et des pays arabes et d'Asie pendant plus d'un siècle.
Hier j'ai lu un démenti* immédiat de l'excellent avocat Amar Bentoumi en réaction d'une affirmation farfelue de Mohamed Harbi qui prétend que le premier code algérien de la nationalité a été composé avec la collaboration d'un juriste égyptien.
Faux, répond Amar Bentoumi qui était ministre de la justice et corédacteur (avec deux Algériens) du code en question.
Mohamed Harbi s'est fait gentiment taper sur les doigts par l'Avocat et ancien ministre qui ne cherche nullement à briller ni à polémiquer.
L'historien n'a pas encore démenti le démenti cinglant de Bentoumi.
Qui croire ?
Pour ma part je parie un copieux ftour que c'est Mohamed Harbi qui s'est emmêlé les méninges.
Bien entendu je souhaite m'être trompé.
Nous verront bien.
En attendant Saha f'tourkem.
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Hocine Mahdi
Le 3 Août 2012
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*)El Watan du 31 juillet 2012.
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