Patriotisme, intégrité morale, honneur...
Toutes ces notions qui disent la noblesse de l'âme prennent une tournure écoeurante quand elles sont touillées à toutes les sauces infectes des caciques et de nos "personnalités" de la scène politique, économique, sociale et parfois même culturelle.
Prenons le cas pendable de Abdelmadjid S. Saïd, inamovible patron de la centrale syndicale des travailleurs algériens, sous perfusion constante car sans base militante qui justifierait sa position auprès des gouvernants comme principale force représentative et incontournable partenaire social éligible aux négociations sur l'avenir des travailleurs.
Le sigle UGTA avait un contenu révolutionnaire avant l'indépendance. Après 1962 il a subi le même triste sort que celui du FLN, devenant simple instrument de propagande entre les mains du pouvoir à plusieurs têtes.
Abdelmadjid S. Saïd est l'ami intime du premier ministre Ouyahia et se vante de ses bonnes relations avec le président de la république qui verrait en lui un grand patriote, un citoyen d'une intégrité morale irréprochable et un homme d'honneur.
Comme Chakib Khalil et Djamel Ould Abbès, quoi !
Nous ne donnerons qu'une brève séquence de son parcours pour illustrer sa carrière d'honnête. militant de l'UGTA.
A la parodie de procès d'un des nombreux volets de l'affaire El Khalifa la présidente de la Cour criminelle l'appelle à la barre pour s'expliquer sur ses crimes de faux et usage de faux et de détounement de fonds.
Très grave...
Il avait falsifié un procès verbal de réunion du Conseil d'administration de la caisse nationale de retraite pour pouvoir transférer les avoirs de la CNR à la banque de Moumen Khalifa. Des dizaines de milliards de perdus pour l'Etat provoquant des émeutes parmi les retraités qui ne touchaient leurs pensions qu'avec un grand retard.
C'est la tête haute que Abdelmadjid S. Said avance comme un ours vers la barre des accusés. La magistrate est presque amusée par l'allure nonchalante du gras et grand bonhomme (de taille). Elle n'aura pas de mal à lui arracher des aveux dont le tarif pénal minimum est de 20 ans de prison. Mais son statut de patron de l'UGTA l'a immunisé contre les lois de notre pays.
Comme Chakib Khalil, Djamel Ould Abbès et consorts.
Abdelmadjid S. Saïd est ressorti tranquillement du tribunal. La magistrate aurait reçu des instructions d'en haut de le laisser en liberté.
Quel sens donne t-il aux mots patriotisme, intégrité moral et honneur qui reviennent dans toutes ses discussions et tous ses discours ?
Vraiment, j'aimerais bien le savoir.
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Hocine Mahdi
-------------------Le 13 Aout 2012
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