Sunday, May 20, 2012

Algérie : Carotte ou bâton, comme en 1963 !

Tu parles tu meurs,
Tu te tais tu meurs.
Parle et meurs !
Tel que je l'ai connu Tahar Djaout n'avait pas lancé cette belle sentence sur un coup de tête. En apparence il était calme, pondéré, toujours souriant. Mais au fond de lui même il bouillonnait comme un volcan.
J'espère ne pas me tromper en interprétant ce qu'il avait dit et écrit :
Si tu parles tu es assassiné par ceux qui ne supportent pas d'entendre la Vérité majuscule.
Si tu te tais, tu seras foudroyé par un accident cardio-vasculaire parce que tu ne supportes pas l'injustice, la hogra, la misère, de voir l'incompétence et l'immoralité au pouvoir et le pays glisser en chute libre au fond des bas-fonds alors qu'il a toutes les cartes maîtresses pour remonter la pente.
Ce qui vous révolte c'est que l'on vous accuse de salir l'image du pays aux yeux de l'étranger.
Ne sont pas accusés de cette forfaiture les pillards, les prédateurs, les affameurs.
Ne le sont que ceux qui s'indignent contre l'injustice, la hogra, l'arbitraire, la désespérance.
Ceux-là sont qualifiés d'ennemis de la nation travaillant pour le compte de puissances étrangères. Pour les faire taire on leur tend une carotte d'une main et de l'autre main on brandit la matraque au dessus de leurs têtes ou on pointe le canon d'une arme à feu sur eux. Menaces, intimidation, marchandages, disparition, exécution...
49 ans après l'indépendance les méthodes de 1963 demeurent en vigueur.
Celui qui dénonce l'injustice et la mauvaise gouvernance est traité en ennemi de la nation.
Et ce sont toujours les mêmes qui gouvernent après s'être servi de Ben Bella pour confisquer la souveraineté citoyenne.
En 1963 !
Le problème c'est que ni la matraque, ni la carotte, ni la prison, ni la guillotine n'ont jamais réussi à museler les indignés, les révoltés, les consciences citoyennes.
Alors !
Il faut tout juste savoir pourquoi on meurt quand nous avons la rage de vivre et d'aimer au coeur.

Hocine Mahdi

Le 20 mai 2012    

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