Friday, May 04, 2012

Le Prix de la Trahison

Radjeb Tayeb Erdogan, premier ministre turc, n’a pas eu honte de reconnaître à la tribune du parlement que son homologue sioniste Ehud Olmert l’a humilié et a humilié l’Etat Turc.
C’était à peine quelques heures après le déclenchement de l’opération « plomb durci » : un génocide programmé depuis plus de six mois sous la baguette de Condoleezza Rice et avec la complicité des puissances économiques et militaires européennes.
Explication :
Trois jours avant le bombardement intensif de Gaza le sioniste Ehud Olmert était l’invité d’honneur de l’Etat turc.
Tayeb Erdogan l’avait informé que l’un des rares dirigeants arabes du Moyen Orient à ne pas entretenir des relations directes avec les hordes sionistes a fini par mettre genoux à terre. Il s’agissait de Bachar El Assad qui n’était plus hostile à l’idée de négocier directement avec ses ennemis sans la condition préalable de la récupération du Golan.
Pour mesurer à sa juste valeur l’importance de cette concession du  dictateur syrien il faut savoir que les efforts des Turcs ont duré des années dans le secret absolu.
Erdogan s’est senti humilié parce que son « ami » et invité d’honneur Ehud Olmert n’a pas eu la correction de le mettre au courant de la décision du conseil de guerre sioniste de raser Gaza en vue de réaliser un objectif précis : liquider le Hamas qui symbolise la résistance armée, ce qui replacera automatiquement Mahmoud Abbas dans sa fonction de président légitime de tous les Palestiniens. Condition indispensable pour concrétiser toutes les concessions territoriales acceptées par le Pétain palestinien, notamment le fait accompli des colonies érigées à partir de 1967 en plus du non retour des réfugiés en contrepartie d’une indemnisation qui reste à négocier.
Chercher la paix avec la Syrie d’un côté et massacrer les palestiniens de l’autre c’était une félonie impardonnable aux yeux du premier ministre turc, ami fidèle des américains et du régime d'apartheid sioniste.
Par intérêt.
Nous croyons que c’est la raison pour laquelle Tayeb Erdogan a ressenti une forte humiliation et a été le premier dirigeant du monde à réagir promptement avec une violence inouï au génocide, accusant Peres, Olmert et Livni d’avoir lancé leur opération de nature nazie pour assassiner les maigres chances  d’une paix qui ne sera pas juste mais qui sera bonne à prendre en attendant mieux.
Radjeb Tayeb Erdogan ne pardonnera pas à Bush et à Peres de l’avoir engagé avec la Syrie dans un jeu de dupe.
Au vingt et unième jour du génocide Tzipi Livni est convoquée  d'urgence à Washington.
Et en extrême urgence Condoleezza Rice signe avec elle un accord sécuritaire destiné à étouffer la résistance palestinienne en la coupant de ses fournisseurs en armement. L’accord prévoit, entre autre, la surveillance de l’environnement frontalier et maritime de la Palestine à laquelle participeront l’Egypte et les forces de l’OTAN.
Selon Olmert et Livni l’assèchement des sources d’approvisionnement en armes du Hamas répond en premier lieu au souhait de Mahmoud Abbas, Hosni Moubarak, Abdallah ibn Abdelaziz, Abdallah de Jordanie, Ahmed Es Sabah et de l’Union Européenne.
Condaleezza Rice n’a pas daigné informer ses « partenaires » arabes de cette démarche de dernière minute qui engage leur honneur :
Une interruption sans condition et immédiate de l’opération génocidaire « plomb durci » pour que la grandiose fête de l’intronisation de Barack Hussein Obama ne soit pas éclaboussée par le sang des enfants palestiniens que les F16 américains, les hélicoptères américains, les chars américains et les bateaux de guerre américains déchiquetaient dans leurs berceaux.
Bush rêvait d’achever son règne sanguinaire en offrant le scalp de la résistance armée palestinienne à son jeune successeur. Mais son opération génocidaire « plomb durci » s’est soldée par le massacre de civils dont plus de quatre cents enfants (400) âgés de moins de quinze ans. Ce que les juristes qualifient de Crime contre l’Humanité. Sans parler du bombardement délibéré des infrastructures de l’ONU, des ambulances, des secouristes, des médecins, des journalistes, des humanistes européens, des membres du CICR, des employés de l’UNRWA…
L’accord Rice-Livni a été une grande humiliation pour les dictateurs arabes chargés par Bush de contrer toutes les tentatives de réunir un sommet de leur ligue, sans âme et sans principe directeur, sur le génocide de Gaza. Essentiellement afin de donner un temps suffisant aux hordes sionistes de liquider le maximum de résistants palestiniens et l’encadrement politique du Hamas quitte à raser entièrement le bantoustan et ses infrastructures socio économique.
La grosse part des humiliations revenait sans conteste à Hosni Moubarak et à son premier ministre Abou Gheit (abou ghayta) qui s’étaient placés en première ligne des dirigeants arabes dits modérés qui, selon les affirmations jamais démenties de Livni et d’Olmert, étaient partie prenante dans l’opération « plomb durci ».
Les observateurs et les analystes qui ont vu avec quel acharnement les dirigeants et les intellectuels couchés égyptiens avaient accusé le Hamas d’être le bourreau du peuple palestinien ne mettront pas en doute les déclarations des criminels sionistes. La voix de Mahmoud Abbas, le Pétain palestinien, n’était pas crédible. Il fallait celles des grosses pointures du camp des « modérés » arabes pour apaiser l’opinion occidentale estomaquée par les insoutenables images du génocide qui hantaient leur conscience.
Hosni Moubarak, Abdallah ibn Abdelaziz, Abdallah II de Jordanie, Ahmed Es Sabah et les autres guides arabes qui sont des fonctionnaires de Washington mais se prétendent des « partenaires » ont ingurgité les humiliations difficilement, puisqu’au lendemain de l’accord précipité Condoleezza – Livni, le sénile Moubarak et sa bonniche à tout faire Abou Gheit accuseront les hordes sionistes d’être responsables des massacres de civils et réclameront un cessez-le-feu immédiat.
Ils seront suivis de prés par le monarque de pacotille saoudien.
Quel courage, mes frères !
Depuis la veille toutes les rédactions du monde entier tenaient un scoop sous le coude annonçant la réunion imminente du conseil de guerre sioniste pour proclamer l’interruption du massacre.
Sur ordre de Bush, le commanditaire et le financier du géocide.
Nos « guides » et nos « rois » biens aimés ont attendu la fin de l’agression pour dire une vérité connue depuis le 27 décembre 2008 par le monde entier.
Ils n’ont pas eu le courage politique de Tayeb Erdogan de reconnaître qu’ils ont été humiliés par le coup tordu de Rice et de Livni : se croire partenaires à part entière et ne pas être mis au courant avant la prise d’une décision importante qui les concernait, les engageait à leur insu dans un autre blocus contre la résistance armée palestinienne.
Nos guides et nos monarques de pacotille n’ont jamais voulu voir le fossé qui sépare le vassal du maître. Ils sont tellement fiers des tapes « amicales » et des bousboussades* « fraternelles » dont les gratifient Bush, Sarkozy, Brown, Berlusconi, Merkel, Solana… Aussi quand ils sont renvoyés brutalement dans leur petit coin de collabos ils dissimulent leur honte.
Les collabos n’ayant que l’alternative d’obéir, d’obéir et d’obéir.
En silence !
D’obéir et d’attendre les ordres suivants, en silence et toujours, bien entendu.
En 2008-2009 comme en 2006 nos « guides » et nos « monarques » de pacotille ont fait les mêmes calculs erronés :
En premier lieu :
Obéissant à Bush ils avaient cru que les hordes nazies sionistes seraient en mesure de maîtriser la résistance palestinienne en une petite semaine sans trop de dégâts sur les civils et leur environnement infrastructurel.
Gros ratage sur toute la ligne !
En second lieu :
Ils n’avaient guère envisagé la possibilité d’une vague d’indignation en Europe contre le génocide. Une indignation tellement contagieuse, qu’à son corps défendant, Bush se verra amener d’ordonner à Peres, Olmert et Livni d’arrêter les massacres pour ne pas gâcher la fête de son successeur Barack Hussein Obama programmée pour le  20 janvier 2009.
Erdogan est un allié des USA et des hordes sionistes. Mais il n’a pas attendu la dernière minute pour dénoncer le génocide.
Il n’est pas plus démocrate que nos « guides » et nos « monarques » de pacotille mais il a eu un sursaut de dignité au moment où nos dignitaires tentaient de justifier le génocide en accusant les victimes de s’être insurgés contre l’embargo qui les tue à petit feu.

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Hocine Mahdi

Février 2009
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*Bousboussades : embrassades hypocrites.

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