Nous pouvons dire que nous avons eu une belle chance d'assister à la réapparition du plus méprisable humaniste "retourné" que la société française, dans toute sa diversité politique et culturelle ou cultuelle, ait successivement admiré, adoré, décrié, détesté.
Au début il fut un bon médecin très près des femmes et des hommes qui souffrent de ne pouvoir accéder à des soins de qualité comme le prescrit la charte universelle des droits humains. Il avait du coeur, de la présence, une grande capacité de mobiliser et de se mobiliser pour réduire, autant que faire se peut, la détresse humaine partout où il était autorisé d'intervenir dans le sillage de l'ONG "Médecins sans frontières". Il fut, en début de carrière, flamboyant. Il avait le verbe convaincant, haut, vrai, intransigeant.
C'est en devenant ministre de la santé que nous découvrîmes qu'il n'était pas plus propre, plus altruiste que tous les "humanitaires" qui ont usé des ONG comme tremplin uniquement pour gagner des galons sur la scène politique. L'une de ses trahisons que nous définissons comme un crime contre l'humanité c'est son appui aux laboratoires pharmaceutiques dont des médicaments sont interdits en Europe et en Amérique. Il avait exprimé le souhait que ces médicaments poison soient autorisés de vente en Afrique, en Asie et en Amérique latine pour permettre aux fabricants d'amortir leurs gros investissements dans la recherche.
Quand un médcin prend le risque d'empoisonner des millions de malades dans les pays pauvres pour aider les milliardaires qui voient dans le médicament juste un gadget commercial à forte plus value, comment voir en lui un militant des drois de l'homme?
Depuis, la considération que lui manifestaient les citoyens français commença à fondre. De sa brillante carrière dans le parti de Mitterrand à sa piteuse intégration dans le gouvernement Sarkozyste ce fut le yoyo de l'ascension fulgurante vers le sommet à la chute libre qui ne pardonne pas.
Paradoxalement Nicolas Sarkozy qui ne lui arrive pas à la cheville dans tous les domaines l'avait humilié (dixit Kouchner) en l'appâtant avec un ministère de souveraineté dont le véritable patron sans titre était Henri Guéon : Un compagnon de longue date du président français.
En ce premier jeudi du mois de Mars 2011 nous avons revu un Kouchner tout ratatiné. Gêné? Non. Il était plutôt honteux.
Mon Dieu !
Quelle dégringolade !
Aurait-il vendu sa liberté de parole et d'action et ses principes s'il avait su qu'il tomberait aussi bas ?
Avant de tourner casaque et de se coucher comme une vulgaire prostituée Bernard Kouchner avait le geste vif, l'envolée lyrique, la voix haute, le rire franc. Son image médiatique accrochait monsieur tout le monde. Son discours limpide le classait annuellement parmi les premiers français de la période concernée par les sondages d'opinion.
Quelle mouche l'avait piqué pour vendre son honneur aux laboratoirres pharmaceutiques puis à Nicolas Sarkozy ?
Il était, aux yeux des étrangers, plus représentatif de la France révolutionnaire quand il se consacrait à l'action humanitaire que dans ses compromissions politic(h)iennes.
Mon Dieu !
Quelle dégringolade !
Kouchner n'a pas seulement avalé son chapeau, il a avalé son honneur avec.
Il avait sa langue, il ne l'a plus.
Il avait la langage prégnant, à présent il bégaie.
Il avait la voix haute et dérangeante, à présent il n'a pas le courage de dire des petites vérités.
Il y a de quoi.
En 2007 il avait reçu à Paris Kdadhafi comme un prince. C'était peut-être contre ses convictions mais Sarkozy avait un besoin pressant de vendre aux dictateurs arabes des armes et des services pour sauver des milliers d'emplois en France.
En 2011, le premier mars, Bernard Kouchner est réapparu à la télévision française pendant que Kadhafi bombarde le peuple libyen avec des minutions françaises.
Bernard Kouchner, l'humaniste, le défenseur des droits de l'homme a lamentablement achevé sa carrière politique. Nous l'avons (re) vu ratatiné, bégayant, honteux. Il ne semble pas avoir digéré les humiliations de Nicolas Sarkozy.
Cheh fih* !
Quel est le traitre qui n'a pas fini dans la poubelle de l'histoire ?
Kouchner n'a pas trahi la France seulement. Il a trahi toutes les femmes et tous les hommes qui, à travers le monde, sacrifient leur vie pour que la charte universelle des droits de l'homme puisse un jour s'appliquer dans tous les pays.
Merci madame Chabot d'avoir choisi ce moment précis pour interroger Kouchner.
Mahdi Hocine
*) Cheh fih: bien fait pour lui.
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