Tuesday, December 09, 2014

Lettre d'un citoyen à Abelmalek Sellal

Le 6 décembre 2014 j'ai appris, qu'en Angleterre, des bus roulent avec un carburant fabriqué à partir des matières fécales humaines et des eaux des égouts. J'ai vu les bus rouler. Ils affichaient des placards publicitaires représentant des femmes et des hommes souriants assis sur des cuvettes sanitaires... anglaises.
Nous savons avec quelle hargne les gouvernants européens et américains travaillent avec les scientifiques pour libérer leurs pays de la dépendance vis-à-vis des pays arabes et africains en approvisionnement en pétrole brut. Et cela depuis 1973. En 40 ans de labeur acharné ils sont parvenus à faire de leurs égouts des puits inépuisables de carburant. Un carburant non polluant, de surcroît. Nous ne seront pas surpris si dans un proche avenir chaque ville en Europe et en Amérique produira ce que consommeront en carburant ses habitants et ses entreprises à un coût nettement plus économique que notre pétrole. 
En inventant un carburant non polluant et inodore à partir des matières fécales humaines les Anglais ont repoussé les frontières de l'impossible, permettant à l'Europe et à l'Amérique d'investir un nouveau créneau qui les libère  de notre pétrole.
Quant aux gouvernants des pays producteurs de pétrole, qu'ont-ils fait pour s'affranchir de leur dépendance quasi totale en tout ce qu'ils consomment vis-à-vis de l'Europe et de l'Amérique ?
Ils ont mangé, bu, festoyer comme des ogres sans jamais penser qu'un jour la vente de leur pétrole ne leur rapportera même pas de quoi survivre à une très courte période de sécheresse.
Ils mangent, boivent, festoient en se croyant à l'abri des mauvaises surprises.
Toi, Sellal, tu as été averti par des experts mais tu es resté sourd aux voix qui t'appelaient au pragmatisme.  
Tu as eu la possibilité de soustraire l'Algérie à sa dépendance totale des hydrocarbures. 
Mais tu as tourné le dos au bon sens, à la raison, à la logique de la bonne gouvernance. 
Tu as sacrifié l'avenir et la souveraineté du pays en ouvrant le marché algérien aux spéculateurs, aux intermédiaires, aux activités parasitaires, à l'informel, au tout-import. 
Tu as délibérément opté pour la paralysie du secteur productif créateur de richesse et facteur de souveraineté. 
Arrête de nous dire que l'Algérie est à l'abri de la crise. 
Tu es en train de nous répéter les discours de Chadli Bendjedid quand l'Algérie croulait sous le poids des dettes suite à la baisse du prix du pétrole sous son règne. 
Le Club de Paris avait acheté une bonne partie de ces dettes et faisait chanter les gouvernants algériens.
Que vas-tu faire après avoir raté l'opportunité de réorienter l'économie vers la production ?
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Hocine Mahdi
              Le 9 décembre 2014
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