Thursday, September 06, 2012

Morsi, un démocrate barbu ?

Dans un discours tranchant en ouverture de la 138ème réunion des ministres des affaires étrangères de la ligue des dictateurs arabes Morsi a pris une position très ferme sur la question palestinienne.

Selon lui la paix dans le monde arabe est impossible sans l'indépendance de la Palestine.

Sans le dire clairement il ne voit que deux pays au monde qui soient favorables à la colonisation des territoires palestiniens occupés : les USA et Israël, le veto américain ayant bloqué 77 fois les résolutions de l'ONU préconisant un réglement équitable et durable du problème. 

Par conséquent, si les arabes ont une réelle volonté  de défendre les droits du Peuple Palestinien ils n'ont qu'une solution : négocier directement avec Barack Obama qui a renié tous ses engagements de 2009. Dans cette perspective deux rois ont la possibilité de conduire les négociations au nom des Arabes : ceux de l'Arabie Saoudite et du Qatar, malgré leurs liens étroits avec le régime d'apartheid sioniste.

Le reste des pays arabes n'est que poussière sur l'échiquier politique international.

Nous n'avons repris que ce volet du discours de Mohamed Morsi que parce que les médias Occidentaux l'ont occulté.

Américains, Anglais, Allemands, Français l'ont volontairement passé à la rubrique des chiens écrasés alors que le président égyptien lui a consacré une partie très importante de son intervention. Une partie aussi importante que celle consacrée à la Syrie que tous les analystes ont décortiquée à la loupe pendant des heures sur tous les plateaux TV.

Nous rappelons au passage que Barack Obama a exigé des roitelets et des dictateurs arabes d'oublier la question palestinienne jusqu'à sa réélection. Mohamed Morsi semble avoir désobéï à cette injonction.

Mais ce n'est pas le seul point de son discours qui nous a surpris.

D'entrée Mohamed Morsi a lancé un défi aux roitelets et aux dictateurs arabes en s'adressant à leurs ministres :

- "Donnez aux citoyens la liberté de choisir leurs dirigeants".

Une pique que les ministres des affaires étrangères arabes n'ont guère appréciée. Les enturbannés comme les costumés. Mais ils n'ont pas protesté.

Ce n'est qu'un discours, hélas !

Il est beau.

Mais il sera plus beau s'il sera traduit en  actes.

C'est ce qui manque dans le monde arabe.

Des présidents qui font ce qu'ils disent.

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Hocine Mahdi 

--------------Le 6 septembre 2012

 


  

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