Thursday, May 18, 2017

Que valent les dirigeants Arabes ?

Selon les affirmations du commissaire onusien de l’aide alimentaire et sanitaire aux Palestiniens la contribution des gouvernements arabes à l’effort d’éviter une catastrophe humanitaire à Gaza ne dépasse guère le 1% (nous disons bien un pour cent) de ce que reçoivent les Gazouis des pays non arabes qui se solidarisent contre le colonialisme en Palestine et contre le blocus imposé par la horde sioniste à un million et demi de colonisés. 

Ceux-ci sont logiquement sous la protection de l’Europe, de la Russie et de l’ONU jusqu’au jour où Washington mettra à exécution la solution qui conviendra le mieux à ses intérêts au Moyen Orient. C'est-à-dire la neutralisation des indépendantistes qui sont considérés terroristes par l’Etat terroriste US, la mise au pas ou la dislocation de l’Iran, du Hezbollah libanais, du Hamas et de la Syrie dont la résistance à la construction du Grand Moyen Orient version Bush-Sharon retarde la réalisation des plans hégémoniques US dans la région.

Les dirigeants arabes voudraient bien multiplier par mille leur aide aux habitants de Gaza mais ils ne sont pas libres de décider. Les exemples de Moubarak et de Abdallah le jordanien sont flagrants. L’Egypte officielle est en mesure de casser le blocus sioniste en ouvrant ses frontières avec Gaza aux convois de l’aide humanitaire. Tout ce que risque de perdre Moubarak c’est l’aumône annuelle de 1 (un) milliard de dollars que lui verse l’administration américaine en récompense de ses bonnes relations avec les hordes sionistes. Ce n’est que pour cette raison qu’il ferme les yeux sur les horribles souffrances d’un millions et demi de Palestiniens privés de médicaments, d’électricité, de gaz, de nourriture, d‘eau potable depuis des mois.
Il ferme les yeux mais il ouvre sa grande g… de repu en demandant aux Palestiniens de renoncer à la lutte armée de libération pour mériter les largesses de Bush. Renoncer au démantèlement des colonies sionistes, à la démolition du mur de la honte qui divise la Palestine en minuscules bantoustans séparés les uns des autres par des villages et des barrages coloniaux, ne plus exiger la restitution partielle d’El Qods ni le retour des réfugiés en exil. Avec cela il vend le pétrole des Egyptiens à très vil prix aux sionistes mais n’en vend pas aux Palestiniens dont les hôpitaux et les boulangeries sont à l’arrêt à cause de la pénurie du carburant.
C’est exactement le plan que Bush senior, Clinton, Bush junior avaient tracé avec Sharon et les lobbys sionistes depuis Camp David pour le futur -virtuel- Etat palestinien auquel Arafat et Mahmoud Abbas auraient souscrit à la conférence d’Oslo sans consulter le peuple palestinien.
Il nous semble que le futur président Noir américain Barack Hussein Obama ne déviera pas d’un iota de cette ligne qui divise les Palestiniens en partisans de la lutte armée pour la libération de toute la Palestine et en partisans du plan américain sur la base des discussions d’Oslo.
Malheureusement l’Europe, la Russie, le secrétaire général de l’ONU, les magistrats de la Cour Internationale de Justice et la majorité des dirigeants arabes (soutenus par les médias et les intellectuels de service) s’impliquent à fond dans ce processus de forbans.
Alors que valent les dirigeants arabes ?
Pas plus que le 1% (un pour cent) que représente leur risible contribution financière pour éviter une catastrophe humanitaire à Gaza.
A lui seul le Koweït a les capacités de consacrer un budget annuel pour couvrir tous les besoins du peuple palestinien. Le Qatar aussi. Comme les royaumes confettis du Golfe.
Nous n’évoquons pas ici le cas particulier de l’Arabie Saoudite dont la famille royale est totalement inféodée à l’administration américaine et qui est, de ce fait, l’un des principaux obstacles sur le chemin des libertés et de l’émancipation technologique, sociale, culturelle et économique du monde arabe. Ceci à cause de sa servitude vis-à-vis de Washington autant que de sa puissante position au sein de l’OPEP qu’elle casse de l’intérieur quand les décisions de cette organisation déplaisent aux Américains.
A Gaza tous les Palestiniens peuvent crever comme le souhaitent les hordes sionistes et Bush. Ils n’entendront que des discours de compassion feinte de la ligue de Amr Moussa. Il y a certainement quelques gouvernements arabes qui aimeraient bien leur tendre une main secourable pour ne pas paraître aux yeux de l’opinion interne plus pingres que les Européens en matière de solidarité. Mais au dessus de leurs têtes danse l’épée invisible de la destitution, de la punition, de l’agression. La leçon du traître à son pays qui désobéit à ses « employeurs » a été bien apprise par les dirigeants arabes au point que ceux-ci n’osent plus respirer sans demander la permission à Bush.
Soyons indulgents à leur égard. Rédha Pahlavi, Marcos, Mobutu, Gemayel, Saddam Hussein, Duvalier, ont payé chèrement leur double trahison: la déchéance intégrale. El Ghadafi a été bombardé dans son lit et a fini par comprendre que la durée de son règne et de sa vie dépend du bon vouloir de la CIA.
Les autres ont peur de connaître le même sort que Saddam.
C’est donc pour ne pas déplaire à leur « employeur » que la majorité des dirigeants arabes regardent en silence les Palestiniens mourir à petit feu à cause du blocus américano-sioniste qui a été mis en place en guise de punition collective avec l’arrière pensée de saper le crédit des indépendantistes. Ceux-ci revendiquent l’application complète des résolutions de l’ONU sans interférence de la Maison Blanche sur le dossier. Et la Maison Blanche s’oppose à l’idée que l’ONU reprenne le dossier pour un règlement équitable de la question palestinienne.
Entre l’ONU et la Maison Blanche les dirigeants arabes ont choisi le camp du plus fort : celui qui leur assure de demeurer rois ou présidents jusqu’à la mort et de rouler sur des milliards de dollars en condamnant leurs concitoyens à la survie végétative.
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Mahdi Hocine
Le 7 décembre 2008
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