Obama c’est d’abord un américain
Le franc succès de Barack Obama contre John Mac Cain n’est que la revanche des citoyens américains qui n’ont pas été écoutés par une équipe dirigeante qui avait cru disposer d’assez de temps (la durée du deuxième mandat) pour achever victorieusement sa guerre en Irak et, du même coup, se faire pardonner ses crimes et ses mensonges. C’est par conséquent une sévère sanction du corps électoral contre une élite politique et, au-delà de cette élite, contre la composante active du parti républicain qui a cautionné toutes les tromperies, toutes les déviations et toutes les atrocités d’une guerre injuste. Guerre dont les raisons profondes sont liées à l’accaparement par la force des ressources énergétiques de l’un des trois pays du Moyen Orient qui demeuraient fermés aux entreprises américaines et à l’ultralibéralisme affameur des deux tiers de la population mondiale.
Après huit ans d’indifférence face aux souffrances du peuple irakien les électeurs américains ont dit clairement que la spoliation du pétrole ne mérite pas l’anéantissement d’une nation souveraine.
La conjoncture est telle que n’importe quel candidat aurait gagné contre un concurrent managé par le parti républicain. Obama et ses mentors de toutes les couleurs ont eu la présence d’esprit de saisir une opportunité qui ne se présente qu’une ou deux fois au cours d’un siècle. Et ce n’est pas rien dans un pays où le corps électoral a une réputation de paresseux, de versatile et d’apolitique, sans compter de très bonnes raisons de démobilisation induites par l’échec total sur le plan économique : chômage et refinancement mafieux des banques prédatrices et autres spéculateurs de la grosse finance au moment où des millions de citoyens américains vivent en dessous du seuil de la pauvreté et sont chassés de leurs logements par les chasseurs de primes qui avaient racheté leurs dettes pour en tirer de faramineux dividendes.
George Walker Bush, Dick Chéney, Donald Rumsfeld, Collin Powell, Charles Perle, Bolton, John Négroponte, Condoleezza Rice ont tellement méprisé l’opinion mondiale et ridiculisé le citoyen ordinaire américain avec des discours infantilisants et des actions barbares d’un autre âge au nom de la civilisation occidentale -forcément judéo chrétienne- prétendument menacée par les arabes et les musulmans qui en veulent à la nation américaine d’être intelligente, riche, heureuse et puissante. En apparence les discours voltigeaient aux raz des pâquerettes. Volontairement irrationnels Ils étaient conçus pour inspirer la peur et la haine à l’égard de tous ceux qui critiquent les « valeurs » de l’ultralibéralisme et de la démocratie occidentale. Sentiments latents, savamment réactivés dès les premières heures de l’explosion des trois tours de New York.
Par son comportement de shérif immoral au Moyen Orient et en Amérique latine George Walker Bush a choqué le monde entier sauf le peuple civilisé américain.
A cause de lui jamais les USA n’ont été aussi détestés. En Amérique latine, en Asie et dans le monde arabe cette haine a des raisons objectives puisque à peu près tous les dictateurs sanguinaires du Tiers Monde ont été fabriqués et sont financés et protégés par la Maison Blanche. Cette fois le virus anti US a contaminé les citoyens civilisés d’Europe, d’Australie, du Canada. Le vote consternant qui a prolongé le règne de Bush pour un deuxième mandat a aggravé cette haine et l’a étendue de l’équipe dirigeante et de l’armée au peuple. Plus de 60 % des électeurs US condamnaient la politique de Bush mais ils ont été séduits par le discours sécuritaire et des promesses insensées faites par le parti républicain en faillite de crédibilité (persistance des menaces d’agressions terroristes à l’intérieur des frontières des USA, nécessité de frapper les éventuels agresseurs chez eux, relance économique).
N’est-ce pas consternant ?
Ne dirait-on pas que les électeurs US marchaient sur la tête en 2004 ?
Bush que l’on qualifie généralement de stupide, de débile et d’affairiste aux dents de requin (notez la contradiction) a-t-il fait pire que ses prédécesseurs de Roosevelt à Clinton ?
Assurément non.
Car, à regarder de près les quatre-vingts dernières années de l’histoire de la Maison Blanche nous ne relèverons qu’une différence insignifiante.
Bush a été plus insolent, plus déluré, plus ouvertement bonimenteur, plus irrévérencieux à l’égard des règles diplomatiques et protocolaires. Il a déchiré le voile d’hypocrisie derrière lequel s’abritaient ses devanciers pour ravager d’autres pays. En ignorant souverainement le Conseil de sécurité, l’ONU, l’Union Européenne, la Cour Internationale de Justice, il n’avait pas innové. En fabriquant de gros mensonges pour la consommation interne il n’avait rien inventé non plus.
Ni d’ailleurs en noyant l’Irak sous un déluge de bombes dont beaucoup de modèles sont d’usage prohibé par les Conventions internationales ou au stade des essais.
Roosevelt, Truman, Eisenhower, Kennedy, Johnson, Nixon, Reagan, Carter, Bush père, Clinton, pour ne citer que les plus contemporains à la mise en fonction de la société des nations puis de l’ONU avec son tribunal pénal qui fut inauguré à Nuremberg, chacun a eu son ‘’Irak’’ ou ses ‘’Irak’’.
Tous ont piétiné des résolutions du Conseil de sécurité et de l’ONU pour envahir un pays ou le soumettre aux « bons » soins d’un dictateur qui sera le harki de la Maison Blanche. Ils l’ont fait sans trop heurter l’opinion mondiale. Une raison très simple à cela : la couverture médiatique en direct de la guerre était politiquement interdite et techniquement irréalisable. Les services de propagande filmaient et sélectionnaient les scènes à diffuser au public en fonction du discours de la Maison Blanche. En manipulant les séquences ils pouvaient fabriquer des « vérités » que personne n’avait la possibilité de démentir avant des années, voire des décennies. Ce qui n’a pas été le cas de Bush dont les mensonges ont été éventés instantanément et dont la barbarie a été filmée et diffusée en direct dans le monde entier sans qu’il ne puisse rien faire pour les censurer en dehors des USA. Tout ce qu’il a pu faire c’était d’assassiner les journalistes les plus téméraires et de bombarder les bureaux d’une station TV ennemie qui avait déployé des équipes sur tous les fronts où les civils mouraient par centaines quotidiennement en Irak et en Afghanistan.
De Franklin Roosevelt à Bill Clinton que de pays ont subi le rouleau compresseur US !
Cuba, l’Iran, les Philippines, le Honduras, le Nicaragua, le Venezuela, l’Argentine, le Chili, Haïti, Grenade, le Vietnam, le Congo, la Libye, le minuscule Liban. Une longue liste de pays qui furent déstabilisés, récupérés, envahis, occupés, pillés, livrés à des dictateurs sanguinaires et aux fléaux de la pauvreté, de l’ignorance et de la maladie.
Le peuple américain a montré une constante : ne pas se mêler du mal que commettent ses élus ailleurs, loin de son regard. Il ne manifestera son courroux que lorsque des centaines de soldats américains reviendront au pays dans des cercueils plombés. La guerre du Vietnam est l’illustration de cet état d’esprit égocentrique.
Est-ce pour cela que George Walker Bush a obtenu un second mandat malgré ses gros mensonges, malgré son arrogance, malgré l’incroyable mépris qu’il a manifesté à l’égard de ses propres électeurs qui lui demandaient un peu de retenue en Irak ? En cela le corps électoral américain a choqué le monde entier. Une telle arrogance de la part d’un chef d’Etat démocratiquement élu est politiquement suicidaire dans les démocraties occidentales où la société civile et la presse constituent un réel contrepouvoir : la liberté d’expression et le libre choix électoral obligent les politiciens à observer quelques règles civiques et comportementales.
Nous ne disons pas que Bush aurait été plus attentif aux appels pressants de ses concitoyens s’il avait eu le droit de briguer un troisième mandat présidentiel. Qui sait ? Cela nous semble assez probable. Il aurait été à coup sûr moins exhibitionniste, à la manière de Carter et de Clinton.
La déception nous vient d’ailleurs.
Dans son ensemble l’Europe n’a retenu que les crimes de Bush en Irak. Elle a passé allègrement l’éponge sur les quatre-vingts dernières années d’atrocités qui furent perpétrées à travers le monde par les précédents locataires de la Maison Blanche. Or c’est en regardant dans le rétroviseur du temps que nous nous rendons compte que tout ce qu’a fait et continue de faire Bush contre l’Irak, la Syrie, le Liban, l’Afghanistan, l’Iran, l’Egypte et la Palestine, le Venezuela s’inscrit dans la politique américaine réfléchie et adoptée par Roosevelt et approfondie par Eisenhower et ses successeurs. En premier lieu cette politique belliqueuse et concurrentielle contre les puissances impériales européennes au Moyen Orient (Angleterre, France) ciblait la récupération des pays gros producteurs de pétrole (Arabie Saoudite, Iran, Irak, Syrie) où les entreprises américaines étaient timidement présentes.
-‘’Aucune puissance économique ne survivra si elle ne contrôle pas les pays producteurs de pétrole et les voies maritimes pour le transport de cette irremplaçable richesse énergétique.’’
C’est le premier commandement de la bible de la Maison Blanche.
Roosevelt, Truman, Eisenhower, Kennedy, Johnson, Nixon, Reagan, Carter, Clinton, Bush père et fils (bientôt Barack Obama), tous ont commencé leur mandat par examiner ce qui a été fait et ce qui reste à faire pour maintenir, consolider et étendre la domination politique et économique sur les régions du monde productrices de richesses et de pétrole qui sont indispensables à la prospérité et à la puissance des USA.
Démocrates et républicains suivent la même ligne dans ce domaine de souveraineté : le contrôle et l’exploitation des gros gisements mondiaux par les entreprises américaines, la multiplication des bases militaires aux points névralgiques des cinq continents qui permettent des interventions immédiates et foudroyantes en direction des Etats « voyous » qui seraient tentés de remettre en cause « les intérêts américains » ou l’hégémonie US.
Les deux éléments se confondant dans la feuille de route des élus à la Maison Blanche.
Contrairement à ses devanciers George W. Bush, deuxième du nom, a été le shérif immoral qui n’a pas du tout honte d’exhiber ses perversions sur la place publique. Tandis que ses prédécesseurs faisaient quelques efforts de paraître civilisés au moins aux yeux de leurs alliés européens, George W. Bush n’a jamais été gêné de se comporter en empereur de la planète, de regarder ses amis d’Europe de très haut, de se montrer arrogant et futile en toutes circonstance, cruel, au dessus des institutions et des lois internationales, de mépriser l’opinion mondiale, de ne pas prendre au sérieux les électeurs américains qui se dressent contre lui après l’avoir élu pour un deuxième mandat consécutif sur un programme de guerre parce qu’ils avaient peur de leurs ombres. Ceux-ci avaient mis du temps pour s’apercevoir que l’Etat le plus voyou des deux derniers siècles et probablement de tous les temps est en train de massacrer les Irakiens injustement, en leurs noms et avec leur consentement. Particulièrement entre 2004 et 2008 : mandat usurpé grâce à l’apport des lobbies d’affaires et sionistes qui ont trouvé en lui un « chien de garde » exceptionnellement vigilant sur tout ce qui touche à leurs intérêts.
Nous serions en droit de penser, de dire, d’écrire que la divulgation des preuves qui lavent leur ancien allié contre l’Iran, Saddam Hussein, de toutes les accusations -possession d’armes de destruction massive et complicité avec Ben Laden- a moins pesé que la mort de centaines de soldats US dans la décision tardive du peuple américain de revendiquer la fin de la guerre injuste en Irak.
Prise de conscience et remords tardifs comme ce fut le cas pendant la dévastation du Vietnam (défoliant orange, pilonnage incessant, gazage, usage d’armes de destruction massive, génocide).
Pendant des années c’était l’indifférence, voire l’aveuglement mais le nombre de G’ls tués fut le détonateur de l’impressionnante mobilisation populaire devant le parvis de la Maison Blanche. Ce fut le cas pour la réaction de la majorité de la population française contre le système colonial en Algérie à partir de 1958 où l’usage de la torture, du napalm, du terrorisme d’Etat contre les populations civiles avait entraîné la mort de près de 20.000 (vingt mille) soldats français. En général là où l’Etat le plus voyou de la planète et de l’histoire contemporaine provoque et finance des atrocités insoutenables sans engager l’armée américaine (Chili, Argentine, Congo, Liban, Iran, Syrie, Angola, Somalie, Afrique du Sud, Palestine) le peuple américain s’obstine à ne rien voir, ne rien entendre, ne rien comprendre. Il reste douillettement enfermé dans son petit confort comme un enfant gâté qui ne désire pas savoir qu’il doit son train de vie très élevé au massacre de dizaines de millions d’innocents en Afrique, en Amérique Latine et en Asie longtemps après l’extermination des indiens. Qu’il le doit aussi aux dictateurs sanguinaires qu’installe et protège la Maison Blanche dans les pays riches en ressources naturelles. Pour piller ces richesses au profit de l’économie et de l’industrie américaines : système de spoliation qui interdit aux gouvernants du Tiers Monde de consacrer une partie de ces richesses pour le développement économique, industriel, culturel, et sanitaire à l’intérieur de leurs frontières. C’est pour cela que la pauvreté, l’ignorance, la maladie, le crime organisé paralysent des pays comme le Zaïre, le Niger, L’Egypte, l’Algérie, le Maroc, le Chili, L’Argentine, le Honduras, le Moyen Orient dont le PIB serait multiplié par dix si la plus-value des ressources naturelles avait été investie dans des programmes de développement interne, la formation, la recherche, les infrastructures socio économique. Système de prédation qui affame en générant la corruption et la gabegie, torture, massacre les « indigènes » des pays soumis au diktat des entreprises américaines et à la « protection » de la Maison Blanche (bases militaires et conventions sécuritaires) : Arabie Saoudite, Koweït, Egypte, Irak à partir de novembre 2008, Maroc, Jordanie et les monarchies confettis du Golfe persique.
Le règne sanguinaire de l’ultralibéral Bush junior a révélé à l’opinion mondiale que le peuple américain ne s’aperçoit qu’il n’est pas seul sur terre que lorsque les chaînes de télévision à large audience et les journaux à gros tirages veuillent bien l’informer sur les crimes de ses dirigeants dans certains pays.
D’où le sentiment de haine contre les Américains qui s’est généralisé sur les cinq continents.
Les analystes des médias à large diffusion publique et de vulgarisation seraient bien inspirés s’ils orienteraient leurs travaux sur les quatre-vingts dernières années pour décortiquer les soubassements et les mécanismes de l’hégémonie américaine. Bush junior n’est pas le seul président des USA à avoir bafoué le Conseil de Sécurité de l’ONU, les conventions de guerre, la Cour International de Justice. De Roosevelt à Clinton, républicains et démocrates, tous ses devanciers au bureau ovale ont fait la même chose sans état d’âme. Sur le plan strict du droit international l’administration américaine est passible du tribunal pénal international au même titre que les nazis pour les crimes contre l’humanité qu’elle a perpétrés à travers le monde depuis les années qui ont été prises en considération par les actes du tribunal de Nuremberg. Le peuple américain ne s’est jamais intéressé au viol du droit international commis par ses dirigeants.
Pourquoi l’aurait-il fait tant que cela n’affectait pas son confort matériel ?
Mais jamais, au grand jamais, il n’a exprimé un tel soulagement au moment où fut déclarée l’humiliante défaite d’une équipe dirigeante qui avait réussi de le persuader à accepter l’inacceptable en le manipulant par le mensonge, éveillant en lui la peur et la haine de tout ce que représente et de tous ceux qui représentent l’Islam à travers la personne de Ben Laden qui était un pion du Pentagone et de la CIA en Afghanistan contre les soviétiques.
Comme le furent les Talibans, Saddam Hussein, Marcos, Mobutu, Videla, Duvalier, les escadrons noirs, Pinochet, Ariel Sharon.
Comme le sont actuellement Hosni Moubarek, El Maliki, Ehud Olmert, El Talabani, Mahmoud Abbas, Abdallah le jordanien, les monarques saoudiens et magrébins.
Quant à Barack Obama, ce n’est pas pour diminuer de son mérite que nous avons emprunté ce long détour. C’est avant tout pour essayer de comprendre la passivité d’un peuple jouissant d’un bagage culturel non négligeable face au règne du shérif immoral et de ses devanciers à la Maison Blanche.
Peuple amnésique.
Peuple indifférent.
Peuple égocentrique qui se nourrit du sang et des malheurs des autres peuples comme un vampire justement grâce aux crimes de ses dirigeants, de son armée, de ses services de sécurité dont la CIA qui sélectionnent et protègent les dictateurs dans un Tiers Monde assoiffé de liberté, de Savoir et de bien être. Un Tiers Monde où les maladies du Moyen Age, la famine et l’eau impropre à la consommation tuent des millions d’enfants et d’adultes parce que des trillions de dollars sont gaspillés dans des guerres inutiles et distribués aux gros spéculateurs de la finance productrice de chômage, de pauvreté et d’injustice socio - économique alors qu’une petite centaine de milliards de dollars intelligemment investie enrayera durablement les causes d’une catastrophe humanitaire que les membres du G8 regardent avec mépris ou condescendance.
Certes Barack Obama et ses mentors Blancs et Noirs ont eu un flair extraordinaire. Désigné comme ennemi public numéro 1 sur les cinq continents (sauf à la CIJ et au TPI) Bush déteignait sur tous ceux qui l’approchaient et particulièrement sur son entourage du parti républicain. A l’évidence, les américains s’étaient préparés à un vote sanction contre les dirigeants d’un parti politique qui leur a menti et les a méprisé : les raisons mercantiles de l’invasion de l’Irak, les massacres des civils dans des quartiers résidentiels, la torture, les prisons secrètes, les avions et les bateaux transformés en laboratoires de torture, Abou Ghrib, Guantanamo, l’agression du Liban en 2006, les détournements de deniers publics par la société Halliburton, les entreprises privées américaines et anglaises payées pour tuer des civils irakiens, pour torturer, pour réprimer au nom de l’Etat Américain, donc au nom du peuple américain sans être comptable devant une juridiction pénale et l’ONU. Dans ce contexte d’immoralité généralisée Barack Obama ne pouvait craindre que des rivaux au sein du parti démocrate. Sa victoire sur Hillary Clinton est plus significative et méritoire que son franc succès contre Mac Cain. Il était devenu le premier président des USA au moment précis où sa belle rivale blanche avait jeté l’éponge en lui reconnaissant de grandes qualités humaines et intellectuelles.
C’est à ce moment précis que les barrières ségrégationnistes ont subi de larges fissures. Des fissures assez larges pour estimer que Barack Obama ait réalisé le rêve pour lequel se sont sacrifiés Martin Luther King, Malcolm X, Mohamed Ali (Cassius Clay) et des centaines de milliers de descendants d’esclaves en Amérique comme les ‘’Panthers noires ‘’.
La vague mondiale de sympathie qui a salué le remplacement d’un criminel de guerre Blanc par le fils d’un immigrant kenyan musulman de peau noire et d’une américaine chrétienne de peau blanche (d’origine européenne) est sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Comme est sans précédent la vague mondiale de haine qui a submergé l’Amérique depuis que Bush a anéanti l’Irak en se servant d’un stupide mensonge qui sera pris pour parole d’évangile par toute l’Europe judéo-chrétienne civilisée.
Autant Bush junior est déclaré coupable d’avoir terrorisé et affamé des peuples désarmés mais très riches en ressources naturelles pour les piller, autant Barack Obama est ressenti par les peuples sous dictature comme une personnalité amie ou très proche d’eux qui leur rendra justice en les libérant des dictateurs qui leur ont été imposés par les maîtres successifs de la Maison Blanche.
Utopie!!!
Barack Obama est d’abord un Américain élu sous la baguette d’un parti qui est pour la démocratie en Amérique, en Europe et au profit des sionistes seulement en terre palestinienne mais qui soutient, protège et finance les dictateurs en Amérique latine, en Afrique, en Asie et dans le monde Arabe pour des raisons géostratégiques et économiques.
Même s’il le voudrait Barack Obama n’aura pas le droit de changer un système qui s’oppose énergiquement à ce que des dirigeants du Tiers Monde exploitent les richesses naturelles pour combattre la pauvreté, l’analphabétisme et la mal vie chez eux.
Les assassinats de Mossadegh, de Lumumba et de Salvador Allende, pour ne citer que ces trois exemples, faisaient partie des commandements inviolables de la bible de la Maison Blanche.
Même si Barack Obama était président à l’époque il aurait ordonné ou couvert politiquement et financièrement ces trois coups d’Etat parce que le pétrole de l’Iran au même titre que le cuivre et les immenses forêts du Chili étaient indispensables à la prospérité de l’Amérique et devaient être exploités par des entreprises américaines même s’il fallait condamner des dizaines de millions de citoyens chiliens et iraniens à crever de faim. Comme d’ailleurs les minerais précieux du Congo. Pour cela il fallait confier la direction du Chili à Pinochet, celle du Congo à Mobutu et le trône de l’Iran à un enfant qui sera téléguidé par l’ambassadeur américain à Téhéran.
Nous ne doutons pas que l’élection d’un candidat démocrate métissé soit une très bonne chose pour les Américains. Mais qu’en sera-t-il pour l’Afrique, l’Amérique latine, l’Asie et le Moyen Orient dont les dictateurs sont des tueurs à gages de Washington et des anciennes puissances coloniales européennes (généralement on dit des marionnettes) ?
Déjà sur le problème de la décolonisation de la Palestine Obama le démocrate n’a pas dévié de la ligne de Bush junior le républicain : ligne suivie méthodiquement par Roosevelt, Truman, Eisenhower, Kennedy, Johnson, Nixon, Reagan, Carter, Clinton, Bush père.
Barack Obama s’est exprimé avec une grande fermeté dans un discours écrit spécialement à l’intention des lobbies sionistes (AIPAC) qui pèsent lourdement sur la scène politique, médiatique et financière en Occident : El Qods sera la capitale du sionisme. Une et indivisible. L’Etat sioniste recevra trente milliards de dollars d’aide militaire. La Maison Blanche veillera à ce que l’armée sioniste demeure indéfiniment la plus puissante du Moyen Orient.
Ce qui renforce notre conviction souvent répétée que la Palestine occupée a le statut de la plus importante base militaire US en Méditerranée sinon du monde.
Son discours a été diffusé en direct, repris et commenté par les chaînes TV du monde entier. Et, comme pour narguer les modérés, fidèles ‘’amis’’ et ‘’alliés’’, que compte l’Amérique dans le monde arabe et musulman Obama a placé sur le fauteuil de Condoleezza Rice une fidèle amie et alliée de la horde sioniste qui ne sera pas moins exigeante sur les concessions que devront faire encore et toujours les Palestiniens pour espérer un geste de charité ou de mansuétude de la Maison Blanche. Comme par exemple celui d’ordonner à Peres, Olmert, et Ehud Barak de modérer leurs opérations barbares qui scandalisent les citoyens européens sans le soutien desquels l’occupation et la colonisation de la Palestine connaîtront le triste sort de l’apartheid en Afrique du Sud.
Il semblerait que le premier président Noir (métissé) des Etats-Unis ne voulait pas confier le poste de Rice à Hillary Clinton qui en rêvait depuis son éviction humiliante de la course à la présidentielle. Il aurait cédé à des recommandations - pressions amicales (mieux vaut avoir les Clinton avec soi que contre soi).
Retenons de cet épisode du feuilleton des actes post électoraux marquants d’Obama, lors de la présentation d’une partie de sa nouvelle équipe, que la belle blonde, ex première dame de la plus grande puissance mondiale, a versé des larmes publiquement quand il lui a tressé une couronne de compliments sur ses qualités humaines, ses compétences, son courage, son patriotisme.
Pendant des siècles nous étions habitués de voir des Noirs sensibles à la considération que leur manifeste le maître Blanc. Les larmes de la belle Hillary (émue ou humiliée ?) seraient une coquetterie de l’Histoire ou une belle avancée d’une partie de l’humanité – assurément la plus barbare de notre temps – vers la reconnaissance de la valeur de l’autre.
Vers la reconnaissance de la valeur des autres, devrions-nous dire.
Quel signe a voulu envoyer Obama au monde en reconduisant Robert Gates au poste de Secrétaire d’Etat à la défense qu’il occupe actuellement sous la baguette du criminel Bush ? Nous y voyons une hiérarchisation des problèmes urgents de l’équipe gouvernementale qui sera en fonction à partir du 20 Janvier 2009. Parmi ces problèmes la décolonisation de la Palestine n’est pas envisagée avec la prise en compte du plan arabe et viendra en dernier. L’urgence c’est la guerre, encore la guerre. L’urgence c’est encore le maintien de l’état de ni guerre ni paix au Moyen Orient. Certes la question de l’Irak sera traitée de manière plus intelligente. Mais l’Afghanistan, le Pakistan, l’Iran et la Syrie connaîtront menaces, désordres et massacres tant qu’ils ne s’aligneront pas sur les positions ‘’modérées’’ des pétromonarchies du Golfe et de l’Egypte.
Pour les peuples arabes les choses sont claires : Bush et Obama même combat.
C’est bonnet blanc, blanc bonnet.
Pour les dictateurs arabes aussi les choses sont claires : ils ne craindront pas la destitution légale par des élections libres et honnêtes que les dirigeants démocrates de l’Occident s’abstiendront de leur imposer en concertation avec Barack Obama qui a encore besoin d’eux.
Pour les démocrates du monde Arabe le combat continue.
On ne mendie pas la démocratie.
On se bat pour l’arracher comme on se bat pour la liberté, la dignité, l’indépendance et la justice.
Tant pis si le grand avocat et humaniste Obama verra en nous des « terroristes ». Il n’avait pas hésité à briser ses amitiés avec des intellectuels palestiniens opposés à la construction des colonies en Palestine. Certainement il désirait bénéficier de l’onction des lobbies sionistes et évangélistes avant d’aller embrasser le mur des lamentations à El Qods occupée et martyrisée.
Actuellement Evio Morales et Chavez sont ciblés par la Maison Blanche pour le crime de vouloir combattre le fléau de la pauvreté chez eux. Que fera Barack Obama contre la stratégie américaine de déstabilisation de ces hommes qui tentent de protéger leurs pays du pillage de leurs richesses par des entreprises américaines ?
Le 3 décembre 2008
---------------Mahdi Hocine
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