Ce matin, à Paris, l'UNESCO a hissé le drapeau d'un nouveau membre librement élu par la majorité des nations.
L'hymne palestinien a résonné sous le ciel gris d'une France où le CRIJF règne en maître sur beaucoup de centres de décision car ses tentacules étouffent les dizaines de millions de voix citoyennes qui se sont prononcées pour la fin du régime sioniste d'apartheid en Palestine et le démantèlement des colonies. Des cercles d'influence malfaisante dictent encore aux politiciens de gauche et de droite ce qu'ils doivent faire au Moyen Orient.
Mais c'est à Washington qu'une pandémie de rage s'est emparée des milieux politicards républicains et démocratiques. Il y a quelques jours, en pleine campagne pré électorale, les candidats à la candidature de la succession de Barack Obama ont axé leurs interventions médiatiques sur la négation absolue et absolument ridicule de l'existence d'un peuple palestinien. Celui-ci ne serait qu'une invention de l'imaginaire perturbé des peuples arabes.
C'est de ce point de vue que l'emblème et l'hymne de la Palestine emplissant l'espace du siège de l'UNESCO à Paris prennent une grande signification politique. Cela constitue un gifle magistrale aux républicains et démocrates américains qui ont déployé des tonnes de mauvaise foi, de mensonges, de reniements à l'effet de maintenir le processus de paix dans des négociations interminables et stériles. Mais surtout en assumant un arbitrage viscéralement partial et en empêchant la Commission de décolonisation de l'ONU de se mêler du dossier. Avec un énorme succès d'ailleurs, puisque de Camp David où Anouar Sadate avait pratiquement vendu la Palestine aux USA à Oslo où Yasser Arafat avait fait le maximum de concessions parce que les dictateurs Arabes (Moubarak et le roi saoudien en tête) l'y ont forcé, tous les accords signés n'ont été respectés que du côté des Palestiniens. Extension des colonies, opérations génocidaires, déportation, annexion de territoires, blocus de Gaza, apartheid, assassinat de Yasser Arafat qui ne pouvait faire plus de concessions qu'il en a faites à Oslo sans être condamné pour trahison aux yeux des Palestiniens.
C'est ce que nous voyons de 1976 à ce jour.
Et tous les crimes sionistes sont vus, considérés comme des actes de légitime défense par toutes les chancelleries européennes, américaine et canadienne. Seules les organisations non gouvernementales du Nord contredisent leurs gouvernants et appellent à la fin de l'occupation et de la colonisation des territoires Palestiniens en mobilisant l'opinion.
Aujourd'hui le drapeau de la Palestine flotte au siège parisien de l'UNESCO pour la seule raison que l'élection y est relativement libre malgré les tractations de coulisses.
A l'UNESCO les puissants de ce monde ont la possibilité d'acheter les bulletins de vote des dictateurs sud américains, africains et asiatiques mais ils ne disposent pas du droit de Veto. Ce qui , concernant les pratiques antidémocratiques* de l'ONU, renforce le sentiment que le monde est un gâteaux que se partagent les cinq nations titulaires du droit de veto mais le plus grand morceaux de ce gâteaux est tacitement cédé aux USA.
A défaut de l'usage du veto Washington s'est ménagée des chemins détournés pour étouffer toutes les institutions qui lui désobéissent. Les USA veulent tout avoir sous la main, tout contrôler. Ce qu'ils ne peuvent pas avoir par la corruption et le chantage ils l'arracheront par la force. Ainsi ils ont puni l'UNESCO en lui retirant près du quart de son budget de fonctionnement, montant habituel de la "généreuse" contribution financière de Washington.
Nous avons bon espoir que cette sanction "alimentaire" ne paralysera pas durablement le programme d'activité de l'institution éducative et culturelle qui construit des passerelles à l'effet de rapprocher les peuples malgré leurs différences qui sont des sources de richesses mais que les politiciens ont transformées en sources de haine, de rejet, de guerres stupides, de deuil.
Des rumeurs courent ça et là.
Des princesses du Moyen Orient auraient décidé de combler le trou financier de l'UNESCO pour palier à la défaillance de Hamad Jassem ben Jaber Al Thani et ses pairs du Moyen Orient à qui Barack Obama et Hillary Clinton auraient ordonné de ne pas verser un sou de plus que leurs contributions de l'année dernière.
Nous n'avons aucune possibilité de vérifier.
Comme vous devez le savoir les sources d'information dans les dictatures arabes ne sont accessibles qu'aux journalistes et aux chroniqueurs étrangers; de préférence des européens et des Américains parce que l'opinion locale n'a pas encore acquis les attributs de la citoyenneté à cause de son immaturité congénitale. Alors, parfois nous donnons une lecture prudente de la rumeur parce que, généralement, elle contient une grande part de vérité.
Hocine Mahdi
Le 13 décembre 2011
*) Le droit de veto rappelle le fait du prince du Moyen âge. Une voix annule le choix de la majorité absolue. Le drame des Palestiniens perdure à cause du veto américain.
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