Dieu est amour pourquoi alors des bigots agressent des couples, assassinent des femmes, brûlent des enfants en criant Allah Akbar ?
C'est après avoir posé ces questions à des imams qui m'ont accusé de provocateur que j'ai écrit ce que je n'ai jamais voulu écrire : des poèmes d'amour.
L'amour ne se dit pas.
Il se vit à deux sous le regard du Créateur qui bénit les hommes et les femmes qui s'aiment dans le bien et pour le bien.
Dans les années soixante dix, pour parler de la liberté et de notre chère Algérie opprimée, nous parlions de l'amante imaginaire, violée, torturée, maltraitée, toujours désignée de coupable des malheurs qui lui arrivent.
Il fallait lire entre les lignes pour comprendre nos pensées.
L'Amour Enchainé
Pourquoi faut-il que le gel flétrisse
Les roses à peine épanouies
Un matin de printemps
Pourtant ensoleillé ?
Ah ce mur d'absurdité
Qui hachure nos vertes espérances !
Ah ce mur d'intolérance
Qui t'a cruellement crucifiée
Sur un lit hérissé d'épines
Lit si bien préparé
Par des mains sournoises
Pour que tu ignores à jamais
Les délices du sommeil
Ah ce mur de non sens
Qui te culpabilise
En ce monde d'intolérance
Où l'Amour est enchaîné !
Ah cette soif de tendresse
Devenue torture !
Car personne ne se soucie
De nos nuits tourmentées
Toi sur un lit de ronces
Moi sur un lit iceberg
Fous de rage
Et de désirs refoulés
Ah cette faim de caresses
Devenue poison !
Car des mains rugueuses
Pétrissent sans ménagement
Ton corps en révolte
Qui réclame douceur et volupté
Ah ton visage angélique
Prématurément défraîchi
Par les ravages d'une solitude
Que les rêves arc-en-ciel
Ne viennent plus meubler !
Ah nos aspirations disloquées
Par ceux qui refusent de voir
En l'Amour majuscule
La plus gracieuse
De toutes les majestés !
Hocine Mahdi
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COEUR à COEUR
Rivages ensoleillés
Jardins aux senteurs
Des passions inassouvies
Où la soif de tendresse
Trouvera un lac paradisiaque
Et le sourire cristallin
D'une belle plante
En attente d'une brise de fraîcheur
Son appel a traversé en coup d'éclair
La paisible Méditerranée
Je l'ai capté comme une bouée
En naufragé au bord de l'épuisement
Qui a vainement cherché
Une légère éclaircie
Au cours d'une nuit
Interminable
Sans clair de lune
Hocine Mahdi
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T O N N O M
Quand j'évoque ton nom
Je pense au destin incertain
D'une gazelle éconduite
Sur un chemin escarpé
Que les appels de détresse
N'atteindront jamais
Quand j'évoque ton nom
Je me rappelle l'histoire
Du rossignol en cage
Qui ne voulait ni manger ni chanter
Et s'est donné la mort
Par amour de liberté
Je ne pouvait imaginer
Une éternité sans printemps
Mais cette éternité
C'est toi
Je ne pouvais imaginer
Que l'hystérie collective
Puisse piétiner un muguet
Au nom d'une morale
Âgée de dix mille ans
Mais ce muguet
C'est toi
Et je me perds naïvement
Dans un labyrinthe de questions
Qui ne devraient plus être posées
Où est le crime de la femme
Qui veut jouir de la lumière ?
Hocine Mahdi
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Crimes Inutiles
Tuez Pablo Néruda
Il a osé chanter
L'espoir du peuple
Il a osé promener
L'images de vos infamies
A travers la planète
Tuez Salvadore Allende
Il a osé briser
Vos monstrueux privilèges
Junte d'insatiables carnassiers
Nourrie au sein véreux
De l'Amérique barbare
Pillez le cuivre
Indispensable à vos maîtres
Fusillez le paysan
Qui ne veux plus rester esclave
Taillez les langues
Qui crient justice
Carnages vains
Il y aura partout
Un Néruda vivant
Pour dévoiler vos crimes
Carnages vains
Il y aura partout
Un Allende vivant
Pour oser briser
Vos monstrueux privilèges
Hocine Mahdi
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Mehdi Ben Barka
Sagesse, courage, lucidité
De ton injuste exil
A jailli sur nous la lumière
Pour nous arracher Brutalement
D'une attitude peu glorieuse
D'une attitude peu glorieuse
De passivité et de soumission
Nous t'avons écouté
Nous t'avons compris
En te poussant traîtreusement
Dans les bras meurtriers du roi
La France éternelle ennemie
De notre liberté
Nous a donné mille raisons
De marcher sur tes pas
Ton prévisible assassinat
Est la pierre angulaire
De l'édifice dont tu rêvais
Dors en paix
Nous sommes là
Pour continuer ta révolution
Hocine Mahdi
Ce texte a été écrit quelques jours après que des agents français de la DST avaient enlevé en plein centre de Paris Mehdi Ben Barka pour le livrer à Oufkir qui l'assassinera sur ordre du roi Hassan II et avec la bénédiction du président de la république française qui protégent les dictateurs africains et maghrébins pour continuer de pomper les richesses naturelles de notre continent sous le couvert d'un partenariat aussi injuste que la colonisation.
Hocine MahdiTEXTES EXTRAITS D'UN RECUEIL INéDIT
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