J'ai toujours écrit sur les hommes que j'ai eu la chance de rencontrer.
Avant qu'ils meurent.
Je parle des vrais hommes, selon mon point de vue.
Les hommes dont la vie a été entièrement consacrée aux idéaux
De Justice, de Liberté, de Vérité, de Travail dans l'intérêt de la nation.
Pourquoi ne l'ai-je pas fait pour Pierre Chaulet que j'ai toujours admiré ?
Notre première rencontre s'est déroulée à Constantine en 1990*
A l'occasion d'un hommage au cinéaste maquisard Djamel Tchanderli.
Je devais écrire quelques articles pour un nouveau journal**.
J'aurais aimé écrire un seul article sur Pierre Chaulet
Mais je l'admirais trop.
Ma subjectivité m'aurait joué un mauvais tour.
Il me fallait plusieurs rencontres et un recul de quelques années
Pour pouvoir écrire un papier potable sur lui.
Tout de même, je suis allez le voir en me présentant à lui
En qualité d'un simple citoyen.
Face à cette espèce rarissime de survivants à la terrible guerre de libération
J'étais subjugué comme un enfant face au héros de sa BD préfrérée.
Français, chrétien, cultivé, honnête, anticolonialiste,
Resté fidèle à ses engagements patriotiques.
A mes yeux il incarnait les qualités morales de Larbi Ben M'hidi,
Zighout Youcef, Frantz Fanon, Abane Ramdane...
Mais à notre premier contact j'ai commis
La seule gaffe qu'il ne fallait pas commettre.
Je lui ai serré la main en lui disant stupidement :
- Merci monsieur Chaulet d'avoir tant donné à l'Algérie.
- Je suis un Algérien, me répliqua t-il coléreusement.
Je l'avait offensé involontairement.
Lui ai-je contesté son algérianité qu'il avait arrachée et méritée
En combattant le colonialisme français, lui le fils d'un colon ?
C'était ce qu'il avait ressenti, me semble t-il,
D'après sa violente réaction à mes âneries.
Telle n'était pas mon intention en le remerciant
Pour son engagement anticolonialiste.
Mais j'ai bêtement raté ma première rencontre
Avec un vrai Moujahed de la première heure
Qui ne s'est pas converti en mercenaire
Au lendemain de l'indépendance.
C'est de là que venait mon émerveillement.
Voici ce que j'ai noté ce jour là :
-"Pierre Chaulet: un moudjahed pur sang, un anticolonialiste pur sang, un être humain dans le sens noble du terme. Sa vie doit-être fidèlement racontée dans une super production cinématographique pour inculquer aux générations à venir l'amour de la patrie et du différent, le sens du devoir, l'abnégation, le courage, la solidarité, la fidélité. Il est l'un des rares révolutionnaires ayant survécu à la guerre qui n'ont pas trahi l'esprit et la lettre de NOVEMBRE 1954.
Toujours donner sans rien demander en retour et sans rien prendre que ce qu'il a gagné à la sueur de son front. L'Algérie, tout faire pour le bien, la grandeur et l'honneur de l'Algérie"
Fin des notes.
Jusqu'à sa mort Pierre Chaulet a symbolysé le patriote exemplaire
Et le citoyen irréprochable, respectueux de la loi et de la chose publique***.
Un homme entier.
Une école du civisme.
M'a-il pardonné de l'avoir involontairement offensé ?
------------
Hocine Mahdi
----Le 9septembre 2012
Jour de l'enterrement de Pierre Chaulet.
---------------------------------
*) Journal le "Le Temps du Constantinois", presque mort-né parce que l'éditeur ne payait pas les journalistes (n'est-ce pas monsieur Azziz Adjabi ?).
**) Centre culturel el Khalifa.
***) Très peu d'anciens révolutionnaires ayant survécu à la guerre de libération et au carnage de l'été 1962 n'ont pas exploité leur participation (c'était leur devoir) à la révolution comme un vulgaire registre de commerce et un droit légitime de piller les biens de la nation.
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Avant qu'ils meurent.
Je parle des vrais hommes, selon mon point de vue.
Les hommes dont la vie a été entièrement consacrée aux idéaux
De Justice, de Liberté, de Vérité, de Travail dans l'intérêt de la nation.
Pourquoi ne l'ai-je pas fait pour Pierre Chaulet que j'ai toujours admiré ?
Notre première rencontre s'est déroulée à Constantine en 1990*
A l'occasion d'un hommage au cinéaste maquisard Djamel Tchanderli.
Je devais écrire quelques articles pour un nouveau journal**.
J'aurais aimé écrire un seul article sur Pierre Chaulet
Mais je l'admirais trop.
Ma subjectivité m'aurait joué un mauvais tour.
Il me fallait plusieurs rencontres et un recul de quelques années
Pour pouvoir écrire un papier potable sur lui.
Tout de même, je suis allez le voir en me présentant à lui
En qualité d'un simple citoyen.
Face à cette espèce rarissime de survivants à la terrible guerre de libération
J'étais subjugué comme un enfant face au héros de sa BD préfrérée.
Français, chrétien, cultivé, honnête, anticolonialiste,
Resté fidèle à ses engagements patriotiques.
A mes yeux il incarnait les qualités morales de Larbi Ben M'hidi,
Zighout Youcef, Frantz Fanon, Abane Ramdane...
Mais à notre premier contact j'ai commis
La seule gaffe qu'il ne fallait pas commettre.
Je lui ai serré la main en lui disant stupidement :
- Merci monsieur Chaulet d'avoir tant donné à l'Algérie.
- Je suis un Algérien, me répliqua t-il coléreusement.
Je l'avait offensé involontairement.
Lui ai-je contesté son algérianité qu'il avait arrachée et méritée
En combattant le colonialisme français, lui le fils d'un colon ?
C'était ce qu'il avait ressenti, me semble t-il,
D'après sa violente réaction à mes âneries.
Telle n'était pas mon intention en le remerciant
Pour son engagement anticolonialiste.
Mais j'ai bêtement raté ma première rencontre
Avec un vrai Moujahed de la première heure
Qui ne s'est pas converti en mercenaire
Au lendemain de l'indépendance.
C'est de là que venait mon émerveillement.
Voici ce que j'ai noté ce jour là :
-"Pierre Chaulet: un moudjahed pur sang, un anticolonialiste pur sang, un être humain dans le sens noble du terme. Sa vie doit-être fidèlement racontée dans une super production cinématographique pour inculquer aux générations à venir l'amour de la patrie et du différent, le sens du devoir, l'abnégation, le courage, la solidarité, la fidélité. Il est l'un des rares révolutionnaires ayant survécu à la guerre qui n'ont pas trahi l'esprit et la lettre de NOVEMBRE 1954.
Toujours donner sans rien demander en retour et sans rien prendre que ce qu'il a gagné à la sueur de son front. L'Algérie, tout faire pour le bien, la grandeur et l'honneur de l'Algérie"
Fin des notes.
Jusqu'à sa mort Pierre Chaulet a symbolysé le patriote exemplaire
Et le citoyen irréprochable, respectueux de la loi et de la chose publique***.
Un homme entier.
Une école du civisme.
M'a-il pardonné de l'avoir involontairement offensé ?
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Hocine Mahdi
----Le 9septembre 2012
Jour de l'enterrement de Pierre Chaulet.
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*) Journal le "Le Temps du Constantinois", presque mort-né parce que l'éditeur ne payait pas les journalistes (n'est-ce pas monsieur Azziz Adjabi ?).
**) Centre culturel el Khalifa.
***) Très peu d'anciens révolutionnaires ayant survécu à la guerre de libération et au carnage de l'été 1962 n'ont pas exploité leur participation (c'était leur devoir) à la révolution comme un vulgaire registre de commerce et un droit légitime de piller les biens de la nation.
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