Wednesday, April 15, 2009

Bouteflika, l’élu des profiteurs

Bouteflika, l’élu des profiteurs
Pour les observateurs les plus perspicaces de la scène pseudo politique algérienne le président candidat a obtenu le troisième mandat consécutif le jour de la visite de Sarkozy en Algérie. A cette occasion Abdelaziz Belkhadem, alors premier ministre et premier responsable du FLN post 1962, avait annoncé la couleur en commençant par informer le président de la république française de la décision de l’inamovible sérail de maintenir le locataire actuel d’El Mouradia à la tête de l’Etat Algérien. 
Personne n’avait compris pourquoi Belkhadem avait réservé ce scoop à un étranger. Les voies du pouvoir algérien étant impénétrables ne cherchons pas à comprendre le pourquoi ou le comment d’une telle aberration.

Selon d’autres analystes Bouteflika a décroché la présidence à vie le jour où les députés de la coalition présidentielle ont adopté sans débat et à mains levées les amendements de la constitution qui annulent l’alternance. 

Retour d’ascenseur ? 
Certainement, à peine 48 heures après l’annonce de l’inimaginable décision présidentielle de tripler leur rémunérations avec, en sus, des privilèges que des représentants mandatés réellement par le peuple auraient refusés dans une conjoncture où le chômage et la pauvreté conduisent les jeunes au désespoir.

Quant à la suite c’est du réchauffé à quelques variantes près.
Bien entendu le taux fictif (voulu) de participation divise encore les maîtres du « jeu » électoral. Il devrait se situer entre 67% et 85% même si ne voteront que les clients habituels soit entre 16% et 23%. C’est pour cela que la candidate Louisa Hanoune qui connaît parfaitement les mécanismes de la fraude a lancé un appel désespéré aux électeurs de surveiller l’opération de dépouillement des bulletins de vote. Certes la loi autorise les citoyens ordinaires d’assister en qualité d’observateurs à cette opération cruciale et de signer les procès verbaux du décompte. Dans la réalité les choses se passent autrement. Si un électeur insiste pour honorer de sa présence l’opération dépouillement on lui répond que c’est interdit (on ne sait pas par qui).
Et ce n’est pas la moindre des dérives et des dépassements que le président de la commission des élections tient pour négligeables. Les comités de soutien à la candidature du président sortant sont allés jusqu'à l’intolérable chantage alimentaire à l’encontre des indigents qui sont inscrits sur les listes des bénéficiaires du couffin du mois sacré du Ramadhan. « Elus » zélés ou télécommandés ont convoqué les présidents des quartiers et leur ont ordonné de rassembler les malheureux pour accueillir le 2 avril 2009 le président candidat à Constantine. La menace brandie c’est bien entendu la perte du droit au couffin pour ceux qui refusent de se déplacer.
La concurrence est très rude entre les comités de soutien. C’est à qui rassemblera le plus de citoyens le long du parcours présidentiel par n’importe quel moyen. Les associations sportives, culturelles et sociétales qui se plaignent du chantage à la subvention sont légion.
Administrations et moyens de l’Etat sont mobilisés illégalement pour la campagne du président sortant. C’est visible et lisible dans les moindres recoins des villes et des villages du pays. Nous avons noté que quelques jours avant la date légale de la campagne électorale le président sortant avait visité des villes de l’Ouest et du Sud pour faire des promesses inespérées : augmentation des salaires, du pécule des universitaires, des pensions des handicapés et des malades chroniques. Pendant des années il était resté sourd aux revendications des travailleurs et soudain, à l’approche de la campagne électorale, il a coupé l’herbe sous les pieds des autres candidats. La loi interdit cela. Mais la loi c’est lui. L’implication de l’administration est visible à un point où les citoyens ne voient pas l’utilité d’aller voter. S’il n’y avait la crainte des tracasseries administratives au niveau local même les vieillards n’iront pas voter. En effet dans les villes intérieures le chantage à la carte d’électeur inspire une grande peur à de nombreux citoyens qui doivent retirer des documents administratifs auprès de l’APC, la wilaya et autres institutions de l’Etat.
MAHDI HOCINE

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