Saturday, February 18, 2017

Ce que n'a pas voulu dire l'historien Jean Sévilla

La colonisation est un crime contre l'humanité. 
Voici une vérité qu'aucun politicien  français n'est autorisé de dire sans subir des attaques violentes de la part de ses adversaires qui courent derrière un fauteuil ministériel, un strapontin au Palais Bourbon ou le trône de l'Elysée.
Nous avons entendu les âneries de Fillon, Hamon, Marion et Marine Le Pen contre Emmanuel Macron. A la rigueur c'était prévisible dans la mesure où les électeurs pieds-noirs, harkis et leur descendance sont l'objet de toutes les convoitises dans une compétition "sanglante" à la succession de François Hollande. Réagir à leurs déclarations racoleuses lancées en pleine campagne électorale serait perdre son temps.
Par contre, pouvons-nous nous taire sur l'entretien "doctoral" que l'historien Jean Sévillia a accordé au quotidien le Figaro et qui est un hymne en l'honneur du système colonial français ?
De nombreux historiens français ont cette tendance propagandiste de zapper des périodes fondamentales qui font que la colonisation est réellement un crime contre l'humanité.
Au début de l'occupation, pendant l'invasion et juste après la conquête : 
Combien de tribus ont été exterminées pour installer des colons sur leurs propriétés agricoles fertiles ? Les témoignages de généraux, acteurs des crimes en question, seraient-ils imaginaires ?
Combien de résistants "indigènes" ont été déportés en Nouvelle Calédonie et ailleurs pour assurer la sécurité des colons qui ont usurpé les terres des "indigènes" ?
Pourquoi la France a-t-elle  interdit aux "indigènes" l'accès à l'école pendant près d'un siècle, sauf pour les enfants des caïds et des notables ayant servi la France ?
Exemple : le plus grand Lycée de l'Est Algérien, en 1918, n'avait accueilli que six ou huit élèves "indigènes" sur des centaines de fils de pieds-noirs.
A ce propos, Jean Sévillia lui-même reconnait qu'en 1960 38 % d'enfants "indigènes" seulement allaient à l'école.
Déjà, à ce niveau primaire du constat nous voyons bien que l'article 6 de la CHARTE DE LONDRES qui instituait le Tribunal militaire international s'applique parfaitement au système colonial que la France a imposé par la force des armes (contre le droit des peuples) en Afrique, en Amérique latine, en Asie et ailleurs.
Plus grave encore, depuis le 8 mai 1945 , après la mort du régime nazi, la France n'a pas cessé d'exercer les tueries massives, la torture, l'exil contre les peuples colonisés qui revendiquaient pacifiquement l'émancipation après avoir participé à la libération de la France sous le drapeau français et au son de la Marseillaise,
A tel point qu'en 1947, au Palais Bourbon, des députés Français avaient assimilé la police française à la Gestapo et le régime colonial français au nazisme.
C'était en 1947. Fillon et Marine le Pen n'étaient pas encore nés.
Aussi quand, en Février 2017, un candidat à la présidentiel ose reconnaître une vérité qu'une minorité des citoyens a voulu enterrer à jamais, nous estimons que les historiens français doivent avoir la décence de se tenir à l'écart de la meute politicienne qui exploite les passions en prenant le risque de provoquer l'embrasement des rancoeurs.
Le mensonge par omission est une pratique courante chez les historiens, les chroniqueurs, les écrivains et les journalistes qui se complaisent dans une vision idyllique du système colonial.
C'est la Science sans conscience qui a toujours fait le malheur de l'humanité.
Jean Sévillia nous conforte dans ce constat amère.
Malheureusement en 2017, les Européens qui ont eu la chance de ne pas souffrir de l'occupation, du nazisme et du colonialisme peuvent tout savoir sur la barbarie qu'a dénoncée Emmanuel Macron.
Il leur suffit d'observer et d'Analyser objectivement ce qui se passe en Palestine.
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Hocine Mahdi
    Le 18 février 2017

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Jean SÉVILLIA. - Sur le plan juridique, la première définition du crime contre l'humanité a été donnée en 1945 par l'article 6 de la Charte de Londres qui instituait le Tribunal militaire international, instance qui allait juger les chefs nazis à Nuremberg. Étaient visés «l'assassinat, l'extermination, la réduction en esclavage, la déportation, et tout autre acte inhumain inspirés par des motifs politiques, philosophiques, raciaux ou religieux et organisés en exécution d'un plan concerté à l'encontre d'un groupe de population civile». D'autres textes affineront la définition, comme le statut de Rome créant la Cour pénale internationale, en 1998, sans en changer l'esprit. Or la colonisation est le fait de peupler un pays de colons, de le transformer en colonie, voire, nous dit le dictionnaire le Robert, de procéder à son «exploitation» afin de le «mettre en valeur».
Voir le Figaro du 18 février 2017




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