Jusqu'à quand allons-nous continuer de tourner en rond.
Toujours les mêmes hommes,
Toujours les mêmes promesses.
Reprenez toutes les déclarations des chefs de gouvernement nouvellement promus.
C'est du copier-coller intégral à la virgule près.
Réexaminez leurs bilans.
Ce n'est jamais le 1/10 ème de leurs engagements.
C'est un énorme gâchis.
Est-ce anormal ?
Est-ce étonnant ?
Absolument pas.
Car la formation d'un nouveau gouvernement chez nous
C'est la récupération dans les caves et les greniers du sérail
D'hommes et de femmes qui ont de tout temps été dans les rouages du régime,
A divers échelons des diverses hiérarchies.
Dociles exécutants d'ordres venus d'en "haut"
ils montent en grade selon des critères qui n'ont rien à voir
Avec les qualités intrinsèques du responsable au sens noble du terme :
Vis-à-vis de sa propre conscience,
De son pays,
Des lois de son pays,
Des citoyens.
Le programme présenté par Sellal
Ressemble point par point à celui de Ouyahia et de ses devanciers.
Il est irréalisable.
Une raison à cela :
Depuis 1980 c'est le même programme qui est récité
Par le nouveau promu au poste de chef du gouvernement.
Mais sur le terrain les problèmes ne cessent de s'aggraver.
C'est toujours le replâtrage,
La dilapidation des deniers publics,
L'exclusion des compétences.
Cela a commencé par le démantèlement de centaines d'unités de production
Qui étaient très mal gérées mais qui pouvaient devenir
Performantes et créatrices de richesses et d'emplois.
Il ne manquait que la volonté politique de libérer l'esprit d'initiative
Sans tomber sous le charme trompeur de l'ultralibéralisme sauvage.
Sellal nous parle de la relance économique promise il y a trente ans.
Il faut avoir un système économique lisible et en maîtriser les rouages
Pour parler de relance.
Or ce n'est pas le cas chez nous.
L'ancien chef du gouvernement Ouyahia a reconnu récemment
Que l'économie algérienne est entre les mains d'une poignée d'intouchables*.
L'Etat a rétrocédé le monopole qu'il détenait sur le marché
A quelques personnalités du sérail
Au lieu de promouvoir une concurrence loyale
Pour stimuler l'investissement productif et les bonnes volontés.
Ouyahia sait de quoi il parle puisque le monopole du transport des universitaires
Est détenu à travers le pays par une seule personne
Qui est payée par le ministère de l'Enseignement Supérieur
Et de la Recherche scientifique
Lequel reçoit ses ordres du chef du gouvernement Ahmed Ouyahia.
C'est la même chose pour toutes les activités en Algérie.
Le marché algérien est dominé par des affameurs,
Des spéculateurs, des maquignons
Qui forment une puissance malfaisante capable de tous les crimes
Et qui n'hésitera pas d'embraser le pays si elle sentira ses intérêts menacés.
Elle nous en a fait la démonstration quand le ministre du commerce avait décidé
De combattre le commerce informel qui est nourrit
Par les importateurs de n'importe quoi.
C'est le résultat de 32 ans d'absence de l'Etat.
Au lieu de s'attaquer aux problèmes Bouteflika a basé sa politique
Sur la distribution et la dilapidation de la rente pétrolière.
A tel point que l'Algérie importe tout ce qu'elle consomme
Alors qu'elle peut et doit le produire
Pour consolider son indépendance et accéder à un palier supérieur
Du développement économique, technologique, industriel et scientifique.
Quant aux secteurs de l'éducation, de la santé, de l'Injustice, de l'emploi,
De la Recherche scientifique, de la formation professionnelle,
Des infrastructures, de l'environnement,
Nous ne toucherons pas au couvercle du puits...
Nous ne prendrons que quelques exemples :
1°) - On offre un salaire improductif et un emploi temporaire à des milliers de jeunes pour les supprimer des statisques du chômage à chaque renouvellement du contrat. Une même personne figure tous les ans sur la liste des créations d'emplois par un simple jeu d'écriture alors qu'elle continue d'occuper le même poste de travail précaire. En même temps des Chinois, des Pakistanais, des Bengalais, des Hindous construisent nos logements.
2°) - Des centaines de milliards sont dilapidés dans des infrastructures et des routes qui deviennent impraticables quelques jours ou quelques semaines après leur inauguration alors qu'elles sont payées deux à trois fois.plus cher qu'aux USA par kilomètre.
3°) - Les élèves du cycle primaire passent au moyen et au secondaire sans savoir ni lire ni écrire correctement. Même avec des diplômes universitaires ils seront incapables de rédiger une lettre, d'analyser un document de travail.
4°) - A cause d'une prise en charge déficiente dans nos hôpitaux, de la sous exploitation des équipements, de la double fonction des médecins** dans les cliniques privés, des pénuries de médicaments, des malades meurent bien que leur état de santé soit guérissable.
Sellal est un enfant du sérail.
Plusieurs fois wali, deux fois ministre dans des gouvernements qui ont freiné le décollage industriel et économique du pays en dilapidant des centaines de milliards de dollars et, paradoxalement, en aggravant la pauvreté, le chômage, la désespérance, c'est le long cursus de Sellal dans les rouages du pouvoir.
Que va t-il pouvoir faire de mieux au poste de premier ministre en l'absence de la volonté politique de reconnaître la souveraineté citoyenne, de libérer la justice, d'instaurer un Etat de droit ?
Pacifiquement.
Sans effusion de sang.
Sans ingérence des Occidentaux qui ont l'expertise d'aggraver les désordres dans les pays arabes mal gouvernés pour récupérer les révoltes populaires au nom des droits de l'homme qu'ils refusent d'appliquer au peuple palestinien.
Même si Abdelmalek Sellal désire gouverner correctement le pays il n'aura pas les mains libres face aux forces de pression qui ne peuvent prospérer que dans le désordre et l'Etat de non droit.
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Hocine Mahdi
-----------------Le 5 septembre 2012