Thursday, March 19, 2009

La rengaine de Ouyahia

La rengaine de Ouyahia

Trois fois premier ministre sous le régime de la forfaiture, le technocrate Ouyahia revient nous rejouer la rengaine ‘’mains propres’’ en pointant de l’index le cancer de la mauvaise gouvernance en Algérie : la corruption.
Trois fois premier ministre sous le régime de la forfaiture, le technocrate Ouyahia parle comme un homme qui n’a jamais exercé une responsabilité dans les hautes sphères d’un pouvoir qui a survécu à tous les séismes politiques grâce à la répression, à l’exclusion et à la corruption.
Coïncidence.
Au moment où il nous rejoue sa mauvaise partition les projecteurs de l’actualité se braquent furtivement sur un homme de loi et de foi qui est persécuté depuis 1992 pour avoir osé s’attaquer au cancer de la corruption au plus haut niveau de la sphère du pouvoir. Nous nommons le citoyen Mellouk Benyoucef, un commis légaliste de l’Etat algérien, qui croyait servir son pays en dénonçant les faux moudjahidine tapis dans les rouages des institutions nationales.
En décembre 2008, soit 26 ans après avoir initié un acte exemplaire de patriotisme, Mellouk reste la cible d’un pouvoir revanchard qui n’arrête pas de le persécuter.
En principe quand un ministre en fonction reconnaît avoir découvert douze mille faux moudjahidine après une longue enquête de ses services et de l’organisation des anciens moudjahine il innocente automatiquement Mellouk des accusations de diffamation qui ont valu à ce dernier une incarcération arbitraire, la perte de son travail et de son salaire, l’isolement administratif, le retrait de son passeport.
Ceci en vertu de la loi algérienne, de la constitution algérienne, des valeurs morales algériennes et de la « famille » dite révolutionnaire.
Mellouk a dénoncé avec preuve la corruption d’en haut : c’est le crime
que ne lui pardonneront jamais les barons du régime.
Toute sa vie il payera le fait d’avoir été plus honnête que ses supérieurs hiérarchiques, absolument immunisé contre le cancer de la corruption, plus respectueux du sacrifice des moudjahidine qui n’ont pas fait de leur participation à la guerre de libération un fonds de commerce.
Le technocrate Ouyahia peut toujours délirer. Personne n’est mieux placé que lui pour savoir que la corruption est le sang qui irrigue la gouvernance du monde arabe. Les Mellouk que l’on ne peut acheter on les incarcère ou on les tue à petit feu.
D’ailleurs, sa comique sortie médiatique est venue quelques mois après que Bouteflika ait acheté les moudjahidine et leurs descendants, les enfants de chouhada tendance Bounedjemia, les députés, de nombreuses associations « civiles » caporalisées pour le supplier à l’exercice d’un troisième mandat présidentiel.
Méthode éprouvée et infaillible :
Augmenter substantiellement les pensions, les subventions, les honoraires, ajouter des privilèges matériels à des privilèges matériels à une clientèle de plus en plus gourmande.
Une anecdote :
Le jour où a été rendue publique l’information concernant le triplement des indemnités (de cent mille à trois cent mille dinars et une nouvelle voiture) des députés pour les encourager à voter sans débat préalable la révision partielle de la constitution, les retraités ont reçu une lettre leur annonçant une augmentation entre 4O et 7O dinars par mois de leur maigre pension suite à la révision des cotisations IRG.
Cela se confirme : l’argent du pétrole ne relancera pas l’économie, ne diminuera pas le chômage, ne développera pas la recherche scientifique et technol ogique, n’améliorera pas l’éducation, la formation et la santé, ne combattra pas la précarité. Il servira à consolider la ceinture de sécurité du régime de la forfaiture en achetant adhésions et armes de répression.


Mahdi Hocine

Le 27 Décembre 2OO8

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