La rengaine de Ouyahia
Trois fois premier ministre sous le régime de la forfaiture, le technocrate Ouyahia revient nous rejouer la rengaine ‘’mains propres’’ en pointant de l’index le cancer de la mauvaise gouvernance en Algérie : la corruption.
Trois fois premier ministre sous le régime de la forfaiture, le technocrate Ouyahia parle comme un homme qui n’a jamais exercé une responsabilité dans les hautes sphères d’un pouvoir qui a survécu à tous les séismes politiques grâce à la répression, à l’exclusion et à la corruption.
Coïncidence.
Au moment où il nous rejoue sa mauvaise partition les projecteurs de l’actualité se braquent furtivement sur un homme de loi et de foi qui est persécuté depuis 1992 pour avoir osé s’attaquer au cancer de la corruption au plus haut niveau de la sphère du pouvoir. Nous nommons le citoyen Mellouk Benyoucef, un commis légaliste de l’Etat algérien, qui croyait servir son pays en dénonçant les faux moudjahidine tapis dans les rouages des institutions nationales.
En décembre 2008, soit 26 ans après avoir initié un acte exemplaire de patriotisme, Mellouk reste la cible d’un pouvoir revanchard qui n’arrête pas de le persécuter.
En principe quand un ministre en fonction reconnaît avoir découvert douze mille faux moudjahidine après une longue enquête de ses services et de l’organisation des anciens moudjahine il innocente automatiquement Mellouk des accusations de diffamation qui ont valu à ce dernier une incarcération arbitraire, la perte de son travail et de son salaire, l’isolement administratif, le retrait de son passeport.
Ceci en vertu de la loi algérienne, de la constitution algérienne, des valeurs morales algériennes et de la « famille » dite révolutionnaire.
Mellouk a dénoncé avec preuve la corruption d’en haut : c’est le crime
que ne lui pardonneront jamais les barons du régime.
Toute sa vie il payera le fait d’avoir été plus honnête que ses supérieurs hiérarchiques, absolument immunisé contre le cancer de la corruption, plus respectueux du sacrifice des moudjahidine qui n’ont pas fait de leur participation à la guerre de libération un fonds de commerce.
Le technocrate Ouyahia peut toujours délirer. Personne n’est mieux placé que lui pour savoir que la corruption est le sang qui irrigue la gouvernance du monde arabe. Les Mellouk que l’on ne peut acheter on les incarcère ou on les tue à petit feu.
D’ailleurs, sa comique sortie médiatique est venue quelques mois après que Bouteflika ait acheté les moudjahidine et leurs descendants, les enfants de chouhada tendance Bounedjemia, les députés, de nombreuses associations « civiles » caporalisées pour le supplier à l’exercice d’un troisième mandat présidentiel.
Méthode éprouvée et infaillible :
Augmenter substantiellement les pensions, les subventions, les honoraires, ajouter des privilèges matériels à des privilèges matériels à une clientèle de plus en plus gourmande.
Une anecdote :
Le jour où a été rendue publique l’information concernant le triplement des indemnités (de cent mille à trois cent mille dinars et une nouvelle voiture) des députés pour les encourager à voter sans débat préalable la révision partielle de la constitution, les retraités ont reçu une lettre leur annonçant une augmentation entre 4O et 7O dinars par mois de leur maigre pension suite à la révision des cotisations IRG.
Cela se confirme : l’argent du pétrole ne relancera pas l’économie, ne diminuera pas le chômage, ne développera pas la recherche scientifique et technol ogique, n’améliorera pas l’éducation, la formation et la santé, ne combattra pas la précarité. Il servira à consolider la ceinture de sécurité du régime de la forfaiture en achetant adhésions et armes de répression.
Mahdi Hocine
Le 27 Décembre 2OO8
Thursday, March 19, 2009
La mountader fi el moubacher (*)
La mountader fi el moubacher (*)
Visite surprise de George Walker Bush en Irak. Notez l’importance de la date :
Un 14 décembre.
Jour mémorable de son plus beau butin de guerre après les immenses gisements de pétrole de Mossoul et de Kerkouk qu’il s’est empressé de confier à la garde d’un gouvernement kurde indépendant (on dit autonome, moi je dis mon œil). En l’occurrence la capture dans un trou à rat de Saddam Hussein qui sera mondialement médiatisée : ridicule mise en scène qui déshonore l’armée US plus que l’ancien harki du Pentagone et ami de Rumsfeld et de la famille Bush.
Visite surprise d’un chef de guerre sans gloire à ses troupes d’assassins grassement rémunérés qui ont dévasté l’Irak à la manière des envahisseurs européens sur le continent américain au cours des siècles de la barbarie absolue : tout détruire, tout brûler, violer, torturer, exterminer, piller, démembrer parce que la seule loi qui était appliquée en ces temps là
était celle de la force bestiale.
Et gare aux peuples vaincus !
Depuis la conquête de l’Irak nous avons constaté que dans tous les pays où se rendait Bush en visite officielle des milliers de citoyens révoltés descendaient dans la rue pour brûler son effigie et lui crier leur haine. Exception faite en Arabie Saoudite, au Qatar, en Egypte et dans d’autres pays arabes dits modérés où la CIA
protège les familles régnantes et les dictateurs. S’ils avaient pu le faire les manifestants de tous les pays auraient certainement bombardé l’indésirable visiteur :
-de tomates pourries,
-d’œufs,
-du contenu des pots de chambre recueilli auprès des enfants privés d’eau potable en Afrique, au Yémen, en Afghanistan, en Palestine et en Irak,
-de pierres ramassés dans les décombres des maisons irakiennes libanaises, afghanes et palestiniennes rasées par l’aviation et les bombes à fragmentation de l’industrie sophistiquée américaine,
-de chaussures des estropiés à retardement des frappes chirurgicales qui laisseront des milliers de bombes dont l’explosion, longtemps après la guerre, tueront et handicaperont des citoyens qui ont oublié les atrocités de l’occupation (46 ans après l’indépendance les mines antipersonnel de l’armée française font des victimes en Algérie).
Le risque était si grand, si visible que les Etats hôtes déployaient d’impressionnantes forces de sécurité et de répression qui forment des barrages de plusieurs kilomètres autour de la résidence de l’encombrant invité.
En Suisse, en Allemagne, en Australie, en Angleterre, en France, au Canada, au Japon, nous assistions au même scenarii : partout des citoyens de tous les milieux armés de pancartes insultantes et de mannequins représentant la caricature de Bush. Il y eut même des manifestants qui formèrent une haie et baissèrent pantalon et slip en faisant le geste de déféquer sur le visage de Bush. Faute de pouvoir le faire dans la réalité ils ont conçu ce tableau éphémère d’une grande inspiration de l’impuissance des humanistes à combattre pacifiquement les pouvoirs voyous qui dévastent le monde.
Nous pensons, sans risque de nous tromper, que c’est pour réaliser le rêve de centaines de milliers de citoyens du monde qui n’ont aucune chance d’approcher si près de Bush et de lui dire tout le mal qu’ils pensent de lui que le journaliste Ezzaydi El Mountader a traité Bush de chien en lui lançant sa paire de chaussures à la tête. S’il avait l’intention de toucher sa cible le téléaste de la chaîne TV el Baghdadia aurait réussi. C’eût été un jeu d’enfant tant il en était proche. La symbolique du geste comptait plus qu’une légère blessure en la circonstance. Car dans la tradition du Moyen Orient le lancer d’une paire de chaussures à la tête d’une personne c’est la manifestation à l’égard de celle-ci d’un mépris extrême et d’une haine mortelle. Et, comme nous l’avons constaté en Europe, en Australie, en Amérique Latine, en Asie, des centaines de millions de citoyens du monde qui militent en faveur de la paix et contre la pauvreté ont montré le même degré de répulsion envers le 2ème Hitler de l’histoire contemporaine en le brûlant symboliquement et en exhibant leurs postérieurs malgré la sauvagerie des forces de répression en Europe, au Canada et en Australie où le jeu démocratique autorise les manifestations de rues parce que les citoyens ne renoncent pas facilement à leurs droits constitutionnels comme les peuples arabes.
El Mountader Ezzaydi a bien accusé Bush d’être à l’origine de la mort de centaines de milliers d’Irakiens en sachant de quoi il parle.
Il était à Felloudja, à Nadjaf, à Bagdad etc. quand les hélicoptères américains bombardaient des quartiers résidentiels, massacrant des centaines de civils qui ont manifesté leur farouche opposition à l’occupation barbare.
Il était présent quand l’armée américaine a livré les sites archéologiques et les musées au pillage des prédateurs dont des sionistes qui ne pouvaient espérer une si belle occasion d’effacer les vestiges d’une civilisation de cinq millénaires qui sont classés patrimoine mondial par l’UNESCO.
Il a vu des milliers de bébés mourir faute de lait, de médicaments, de produits d’hygiène, d’eau potable à cause du blocus anglo-américain dont le bilan était de six cents mille enfants morts avant le 1° Janvier 2000.
Il a vu des hélicoptères et des chars canardant des journalistes qui étaient reconnaissables au gilet de la presse pour les empêcher d’informer, de filmer les atrocités, de dire ce qu’ils ont vu et ce qu’ils en pensent.
Ces horreurs, ni Bush ni El Talabani ni El Maliki ne leur accordent de l’importance, les considérant comme des dégâts collatéraux inévitables quand la puissance occupante est engagée dans la noble mission de destituer un dictateur sanguinaire qui a menacé le régime sioniste (51ème Etat US) de liquidation même quand il est ridiculement armé et que ses principaux fournisseurs en armement sont les seuls défenseurs à l’ONU du colonialisme en Palestine : France, Angleterre, Allemagne, USA.
La conférence de presse s’est déroulée dans l’inviolable et hyper sécurisé quartier vert de Bagdad, sanctuaire où sont isolés les dirigeants de l’occupation, les missions étrangères et le « gouvernement » pseudo souverain et démocratique irakien. Comme à son habitude Bush a été insolent et menteur. Sa première déclaration était une provocation et une insulte au vu du drame insupportable de la nation irakienne :-‘’L’occupation de l’Irak fut une décision très difficile mais c’était indispensable pour la sécurité de l’Amérique’’.
Pour ce mensonge grossier Bush méritait la mise en quarantaine par le président, le premier ministre et les parlementaires irakiens (élus du peuple ???). Mais ceux-ci étaient au garde à vous, dociles, dévoués, exprimant la reconnaissance du ventre.
Et pour cause !
Pendant ces dernières années l’administration Bush a distribué 100 (cent) milliards de dollars aux officiels et aux chefs de tribus irakiens. En principe cinquante milliards de ce pactole aurait dû servir à la reconstructions des grosses infrastructures et les villes et villages qui furent rasés par l’expérimentation de la ‘’guerre’’ des étoiles dans la réalité d’une guerre d’invasion après le désarmement du pays ciblé (l’ONU s’étant chargée de cette basse besogne).
Ce scandale financier n’a pas été déterré et dénoncé par le président, le gouvernement et les parlementaires « élus du peuple irakien ??? ». Il est examiné par le Congrès élu par la majorité du peuple américain qui sent que le moment est venu de respecter quelque peu la loi et la morale pour améliorer l’image de l’Amérique en Europe, en Australie, au Japon et au Canada qui sont des amis et des alliés à ne plus négliger.
En répétant ses mensonges autant de fois que possible Bush applique une stratégie de son maître à penser Hitler :-‘’S’il sera répété dix fois ou cent fois, un mensonge restera un mensonge. S’il sera répété mille fois, le même mensonge deviendra une vérité’’.
C’est important à retenir :
Ezzaydi a traité Bush de chien en lui lançant sa paire de chaussures au visage sans vouloir le toucher. Ce qui était à sa portée puisqu’il se tenait au deuxième rang de la minuscule salle de conférence.
Quand vous apprenez que Bush a commis l’outrecuidance de débarquer en Irak sans que ses harkis de confiance, les dirigeants irakiens, n’aient été informés de la visite, vous vous dites que ceux qui auraient dû bombarder ‘’l’Empereur’’ en déchéance de leurs chaussures sont El Talabani, El Maliki, les ministres et les parlementaires (élus du peuple irakien???).
Beaucoup d’intellectuels de service, de journalistes fonctionnaires des médias étatiques et privés survivent grâce à la mondialisation de la censure, de l’autocensure, du mensonge médiatique, de la rétention de l’information, de la manipulation de l’opinion en cours depuis 2001 sous le contrôle de l’administration Bush. Ils sont unanimes à qualifier le geste de Mountader Ezzaydi de la marque d’une mauvaise éducation, de non professionnel, de ridicule, d’inconvenable, de honteux, d’enfantin, estimant qu’un journaliste dispose d’une arme très efficace (sa plume et sa caméra) et de la liberté d’expression pour transmettre ses messages.
Ah si le ridicule tuait !
Depuis que Bush avait décidé secrètement d’anéantir l’Irak et avait chargé la CIA de fabriquer un prétexte plausible pour mobiliser l’opinion américaine et européenne autour de son projet, des milliers de livres et de reportages filmés, des dizaines de milliers d’articles de presse, de travaux universitaires et de conférences diffusés quotidiennement à travers le monde n’ont eu aucun effet sur le comportement de l’administration Bush. Les sondages d’opinion le démontrent indiscutablement : ce sont les échecs successifs de la politique économique, la faillite de l’ultralibéralisme, l’affaire des subprimes et les scandales financiers de la bourse et des banques, les conséquences de l’ouragan Katerina et leur mauvaise gestion en Louisiane par Bush et son équipe dont le principe est d’ignorer les bas fonds de l’humanité et les laissés-pour-compte, l’explosion de la pauvreté, l’inaccessibilité aux soins à une impressionnante masse de démunis en Amérique qui ont détourné une partie de l’électorat républicain du
candidat John Mac Caïn qui n’avait rien de consistant sur ce plan à proposer.
Si des intellectuels américains solides, sérieux, peu subversifs, habituellement écoutés par les cerveaux de la Maison Blanche, ont été méprisés et accusés d’antipatriotes parce que dans leurs analyses ils avaient anticipé la catastrophe humanitaire que nous constatons aujourd’hui en Irak, qu’en sera-t-il des écrits des « grands » journalistes et intellectuels arabes qui se sont montrés incapables de combattre au sein de leur société les comportements et les idées rétrogrades ?
Nombre d’entre ceux-ci ont déserté les champs de bataille (leurs pays), se sont réfugiés en Amérique, au Canada, chez les anciennes puissances colonialistes européennes pour pouvoir dénoncer des dictateurs qui sont soutenus et protégés par les USA et les puissances en question. Cela peut sembler un paradoxe mais acceptons sans préjugé ce postulat dans la mesure où certains n’ont pas trouvé une autre solution de se soustraire à l’incarcération, à la torture, à l’arbitraire des dictateurs et aux couteaux des égorgeurs des extrémistes religieux dont les exactions contre les citoyens ordinaires n’ont fait que consolider les dictatures en place.
Faut-il encore que ces intellectuels de bonne éducation aient le sens de la mesure. Vivant loin de la guerre ou servant de porte-voix au pouvoir irakien ils doivent comprendre que le travail de la presse libre, malgré sa pertinence, n’a aucun effet sur les décisions de
l’administration américaine qui, avant l’invasion, avait tracé le plan chitanique de ramener l’Irak à l’âge de pierre et de le vider de sa matière grise. La catastrophe humanitaire était appréhendée par les stratèges de l’occupation comme un élément fondamental dans cette guerre destinée à décourager les résidus du nationalisme arabe et du front de la résistance de suivre l’exemple de Saddam qui se croyait assez fort pour renverser le rapport des forces dans la région. C’était parfaitement étudié et prémédité. La Syrie, la Libye et l’Iran étaient les principaux destinataires du message : la horde sioniste doit demeurer la plus grande puissance militaire du Moyen Orient. Toute concurrence est interdite.
C’est de ce point de vue que l’agression de Mountader Ezzaydi contre le criminel Bush mérite l’attention et interpelle tous les journalistes du Monde Arabe dont le travail considérable n’atteint jamais les antichambres des pouvoirs de décision.
Qu’ils soient laïcs, démocrates, musulmans modérés et ouverts aux autres religions, ces journalistes sont encore regardés comme une curiosité folklorique même (surtout) quand leurs observations, leurs projections et leurs analyses se révèlent d’une indiscutable justesse et rejoignent celles des compétences occidentales reconnues ou servant de références à la pensée contemporaine.
La guerre est sale.
Elle provoque des réactions exacerbées chez l’homme qui a des repères du bien, du mal, du droit, du respect de l’autre.
Quand le langage de la logique et de la raison ne porte pas ses fruits c’est l’acte d’une colère spontané et d’une violence difficilement contrôlable qui peut surgir en des moments et en des lieux imprévisibles.
Ezzaydi est doublement traumatisé par tout ce qu’il a vu grâce à sa profession inefficace de journaliste mais plus encore par sa qualité de citoyen irakien souffrant de l’occupation de son pays: cinq millions d’expatriés et de réfugiés, un nombre incalculable de morts et d’handicapés, des villes et des villages dévastés par l’aviation et en face quatre ou cinq mille soldats de l’armée d’occupation tués en cinq ans et qui sont honorés comme des martyrs d’une mission civilisatrice divine.
Et en face, encore, un président détesté dans son propre pays et par la majorité des peuples de l’Occident civilisé. Un président arrogant qui piétine les règles élémentaires diplomatiques en entrant en Irak sans avertir préalablement le président ‘’démocratiquement’’ élu par le peuple irakien. C’est un acte de piraterie contre la nation irakienne qui serait souveraine selon Bush et El Talabani.
Que le jeune journaliste ait estimé qu’un lancer de chaussures aurait plus d’impact qu’un million d’articles critiques, de caricatures, d’images de cadavres et de fleuves de sang dans les rues, c’est génial (une journaliste libre allemande a si joliment articulé le mot génial face à des confrères sionistes, américains, arabes et européens**).
Les alter mondialistes auraient tous souhaité se trouver à quelques mètres de Bush dans tous les pays qu’il a visités pour le bombarder d’œufs, de tomates pourries et de matières fécales. Personnellement, dès que j’entends Bush répéter ses grossiers mensonges je me surprends à désirer avec une telle ardeur qu’il lui arrive un grand malheur comme à Ariel Sharon.
Parce que tuer ou blesser en ce fin de règne tragi-comique Bush c’est le hisser sur le piédestal des grands hommes qui ont consacré leur vie au bien être de l’humanité.
Ce sera le plus lamentable échec du Bien contre le Mal. Ce seront une fois de plus les puissances qui dominent le monde par le crime, le mensonge et la corruption qui écriront l’histoire à leur convenance comme ils l’ont fait pour la colonisation et le pillage du Tiers Monde.
Mountader Ezzaydi n’est pas un héros, il n’est pas un mal éduqué, c’est un citoyen ordinaire qui n’a pas supporté d’entendre Bush ressasser ses mensonges d’un air décontracter comme s’il s’adressait à un troupeau de moutons ou à des vassaux. Mountader n’avait en main que ses chaussures pour réfuter les mensonges du plus grand criminel du siècle.
En refusant d’être assimilé à un mouton ou à un vassal. C’est la signification de son acte qui lui a valu le titre de héros décerné par les peuples arabes opprimés sous les bottes de dictateurs protégés et financés par l’Amérique et les anciennes puissances coloniales.
Bush lui-même a dit un jour que s’il vivrait dans un pays occupé il prendrait les armes pour défendre sa liberté. Cela ne l’empêche pas de classer les résistants irakiens, libanais, palestiniens, afghans dans la catégorie des terroristes parce qu’ils remettent en cause l’hégémonie US au Moyen Orient.
Quel est le journaliste professionnel, libre, digne de respect qui peut encore manifester du respect à l’égard de Bush ?
Quel est l’intellectuel libre, digne de respect qui peut encore manifester du respect à l’égard de l’auteur des pires atrocités de ce siècle naissant ?
A titre personnel je me sens plus proche de Mountader Ezzaydi que des journalistes qui croient qu’ils ont le pouvoir d’influer sur le calendrier d’une puissance hégémonique seulement en noircissant du papier.
Ce qui prouve qu’ils ne connaîssent rien des objectifs que poursuit l’administration US depuis I903 malgré une Documentation abondante et accessible à tous et une littérature éclairante sur le sujet mais très peu
diffusée, donc très peu lue parce qu’elle dit des vérités que les journaux à gros tirages et les chaînes TV influentes en Occident s’interdisent de répercuter sur une opinion que l’on veut passive, déconnectée de la réalité monde.
Pour des raisons que l’éthique intellectuelle condamne.
* Titre en arabe pour la rime. Traduction en Français : ‘’Un direct inattendu’’.
**Emission Kiosque de TV5 MONDE (décembre 2008).
Le 20 Décembre 2008
MAHDI HOCINE
Visite surprise de George Walker Bush en Irak. Notez l’importance de la date :
Un 14 décembre.
Jour mémorable de son plus beau butin de guerre après les immenses gisements de pétrole de Mossoul et de Kerkouk qu’il s’est empressé de confier à la garde d’un gouvernement kurde indépendant (on dit autonome, moi je dis mon œil). En l’occurrence la capture dans un trou à rat de Saddam Hussein qui sera mondialement médiatisée : ridicule mise en scène qui déshonore l’armée US plus que l’ancien harki du Pentagone et ami de Rumsfeld et de la famille Bush.
Visite surprise d’un chef de guerre sans gloire à ses troupes d’assassins grassement rémunérés qui ont dévasté l’Irak à la manière des envahisseurs européens sur le continent américain au cours des siècles de la barbarie absolue : tout détruire, tout brûler, violer, torturer, exterminer, piller, démembrer parce que la seule loi qui était appliquée en ces temps là
était celle de la force bestiale.
Et gare aux peuples vaincus !
Depuis la conquête de l’Irak nous avons constaté que dans tous les pays où se rendait Bush en visite officielle des milliers de citoyens révoltés descendaient dans la rue pour brûler son effigie et lui crier leur haine. Exception faite en Arabie Saoudite, au Qatar, en Egypte et dans d’autres pays arabes dits modérés où la CIA
protège les familles régnantes et les dictateurs. S’ils avaient pu le faire les manifestants de tous les pays auraient certainement bombardé l’indésirable visiteur :
-de tomates pourries,
-d’œufs,
-du contenu des pots de chambre recueilli auprès des enfants privés d’eau potable en Afrique, au Yémen, en Afghanistan, en Palestine et en Irak,
-de pierres ramassés dans les décombres des maisons irakiennes libanaises, afghanes et palestiniennes rasées par l’aviation et les bombes à fragmentation de l’industrie sophistiquée américaine,
-de chaussures des estropiés à retardement des frappes chirurgicales qui laisseront des milliers de bombes dont l’explosion, longtemps après la guerre, tueront et handicaperont des citoyens qui ont oublié les atrocités de l’occupation (46 ans après l’indépendance les mines antipersonnel de l’armée française font des victimes en Algérie).
Le risque était si grand, si visible que les Etats hôtes déployaient d’impressionnantes forces de sécurité et de répression qui forment des barrages de plusieurs kilomètres autour de la résidence de l’encombrant invité.
En Suisse, en Allemagne, en Australie, en Angleterre, en France, au Canada, au Japon, nous assistions au même scenarii : partout des citoyens de tous les milieux armés de pancartes insultantes et de mannequins représentant la caricature de Bush. Il y eut même des manifestants qui formèrent une haie et baissèrent pantalon et slip en faisant le geste de déféquer sur le visage de Bush. Faute de pouvoir le faire dans la réalité ils ont conçu ce tableau éphémère d’une grande inspiration de l’impuissance des humanistes à combattre pacifiquement les pouvoirs voyous qui dévastent le monde.
Nous pensons, sans risque de nous tromper, que c’est pour réaliser le rêve de centaines de milliers de citoyens du monde qui n’ont aucune chance d’approcher si près de Bush et de lui dire tout le mal qu’ils pensent de lui que le journaliste Ezzaydi El Mountader a traité Bush de chien en lui lançant sa paire de chaussures à la tête. S’il avait l’intention de toucher sa cible le téléaste de la chaîne TV el Baghdadia aurait réussi. C’eût été un jeu d’enfant tant il en était proche. La symbolique du geste comptait plus qu’une légère blessure en la circonstance. Car dans la tradition du Moyen Orient le lancer d’une paire de chaussures à la tête d’une personne c’est la manifestation à l’égard de celle-ci d’un mépris extrême et d’une haine mortelle. Et, comme nous l’avons constaté en Europe, en Australie, en Amérique Latine, en Asie, des centaines de millions de citoyens du monde qui militent en faveur de la paix et contre la pauvreté ont montré le même degré de répulsion envers le 2ème Hitler de l’histoire contemporaine en le brûlant symboliquement et en exhibant leurs postérieurs malgré la sauvagerie des forces de répression en Europe, au Canada et en Australie où le jeu démocratique autorise les manifestations de rues parce que les citoyens ne renoncent pas facilement à leurs droits constitutionnels comme les peuples arabes.
El Mountader Ezzaydi a bien accusé Bush d’être à l’origine de la mort de centaines de milliers d’Irakiens en sachant de quoi il parle.
Il était à Felloudja, à Nadjaf, à Bagdad etc. quand les hélicoptères américains bombardaient des quartiers résidentiels, massacrant des centaines de civils qui ont manifesté leur farouche opposition à l’occupation barbare.
Il était présent quand l’armée américaine a livré les sites archéologiques et les musées au pillage des prédateurs dont des sionistes qui ne pouvaient espérer une si belle occasion d’effacer les vestiges d’une civilisation de cinq millénaires qui sont classés patrimoine mondial par l’UNESCO.
Il a vu des milliers de bébés mourir faute de lait, de médicaments, de produits d’hygiène, d’eau potable à cause du blocus anglo-américain dont le bilan était de six cents mille enfants morts avant le 1° Janvier 2000.
Il a vu des hélicoptères et des chars canardant des journalistes qui étaient reconnaissables au gilet de la presse pour les empêcher d’informer, de filmer les atrocités, de dire ce qu’ils ont vu et ce qu’ils en pensent.
Ces horreurs, ni Bush ni El Talabani ni El Maliki ne leur accordent de l’importance, les considérant comme des dégâts collatéraux inévitables quand la puissance occupante est engagée dans la noble mission de destituer un dictateur sanguinaire qui a menacé le régime sioniste (51ème Etat US) de liquidation même quand il est ridiculement armé et que ses principaux fournisseurs en armement sont les seuls défenseurs à l’ONU du colonialisme en Palestine : France, Angleterre, Allemagne, USA.
La conférence de presse s’est déroulée dans l’inviolable et hyper sécurisé quartier vert de Bagdad, sanctuaire où sont isolés les dirigeants de l’occupation, les missions étrangères et le « gouvernement » pseudo souverain et démocratique irakien. Comme à son habitude Bush a été insolent et menteur. Sa première déclaration était une provocation et une insulte au vu du drame insupportable de la nation irakienne :-‘’L’occupation de l’Irak fut une décision très difficile mais c’était indispensable pour la sécurité de l’Amérique’’.
Pour ce mensonge grossier Bush méritait la mise en quarantaine par le président, le premier ministre et les parlementaires irakiens (élus du peuple ???). Mais ceux-ci étaient au garde à vous, dociles, dévoués, exprimant la reconnaissance du ventre.
Et pour cause !
Pendant ces dernières années l’administration Bush a distribué 100 (cent) milliards de dollars aux officiels et aux chefs de tribus irakiens. En principe cinquante milliards de ce pactole aurait dû servir à la reconstructions des grosses infrastructures et les villes et villages qui furent rasés par l’expérimentation de la ‘’guerre’’ des étoiles dans la réalité d’une guerre d’invasion après le désarmement du pays ciblé (l’ONU s’étant chargée de cette basse besogne).
Ce scandale financier n’a pas été déterré et dénoncé par le président, le gouvernement et les parlementaires « élus du peuple irakien ??? ». Il est examiné par le Congrès élu par la majorité du peuple américain qui sent que le moment est venu de respecter quelque peu la loi et la morale pour améliorer l’image de l’Amérique en Europe, en Australie, au Japon et au Canada qui sont des amis et des alliés à ne plus négliger.
En répétant ses mensonges autant de fois que possible Bush applique une stratégie de son maître à penser Hitler :-‘’S’il sera répété dix fois ou cent fois, un mensonge restera un mensonge. S’il sera répété mille fois, le même mensonge deviendra une vérité’’.
C’est important à retenir :
Ezzaydi a traité Bush de chien en lui lançant sa paire de chaussures au visage sans vouloir le toucher. Ce qui était à sa portée puisqu’il se tenait au deuxième rang de la minuscule salle de conférence.
Quand vous apprenez que Bush a commis l’outrecuidance de débarquer en Irak sans que ses harkis de confiance, les dirigeants irakiens, n’aient été informés de la visite, vous vous dites que ceux qui auraient dû bombarder ‘’l’Empereur’’ en déchéance de leurs chaussures sont El Talabani, El Maliki, les ministres et les parlementaires (élus du peuple irakien???).
Beaucoup d’intellectuels de service, de journalistes fonctionnaires des médias étatiques et privés survivent grâce à la mondialisation de la censure, de l’autocensure, du mensonge médiatique, de la rétention de l’information, de la manipulation de l’opinion en cours depuis 2001 sous le contrôle de l’administration Bush. Ils sont unanimes à qualifier le geste de Mountader Ezzaydi de la marque d’une mauvaise éducation, de non professionnel, de ridicule, d’inconvenable, de honteux, d’enfantin, estimant qu’un journaliste dispose d’une arme très efficace (sa plume et sa caméra) et de la liberté d’expression pour transmettre ses messages.
Ah si le ridicule tuait !
Depuis que Bush avait décidé secrètement d’anéantir l’Irak et avait chargé la CIA de fabriquer un prétexte plausible pour mobiliser l’opinion américaine et européenne autour de son projet, des milliers de livres et de reportages filmés, des dizaines de milliers d’articles de presse, de travaux universitaires et de conférences diffusés quotidiennement à travers le monde n’ont eu aucun effet sur le comportement de l’administration Bush. Les sondages d’opinion le démontrent indiscutablement : ce sont les échecs successifs de la politique économique, la faillite de l’ultralibéralisme, l’affaire des subprimes et les scandales financiers de la bourse et des banques, les conséquences de l’ouragan Katerina et leur mauvaise gestion en Louisiane par Bush et son équipe dont le principe est d’ignorer les bas fonds de l’humanité et les laissés-pour-compte, l’explosion de la pauvreté, l’inaccessibilité aux soins à une impressionnante masse de démunis en Amérique qui ont détourné une partie de l’électorat républicain du
candidat John Mac Caïn qui n’avait rien de consistant sur ce plan à proposer.
Si des intellectuels américains solides, sérieux, peu subversifs, habituellement écoutés par les cerveaux de la Maison Blanche, ont été méprisés et accusés d’antipatriotes parce que dans leurs analyses ils avaient anticipé la catastrophe humanitaire que nous constatons aujourd’hui en Irak, qu’en sera-t-il des écrits des « grands » journalistes et intellectuels arabes qui se sont montrés incapables de combattre au sein de leur société les comportements et les idées rétrogrades ?
Nombre d’entre ceux-ci ont déserté les champs de bataille (leurs pays), se sont réfugiés en Amérique, au Canada, chez les anciennes puissances colonialistes européennes pour pouvoir dénoncer des dictateurs qui sont soutenus et protégés par les USA et les puissances en question. Cela peut sembler un paradoxe mais acceptons sans préjugé ce postulat dans la mesure où certains n’ont pas trouvé une autre solution de se soustraire à l’incarcération, à la torture, à l’arbitraire des dictateurs et aux couteaux des égorgeurs des extrémistes religieux dont les exactions contre les citoyens ordinaires n’ont fait que consolider les dictatures en place.
Faut-il encore que ces intellectuels de bonne éducation aient le sens de la mesure. Vivant loin de la guerre ou servant de porte-voix au pouvoir irakien ils doivent comprendre que le travail de la presse libre, malgré sa pertinence, n’a aucun effet sur les décisions de
l’administration américaine qui, avant l’invasion, avait tracé le plan chitanique de ramener l’Irak à l’âge de pierre et de le vider de sa matière grise. La catastrophe humanitaire était appréhendée par les stratèges de l’occupation comme un élément fondamental dans cette guerre destinée à décourager les résidus du nationalisme arabe et du front de la résistance de suivre l’exemple de Saddam qui se croyait assez fort pour renverser le rapport des forces dans la région. C’était parfaitement étudié et prémédité. La Syrie, la Libye et l’Iran étaient les principaux destinataires du message : la horde sioniste doit demeurer la plus grande puissance militaire du Moyen Orient. Toute concurrence est interdite.
C’est de ce point de vue que l’agression de Mountader Ezzaydi contre le criminel Bush mérite l’attention et interpelle tous les journalistes du Monde Arabe dont le travail considérable n’atteint jamais les antichambres des pouvoirs de décision.
Qu’ils soient laïcs, démocrates, musulmans modérés et ouverts aux autres religions, ces journalistes sont encore regardés comme une curiosité folklorique même (surtout) quand leurs observations, leurs projections et leurs analyses se révèlent d’une indiscutable justesse et rejoignent celles des compétences occidentales reconnues ou servant de références à la pensée contemporaine.
La guerre est sale.
Elle provoque des réactions exacerbées chez l’homme qui a des repères du bien, du mal, du droit, du respect de l’autre.
Quand le langage de la logique et de la raison ne porte pas ses fruits c’est l’acte d’une colère spontané et d’une violence difficilement contrôlable qui peut surgir en des moments et en des lieux imprévisibles.
Ezzaydi est doublement traumatisé par tout ce qu’il a vu grâce à sa profession inefficace de journaliste mais plus encore par sa qualité de citoyen irakien souffrant de l’occupation de son pays: cinq millions d’expatriés et de réfugiés, un nombre incalculable de morts et d’handicapés, des villes et des villages dévastés par l’aviation et en face quatre ou cinq mille soldats de l’armée d’occupation tués en cinq ans et qui sont honorés comme des martyrs d’une mission civilisatrice divine.
Et en face, encore, un président détesté dans son propre pays et par la majorité des peuples de l’Occident civilisé. Un président arrogant qui piétine les règles élémentaires diplomatiques en entrant en Irak sans avertir préalablement le président ‘’démocratiquement’’ élu par le peuple irakien. C’est un acte de piraterie contre la nation irakienne qui serait souveraine selon Bush et El Talabani.
Que le jeune journaliste ait estimé qu’un lancer de chaussures aurait plus d’impact qu’un million d’articles critiques, de caricatures, d’images de cadavres et de fleuves de sang dans les rues, c’est génial (une journaliste libre allemande a si joliment articulé le mot génial face à des confrères sionistes, américains, arabes et européens**).
Les alter mondialistes auraient tous souhaité se trouver à quelques mètres de Bush dans tous les pays qu’il a visités pour le bombarder d’œufs, de tomates pourries et de matières fécales. Personnellement, dès que j’entends Bush répéter ses grossiers mensonges je me surprends à désirer avec une telle ardeur qu’il lui arrive un grand malheur comme à Ariel Sharon.
Parce que tuer ou blesser en ce fin de règne tragi-comique Bush c’est le hisser sur le piédestal des grands hommes qui ont consacré leur vie au bien être de l’humanité.
Ce sera le plus lamentable échec du Bien contre le Mal. Ce seront une fois de plus les puissances qui dominent le monde par le crime, le mensonge et la corruption qui écriront l’histoire à leur convenance comme ils l’ont fait pour la colonisation et le pillage du Tiers Monde.
Mountader Ezzaydi n’est pas un héros, il n’est pas un mal éduqué, c’est un citoyen ordinaire qui n’a pas supporté d’entendre Bush ressasser ses mensonges d’un air décontracter comme s’il s’adressait à un troupeau de moutons ou à des vassaux. Mountader n’avait en main que ses chaussures pour réfuter les mensonges du plus grand criminel du siècle.
En refusant d’être assimilé à un mouton ou à un vassal. C’est la signification de son acte qui lui a valu le titre de héros décerné par les peuples arabes opprimés sous les bottes de dictateurs protégés et financés par l’Amérique et les anciennes puissances coloniales.
Bush lui-même a dit un jour que s’il vivrait dans un pays occupé il prendrait les armes pour défendre sa liberté. Cela ne l’empêche pas de classer les résistants irakiens, libanais, palestiniens, afghans dans la catégorie des terroristes parce qu’ils remettent en cause l’hégémonie US au Moyen Orient.
Quel est le journaliste professionnel, libre, digne de respect qui peut encore manifester du respect à l’égard de Bush ?
Quel est l’intellectuel libre, digne de respect qui peut encore manifester du respect à l’égard de l’auteur des pires atrocités de ce siècle naissant ?
A titre personnel je me sens plus proche de Mountader Ezzaydi que des journalistes qui croient qu’ils ont le pouvoir d’influer sur le calendrier d’une puissance hégémonique seulement en noircissant du papier.
Ce qui prouve qu’ils ne connaîssent rien des objectifs que poursuit l’administration US depuis I903 malgré une Documentation abondante et accessible à tous et une littérature éclairante sur le sujet mais très peu
diffusée, donc très peu lue parce qu’elle dit des vérités que les journaux à gros tirages et les chaînes TV influentes en Occident s’interdisent de répercuter sur une opinion que l’on veut passive, déconnectée de la réalité monde.
Pour des raisons que l’éthique intellectuelle condamne.
* Titre en arabe pour la rime. Traduction en Français : ‘’Un direct inattendu’’.
**Emission Kiosque de TV5 MONDE (décembre 2008).
Le 20 Décembre 2008
MAHDI HOCINE
Une Négresse dans la fosse des Blancs
Une Négresse dans la fosse des Blancs
C’est en militant dans l’humanitaire de l’apparat que l’actuel ministre des affaires étrangères français, transfuge d’obédience socialiste, s’est construit une juteuse carrière sur la scène de la politique au service de Mitterrand puis de celui de Sarkozy.
C’est en militant au sein d’organisations non gouvernementales de défense des droits humains que Rama Yade a retenu l’attention des barons de l’UMP qui étaient à la recherche de bons ‘’immigrés’’ intégrables pour essayer de mieux faire que le Front National et le parti socialiste en matière de métissage de leurs équipes d’encadrement et de gouvernement.
Premier couac :
Rama Yade s’était engagée comme dans une religion en faveur de la défense des droits humains et de l’égalité des chances pour tous les citoyens français sans discrimination. Elle avait foi en tout ce qu’elle faisait comme tous les jeunes étudiants qui entrent dans les combats qu’ils estiment justes sans calcul, corps et âme. Par contre son parrain, le docteur en médecine Bernard Kouchner n’avait pas cette innocence, cette pureté d’intention en prenant l’initiative de monter une association caritative ‘’médecins sans frontières’’ où ses apparitions très médiatisées, soigneusement mises en scène, très fréquentes (par exemple : un sac de riz sur une épaule en Somalie) lui valurent une grande popularité en France. Ce qui représente un bon tremplin pour un poste de député ou de ministre.
En devenant secrétaire d’Etat aux droits de l’homme grâce à l’intervention de Kouchner la belle Négresse est restée fidèlement attachée à ses convictions de militante. Elle est restée indépendante par rapport aux suggestions et aux pressions du sérail élyséen qui tendaient à brider sa fougue, son enthousiasme. Dans la fosse des Blancs c’est l’embarras. Ses parrains politiques qui voulaient faire d’elle, de Rachida Dati et de Fadéla Benamara les symboles de la réussite de l’ouverture de la droite plurielle à l’endroit des minorités maghrébines et africaines qui revendiquent la qualité de citoyen en droits et en devoirs de la part de l’Etat ne cachent pas leur colère.
En vue de calmer les esprits Sarkozy propose ou ordonne à la Négresse une position de tête de liste à la députation européenne. Rama Yade décline respectueusement l’offre : elle se sent plus utile en France, dit-elle, pour se soustraire à une disqualification enrobée d’or. Par contre Rachida Dati acceptera le fauteuil de député. Mais que pouvait-on attendre d’une politicienne qui a décerné le label de grands démocrates aux hordes sionistes sans le croire, juste pour plaire à Sarkozy son bienfaiteur et patron.
Branle-bas de combat autour de l’Elysée. Les carriéristes sont offusqués de l’indocilité de la Négresse « pistonnée ». Ils reprochent à celle-ci de désobéir à leur président-guide-éclairé qui jouit des prérogatives de nomination, de mutation, de mise au placard de ses ministres, exactement comme un patron d’une grande entreprise. Dans le lot des ulcérés c’est le grand opportuniste de l’« humanitarisme politicard » Bernard Kouchner qui a été plus bas et plus vilain que tous ses pairs. Il a crié à tous les micros qui daignaient rendre publique sa colère qu’il regrettait d’avoir conseillé à son président bien aimé de créer un secrétariat d’Etat aux droits de l’homme et d’y placer la Négresse. Il déclare apprécier la détentrice de la fonction mais pas la fonction. De son point vue un tel secrétariat est en contradiction avec la diplomatie de haut vol qui est souvent contrainte de plonger la tête dans les eaux dégoûtantes des compromissions et des reniements douloureux.
Entendez que les actions et les sorties intempestives de la Négresse empiètent sur le domaine du Blanc qui à la lourde charge de préserver les intérêts de la France à l’étranger. Ayant choisi de manier avec délicatesse la question des droits de l’homme auprès des monarques et des dictateurs du Tiers Monde qui font vivre les usines de l’industrie de l’armement obsolète en France Kouchner ne supportait plus les incartades très coûteuses en crédibilité et en négoce diplomatique. Comme la récession menace les riches et les pauvres ce n’est guère le moment de se montrer pointilleux.
Rama Yade avait scandalisé le sérail élyséen en critiquant l’accueil officiel d’El Ghaddafi à Paris. Elle n’a pas épargné son président qui avait déployé le tapis rouge en espérant faire signer à son invité de marque des bons de commande pour une somme de cinq milliards d’euros. Il va de soi que ni Sarkozy ni Kouchner n’ont encore digéré les propos mi acerbes mi moqueurs de l’indécrottable militante des droits humains qui a brisé les verrous du devoir de réserve qui commandent aux ministres de se taire quand le président de la république oublie ses responsabilités morales et républicaines :-‘’Taisez-vous ou allez-vous en si vous n’êtes pas contente’’-.
La négresse n’a eu ni la décence de se taire ni celle de partir.
Est-ce pure coïncidence si deux des trois femmes ‘’intégrées’’ dans le cercle présidentiel sont en ce moment dans l’œil du cyclone ? Mises à l’index, critiquées comme des chiffonnières, huées, visées par une insidieuse chasse aux sorcières Rama Yade et Rachida Dati sont peut-être à la croisée des chemins. La Négresse a gagné quelques mois de sursis à cause de l’imbécillité de Kouchner qui a reconnu sans honte que pour lui un gros marché d’armement obsolète fourgué aux arabes ou aux africains qui ont faim est préférable à la rupture des bonnes relations avec des dictateurs sanguinaires. Il le pensait, c’est très bien. Il n’aurait pas dû le dire sur la place publique. C’est la gaffe monumentale du grand diplomate qui place Sarkozy dans une situation inextricable : exclure ou muter la Négresse en ce cas ferait rire toutes les chancelleries occidentales.
L’expérience de Malek Boutin, bougnoule de faciès, basané, cultivé et naturalisé français, nous revient à l’esprit. C’était au sein d’un gouvernement socialiste. Malek Boutin devait symboliser l’ouverture du PS à l’endroit des minorités maghrébines et africaines qui basculaient dans la revendication violente à l’effet d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur les systèmes sournois d’exclusion qu’ils subissent de l’école au marché de travail à cause de leurs origines et de leurs cultures.
Très vite le ministre Malek remettra son tablier parce on voulait qu’il fasse seulement de la figuration.
Il est bon de constater qu’il y a des jeunes afro maghrébins qui accèdent à de hautes responsabilités politiques en Europe et se font larguer parce qu’ils ont des idées à défendre et s’y accrochent sans concession en mettant leur avenir en péril. Tant pis si tous les Kouchner du sérail disposent d’assez d’influence pour briser leurs élans de battants et pour transformer en cauchemar leur rêve de faire la politique sans se renier.
Dans la fosse des Blancs Rama Yade la Négresse rayonne de cette sublime beauté de l’âme qui l’élève bien au dessus des marécages des hypocrisies et des petitesses des carriéristes. Elle restera le symbole de l’engagement sincère et de la fidélité à un idéal.
Assurément la perte de crédibilité des classes politiques carriéristes dans le monde entier est une opportunité pour toute la génération Malek Boutin, Rama Yade, de bousculer les caciques. Sans aucun doute cette génération biculturelle mettra l’intelligence, l’amour, l’honnêteté et la compétence au service d’une humanité qui est acculée à la désespérance par les Kouchner, les Bush, les Blair, les Sarkozy. Ceux-là assassinent la justice, l’équité, la paix en écrasant les forces productives et en s’entourant de carriéristes et d’opportunistes qui ont l’échine souple et le coup de brosse efficace.
Mahdi Hocine
Le 25 décembre 2008
C’est en militant dans l’humanitaire de l’apparat que l’actuel ministre des affaires étrangères français, transfuge d’obédience socialiste, s’est construit une juteuse carrière sur la scène de la politique au service de Mitterrand puis de celui de Sarkozy.
C’est en militant au sein d’organisations non gouvernementales de défense des droits humains que Rama Yade a retenu l’attention des barons de l’UMP qui étaient à la recherche de bons ‘’immigrés’’ intégrables pour essayer de mieux faire que le Front National et le parti socialiste en matière de métissage de leurs équipes d’encadrement et de gouvernement.
Premier couac :
Rama Yade s’était engagée comme dans une religion en faveur de la défense des droits humains et de l’égalité des chances pour tous les citoyens français sans discrimination. Elle avait foi en tout ce qu’elle faisait comme tous les jeunes étudiants qui entrent dans les combats qu’ils estiment justes sans calcul, corps et âme. Par contre son parrain, le docteur en médecine Bernard Kouchner n’avait pas cette innocence, cette pureté d’intention en prenant l’initiative de monter une association caritative ‘’médecins sans frontières’’ où ses apparitions très médiatisées, soigneusement mises en scène, très fréquentes (par exemple : un sac de riz sur une épaule en Somalie) lui valurent une grande popularité en France. Ce qui représente un bon tremplin pour un poste de député ou de ministre.
En devenant secrétaire d’Etat aux droits de l’homme grâce à l’intervention de Kouchner la belle Négresse est restée fidèlement attachée à ses convictions de militante. Elle est restée indépendante par rapport aux suggestions et aux pressions du sérail élyséen qui tendaient à brider sa fougue, son enthousiasme. Dans la fosse des Blancs c’est l’embarras. Ses parrains politiques qui voulaient faire d’elle, de Rachida Dati et de Fadéla Benamara les symboles de la réussite de l’ouverture de la droite plurielle à l’endroit des minorités maghrébines et africaines qui revendiquent la qualité de citoyen en droits et en devoirs de la part de l’Etat ne cachent pas leur colère.
En vue de calmer les esprits Sarkozy propose ou ordonne à la Négresse une position de tête de liste à la députation européenne. Rama Yade décline respectueusement l’offre : elle se sent plus utile en France, dit-elle, pour se soustraire à une disqualification enrobée d’or. Par contre Rachida Dati acceptera le fauteuil de député. Mais que pouvait-on attendre d’une politicienne qui a décerné le label de grands démocrates aux hordes sionistes sans le croire, juste pour plaire à Sarkozy son bienfaiteur et patron.
Branle-bas de combat autour de l’Elysée. Les carriéristes sont offusqués de l’indocilité de la Négresse « pistonnée ». Ils reprochent à celle-ci de désobéir à leur président-guide-éclairé qui jouit des prérogatives de nomination, de mutation, de mise au placard de ses ministres, exactement comme un patron d’une grande entreprise. Dans le lot des ulcérés c’est le grand opportuniste de l’« humanitarisme politicard » Bernard Kouchner qui a été plus bas et plus vilain que tous ses pairs. Il a crié à tous les micros qui daignaient rendre publique sa colère qu’il regrettait d’avoir conseillé à son président bien aimé de créer un secrétariat d’Etat aux droits de l’homme et d’y placer la Négresse. Il déclare apprécier la détentrice de la fonction mais pas la fonction. De son point vue un tel secrétariat est en contradiction avec la diplomatie de haut vol qui est souvent contrainte de plonger la tête dans les eaux dégoûtantes des compromissions et des reniements douloureux.
Entendez que les actions et les sorties intempestives de la Négresse empiètent sur le domaine du Blanc qui à la lourde charge de préserver les intérêts de la France à l’étranger. Ayant choisi de manier avec délicatesse la question des droits de l’homme auprès des monarques et des dictateurs du Tiers Monde qui font vivre les usines de l’industrie de l’armement obsolète en France Kouchner ne supportait plus les incartades très coûteuses en crédibilité et en négoce diplomatique. Comme la récession menace les riches et les pauvres ce n’est guère le moment de se montrer pointilleux.
Rama Yade avait scandalisé le sérail élyséen en critiquant l’accueil officiel d’El Ghaddafi à Paris. Elle n’a pas épargné son président qui avait déployé le tapis rouge en espérant faire signer à son invité de marque des bons de commande pour une somme de cinq milliards d’euros. Il va de soi que ni Sarkozy ni Kouchner n’ont encore digéré les propos mi acerbes mi moqueurs de l’indécrottable militante des droits humains qui a brisé les verrous du devoir de réserve qui commandent aux ministres de se taire quand le président de la république oublie ses responsabilités morales et républicaines :-‘’Taisez-vous ou allez-vous en si vous n’êtes pas contente’’-.
La négresse n’a eu ni la décence de se taire ni celle de partir.
Est-ce pure coïncidence si deux des trois femmes ‘’intégrées’’ dans le cercle présidentiel sont en ce moment dans l’œil du cyclone ? Mises à l’index, critiquées comme des chiffonnières, huées, visées par une insidieuse chasse aux sorcières Rama Yade et Rachida Dati sont peut-être à la croisée des chemins. La Négresse a gagné quelques mois de sursis à cause de l’imbécillité de Kouchner qui a reconnu sans honte que pour lui un gros marché d’armement obsolète fourgué aux arabes ou aux africains qui ont faim est préférable à la rupture des bonnes relations avec des dictateurs sanguinaires. Il le pensait, c’est très bien. Il n’aurait pas dû le dire sur la place publique. C’est la gaffe monumentale du grand diplomate qui place Sarkozy dans une situation inextricable : exclure ou muter la Négresse en ce cas ferait rire toutes les chancelleries occidentales.
L’expérience de Malek Boutin, bougnoule de faciès, basané, cultivé et naturalisé français, nous revient à l’esprit. C’était au sein d’un gouvernement socialiste. Malek Boutin devait symboliser l’ouverture du PS à l’endroit des minorités maghrébines et africaines qui basculaient dans la revendication violente à l’effet d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur les systèmes sournois d’exclusion qu’ils subissent de l’école au marché de travail à cause de leurs origines et de leurs cultures.
Très vite le ministre Malek remettra son tablier parce on voulait qu’il fasse seulement de la figuration.
Il est bon de constater qu’il y a des jeunes afro maghrébins qui accèdent à de hautes responsabilités politiques en Europe et se font larguer parce qu’ils ont des idées à défendre et s’y accrochent sans concession en mettant leur avenir en péril. Tant pis si tous les Kouchner du sérail disposent d’assez d’influence pour briser leurs élans de battants et pour transformer en cauchemar leur rêve de faire la politique sans se renier.
Dans la fosse des Blancs Rama Yade la Négresse rayonne de cette sublime beauté de l’âme qui l’élève bien au dessus des marécages des hypocrisies et des petitesses des carriéristes. Elle restera le symbole de l’engagement sincère et de la fidélité à un idéal.
Assurément la perte de crédibilité des classes politiques carriéristes dans le monde entier est une opportunité pour toute la génération Malek Boutin, Rama Yade, de bousculer les caciques. Sans aucun doute cette génération biculturelle mettra l’intelligence, l’amour, l’honnêteté et la compétence au service d’une humanité qui est acculée à la désespérance par les Kouchner, les Bush, les Blair, les Sarkozy. Ceux-là assassinent la justice, l’équité, la paix en écrasant les forces productives et en s’entourant de carriéristes et d’opportunistes qui ont l’échine souple et le coup de brosse efficace.
Mahdi Hocine
Le 25 décembre 2008
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