Après la douloureuse marche ''7 années de guerre barakat'' quand, en 1962, des moudjahidine de l'extérieur avaient massacré des djounoud de l'intérieur pour offrir le koursi au duo Ben Bella-Boumédiene, il y a eu des centaines de mouvements contestataires qui furent étouffés dans le sang.
Belkhir, Touati, Lamari, Toufik, Nezar (des officiers de l'armée française promus cadres de l'ANP mais qui sont restés engagés au service de l'ancienne puissance coloniale) étaient déterminés à assassiner trois millions et demi de citoyens pour conserver la direction masquée du pouvoir absolu politique, économique et militaire en Algérie.
Par conséquent, la main étrangère qui menaçait et continue de menacer la cohésion nationale, l'intégrité territoriale et la stabilité de l'Algérie, c'était eux. Ils avaient (ils ont encore) la main sur tous les réseaux dans le choix des présidents, des ministres, des banquiers, des plantons, des walis et des maires serviles et voleurs, des exécuteurs des basses besognes ainsi que de la fabrication des milliardaires et des pillards, des faux patriotes et des faux moudjahidines, des pompiers-pyromanes, des importateurs-affameurs, des bourreaux des libertés fondamentales, des saboteurs de la compétence, du Savoir-Faire, de l'honnêteté intellectuelle et de l'intégrité morale...
Ce qu'ils ont fait en 1980, en 1988, en 1991-2018, ils sont bien capables de le refaire plus cruellement en 2019.
Mais les citoyens viennent de briser ce matin le carcan de la peur malgré les menaces du général Gaid Salah, du premier ministre Ahmed Ouyahia et de toute la mafia dont s'est entouré Bouteflika afin de mourir président en prenant le risque de disloquer l'Algérie et en offrant ses richesses naturelles à la France et aux USA.
Ce vendredi 22 février 2019, une partie des citoyens est sortie dans la rue.
Principales revendications :
La fin du système Bouteflika, la souveraineté réelle du pays, des élections libres, l'indépendance de la justice, la dignité citoyenne.
Ce vendredi 22 février 2019 est un jour d'espoir, un jour de fête...
Des portraits muraux de Bouteflika arrachés, piétinés, déchirés avec rage, qui pouvait imaginer un tel spectacle ?
Après les stades transformés en tribunes politiques par les supporters, après les habitants de Kherrata qui ont manifesté avec des drapeaux noirs, signe de deuil de voir le pays livré à des pillards sans vergogne qui se cachent derrière l'impotence de Bouteflika et écrasent le peuple, voici les rues, d'un bout à l'autre du pays, qui résonnent de la voix du citoyen déterminé à reconquérir sa souveraineté dans un pays réellement indépendant, totalement libéré de la tutelle de l'ancienne puissance coloniale : la France sangsue, la France vampire qui continue de voler les richesses de l'Afrique en affamant les peuples africains par le biais de dictateurs qu'elle leur impose par la puissance destructrice des armes.
Nous avons souvent accusé les gouvernants africains et maghrébins d'être les ennemis du citoyen, de la justice, de la liberté, de la souveraineté citoyenne.
Ce VENDREDI 19 Février 2019, dans presque toutes les rues de l'Algérie, nos accusations ont été scandées par des dizaines de milliers de citoyens en même temps : jeunes, adultes, vieillards, hommes et femmes,Arabes et Tamazight, tous unis contre le régime des médiocres, des pillards, des vrais ennemis de la nation.
Nous avons tant espéré, tant rêvé, tant attendu de vivre ce moment magique où, d'un bout à l'autre du pays, les rues résonneront de la voix des citoyens en révolte et portant pacifiquement les mêmes revendications de liberté, de dignité, de justice.
Le 22 février 2019 porte en lui les senteurs revigorantes du Premier novembre 1954 et celle du 11 décembre 1960.
Hocine Mahdi
Texte écrit le 22 février 2019 avec l'émotion de quelqu'un qui découvre que la réalisation des rêves les plus fous relève du domaine du possible.
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PS. 1 /
Des nombreux slogans libérateurs nous avons retenu la réponse cinglante des manifestants au mensonge honteux du premier ministre Ahmed Ouyahia :
-"Le peuple algérien est heureux de la candidature de Bouteflika."
Réponse des manifestants en arabe :
-"Ouyahia ya tahane, echaâb ma ouche farhane."
Traduction approximative :
-"Ouyahia le cocu, le peuple n'est pas heureux de la candidature de Bouteflika."
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PS. 2 /
Le 22 février 2018 j'ai publié sur ma page Facebook le post ci-dessous. Le 22 février 2019 les citoyens ont envahi les rues presque dans toutes les villes du pays.
Belle coïncidence.
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Pouvons-nous espérer un sursaut
patriotique et humain pour arracher l'Algérie des mains des rongeurs qui
continuent d'épuiser toutes les énergies et les volontés positives de la nation
?
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PS.3 /
Séquence émouvante :
Une dame octogénaire au milieu des manifestants. Energie et lucidité. Voix percutante, elle dira :
-"La France est toujours là. Elle n'est pas encore partie."
Précisons que Saïd Bouteflika accompagné de deux responsables du premier cercle présidentiel auraient séjourné à Paris en vue d'obtenir le quitus d'Emmanuel Macron pour la désignation d'Ahmed Ouyahia en qualité de vice-président pour palier à la maladie handicapante d'Abdelaziz Bouteflika.
Macron aurait rejeté la proposition en se basant sur un rapport de sa police politique. Selon ce rapport Ouyahia serait honni par la population algérienne.
H M