Thursday, December 27, 2018

Le devoir de vérité, un crime impardonnable



2018, une année noire pour la liberté d’expression, le devoir d’informer, le droit d’être informé et le devoir de vérité. Des dizaines de journalistes tués, des centaines de journalistes et de blogueurs persécutés, torturés, violés, tabassés, agressés, emprisonnés, exilés.
Les dictateurs africains, arabes et maghrébins et les roitelets du Moyen-Orient occupent une place peu enviable dans le classement mondial des plus dangereux ennemis du devoir de vérité, du devoir d’informer et du droit d’être informé que la Charte universelle des droits humains garantit à tous les citoyens du monde.
En cela ils sont fortement soutenus et diplomatiquement protégés par les gouvernements ‘’démocrates’’ européens et américains, en l’occurrence Donald Trump, Theresa May, Angéla Merkel et Emmanuel Macron qui représentent les plus grandes puissances militaires, technologiques et économiques présentes dans notre continent et au Moyen-Orient en tant que forces néocoloniales dominantes.
En général, l’assassinat ou l’emprisonnement des journalistes africains, arabes, maghrébins et moyen-orientaux retient pendant quelques heures l’attention des médias occidentaux les plus engagés, rarement au-delà. Ce genre de drames est tellement courant sous toutes les dictatures du monde. Par contre l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi occupe d’importants espaces de la presse américaine, européenne et canadienne depuis trois mois et cela va continuer en 2019.
Plusieurs raisons à cela :
1) – Khashoggi collaborait avec le Washington Post et d’autres journaux en Europe.
2) – Il a été assassiné et découpé en petits morceaux à l’intérieur du Consulat saoudien d’Istanbul alors qu’il résidait aux USA où il pouvait, devait, obtenir les documents d’état civil (indispensables à son mariage) auprès de l’ambassade de son pays. C’est de l’inédit. Erdogan en a fait une affaire d’Etat bien qu’il n’aime pas la presse indépendante et les journalistes libres.
3) – Le commanditaire avéré (pas présumé) du crime est le roi de l’Arabie Saoudite Mohamed Ben Salmane (fils préféré du sénile Salmane qui désire en faire son successeur au trône malgré l’opposition de la famille royale).
4) – Donald Trump, Theresa May et Emmanuel Macron s’opposent de toute leur puissance militaire, diplomatique, économique, immorale à l’inculpation du roi assassin à cause de la mort d’un journaliste. Trump n’a pas eu honte de dire publiquement : 
-‘’le journaliste Khashoggi est respectable mais je ne sacrifierai pas des contrats de 110 milliards de dollars de vente d’armes à l’Arabie Saoudite pour la mort d’un journaliste. Mohamed Ben Salmane est indispensable à nos relations avec l’Arabie Saoudite et Israël.’’
Emmanuel Macron se tient sur la même ligne que Trump (obsession de la vente d’armes à l’Arabie Saoudite et aux Emirats arabes unis qui ne savent plus comment gaspiller leur argent).
Les médias turcs, le Washington Post, le New York Times et El Djazerra tv du Qatar n’ont pas cessé d’en parler en se positionnant ouvertement contre Trump, May et Macron.
Les valeurs morales et républicaines contre les intérêts abjects des marchands d’armes et les connivences mafieuses des Etats, c’est tellement beau.
Jamais l’assassinat d’un journaliste africain, arabe ou maghrébin n’a pu révéler à l’opinion mondiale la nature criminelle des relations entre les gouvernants ‘’démocrates’’ de l’OCCIDENT civilisé et les féodalités de notre riche Continent.
Revenons à Donald Trump qui relance Mohamed Ben Salmane à la manière d’un tueur à gage (discours électoraux Octobre-novembre 2018) :
-‘’Sans notre protection votre trône ne tiendra pas douze minutes. Vous êtes riches, vous devez payer.’’
Tous les dictateurs africains, arabes et maghrébins sont dans la même situation que Mohamed Ben Salmane. Ils paient, sous des formes diverses, un prix exorbitant à la France, aux USA, à l’Angleterre, à l’Allemagne une protection diplomatique ou militaire.
En condamnant les peuples africains, arabes et maghrébins à la misère, à l’ignorance, à la harga, au suicide…
Il reste que la liberté d’expression, le devoir de vérité, le devoir d’informer et le droit d’être informé ne sont pas négociables. Ils sont indissociables des éléments matériels et immatériels qui composent la souveraineté citoyenne et la démocratie.
Notre combat contre les dictateurs n’aboutira pas si nous ne combattrons pas pacifiquement les démocrates américains et européens qui les soutiennent, les arment, les protègent. 
Hocine Mahdi
Le 27 décembre 2018      

Wednesday, December 12, 2018

Le Washington Post n'abandonne pas le combat contre Trump

Le magazine américain Times honore Jamal Khashoggi à titre posthume en qualité de défenseur de la liberté d'expression. Le défunt méritait cette distinction avant son assassinat puisque, depuis sa fuite de l'Arabie saoudite à cause de Mohamed Ben Salmane*, il militait crânement en faveur du respect des droits de l'homme et d'opinion dans tous les pays arabes et maghrébins où sévissent des dictatures sanguinaires.
De son côté le Washington Post n'abandonne pas son combat contre Donald Trump qui pèse de tout le poids de la Maison Blanche afin d'épargner au roi Mohamed Ben Salmane de rendre des comptes à la Justice en tant que commanditaire de l'élimination physique du journaliste Khashoggi.
Donald Trump** défend le criminel avéré Mohamed Ben Salmane parce qu'il y entre eux des affaires privées qui se chiffrent en milliards de dollars. Il y a aussi le rêve de Netanyahu d'anéantir la cause palestinienne en tant que lutte légitime contre un système colonial qui a institué un régime d'apartheid sur le modèle de l'Afrique du Sud de Botha. Mohamed Ben Salmane s'est montré disposé à exercer toutes les pressions (financières et militaires) qu'il faudrait sur Mahmoud Abbas et les dirigeants arabes en vue de les contraindre de reconnaître l'Etat d'Israël avec pour capitale El Qods (Jérusalem) en entier et sans remettre en cause les territoires palestiniens usurpés en 1967 et illégalement colonisés. Il y a aussi les gros contrats de vente de matériel et de services militaires Us avec l'Arabie saoudite et le projet de démantèlement de l'Iran que pilote Washington et qui associe Israël et les pétromonarchies du Golfe. 
Donald Trump persiste et signe : "Je soutiendrai Mohamed Ben Salmane envers et contre tous, qu'il soit coupable ou innocent. Il est le meilleur roi du Moyen-Orient. Les contrats avec l'Arabie saoudite créeront cinq-cents mille emplois en Amérique et nous rapporteront des centaines de milliards. Je ne laisserai pas la Chine et la Russie en profiter à cause d'un journaliste que je respecte beaucoup."
Quant au Washington Post il demeure sur la ligne traditionnelle d'un journal libre qui défend la mémoire de l'un de ses collaborateurs. Il dispose d'éléments d'enquête qui impliquent directement Mohamed Ben Salmane, ses très proches collaborateurs et le Consul de l'Arabie Saoudite à Istanbul dans l'horrible assassinat de Jamal Khashoggi et la disparition du cadavre.

HOCINE MAHDI

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*) Mohamed Ben Salmane a accusé Jamal Khashoggi d'être un terroriste islamiste et Donald Trump a très vite relayé cette accusation totalement absurde.
**) Jader Kushner, beau fils et principal conseiller de Donald Trump, a aussi largement profité de la générosité de Mohamed Ben Salmane.

PS : Ce que disait Jamal Khashoggi :

" Quelle fierté nous éprouvons de dire la vérité même quand nous aimons notre pays !"
" Un citoyen libre est plus utile à son pays qu'un citoyen soumis." 

Thursday, December 06, 2018

Emmanel Macron aux abois

Macron paie-t-il le mépris qu'il a toujours montré et entretenu à l'égard des citoyens ordinaires, des associations citoyennes, des chômeurs, des retraités ?
Dans un premier temps il a tenté de briser l'extraordinaire popularité du mouvement des Gilets Jaunes* en se servant de casseurs et en infiltrant les manifestations "illégales" mais pacifiques de dizaines de milliers de français de toutes les régions réunis à Paris, le long des Champs Elysée, en vue de revendiquer des droits légitimes : une juste rétribution du travail, de la considération, la lutte contre la précarité qui frappe durement les retraités, les agriculteurs, les infirmières, les enseignants, les petits artisans qui n'arrivent plus à se nourrir correctement et dont certains se suicident par désespoir.
Macron ne les a jamais écoutés. Il a continué de se moquer d'eux, de les insulter ouvertement. 
Il a pillé les pauvres pour donner aux plus riches en promettant monts et merveilles aux Français d'en bas. 
Il se conduit comme un cruel monarque saoudien envers le petit peuple. Son arrogance a fini par se retourner contre lui. 
De la déception à la haine, de la muette colère à la révolte, de la passivité à la violente réaction de légitime défense, il n'y a souvent que l'épaisseur d'un cheveux. Surtout dans un pays où la majorité des citoyens a perdu confiance en ses élites politiques et ses élus englués dans la routine et les compromissions ou dans le confort des rentiers qui ne sentent pas en devoir de rendre des comptes ni à leur électorat ni à la Justice (carriéristes du genre Balkani, Fillon, Sarkozy).
A cause de son arrogance Emmanuel Macron est à l'origine de la déception, de la colère, de la révolte. 
Il fait semblant de croire que les Français ont voté pour son programme. C'est faux. Il a été élu par défaut. N'importe quel adversaire républicain qui se serait présenté contre Marine Le Pen aurait été élu avec une confortable majorité.
Le 8 décembre 2018 est prévue une manifestation pacifique des Gilets Jaunes à Paris. 
Depuis trois jours Macron et ses ministres alertent l'opinion. Selon eux, les Gilets Jaunes se rassembleront armés dans la capitale française avec l'intention de tuer des agents de l'ordre public, d'incendier les édifices qui symbolisent l'Etat et de piller les magasins de luxe des beaux quartiers parisiens.
Dans cette situation de désordre Emmanuel Macron se comporte comme Abdelfatah Sissi, Mohamed Ben Salmane, les gouvernants algériens et les dictateurs de notre Continent martyrisé. 
On dirait qu'il cherche le chaos alors que la solution pacifique de ce conflit social et politique est entre ses mains. 
Les Gilets Jaunes ne sont plus seuls. Entre 70% et 84% des citoyens approuvent leur mouvement malgré les dégâts du samedi 1er décembre 2018 aux Champs Elysée et les environs. Les routiers, les lycéens, les agriculteurs, les ambulanciers, le personnel paramédical se joignent à la contestation.
Macron abandonne les taxes sur l'essence et l'énergie mais ne fait aucun geste en matière d'amélioration du pouvoir d'achat en appelant au dialogue. Les Gilets Jaunes exigent du pouvoir d'achat avant de dialoguer. 
Allons-nous assister à un autre Mai 1968 ?  
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Hocine Mahdi
Le 6 décembre 2018
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*) Le mouvement des Gilets Jaunes regroupe des centaines de milliers de Français qui n'arrivent plus à vivre de leur travail. Ils bloquent les routes et les dépôts de carburants en refusant de se constituer en associant légale afin de ne pas être récupérer par les syndicats et les partis politiques.