Les harragas dévorés par la mer Méditerranée se diversifient : aux jeunes s'ajoutent des enfant, des femmes et des vieux. Aux chômeurs s'ajoutent des ingénieurs, des médecins, des professeurs.
C'est d'abord la faillite d'une gouvernance dont les vrais décideurs négligent les citoyens qui, dans un Etat de droit, sont la source de tous les pouvoirs.
N'en déplaise aux ministres et aux imams, accuser les harragas équivaut à la réaction d'une personne normalement constituée qui fait l'aveugle et le sourd quand elle se trouve face à une grave situation dont elle est responsable.
Les harragas aspirent à la dignité, ils ne la trouvent pas dans leur pays.
Les harragas aspirent à la justice, ils ne la trouvent pas dans leur pays.
Les harragas aspirent au bien-être, ils ne le trouvent pas dans leur pays.
A qui la faute si, en désespoir de cause, il se lance dans une opération suicidaire : celle de traverser la mer sur un rafiot déglingué avec une chance sur deux de réussir ?
Les ministres et les imams connaissent la réponse. Alors pourquoi accusent-ils les harragas de tous les maux ?