Sunday, December 04, 2011

Les Dictateurs Aiment-Ils Nos Enfants ?*

Les Dictateurs Aiment-Ils Nos Enfants ?*
Le 4 décembre 2011
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Sidérant !
En Egypte le salon d'un appartement sert de crèche à une vingtaine d'enfants qui y passent le plus clair de la journée assis à même le carrelage. Quelques jouets achetés d'occasion et un seul cabinet de toilette (hachakoum**). Pas un éducateur sur place...
Résultats : les enfants prennent des poux, la gale, des angines, des coups...
En langage populaire on appelle ce genre de crèches "des parkings pour enfants".
Commerce ignoble qui n'est soumis à aucune réglementation ni à aucun contrôle des services de la protection de l'enfance.
Pourquoi alors les parents abandonnent-ils leurs gamins à la garde de cette espèce de négriers en 2011 ?
Tout simplement parce qu'il faut manger et l'unique salaire du mari ne suffit plus à couvrir les frais de la marmite pendant les dix premiers jours du mois. Par conséquent la femme aussi doit trimer dehors et pour pouvoir travailler dehors elle doit placer les chérubins quelque part suivant les modestes revenus du couple. Et comme le dictateur n'aiment pas entendre parler des rejetons des citoyens d'en bas il ne construit que très peu de crèches qui ne seront accessibles qu'à ses sbires. D'autant plus que les riches ont des jardinières d'enfants diplômées à domicile.
Au royaume de Mohamed VI qui prétend être le Commandeur des Croyants et un descendant direct du prophète (QSSL) la situation n'est pas meilleure.
On ne forme pas de jardinières d'enfants ni d'éducateurs. N'importe qui peut ouvrir un parking pour enfants s'il est généreux avec les bureaucrates de sa Majesté. Pas de contrôle, une réglementation applicable à la tête du client. Beaucoup de filles-mères y placent leurs enfants sans rechigner ni sur les tarifs exorbitants ni sur les conditions d'hébergement. Les inspecteurs et inspectrices de l'administration ne visitent le parking que pour prendre une enveloppe.
En Algérie on forme en quantité industrielle des éducateurs, des jardinières d'enfants et des psychologues mais on construit très peu de crèches malgré la forte natalité et les femmes diplômées de plus en plus nombreuses qui optent pour une carrière professionnelle pour aider le mari qui n'arrive plus à joindre les deux bouts. Les investisseurs privés se sont engouffrés dans ce créneaux crémeux. Les parents se plaignent rarement parce que l'offre et très en deçà de la demande. Sont bien heureux ceux qui décrochent une place pour le chérubin.
Alors ?
Silence et bouche cousue.
En Tunisie le problème est sensiblement le même qu'en Algérie.
Généralement c'est la mamie et le papi à la retraite qui gardent les petits pendant que les mamans travaillent. Qualité de service garantie.
Prenez une loupe et cherchez un secteur qui fonctionne à peu près sous les dictatures du monde Arabe.
Tout marche à l'envers et l'on nous parle de modernité, de bien être du citoyen, de réformes, de démocratie responsable...
Pitié !
N'étouffez pas le sourire de nos enfants.
Ce tendre et beau sourire qui nous fait voir la vie en rose alors qu'elle est noire...
Ce tendre et beau sourire qui nourrit notre optimisme et nous donne à espérer en des lendemains ensoleillés.
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Hocine Mahdi.
Le 4 décembre 2011
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*) Emission El Kantara du 2 décembre 2011, radio chaîne 3 Algérie
**) hachakoum : sauf votre respect.

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