Thursday, May 18, 2017

Obama c’est d’abord un américain

Obama c’est d’abord un américain

Le franc succès de Barack Obama contre John Mac Cain n’est que la revanche des citoyens américains qui n’ont pas été écoutés par une équipe dirigeante qui avait cru disposer d’assez de temps (la durée du deuxième mandat) pour achever victorieusement sa guerre en Irak et, du même coup, se faire pardonner ses crimes et ses mensonges. C’est par conséquent une sévère sanction du corps électoral contre une élite politique et, au-delà de cette élite, contre la composante active du parti républicain qui a cautionné toutes les tromperies, toutes les déviations et toutes les atrocités d’une guerre injuste. Guerre dont les raisons profondes sont liées à l’accaparement par la force des ressources énergétiques de l’un des trois pays du Moyen Orient qui demeuraient fermés aux entreprises américaines et à l’ultralibéralisme affameur des deux tiers de la population mondiale.

Après huit ans d’indifférence face aux souffrances du peuple irakien les électeurs américains ont dit clairement que la spoliation du pétrole ne mérite pas l’anéantissement d’une nation souveraine.
La conjoncture est telle que n’importe quel candidat aurait gagné contre un concurrent managé par le parti républicain. Obama et ses mentors de toutes les couleurs ont eu la présence d’esprit de saisir une opportunité qui ne se présente qu’une ou deux fois au cours d’un siècle. Et ce n’est pas rien dans un pays où le corps électoral a une réputation de paresseux, de versatile et d’apolitique, sans compter de très bonnes raisons de démobilisation induites par l’échec total sur le plan économique : chômage et refinancement mafieux des banques prédatrices et autres spéculateurs de la grosse finance au moment où des millions de citoyens américains vivent en dessous du seuil de la pauvreté et sont chassés de leurs logements par les chasseurs de primes qui avaient racheté leurs dettes pour en tirer de faramineux dividendes.
George Walker Bush, Dick Chéney, Donald Rumsfeld, Collin Powell, Charles Perle, Bolton, John Négroponte, Condoleezza Rice ont tellement méprisé l’opinion mondiale et ridiculisé le citoyen ordinaire américain avec des discours infantilisants et des actions barbares d’un autre âge au nom de la civilisation occidentale -forcément judéo chrétienne- prétendument menacée par les arabes et les musulmans qui en veulent à la nation américaine d’être intelligente, riche, heureuse et puissante. En apparence les discours voltigeaient aux raz des pâquerettes. Volontairement irrationnels Ils étaient conçus pour inspirer la peur et la haine à l’égard de tous ceux qui critiquent les « valeurs » de l’ultralibéralisme et de la démocratie occidentale. Sentiments latents, savamment réactivés dès les premières heures de l’explosion des trois tours de New York.
Par son comportement de shérif immoral au Moyen Orient et en Amérique latine George Walker Bush a choqué le monde entier sauf le peuple civilisé américain.
A cause de lui jamais les USA n’ont été aussi détestés. En Amérique latine, en Asie et dans le monde arabe cette haine a des raisons objectives puisque à peu près tous les dictateurs sanguinaires du Tiers Monde ont été fabriqués et sont financés et protégés par la Maison Blanche. Cette fois le virus anti US a contaminé les citoyens civilisés d’Europe, d’Australie, du Canada. Le vote consternant qui a prolongé le règne de Bush pour un deuxième mandat a aggravé cette haine et l’a étendue de l’équipe dirigeante et de l’armée au peuple. Plus de 60 % des électeurs US condamnaient la politique de Bush mais ils ont été séduits par le discours sécuritaire et des promesses insensées faites par le parti républicain en faillite de crédibilité (persistance des menaces d’agressions terroristes à l’intérieur des frontières des USA, nécessité de frapper les éventuels agresseurs chez eux, relance économique).
N’est-ce pas consternant ?
Ne dirait-on pas que les électeurs US marchaient sur la tête en 2004 ?
Bush que l’on qualifie généralement de stupide, de débile et d’affairiste aux dents de requin (notez la contradiction) a-t-il fait pire que ses prédécesseurs de Roosevelt à Clinton ?
Assurément non.
Car, à regarder de près les quatre-vingts dernières années de l’histoire de la Maison Blanche nous ne relèverons qu’une différence insignifiante.
Bush a été plus insolent, plus déluré, plus ouvertement bonimenteur, plus irrévérencieux à l’égard des règles diplomatiques et protocolaires. Il a déchiré le voile d’hypocrisie derrière lequel s’abritaient ses devanciers pour ravager d’autres pays. En ignorant souverainement le Conseil de sécurité, l’ONU, l’Union Européenne, la Cour Internationale de Justice, il n’avait pas innové. En fabriquant de gros mensonges pour la consommation interne il n’avait rien inventé non plus.
Ni d’ailleurs en noyant l’Irak sous un déluge de bombes dont beaucoup de modèles sont d’usage prohibé par les Conventions internationales ou au stade des essais.
Roosevelt, Truman, Eisenhower, Kennedy, Johnson, Nixon, Reagan, Carter, Bush père, Clinton, pour ne citer que les plus contemporains à la mise en fonction de la société des nations puis de l’ONU avec son tribunal pénal qui fut inauguré à Nuremberg, chacun a eu son ‘’Irak’’ ou ses ‘’Irak’’.
Tous ont piétiné des résolutions du Conseil de sécurité et de l’ONU pour envahir un pays ou le soumettre aux « bons » soins d’un dictateur qui sera le harki de la Maison Blanche. Ils l’ont fait sans trop heurter l’opinion mondiale. Une raison très simple à cela : la couverture médiatique en direct de la guerre était politiquement interdite et techniquement irréalisable. Les services de propagande filmaient et sélectionnaient les scènes à diffuser au public en fonction du discours de la Maison Blanche. En manipulant les séquences ils pouvaient fabriquer des « vérités » que personne n’avait la possibilité de démentir avant des années, voire des décennies. Ce qui n’a pas été le cas de Bush dont les mensonges ont été éventés instantanément et dont la barbarie a été filmée et diffusée en direct dans le monde entier sans qu’il ne puisse rien faire pour les censurer en dehors des USA. Tout ce qu’il a pu faire c’était d’assassiner les journalistes les plus téméraires et de bombarder les bureaux d’une station TV ennemie qui avait déployé des équipes sur tous les fronts où les civils mouraient par centaines quotidiennement en Irak et en Afghanistan.
De Franklin Roosevelt à Bill Clinton que de pays ont subi le rouleau compresseur US !
Cuba, l’Iran, les Philippines, le Honduras, le Nicaragua, le Venezuela, l’Argentine, le Chili, Haïti, Grenade, le Vietnam, le Congo, la Libye, le minuscule Liban. Une longue liste de pays qui furent déstabilisés, récupérés, envahis, occupés, pillés, livrés à des dictateurs sanguinaires et aux fléaux de la pauvreté, de l’ignorance et de la maladie.
Le peuple américain a montré une constante : ne pas se mêler du mal que commettent ses élus ailleurs, loin de son regard. Il ne manifestera son courroux que lorsque des centaines de soldats américains reviendront au pays dans des cercueils plombés. La guerre du Vietnam est l’illustration de cet état d’esprit égocentrique.
Est-ce pour cela que George Walker Bush a obtenu un second mandat malgré ses gros mensonges, malgré son arrogance, malgré l’incroyable mépris qu’il a manifesté à l’égard de ses propres électeurs qui lui demandaient un peu de retenue en Irak ? En cela le corps électoral américain a choqué le monde entier. Une telle arrogance de la part d’un chef d’Etat démocratiquement élu est politiquement suicidaire dans les démocraties occidentales où la société civile et la presse constituent un réel contrepouvoir : la liberté d’expression et le libre choix électoral obligent les politiciens à observer quelques règles civiques et comportementales.
Nous ne disons pas que Bush aurait été plus attentif aux appels pressants de ses concitoyens s’il avait eu le droit de briguer un troisième mandat présidentiel. Qui sait ? Cela nous semble assez probable. Il aurait été à coup sûr moins exhibitionniste, à la manière de Carter et de Clinton.
La déception nous vient d’ailleurs.
Dans son ensemble l’Europe n’a retenu que les crimes de Bush en Irak. Elle a passé allègrement l’éponge sur les quatre-vingts dernières années d’atrocités qui furent perpétrées à travers le monde par les précédents locataires de la Maison Blanche. Or c’est en regardant dans le rétroviseur du temps que nous nous rendons compte que tout ce qu’a fait et continue de faire Bush contre l’Irak, la Syrie, le Liban, l’Afghanistan, l’Iran, l’Egypte et la Palestine, le Venezuela s’inscrit dans la politique américaine réfléchie et adoptée par Roosevelt et approfondie par Eisenhower et ses successeurs. En premier lieu cette politique belliqueuse et concurrentielle contre les puissances impériales européennes au Moyen Orient (Angleterre, France) ciblait la récupération des pays gros producteurs de pétrole (Arabie Saoudite, Iran, Irak, Syrie) où les entreprises américaines étaient timidement présentes.
-‘’Aucune puissance économique ne survivra si elle ne contrôle pas les pays producteurs de pétrole et les voies maritimes pour le transport de cette irremplaçable richesse énergétique.’’
C’est le premier commandement de la bible de la Maison Blanche.
Roosevelt, Truman, Eisenhower, Kennedy, Johnson, Nixon, Reagan, Carter, Clinton, Bush père et fils (bientôt Barack Obama), tous ont commencé leur mandat par examiner ce qui a été fait et ce qui reste à faire pour maintenir, consolider et étendre la domination politique et économique sur les régions du monde productrices de richesses et de pétrole qui sont indispensables à la prospérité et à la puissance des USA.
Démocrates et républicains suivent la même ligne dans ce domaine de souveraineté : le contrôle et l’exploitation des gros gisements mondiaux par les entreprises américaines, la multiplication des bases militaires aux points névralgiques des cinq continents qui permettent des interventions immédiates et foudroyantes en direction des Etats « voyous » qui seraient tentés de remettre en cause « les intérêts américains » ou l’hégémonie US.
Les deux éléments se confondant dans la feuille de route des élus à la Maison Blanche.
Contrairement à ses devanciers George W. Bush, deuxième du nom, a été le shérif immoral qui n’a pas du tout honte d’exhiber ses perversions sur la place publique. Tandis que ses prédécesseurs faisaient quelques efforts de paraître civilisés au moins aux yeux de leurs alliés européens, George W. Bush n’a jamais été gêné de se comporter en empereur de la planète, de regarder ses amis d’Europe de très haut, de se montrer arrogant et futile en toutes circonstance, cruel, au dessus des institutions et des lois internationales, de mépriser l’opinion mondiale, de ne pas prendre au sérieux les électeurs américains qui se dressent contre lui après l’avoir élu pour un deuxième mandat consécutif sur un programme de guerre parce qu’ils avaient peur de leurs ombres. Ceux-ci avaient mis du temps pour s’apercevoir que l’Etat le plus voyou des deux derniers siècles et probablement de tous les temps est en train de massacrer les Irakiens injustement, en leurs noms et avec leur consentement. Particulièrement entre 2004 et 2008 : mandat usurpé grâce à l’apport des lobbies d’affaires et sionistes qui ont trouvé en lui un « chien de garde » exceptionnellement vigilant sur tout ce qui touche à leurs intérêts.
Nous serions en droit de penser, de dire, d’écrire que la divulgation des preuves qui lavent leur ancien allié contre l’Iran, Saddam Hussein, de toutes les accusations -possession d’armes de destruction massive et complicité avec Ben Laden- a moins pesé que la mort de centaines de soldats US dans la décision tardive du peuple américain de revendiquer la fin de la guerre injuste en Irak.
Prise de conscience et remords tardifs comme ce fut le cas pendant la dévastation du Vietnam (défoliant orange, pilonnage incessant, gazage, usage d’armes de destruction massive, génocide).
Pendant des années c’était l’indifférence, voire l’aveuglement mais le nombre de G’ls tués fut le détonateur de l’impressionnante mobilisation populaire devant le parvis de la Maison Blanche. Ce fut le cas pour la réaction de la majorité de la population française contre le système colonial en Algérie à partir de 1958 où l’usage de la torture, du napalm, du terrorisme d’Etat contre les populations civiles avait entraîné la mort de près de 20.000 (vingt mille) soldats français. En général là où l’Etat le plus voyou de la planète et de l’histoire contemporaine provoque et finance des atrocités insoutenables sans engager l’armée américaine (Chili, Argentine, Congo, Liban, Iran, Syrie, Angola, Somalie, Afrique du Sud, Palestine) le peuple américain s’obstine à ne rien voir, ne rien entendre, ne rien comprendre. Il reste douillettement enfermé dans son petit confort comme un enfant gâté qui ne désire pas savoir qu’il doit son train de vie très élevé au massacre de dizaines de millions d’innocents en Afrique, en Amérique Latine et en Asie longtemps après l’extermination des indiens. Qu’il le doit aussi aux dictateurs sanguinaires qu’installe et protège la Maison Blanche dans les pays riches en ressources naturelles. Pour piller ces richesses au profit de l’économie et de l’industrie américaines : système de spoliation qui interdit aux gouvernants du Tiers Monde de consacrer une partie de ces richesses pour le développement économique, industriel, culturel, et sanitaire à l’intérieur de leurs frontières. C’est pour cela que la pauvreté, l’ignorance, la maladie, le crime organisé paralysent des pays comme le Zaïre, le Niger, L’Egypte, l’Algérie, le Maroc, le Chili, L’Argentine, le Honduras, le Moyen Orient dont le PIB serait multiplié par dix si la plus-value des ressources naturelles avait été investie dans des programmes de développement interne, la formation, la recherche, les infrastructures socio économique. Système de prédation qui affame en générant la corruption et la gabegie, torture, massacre les « indigènes » des pays soumis au diktat des entreprises américaines et à la « protection » de la Maison Blanche (bases militaires et conventions sécuritaires) : Arabie Saoudite, Koweït, Egypte, Irak à partir de novembre 2008, Maroc, Jordanie et les monarchies confettis du Golfe persique.
Le règne sanguinaire de l’ultralibéral Bush junior a révélé à l’opinion mondiale que le peuple américain ne s’aperçoit qu’il n’est pas seul sur terre que lorsque les chaînes de télévision à large audience et les journaux à gros tirages veuillent bien l’informer sur les crimes de ses dirigeants dans certains pays.
D’où le sentiment de haine contre les Américains qui s’est généralisé sur les cinq continents.
Les analystes des médias à large diffusion publique et de vulgarisation seraient bien inspirés s’ils orienteraient leurs travaux sur les quatre-vingts dernières années pour décortiquer les soubassements et les mécanismes de l’hégémonie américaine. Bush junior n’est pas le seul président des USA à avoir bafoué le Conseil de Sécurité de l’ONU, les conventions de guerre, la Cour International de Justice. De Roosevelt à Clinton, républicains et démocrates, tous ses devanciers au bureau ovale ont fait la même chose sans état d’âme. Sur le plan strict du droit international l’administration américaine est passible du tribunal pénal international au même titre que les nazis pour les crimes contre l’humanité qu’elle a perpétrés à travers le monde depuis les années qui ont été prises en considération par les actes du tribunal de Nuremberg. Le peuple américain ne s’est jamais intéressé au viol du droit international commis par ses dirigeants.
Pourquoi l’aurait-il fait tant que cela n’affectait pas son confort matériel ?
Mais jamais, au grand jamais, il n’a exprimé un tel soulagement au moment où fut déclarée l’humiliante défaite d’une équipe dirigeante qui avait réussi de le persuader à accepter l’inacceptable en le manipulant par le mensonge, éveillant en lui la peur et la haine de tout ce que représente et de tous ceux qui représentent l’Islam à travers la personne de Ben Laden qui était un pion du Pentagone et de la CIA en Afghanistan contre les soviétiques.
Comme le furent les Talibans, Saddam Hussein, Marcos, Mobutu, Videla, Duvalier, les escadrons noirs, Pinochet, Ariel Sharon.
Comme le sont actuellement Hosni Moubarek, El Maliki, Ehud Olmert, El Talabani, Mahmoud Abbas, Abdallah le jordanien, les monarques saoudiens et magrébins.
Quant à Barack Obama, ce n’est pas pour diminuer de son mérite que nous avons emprunté ce long détour. C’est avant tout pour essayer de comprendre la passivité d’un peuple jouissant d’un bagage culturel non négligeable face au règne du shérif immoral et de ses devanciers à la Maison Blanche.
Peuple amnésique.
Peuple indifférent.
Peuple égocentrique qui se nourrit du sang et des malheurs des autres peuples comme un vampire justement grâce aux crimes de ses dirigeants, de son armée, de ses services de sécurité dont la CIA qui sélectionnent et protègent les dictateurs dans un Tiers Monde assoiffé de liberté, de Savoir et de bien être. Un Tiers Monde où les maladies du Moyen Age, la famine et l’eau impropre à la consommation tuent des millions d’enfants et d’adultes parce que des trillions de dollars sont gaspillés dans des guerres inutiles et distribués aux gros spéculateurs de la finance productrice de chômage, de pauvreté et d’injustice socio - économique alors qu’une petite centaine de milliards de dollars intelligemment investie enrayera durablement les causes d’une catastrophe humanitaire que les membres du G8 regardent avec mépris ou condescendance.
Certes Barack Obama et ses mentors Blancs et Noirs ont eu un flair extraordinaire. Désigné comme ennemi public numéro 1 sur les cinq continents (sauf à la CIJ et au TPI) Bush déteignait sur tous ceux qui l’approchaient et particulièrement sur son entourage du parti républicain. A l’évidence, les américains s’étaient préparés à un vote sanction contre les dirigeants d’un parti politique qui leur a menti et les a méprisé : les raisons mercantiles de l’invasion de l’Irak, les massacres des civils dans des quartiers résidentiels, la torture, les prisons secrètes, les avions et les bateaux transformés en laboratoires de torture, Abou Ghrib, Guantanamo, l’agression du Liban en 2006, les détournements de deniers publics par la société Halliburton, les entreprises privées américaines et anglaises payées pour tuer des civils irakiens, pour torturer, pour réprimer au nom de l’Etat Américain, donc au nom du peuple américain sans être comptable devant une juridiction pénale et l’ONU. Dans ce contexte d’immoralité généralisée Barack Obama ne pouvait craindre que des rivaux au sein du parti démocrate. Sa victoire sur Hillary Clinton est plus significative et méritoire que son franc succès contre Mac Cain. Il était devenu le premier président des USA au moment précis où sa belle rivale blanche avait jeté l’éponge en lui reconnaissant de grandes qualités humaines et intellectuelles.
C’est à ce moment précis que les barrières ségrégationnistes ont subi de larges fissures. Des fissures assez larges pour estimer que Barack Obama ait réalisé le rêve pour lequel se sont sacrifiés Martin Luther King, Malcolm X, Mohamed Ali (Cassius Clay) et des centaines de milliers de descendants d’esclaves en Amérique comme les ‘’Panthers noires ‘’.
La vague mondiale de sympathie qui a salué le remplacement d’un criminel de guerre Blanc par le fils d’un immigrant kenyan musulman de peau noire et d’une américaine chrétienne de peau blanche (d’origine européenne) est sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Comme est sans précédent la vague mondiale de haine qui a submergé l’Amérique depuis que Bush a anéanti l’Irak en se servant d’un stupide mensonge qui sera pris pour parole d’évangile par toute l’Europe judéo-chrétienne civilisée.
Autant Bush junior est déclaré coupable d’avoir terrorisé et affamé des peuples désarmés mais très riches en ressources naturelles pour les piller, autant Barack Obama est ressenti par les peuples sous dictature comme une personnalité amie ou très proche d’eux qui leur rendra justice en les libérant des dictateurs qui leur ont été imposés par les maîtres successifs de la Maison Blanche.
Utopie!!!
Barack Obama est d’abord un Américain élu sous la baguette d’un parti qui est pour la démocratie en Amérique, en Europe et au profit des sionistes seulement en terre palestinienne mais qui soutient, protège et finance les dictateurs en Amérique latine, en Afrique, en Asie et dans le monde Arabe pour des raisons géostratégiques et économiques.
Même s’il le voudrait Barack Obama n’aura pas le droit de changer un système qui s’oppose énergiquement à ce que des dirigeants du Tiers Monde exploitent les richesses naturelles pour combattre la pauvreté, l’analphabétisme et la mal vie chez eux.
Les assassinats de Mossadegh, de Lumumba et de Salvador Allende, pour ne citer que ces trois exemples, faisaient partie des commandements inviolables de la bible de la Maison Blanche.
Même si Barack Obama était président à l’époque il aurait ordonné ou couvert politiquement et financièrement ces trois coups d’Etat parce que le pétrole de l’Iran au même titre que le cuivre et les immenses forêts du Chili étaient indispensables à la prospérité de l’Amérique et devaient être exploités par des entreprises américaines même s’il fallait condamner des dizaines de millions de citoyens chiliens et iraniens à crever de faim. Comme d’ailleurs les minerais précieux du Congo. Pour cela il fallait confier la direction du Chili à Pinochet, celle du Congo à Mobutu et le trône de l’Iran à un enfant qui sera téléguidé par l’ambassadeur américain à Téhéran.
Nous ne doutons pas que l’élection d’un candidat démocrate métissé soit une très bonne chose pour les Américains. Mais qu’en sera-t-il pour l’Afrique, l’Amérique latine, l’Asie et le Moyen Orient dont les dictateurs sont des tueurs à gages de Washington et des anciennes puissances coloniales européennes (généralement on dit des marionnettes) ?
Déjà sur le problème de la décolonisation de la Palestine Obama le démocrate n’a pas dévié de la ligne de Bush junior le républicain : ligne suivie méthodiquement par Roosevelt, Truman, Eisenhower, Kennedy, Johnson, Nixon, Reagan, Carter, Clinton, Bush père.
Barack Obama s’est exprimé avec une grande fermeté dans un discours écrit spécialement à l’intention des lobbies sionistes (AIPAC) qui pèsent lourdement sur la scène politique, médiatique et financière en Occident : El Qods sera la capitale du sionisme. Une et indivisible. L’Etat sioniste recevra trente milliards de dollars d’aide militaire. La Maison Blanche veillera à ce que l’armée sioniste demeure indéfiniment la plus puissante du Moyen Orient.
Ce qui renforce notre conviction souvent répétée que la Palestine occupée a le statut de la plus importante base militaire US en Méditerranée sinon du monde.
Son discours a été diffusé en direct, repris et commenté par les chaînes TV du monde entier. Et, comme pour narguer les modérés, fidèles ‘’amis’’ et ‘’alliés’’, que compte l’Amérique dans le monde arabe et musulman Obama a placé sur le fauteuil de Condoleezza Rice une fidèle amie et alliée de la horde sioniste qui ne sera pas moins exigeante sur les concessions que devront faire encore et toujours les Palestiniens pour espérer un geste de charité ou de mansuétude de la Maison Blanche. Comme par exemple celui d’ordonner à Peres, Olmert, et Ehud Barak de modérer leurs opérations barbares qui scandalisent les citoyens européens sans le soutien desquels l’occupation et la colonisation de la Palestine connaîtront le triste sort de l’apartheid en Afrique du Sud.
Il semblerait que le premier président Noir (métissé) des Etats-Unis ne voulait pas confier le poste de Rice à Hillary Clinton qui en rêvait depuis son éviction humiliante de la course à la présidentielle. Il aurait cédé à des recommandations - pressions amicales (mieux vaut avoir les Clinton avec soi que contre soi).
Retenons de cet épisode du feuilleton des actes post électoraux marquants d’Obama, lors de la présentation d’une partie de sa nouvelle équipe, que la belle blonde, ex première dame de la plus grande puissance mondiale, a versé des larmes publiquement quand il lui a tressé une couronne de compliments sur ses qualités humaines, ses compétences, son courage, son patriotisme.
Pendant des siècles nous étions habitués de voir des Noirs sensibles à la considération que leur manifeste le maître Blanc. Les larmes de la belle Hillary (émue ou humiliée ?) seraient une coquetterie de l’Histoire ou une belle avancée d’une partie de l’humanité – assurément la plus barbare de notre temps – vers la reconnaissance de la valeur de l’autre.
Vers la reconnaissance de la valeur des autres, devrions-nous dire.
Quel signe a voulu envoyer Obama au monde en reconduisant Robert Gates au poste de Secrétaire d’Etat à la défense qu’il occupe actuellement sous la baguette du criminel Bush ? Nous y voyons une hiérarchisation des problèmes urgents de l’équipe gouvernementale qui sera en fonction à partir du 20 Janvier 2009. Parmi ces problèmes la décolonisation de la Palestine n’est pas envisagée avec la prise en compte du plan arabe et viendra en dernier. L’urgence c’est la guerre, encore la guerre. L’urgence c’est encore le maintien de l’état de ni guerre ni paix au Moyen Orient. Certes la question de l’Irak sera traitée de manière plus intelligente. Mais l’Afghanistan, le Pakistan, l’Iran et la Syrie connaîtront menaces, désordres et massacres tant qu’ils ne s’aligneront pas sur les positions ‘’modérées’’ des pétromonarchies du Golfe et de l’Egypte.
Pour les peuples arabes les choses sont claires : Bush et Obama même combat.
C’est bonnet blanc, blanc bonnet.
Pour les dictateurs arabes aussi les choses sont claires : ils ne craindront pas la destitution légale par des élections libres et honnêtes que les dirigeants démocrates de l’Occident s’abstiendront de leur imposer en concertation avec Barack Obama qui a encore besoin d’eux.
Pour les démocrates du monde Arabe le combat continue.
On ne mendie pas la démocratie.
On se bat pour l’arracher comme on se bat pour la liberté, la dignité, l’indépendance et la justice.
Tant pis si le grand avocat et humaniste Obama verra en nous des « terroristes ». Il n’avait pas hésité à briser ses amitiés avec des intellectuels palestiniens opposés à la construction des colonies en Palestine. Certainement il désirait bénéficier de l’onction des lobbies sionistes et évangélistes avant d’aller embrasser le mur des lamentations à El Qods occupée et martyrisée.
Actuellement Evio Morales et Chavez sont ciblés par la Maison Blanche pour le crime de vouloir combattre le fléau de la pauvreté chez eux. Que fera Barack Obama contre la stratégie américaine de déstabilisation de ces hommes qui tentent de protéger leurs pays du pillage de leurs richesses par des entreprises américaines ?

Le 3 décembre 2008
---------------Mahdi Hocine
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Obama persiste et signe

Obama persiste et signe


D’un jour à l’autre le président Noir américain dévoile quelques pans de ses futures actions, une fois assis sur le trône de l’empereur déchu. Disons qu’il se dévoile. En politique étrangère il ne fait guère mieux que ses prédécesseurs. Une main brandit le bâton et l’autre main offre des carottes immangeables.
S’adressant à l’Iran il Commande (ne propose pas) l’arrêt de l’enrichissement de l’uranium et de l’aide aux organisations terroristes palestiniennes et libanaises en désignant le Hamas et le Hezbollah. En contrepartie il promet à l’Iran le déblocage des fonds iraniens gelés dans les banques américaines et la normalisation des relations commerciales. Le ton est impératif, voire menaçant. Il a dit aux Iraniens :’’Ce que vous faites est en contradiction de ce que veut l’Amérique’’.
Peut-on être plus impérial, plus ‘’Busher’’ que cela ?!
Et que veut l’Amérique ?
La puissance coloniale sioniste possède la technologie et l’arme nucléaires, aucun pays de la région ne sera autorisé d’en faire autant.
Le message ne comporte aucune ambiguïté mais c’est un plagiat indiscutable.
Si nous reprenons les discours de Bush sur le problème que représente l’Iran pour Washington nous retrouvons les mêmes paroles avec la même veine belliqueuse. Bush pourra déposer plainte pour plagiat contre le grand avocat Obama, il remportera le procès sans la moindre difficulté.
Vérifiez amis lecteurs.

Le 8 décembre 2008

Mahdi Hocine
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Vu et entendu Mort pour la France

Vu et entendu

Mort pour la France


Dans la soirée du 3 décembre 2008 la chaîne 3 de la télévision publique française a revisité les atrocités des guerres du vingtième siècle. Celles bien entendu qui ont mobilisé, souvent contre leur gré, des adolescents français sous le drapeau tricolore au son de la Marseillaise : cet hymne résolument martial qui fut inventé par Rouget de l’Isle pour haranguer les foules pendant la belle révolution française contre la monarchie.
Les documents filmés qui ont été diffusés proviennent des archives de l’INA qui détient des preuves irréfutables que le système colonial est un crime contre l’humanité. Les invités sur le plateau sont des acteurs qui ont survécu aux guerres de 1939 – 1945, du Vietnam et d’Afrique, notamment la dernière phase de la longue guerre de libération d’Algérie (1830-1962). Une guerre de toutes les atrocités imaginables presque ininterrompues en 132 ans d’un système colonial inhumain.
Combien de jeunes français engagés par amour de leur patrie ou enrôlés de force pour servir de chair à canon n’ont jamais accepté de parler de leurs traumatismes, estimant qu’ils avaient manqué à leurs devoirs d’humanistes face à des crimes gratuits perpétrés contre des populations civiles qui vivaient dans un total dénuement, en sous humains ? C’était particulièrement visible dans les séquences filmées au Vietnam et en Algérie en feu.
Pierre Maunilari, âgé aujourd’hui de 74 ans (soixante quatorze ans), fut envoyé en 1956 en Algérie. Il avait 22 ans (vingt-deux ans), ingénieur de formation il avait toutes les raisons de voir l’avenir en rose. La France était en plein boom économique. Hélas ! Il avait compté sans les « événements » d’Algérie qui allaient bouleverser les prévisions et les rêves d’une jeunesse qui mordait la vie à pleines dents.
Après le visionnage de séquences qui montrent les lieux où il avait combattu les fellaghas Pierre Maunilari commence à évoquer ses souvenirs. Mais au bout de quelques secondes les sanglots l’étouffent et des larmes coulent sur ses joues de respectable vieillard qui ne peut oublier les horreurs d’une guerre où il fut poussé sous la contrainte de la loi. Tout de même il aura la force de rapporter deux faits qui l’ont profondément marqué. Il a assisté à la torture d’un suspect. A ses yeux c’était un grand déshonneur pour tous les soldats et pour l’Etat républicain. Une autre fois, en sa présence on a tué un détenu en lui tirant dans le dos. Il décrit succinctement l’assassinat : ‘’Un soldat a ordonné au détenu d’aller chercher du bois. Le détenu a tourné le dos. Le soldat a tiré sur lui. On appelle cela la corvée de bois’’.
52 ans après l’assassinat le vieillard Pierre Maunilari pleure comme un enfant quand il témoigne de ce qu’il a vu quand il était jeune soldat dans nos djebels.
A la lumière de son témoignage nous comprenons pourquoi des dizaines de milliers de soldats français se taisent sur ce qu’ils ont vu et fait pendant la guerre d’Algérie. Ils se reprochent d’avoir participé à une guerre qu’en leur âme et conscience ils n’admettaient pas. Ils évitent d’en parler pour essayer de guérir d’un traumatisme incurable. Nombreux s’accusent de lâcheté, de couardise. En 1956 les associations des objecteurs de conscience, des pacifistes et les comités contre la torture étaient à l’état embryonnaire. Les militaires de la sensibilité de Pierre Maunilari souffraient.
Seuls.
En silence.
Ils n’avaient pas avec qui partager leur fardeau. Certains ont déserté, d’autres se sont suicidés, d’autres encore ont perdu la raison ou sombré dans l’alcoolisme et la consommation de la drogue. Mais un grand nombre s’enferme avec ses douloureux souvenirs. Ils ne voulaient pas aller au Vietnam, en Algérie, en Syrie, au Tchad tuer ou mourir pour la France colonialiste qui se prétendait mère des droits de l’homme, mais on les avait envoyés de force, au nom d’une loi scélérate qui dévoie le devoir citoyen et le patriotisme.
Les sanglots de Pierre Maunilari devraient être une leçon d’humilité pour les nostalgiques du système colonial et pour les sarkozistes qui falsifient l’histoire avec leurs lois du colonialisme « positif ». Des lois qui tendent à effacer un passé dont la France officielle a honte et qu’elle ne peut regarder en face et assumer.
Le jour viendra où des magistrats du tribunal international consciencieux remettront les pendules à l’heure du droit, de l’histoire non falsifiée et de la justice, écouteront enfin tous les peuples opprimés et éviteront à tous les Pierre Maunilari du monde de souffrir pendant plus de cinquante ans d’un traumatisme d’une guerre qu’ils ne voulaient pas faire parce qu’elle ne les concernait pas et parce qu’elle était injuste.
Nous n’attendons pas cette révolution intellectuelle, juridique, morale, humaine en un mot, de Carla d’El Ponte, de Luis Moréno Ocampo, de Ban Ki-moon et de la commission juridique actuelle de l’Union Européenne. Mais les crimes US en Irak, au Liban, en Palestine et en Amérique latine ont ouvert les yeux des citoyens dans les cinq continents. Forcément de ce réveil brutal de la citoyenneté universelle émergeront des femmes et des hommes libres et respectueux des droits humains qui oeuvreront pour la justice, la paix et le bien être de la personne sans discrimination.
L’émission de la chaîne 3 de la télévision publique française diffusée une semaine avant la célébration de l’historique journée du 11 décembre 1960 en Algérie, serait-ce un hasard ?
Ce jour là le peuple algérien avait envahi les rues pour réclamer l’indépendance. Il était armé de banderoles, de courage et d’espoir.
Ce jour là le peuple algérien avait gagné la guerre sans tirer un seul coup de feu contre des soldats enragés qui mitraillaient de toutes les directions pour assassiner le plus de manifestants possible.
Quant à la puissance coloniale, elle croyait avoir étouffé la révolution algérienne grâce à la terrible campagne de répression exercée contre le peuple par l’armée française. Une armée qui se croyait invincible et que le gouvernement socialiste de l’époque avait dotée des pleins pouvoirs. Une armée enfin heureuse d’avoir effacé son humiliante défaite de Dien Bien Phu en écrasant les maquisards algériens et en pacifiant pour un siècle l’Algérie.
L’histoire se répète.
Le 1° Mai 2003 Bush avait annoncé pompeusement la conquête de l’Irak sans la perte d’un soldat US. Mais c’est à partir de ce moment que les soldats américains commencèrent à mourir par dizaines. La guerre de l’Irak avait réellement débuté après cette annonce prématurée d’un chef d’Etat qui ignore le sens qu’accordent les peuples vaincus au mot indépendance.
L’histoire se répète cruellement parce que les hommes du pouvoir et les puissances spoliatrices n’en retiennent pas les leçons.

Le 9 décembre 2008-

Mahdi Hocine

La rengaine d'Ahmed Ouyahia

La rengaine de Ouyahia


Trois fois premier ministre sous le régime de la forfaiture, le technocrate Ouyahia revient nous rejouer la rengaine ‘’mains propres’’ en pointant de l’index le cancer de la mauvaise gouvernance en Algérie : la corruption.

Trois fois premier ministre sous le régime de la forfaiture, le technocrate Ouyahia parle comme un homme qui n’a jamais exercé une responsabilité dans les hautes sphères d’un pouvoir qui a survécu à tous les séismes politiques grâce à la répression, à l’exclusion des compétences et à la corruption.

Coïncidence.

Au moment où il nous rejoue sa mauvaise partition les projecteurs de l’actualité se braquent furtivement sur un homme de loi et de foi qui est persécuté depuis 1992 pour avoir osé s’attaquer au cancer de la corruption au plus haut niveau de la sphère du pouvoir. Nous nommons le citoyen Mellouk Benyoucef, un commis légaliste de l’Etat algérien, qui croyait servir son pays en dénonçant les faux moudjahidine tapis dans les rouages des institutions nationales.

En décembre 2008, soit 26 ans après avoir initié un acte exemplaire de patriotisme, Mellouk reste la cible d’un pouvoir revanchard qui n’arrête pas de le persécuter.

En principe quand un ministre en fonction reconnaît avoir découvert dix ou douze mille faux moudjahidine après une longue enquête de ses services et de l’organisation des anciens moudjahidine il innocente automatiquement Mellouk des accusations de diffamation qui ont valu à ce dernier une incarcération arbitraire, la perte de son travail et de son salaire, l’isolement administratif, le retrait de son passeport et de nombreux tracas.

Ceci en vertu de la loi algérienne, de la constitution algérienne, des valeurs morales algériennes et de la « famille » dite révolutionnaire.

Mellouk a dénoncé avec preuve la corruption d’en haut : c’est le crime que ne lui pardonneront jamais les barons du régime.

Toute sa vie il payera le fait d’avoir été plus honnête que ses supérieurs hiérarchiques, absolument immunisé contre le cancer de la corruption, plus respectueux du sacrifice des moudjahidine qui n’ont pas fait de leur participation à la guerre de libération un fonds de commerce.

Le technocrate Ouyahia peut toujours délirer. Personne n’est mieux placé que lui pour savoir que la corruption est le sang qui irrigue la gouvernance en Algérie. Les Mellouk que l’on ne peut pas acheter on les incarcère ou on les tue à petit feu. 

D’ailleurs, sa comique sortie médiatique est venue quelques mois après que Bouteflika ait acheté les moudjahidine et leurs descendants, les enfants de chouhada tendance Bounedjemia, les députés, de nombreuses associations « civiles » caporalisées pour le supplier publiquement à déposer sa candidature pour l’exercice d’un troisième mandat présidentiel.

Méthode éprouvée et infaillible :

Augmenter substantiellement les pensions, les subventions, les honoraires, ajouter des privilèges matériels à des privilèges matériels à une clientèle de plus en plus gourmande.

Une anecdote :

Le jour où a été rendue publique l’information concernant le triplement des indemnités (de cent-mille à trois- cent mille dinars et une nouvelle voiture) des députés pour les encourager à voter sans débat préalable la révision partielle de la constitution, les retraités ont reçu une lettre leur annonçant une augmentation entre 40 et 70 dinars par mois de leur maigre pension suite à la révision des cotisations IRG.

Cela se confirme : l’argent du pétrole ne relancera pas l’économie, ne diminuera pas le chômage, ne développera pas la recherche scientifique et technologique, n’améliorera pas l’éducation, la formation et la santé, ne combattra pas la précarité. Il servira à consolider la ceinture de sécurité du régime de la forfaiture en achetant adhésions et armes de répression.
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Mahdi Hocine
Le 27 Décembre 2OO8
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Une Négresse dans la fosse des Blancs

Une Négresse dans la fosse des Blancs

C’est en militant dans l’humanitaire de l’apparat que l’actuel ministre des affaires étrangères français, transfuge d’obédience socialiste, s’est construit une juteuse carrière sur la scène de la politique au service de Mitterrand puis de celui de Sarkozy.
C’est en militant au sein d’organisations non gouvernementales de défense des droits humains que Rama Yade a retenu l’attention des barons de l’UMP qui étaient à la recherche de bons ‘’immigrés’’ intégrables pour essayer de mieux faire que le Front National et le parti socialiste en matière de métissage de leurs équipes d’encadrement et de gouvernement.
Premier couac :
Rama Yade s’était engagée comme dans une religion en faveur de la défense des droits humains et de l’égalité des chances pour tous les citoyens français sans discrimination. Elle avait foi en tout ce qu’elle faisait comme tous les jeunes étudiants qui entrent dans les combats qu’ils estiment justes sans calcul, corps et âme. Par contre son parrain, le docteur en médecine Bernard Kouchner n’avait pas cette innocence, cette pureté d’intention en prenant l’initiative de monter une association caritative ‘’médecins sans frontières’’ où ses apparitions très médiatisées, soigneusement mises en scène, très fréquentes (par exemple : un sac de riz sur une épaule en Somalie) lui valurent une grande popularité en France. Ce qui représente un bon tremplin pour un poste de député ou de ministre.
En devenant secrétaire d’Etat aux droits de l’homme grâce à l’intervention de Kouchner la belle Négresse est restée fidèlement attachée à ses convictions de militante. Elle est restée indépendante par rapport aux suggestions et aux pressions du sérail élyséen qui tendaient à brider sa fougue, son enthousiasme. Dans la fosse des Blancs c’est l’embarras. Ses parrains politiques qui voulaient faire d’elle, de Rachida Dati et de Fadéla Benamara les symboles de la réussite de l’ouverture de la droite plurielle à l’endroit des minorités maghrébines et africaines qui revendiquent la qualité de citoyen en droits et en devoirs de la part de l’Etat ne cachent pas leur colère.
En vue de calmer les esprits Sarkozy propose ou ordonne à la Négresse une position de tête de liste à la députation européenne. Rama Yade décline respectueusement l’offre : elle se sent plus utile en France, dit-elle, pour se soustraire à une disqualification enrobée d’or. Par contre Rachida Dati acceptera le fauteuil de député. Mais que pouvait-on attendre d’une politicienne qui a décerné le label de grands démocrates aux hordes sionistes sans le croire, juste pour plaire à Sarkozy son bienfaiteur et patron.
Branle-bas de combat autour de l’Elysée. Les carriéristes sont offusqués de l’indocilité de la Négresse « pistonnée ». Ils reprochent à celle-ci de désobéir à leur président-guide-éclairé qui jouit des prérogatives de nomination, de mutation, de mise au placard de ses ministres, exactement comme un patron d’une grande entreprise. Dans le lot des ulcérés c’est le grand opportuniste de l’« humanitarisme politicard » Bernard Kouchner qui a été plus bas et plus vilain que tous ses pairs. Il a crié à tous les micros qui daignaient rendre publique sa colère qu’il regrettait d’avoir conseillé à son président bien aimé de créer un secrétariat d’Etat aux droits de l’homme et d’y placer la Négresse. Il déclare apprécier la détentrice de la fonction mais pas la fonction. De son point vue un tel secrétariat est en contradiction avec la diplomatie de haut vol qui est souvent contrainte de plonger la tête dans les eaux dégoûtantes des compromissions et des reniements douloureux.
Entendez que les actions et les sorties intempestives de la Négresse empiètent sur le domaine du Blanc qui à la lourde charge de préserver les intérêts de la France à l’étranger. Ayant choisi de manier avec délicatesse la question des droits de l’homme auprès des monarques et des dictateurs du Tiers Monde qui font vivre les usines de l’industrie de l’armement obsolète en France Kouchner ne supportait plus les incartades très coûteuses en crédibilité et en négoce diplomatique. Comme la récession menace les riches et les pauvres ce n’est guère le moment de se montrer pointilleux.
Rama Yade avait scandalisé le sérail élyséen en critiquant l’accueil officiel d’El Ghaddafi à Paris. Elle n’a pas épargné son président qui avait déployé le tapis rouge en espérant faire signer à son invité de marque des bons de commande pour une somme de cinq milliards d’euros. Il va de soi que ni Sarkozy ni Kouchner n’ont encore digéré les propos mi acerbes mi moqueurs de l’indécrottable militante des droits humains qui a brisé les verrous du devoir de réserve qui commandent aux ministres de se taire quand le président de la république oublie ses responsabilités morales et républicaines :-‘’Taisez-vous ou allez-vous en si vous n’êtes pas contente’’-.
La négresse n’a eu ni la décence de se taire ni celle de partir.
Est-ce pure coïncidence si deux des trois femmes ‘’intégrées’’ dans le cercle présidentiel sont en ce moment dans l’œil du cyclone ? Mises à l’index, critiquées comme des chiffonnières, huées, visées par une insidieuse chasse aux sorcières Rama Yade et Rachida Dati sont peut-être à la croisée des chemins.
La Négresse a gagné quelques mois de sursis à cause de l’imbécillité de Kouchner qui a reconnu sans honte que pour lui un gros marché d’armement obsolète fourgué aux arabes ou aux africains qui ont faim est préférable à la rupture des bonnes relations avec des dictateurs sanguinaires. Il le pensait, c’est très bien. Il n’aurait pas dû le dire sur la place publique. C’est la gaffe monumentale du grand diplomate qui place Sarkozy dans une situation inextricable : exclure ou muter la Négresse en ce cas ferait rire toutes les chancelleries occidentales.
L’expérience de Malek Boutin, bougnoule de faciès, basané, cultivé et naturalisé français, nous revient à l’esprit. C’était au sein d’un gouvernement socialiste. Malek Boutin devait symboliser l’ouverture du PS à l’endroit des minorités maghrébines et africaines qui basculaient dans la revendication violente à l’effet d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur les systèmes sournois d’exclusion qu’ils subissent de l’école au marché de travail à cause de leurs origines et de leurs cultures.
Très vite le ministre Malek remettra son tablier parce on voulait qu’il fasse seulement de la figuration.
Il est bon de constater qu’il y a des jeunes afro maghrébins qui accèdent à de hautes responsabilités politiques en Europe et se font larguer parce qu’ils ont des idées à défendre et s’y accrochent sans concession en mettant leur avenir en péril. Tant pis si tous les Kouchner du sérail disposent d’assez d’influence pour briser leurs élans de battants et pour transformer en cauchemar leur rêve de faire la politique sans se renier.
Dans la fosse des Blancs Rama Yade la Négresse rayonne de cette sublime beauté de l’âme qui l’élève bien au dessus des marécages des hypocrisies et des petitesses des carriéristes. Elle restera le symbole de l’engagement sincère et de la fidélité à un idéal.
Assurément la perte de crédibilité des classes politiques carriéristes dans le monde entier est une opportunité pour toute la génération Malek Boutin, Rama Yade, de bousculer les caciques. Sans aucun doute cette génération biculturelle mettra l’intelligence, l’amour, l’honnêteté et la compétence au service d’une humanité qui est acculée à la désespérance par les Kouchner, les Bush, les Blair, les Sarkozy. Ceux-là assassinent la justice, l’équité, la paix en écrasant les forces productives et en s’entourant de carriéristes et d’opportunistes qui ont l’échine souple et le coup de brosse efficace.
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Mahdi Hocine

Le 25 décembre 2008
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La mountader fi el moubacher (*)

Visite surprise de George Walker Bush en Irak. Notez l’importance de la date : Un 14 décembre.

Jour mémorable de son plus beau butin de guerre après les immenses gisements de pétrole de Mossoul et de Kerkouk qu’il s’est empressé de confier à la garde d’un gouvernement kurde indépendant (on dit autonome, moi je dis mon œil). En l’occurrence la capture dans un trou à rat de Saddam Hussein qui sera mondialement médiatisée :
Ridicule mise en scène qui déshonore l’armée US plus que l’ancien harki du Pentagone et ami de Rumsfeld et de la famille Bush.
Visite surprise d’un chef de guerre sans gloire à ses troupes d’assassins grassement rémunérés qui ont dévasté l’Irak à la manière des envahisseurs européens sur le continent américain au cours des siècles de la barbarie absolue :
Tout détruire, tout brûler, tout piller, violer, torturer, exterminer, démembrer parce que la seule loi qui était appliquée en ces temps là était celle de la force bestiale.
Et gare aux peuples vaincus !
Depuis la conquête de l’Irak nous avons constaté que dans tous les pays où se rendait Bush en visite officielle des milliers de citoyens révoltés descendaient dans la rue pour brûler son effigie et lui crier leur haine. Exception faite en Arabie Saoudite, au Qatar, en Egypte et dans d’autres pays arabes dits modérés où la CIA protège les familles régnantes et les dictateurs. S’ils avaient pu le faire les manifestants de tous les pays auraient certainement bombardé l’indésirable visiteur :
-de tomates pourries,
-d’œufs,
-du contenu des pots de chambre recueilli auprès des enfants privés d’eau potable en Afrique, au Yémen, en Afghanistan, en Palestine et en Irak,
-de pierres ramassés dans les décombres des maisons irakiennes libanaises, afghanes et palestiniennes rasées par l’aviation et les bombes à fragmentation de l’industrie sophistiquée américaine,
-de chaussures des estropiés à retardement des frappes chirurgicales qui laisseront des milliers de bombes dont l’explosion, longtemps après la guerre, tueront et handicaperont des citoyens qui ont oublié les atrocités de l’occupation (46 ans après l’indépendance les mines antipersonnel de l’armée française font des victimes en Algérie).
Le risque était si grand, si visible que les Etats hôtes déployaient d’impressionnantes forces de sécurité et de répression qui forment des barrages de plusieurs kilomètres autour de la résidence de l’encombrant invité.
En Suisse, en Allemagne, en Australie, en Angleterre, en France, au Canada, au Japon, nous assistions au même scenarii : partout des citoyens de tous les milieux armés de pancartes insultantes et de mannequins représentant la caricature de Bush.
Il y eut même des manifestants qui formèrent une haie et baissèrent pantalon et slip en faisant le geste de déféquer sur le visage de Bush. Faute de pouvoir le faire dans la réalité ils ont conçu ce tableau éphémère d’une grande inspiration de l’impuissance des humanistes à combattre pacifiquement les pouvoirs voyous qui dévastent le monde.
Nous pensons, sans risque de nous tromper, que c’est pour réaliser le rêve de centaines de milliers de citoyens du monde qui n’ont aucune chance d’approcher si près de Bush et de lui dire tout le mal qu’ils pensent de lui que le journaliste Ezzaydi El Mountader a traité Bush de chien en lui lançant sa paire de chaussures à la tête.
S’il avait l’intention de toucher sa cible le téléaste de la chaîne TV el Baghdadia aurait réussi. C’eût été un jeu d’enfant tant il en était proche.
La symbolique du geste comptait plus qu’une légère blessure en la circonstance. Car dans la tradition du Moyen Orient le lancer d’une paire de chaussures à la tête d’une personne c’est la manifestation à l’égard de celle-ci d’un mépris extrême et d’une haine mortelle.
Et, comme nous l’avons constaté en Europe, en Australie, en Amérique Latine, en Asie, des centaines de millions de citoyens du monde qui militent en faveur de la paix et contre la pauvreté ont montré le même degré de répulsion envers le deuxième Hitler de l’histoire contemporaine en le brûlant symboliquement et en exhibant leurs postérieurs malgré la sauvagerie des forces de répression en Europe, au Canada et en Australie où le jeu démocratique autorise les manifestations de rues parce que les citoyens ne renoncent pas facilement à leurs droits constitutionnels comme les peuples arabes.
El Mountader Ezzaydi a bien accusé Bush d’être à l’origine de la mort de centaines de milliers d’Irakiens en sachant de quoi il parle.
Il était à Felloudja, à Nadjaf, à Bagdad etc. quand les hélicoptères américains bombardaient des quartiers résidentiels, massacrant des centaines de civils qui ont manifesté leur farouche opposition à l’occupation barbare.
Il était présent quand l’armée américaine a livré les sites archéologiques et les musées au pillage des prédateurs dont des sionistes qui ne pouvaient espérer une si belle occasion d’effacer les vestiges d’une civilisation de cinq millénaires qui sont classés patrimoine mondial par l’UNESCO.
Il a vu des milliers de bébés mourir faute de lait, de médicaments, de produits d’hygiène, d’eau potable à cause du blocus anglo-américain dont le bilan était de six cents mille enfants morts avant le 1° Janvier 2000.
Il a vu des hélicoptères et des chars canardant des journalistes qui étaient reconnaissables au gilet de la presse pour les empêcher d’informer, de filmer les atrocités, de dire ce qu’ils ont vu et ce qu’ils en pensent.
Ces horreurs, ni Bush ni El Talabani ni El Maliki ne leur accordent de l’importance, les considérant comme des dégâts collatéraux inévitables quand la puissance occupante est engagée dans la noble mission de destituer un dictateur sanguinaire qui a menacé le régime sioniste (51ème Etat US) de liquidation même quand il est ridiculement armé et que ses principaux fournisseurs en armement sont les seuls défenseurs à l’ONU du colonialisme en Palestine : France, Angleterre, Allemagne, USA.
La conférence de presse s’est déroulée dans l’inviolable et hyper sécurisé quartier vert de Bagdad, sanctuaire où sont isolés les dirigeants de l’occupation, les missions étrangères et le « gouvernement » pseudo souverain et démocratique irakien.
Comme à son habitude Bush a été insolent et menteur.
Sa première déclaration était une provocation et une insulte au vu du drame insupportable de la nation irakienne :-‘’L’occupation de l’Irak fut une décision très difficile mais c’était indispensable pour la sécurité de l’Amérique’’.
Pour ce mensonge grossier Bush méritait la mise en quarantaine par le président, le premier ministre et les parlementaires irakiens (élus du peuple ???). Mais ceux-ci étaient au garde à vous, dociles, dévoués, exprimant la reconnaissance du ventre.
Et pour cause !
Pendant ces dernières années l’administration Bush a distribué 100 (cent) milliards de dollars aux officiels et aux chefs de tribus irakiens. En principe cinquante milliards de ce pactole aurait dû servir à la reconstructions des grosses infrastructures et les villes et villages qui furent rasés par l’expérimentation de la ‘’guerre’’ des étoiles dans la réalité d’une guerre d’invasion après le désarmement du pays ciblé (l’ONU s’étant chargée de cette basse besogne).
Ce scandale financier n’a pas été déterré et dénoncé par le président, le gouvernement et les parlementaires « élus du peuple irakien ??? ». Il est examiné par le Congrès élu par la majorité du peuple américain qui sent que le moment est venu de respecter quelque peu la loi et la morale pour améliorer l’image de l’Amérique en Europe, en Australie, au Japon et au Canada qui sont des amis et des alliés à ne plus négliger.
En répétant ses mensonges autant de fois que possible Bush applique une stratégie de son maître à penser Hitler :-‘’S’il sera répété dix fois ou cent fois, un mensonge restera un mensonge. S’il sera répété mille fois, le même mensonge deviendra une vérité’’.
C’est important à retenir :
Ezzaydi a traité Bush de chien en lui lançant sa paire de chaussures au visage sans vouloir le toucher. Ce qui était à sa portée puisqu’il se tenait au deuxième rang de la minuscule salle de conférence.
Quand vous apprenez que Bush a commis l’outrecuidance de débarquer en Irak sans que ses harkis de confiance, les dirigeants irakiens, n’aient été informés de la visite, vous vous dites que ceux qui auraient dû bombarder ‘’l’Empereur’’ en déchéance de leurs chaussures sont El Talabani, El Maliki, les ministres et les parlementaires (élus du peuple irakien???).
Beaucoup d’intellectuels de service, de journalistes fonctionnaires des médias étatiques et privés survivent grâce à la mondialisation de la censure, de l’autocensure, du mensonge médiatique, de la rétention de l’information, de la manipulation de l’opinion en cours depuis 2001 sous le contrôle de l’administration Bush. Ils sont unanimes à qualifier le geste de Mountader Ezzaydi de la marque d’une mauvaise éducation, de non professionnel, de ridicule, d’inconvenable, de honteux, d’enfantin, estimant qu’un journaliste dispose d’une arme très efficace (sa plume et sa caméra) et de la liberté d’expression pour transmettre ses messages.
Ah si le ridicule tuait !
Depuis que Bush avait décidé secrètement d’anéantir l’Irak et avait chargé la CIA de fabriquer un prétexte plausible pour mobiliser l’opinion américaine et européenne autour de son projet, des milliers de livres et de reportages filmés, des dizaines de milliers d’articles de presse, de travaux universitaires et de conférences diffusés quotidiennement à travers le monde n’ont eu aucun effet sur le comportement de l’administration Bush. Les sondages d’opinion le démontrent indiscutablement : ce sont les échecs successifs de la politique économique, la faillite de l’ultralibéralisme, l’affaire des subprimes et les scandales financiers de la bourse et des banques, les conséquences de l’ouragan Katerina et leur mauvaise gestion en Louisiane par Bush et son équipe dont le principe est d’ignorer les bas fonds de l’humanité et les laissés-pour-compte, l’explosion de la pauvreté, l’inaccessibilité aux soins à une impressionnante masse de démunis en Amérique qui ont détourné une partie de l’électorat républicain du candidat John Mac Caïn qui n’avait rien de consistant sur ce plan à proposer.
Si des intellectuels américains solides, sérieux, peu subversifs, habituellement écoutés par les cerveaux de la Maison Blanche, ont été méprisés et accusés d’antipatriotes parce que dans leurs analyses ils avaient anticipé la catastrophe humanitaire que nous constatons aujourd’hui en Irak, qu’en sera-t-il des écrits des « grands » journalistes et intellectuels arabes qui se sont montrés incapables de combattre au sein de leur société les comportements et les idées rétrogrades ?
Un grand nombre d’entre-eux ont déserté les champs de bataille (leurs pays), se sont réfugiés en Amérique, au Canada, chez les anciennes puissances colonialistes européennes pour pouvoir dénoncer des dictateurs qui sont soutenus et protégés par les USA et les puissances en question. Cela peut sembler un paradoxe mais acceptons sans préjugé ce postulat dans la mesure où certains n’ont pas trouvé une autre solution de se soustraire à l’incarcération, à la torture, à l’arbitraire des dictateurs et aux couteaux des égorgeurs des extrémistes religieux dont les exactions contre les citoyens ordinaires n’ont fait que consolider les dictatures en place.
Faut-il encore que ces intellectuels de bonne éducation aient le sens de la mesure. Vivant loin de la guerre ou servant de porte-voix au pouvoir irakien ils doivent comprendre que le travail de la presse libre, malgré sa pertinence, n’a aucun effet sur les décisions de l’administration américaine qui, avant l’invasion, avait tracé le plan "chitanique" de ramener l’Irak à l’âge de pierre et de le vider de sa matière grise. La catastrophe humanitaire était appréhendée par les stratèges de l’occupation comme un élément fondamental dans cette guerre destinée à décourager les résidus du nationalisme arabe et du front de la résistance de suivre l’exemple de Saddam qui se croyait assez fort pour renverser le rapport des forces dans la région.
C’était parfaitement étudié et prémédité.
La Syrie, la Libye et l’Iran étaient les principaux destinataires du message : la horde sioniste doit demeurer la plus grande puissance militaire du Moyen Orient. Toute concurrence est interdite.
C’est de ce point de vue que l’agression de Mountader Ezzaydi contre le criminel Bush mérite l’attention et interpelle tous les journalistes du Monde Arabe dont le travail considérable n’atteint jamais les antichambres des pouvoirs de décision.
Qu’ils soient laïcs, démocrates, musulmans modérés et ouverts aux autres religions, ces journalistes sont encore regardés comme une curiosité folklorique même (surtout) quand leurs observations, leurs projections et leurs analyses se révèlent d’une indiscutable justesse et rejoignent celles des compétences occidentales reconnues ou servant de références à la pensée contemporaine.
La guerre est sale.
Elle provoque des réactions exacerbées chez l’homme qui a des repères du bien, du mal, du droit, du respect de l’autre.
Quand le langage de la logique et de la raison ne porte pas ses fruits c’est l’acte d’une colère spontané et d’une violence difficilement contrôlable qui peut surgir en des moments et en des lieux imprévisibles.
Ezzaydi est doublement traumatisé par tout ce qu’il a vu grâce à sa profession inefficace de journaliste mais plus encore par sa qualité de citoyen irakien souffrant de l’occupation de son pays: cinq millions d’expatriés et de réfugiés, un nombre incalculable de morts et d’handicapés, des villes et des villages dévastés par l’aviation américaine et en face quatre ou cinq mille soldats de l’armée d’occupation tués en cinq ans et qui sont honorés comme des martyrs d’une mission civilisatrice divine.
Et en face, encore, un président voyou détesté dans son propre pays et par la majorité des peuples de l’Occident civilisé. Un président arrogant qui piétine les règles élémentaires diplomatiques en entrant en Irak sans avertir préalablement le président ‘’démocratiquement’’ élu par le peuple irakien.
C’est un acte de piraterie contre la nation irakienne qui serait souveraine selon Bush et El Talabani.
Que le jeune journaliste ait estimé qu’un lancer de chaussures aurait plus d’impact qu’un million d’articles critiques, de caricatures, d’images de cadavres et de fleuves de sang dans les rues, c’est génial (une journaliste libre allemande a si joliment articulé le mot génial face à des confrères sionistes, américains, arabes et européens**).
Les alter mondialistes auraient tous souhaité se trouver à quelques mètres de Bush dans tous les pays qu’il a visités pour le bombarder d’œufs, de tomates pourries et de matières fécales. Personnellement, dès que j’entends Bush répéter ses grossiers mensonges je me surprends à désirer avec une telle ardeur qu’il lui arrive un grand malheur comme à Ariel Sharon.
Parce que tuer ou blesser en ce fin de règne tragi-comique Bush c’est le hisser sur le piédestal des grands hommes qui ont consacré leur vie au bien être de l’humanité.
Ce sera le plus lamentable échec du Bien contre le Mal. Ce seront une fois de plus les puissances qui dominent le monde par le crime, le mensonge et la corruption qui écriront l’histoire à leur convenance comme ils l’ont fait pour la colonisation et le pillage du Tiers Monde.
Mountader Ezzaydi n’est pas un héros, il n’est pas un mal éduqué, c’est un citoyen ordinaire qui n’a pas supporté d’entendre Bush ressasser ses mensonges d’un air décontracter comme s’il s’adressait à un troupeau de moutons ou à des vassaux.
Mountader n’avait en main que ses chaussures pour réfuter les mensonges du plus grand criminel du siècle.
En refusant d’être assimilé à un mouton ou à un vassal.
C’est la signification de son acte qui lui a valu le titre de héros décerné par les peuples arabes opprimés sous les bottes de dictateurs protégés et financés par l’Amérique et les anciennes puissances coloniales.
Bush lui-même a dit un jour que s’il vivrait dans un pays occupé il prendrait les armes pour défendre sa liberté. Cela ne l’empêche pas de classer les résistants irakiens, libanais, palestiniens, afghans dans la catégorie des terroristes parce qu’ils remettent en cause l’hégémonie US au Moyen Orient.
Quel est le journaliste professionnel, libre, digne de respect qui peut encore manifester du respect à l’égard de Bush ?
Quel est l’intellectuel libre, digne de respect qui peut encore manifester du respect à l’égard de l’auteur des pires atrocités de ce siècle naissant ?
A titre personnel je me sens plus proche de Mountader Ezzaydi que des journalistes qui croient qu’ils ont le pouvoir d’influer sur le calendrier d’une puissance hégémonique seulement en noircissant du papier.
Ce qui prouve qu’ils ne connaissent rien des objectifs que poursuit l’administration US depuis I903 malgré une Documentation abondante et accessible à tous et une littérature éclairante sur le sujet mais très peu diffusée, donc très peu lue parce qu’elle dit des vérités que les journaux à gros tirages et les chaînes TV influentes en Occident s’interdisent de répercuter sur une opinion que l’on veut passive, déconnectée de la réalité monde.
Pour des raisons que l’éthique intellectuelle condamne.
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MAHDI HOCINE
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* Titre en arabe pour la rime. Traduction en Français : ‘’Un direct inattendu’’.
**Emission Kiosque de TV5 MONDE (décembre 2008).
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Obama c’est d’abord un américain

Le franc succès de Barack Obama contre John Mac Cain n’est que la revanche des citoyens américains qui n’ont pas été écoutés par une équipe dirigeante qui avait cru disposer d’assez de temps (la durée du deuxième mandat) pour achever victorieusement sa guerre en Irak et, du même coup, se faire pardonner ses crimes et ses mensonges. C’est par conséquent une sévère sanction du corps électoral contre une élite politique et, au-delà de cette élite, contre la composante active du parti républicain qui a cautionné toutes les tromperies, toutes les déviations et toutes les atrocités d’une guerre injuste. Guerre dont les raisons profondes sont liées à l’accaparement par la force des ressources énergétiques de l’un des trois pays du Moyen Orient qui demeuraient fermés aux entreprises américaines et à l’ultralibéralisme affameur des deux tiers de la population mondiale.

Après huit ans d’indifférence face aux souffrances du peuple irakien les électeurs américains ont dit clairement que la spoliation du pétrole ne mérite pas l’anéantissement d’une nation souveraine.
La conjoncture est telle que n’importe quel candidat aurait gagné contre un concurrent managé par le parti républicain. Obama et ses mentors de toutes les couleurs ont eu la présence d’esprit de saisir une opportunité qui ne se présente qu’une ou deux fois au cours d’un siècle. Et ce n’est pas rien dans un pays où le corps électoral a une réputation de paresseux, de versatile et d’apolitique, sans compter de très bonnes raisons de démobilisation induites par l’échec total sur le plan économique : chômage et refinancement mafieux des banques prédatrices et autres spéculateurs de la grosse finance au moment où des millions de citoyens américains vivent en dessous du seuil de la pauvreté et sont chassés de leurs logements par les chasseurs de primes qui avaient racheté leurs dettes pour en tirer de faramineux dividendes.
George Walker Bush, Dick Chéney, Donald Rumsfeld, Collin Powell, Charles Perle, Bolton, John Négroponte, Condoleezza Rice ont tellement méprisé l’opinion mondiale et ridiculisé le citoyen ordinaire américain avec des discours infantilisants et des actions barbares d’un autre âge au nom de la civilisation occidentale, forcément judéo-chrétienne, prétendument menacée par les arabes et les musulmans qui en veulent à la nation américaine d’être intelligente, riche, heureuse et puissante.
En apparence les discours voltigeaient aux raz des pâquerettes. Volontairement irrationnels Ils étaient conçus pour inspirer la peur et la haine à l’égard de tous ceux qui critiquent les « valeurs » de l’ultralibéralisme et de la démocratie occidentale. Sentiments latents, savamment réactivés dès les premières heures de l’explosion des trois tours de New York.
Par son comportement de shérif immoral au Moyen Orient et en Amérique latine George Walker Bush a choqué le monde entier sauf le peuple civilisé américain.
A cause de lui jamais les USA n’ont été aussi détestés. En Amérique latine, en Asie et dans le monde arabe cette haine a des raisons objectives puisque à peu près tous les dictateurs sanguinaires du Tiers Monde ont été fabriqués et sont financés et protégés par la Maison Blanche. Cette fois le virus anti US a contaminé les citoyens civilisés d’Europe, d’Australie, du Canada. Le vote consternant qui a prolongé le règne de Bush pour un deuxième mandat a aggravé cette haine et l’a étendue de l’équipe dirigeante et de l’armée au peuple. Plus de 60 % des électeurs US condamnaient la politique de Bush mais ils ont été séduits par le discours sécuritaire et des promesses insensées faites par le parti républicain en faillite de crédibilité (persistance des menaces d’agressions terroristes à l’intérieur des frontières des USA, nécessité de frapper les éventuels agresseurs chez eux, relance économique).
N’est-ce pas consternant ?
Ne dirait-on pas que les électeurs US marchaient sur la tête en 2004 ?
Bush que l’on qualifie généralement de stupide, de débile et d’affairiste aux dents de requin (notez la contradiction) a-t-il fait pire que ses prédécesseurs de Roosevelt à Clinton ?
Assurément non.
Car, à regarder de près les quatre-vingts dernières années de l’histoire de la Maison Blanche nous ne relèverons qu’une différence insignifiante.
Bush a été plus insolent, plus déluré, plus ouvertement bonimenteur, plus irrévérencieux à l’égard des règles diplomatiques et protocolaires. Il a déchiré le voile d’hypocrisie derrière lequel s’abritaient ses devanciers pour ravager d’autres pays. En ignorant souverainement le Conseil de sécurité, l’ONU, l’Union Européenne, la Cour Internationale de Justice, il n’avait pas innové. En fabriquant de gros mensonges pour la consommation interne il n’avait rien inventé non plus.
Ni d’ailleurs en noyant l’Irak sous un déluge de bombes dont beaucoup de modèles sont d’usage prohibé par les Conventions internationales ou au stade des essais.
Roosevelt, Truman, Eisenhower, Kennedy, Johnson, Nixon, Reagan, Carter, Bush père, Clinton, pour ne citer que les plus contemporains à la mise en fonction de la société des nations puis de l’ONU avec son tribunal pénal qui fut inauguré à Nuremberg, chacun a eu son ‘’Irak’’ ou ses ‘’Irak’’.
Tous ont piétiné des résolutions du Conseil de sécurité et de l’ONU pour envahir un pays ou le soumettre aux « bons » soins d’un dictateur qui sera le harki de la Maison Blanche. Ils l’ont fait sans trop heurter l’opinion mondiale. Une raison très simple à cela : la couverture médiatique en direct de la guerre était politiquement interdite et techniquement irréalisable. Les services de propagande filmaient et sélectionnaient les scènes à diffuser au public en fonction du discours de la Maison Blanche. En manipulant les séquences ils pouvaient fabriquer des « vérités » que personne n’avait la possibilité de démentir avant des années, voire des décennies. Ce qui n’a pas été le cas de Bush dont les mensonges ont été éventés instantanément et dont la barbarie a été filmée et diffusée en direct dans le monde entier sans qu’il ne puisse rien faire pour les censurer en dehors des USA. Tout ce qu’il a pu faire c’était d’assassiner les journalistes les plus téméraires et de bombarder les bureaux d’une station TV ennemie qui avait déployé des équipes sur tous les fronts où les civils mouraient par centaines quotidiennement en Irak et en Afghanistan.
De Franklin Roosevelt à Bill Clinton que de pays ont subi le rouleau compresseur US !
Cuba, l’Iran, les Philippines, le Honduras, le Nicaragua, le Venezuela, l’Argentine, le Chili, Haïti, Grenade, le Vietnam, le Congo, la Libye, le minuscule Liban. Une longue liste de pays qui furent déstabilisés, récupérés, envahis, occupés, pillés, livrés à des dictateurs sanguinaires et aux fléaux de la pauvreté, de l’ignorance et de la maladie.
Le peuple américain a montré une constante : ne pas se mêler du mal que commettent ses élus ailleurs, loin de son regard. Il ne manifestera son courroux que lorsque des centaines de soldats américains reviendront au pays dans des cercueils plombés. La guerre du Vietnam est l’illustration de cet état d’esprit égocentrique.
Est-ce pour cela que George Walker Bush a obtenu un second mandat malgré ses gros mensonges, malgré son arrogance, malgré l’incroyable mépris qu’il a manifesté à l’égard de ses propres électeurs qui lui demandaient un peu de retenue en Irak ? En cela le corps électoral américain a choqué le monde entier. Une telle arrogance de la part d’un chef d’Etat démocratiquement élu est politiquement suicidaire dans les démocraties occidentales où la société civile et la presse constituent un réel contrepouvoir : la liberté d’expression et le libre choix électoral obligent les politiciens à observer quelques règles civiques et comportementales.
Nous ne disons pas que Bush aurait été plus attentif aux appels pressants de ses concitoyens s’il avait eu le droit de briguer un troisième mandat présidentiel. Qui sait ? Cela nous semble assez probable. Il aurait été à coup sûr moins exhibitionniste, à la manière de Carter et de Clinton.
La déception nous vient d’ailleurs.
Dans son ensemble l’Europe n’a retenu que les crimes de Bush en Irak. Elle a passé allègrement l’éponge sur les quatre-vingts dernières années d’atrocités qui furent perpétrées à travers le monde par les précédents locataires de la Maison Blanche. Or c’est en regardant dans le rétroviseur du temps que nous nous rendons compte que tout ce qu’a fait et continue de faire Bush contre l’Irak, la Syrie, le Liban, l’Afghanistan, l’Iran, l’Egypte, la Palestine et le Venezuela s’inscrit dans la politique américaine réfléchie et adoptée par Roosevelt et approfondie par Eisenhower et ses successeurs. En premier lieu cette politique belliqueuse et concurrentielle contre les puissances impériales européennes au Moyen Orient (Angleterre, France) ciblait la récupération des pays gros producteurs de pétrole (Arabie Saoudite, Iran, Irak, Syrie) où les entreprises américaines étaient timidement présentes.
"-Aucune puissance économique ne survivra si elle ne contrôle pas les pays producteurs de pétrole et les voies maritimes pour le transport de cette irremplaçable richesse énergétique.’’
C’est le premier commandement de la bible de la Maison Blanche.
Roosevelt, Truman, Eisenhower, Kennedy, Johnson, Nixon, Reagan, Carter, Clinton, Bush père et fils (bientôt Barack Obama), tous ont commencé leur mandat par examiner ce qui a été fait et ce qui reste à faire pour maintenir, consolider et étendre la domination politique et économique sur les régions du monde productrices de richesses et de pétrole qui sont indispensables à la prospérité et à la puissance des USA.
Démocrates et républicains suivent la même ligne dans ce domaine de souveraineté : le contrôle et l’exploitation des gros gisements mondiaux par les entreprises américaines, la multiplication des bases militaires aux points névralgiques des cinq continents qui permettent des interventions immédiates et foudroyantes en direction des Etats « voyous » qui seraient tentés de remettre en cause « les intérêts américains » ou l’hégémonie US.
Les deux éléments se confondant dans la feuille de route des élus à la Maison Blanche.
Contrairement à ses devanciers George W. Bush, deuxième du nom, a été le shérif immoral qui n’a pas du tout honte d’exhiber ses perversions sur la place publique. Tandis que ses prédécesseurs faisaient quelques efforts de paraître civilisés au moins aux yeux de leurs alliés européens, George W. Bush n’a jamais été gêné de se comporter en empereur de la planète, de regarder ses amis d’Europe de très haut, de se montrer arrogant et futile en toutes circonstance, cruel, au dessus des institutions et des lois internationales, de mépriser l’opinion mondiale, de ne pas prendre au sérieux les électeurs américains qui se dressent contre lui après l’avoir élu pour un deuxième mandat consécutif sur un programme de guerre parce qu’ils avaient peur de leurs ombres. Ceux-ci avaient mis du temps pour s’apercevoir que l’Etat le plus voyou des deux derniers siècles et probablement de tous les temps est en train de massacrer les Irakiens injustement, en leurs noms et avec leur consentement. Particulièrement entre 2004 et 2008 : mandat usurpé grâce à l’apport des lobbies d’affaires et sionistes qui ont trouvé en lui un « chien de garde » exceptionnellement vigilant sur tout ce qui touche à leurs intérêts.
Nous serions en droit de penser, de dire, d’écrire que la divulgation des preuves qui lavent Saddam Hussein, leur ancien allié contre l’Iran, de toutes les accusations -possession d’armes de destruction massive et complicité avec Ben Laden- a moins pesé que la mort de centaines de soldats US dans la décision tardive du peuple américain de revendiquer la fin de la guerre injuste en Irak.
Prise de conscience et remords tardifs comme ce fut le cas pendant la dévastation du Vietnam (défoliant orange, pilonnage incessant, gazage, usage d’armes de destruction massive, génocide).
Pendant des années c’était l’indifférence, voire l’aveuglement mais le nombre de G’ls tués fut le détonateur de l’impressionnante mobilisation populaire devant le parvis de la Maison Blanche. Ce fut le cas pour la réaction de la majorité de la population française contre le système colonial en Algérie à partir de 1958 où l’usage de la torture, du napalm, du terrorisme d’Etat contre les populations civiles avait entraîné la mort de près de 20.000 (vingt mille) soldats français.
En général là où l’Etat le plus voyou de la planète et de l’histoire contemporaine provoque et finance des atrocités insoutenables sans engager l’armée américaine (Chili, Argentine, Congo, Liban, Iran, Syrie, Angola, Somalie, Afrique du Sud, Palestine) le peuple américain s’obstine à ne rien voir, ne rien entendre, ne rien comprendre. Il reste douillettement enfermé dans son petit confort comme un enfant gâté qui ne désire pas savoir qu’il doit son train de vie très élevé au massacre de dizaines de millions d’innocents en Afrique, en Amérique Latine et en Asie longtemps après l’extermination des indiens. Qu’il le doit aussi aux dictateurs sanguinaires qu’installe et protège la Maison Blanche dans les pays riches en ressources naturelles.
Pour piller ces richesses au profit de l’économie et de l’industrie américaines : système de spoliation qui interdit aux gouvernants du Tiers Monde de consacrer une partie de ces richesses pour le développement économique, industriel, culturel, sanitaire à l’intérieur de leurs frontières.
C’est pour cela que la pauvreté, l’ignorance, la maladie, le crime organisé paralysent des pays comme le Zaïre, le Niger, L’Egypte, l’Algérie, le Maroc, le Chili, L’Argentine, le Honduras, le Moyen Orient dont le PIB serait multiplié par dix si la plus-value des ressources naturelles avait été investie dans des programmes de développement interne, la formation, la recherche, les infrastructures socio économiques.
Système de prédation qui affame en générant la corruption et la gabegie, torture, massacre les « indigènes » des pays soumis au diktat des entreprises américaines et à la « protection » de la Maison Blanche (bases militaires et conventions sécuritaires) : Arabie Saoudite, Koweït, Egypte, Irak à partir de novembre 2008, Maroc, Jordanie et les monarchies confettis du Golfe persique.
Le règne sanguinaire de l’ultralibéral Bush junior a révélé à l’opinion mondiale que le peuple américain ne s’aperçoit qu’il n’est pas seul sur terre que lorsque les chaînes de télévision à large audience et les journaux à gros tirages veuillent bien l’informer sur les crimes de ses dirigeants dans certains pays.
D’où le sentiment de haine contre les Américains qui s’est généralisé sur les cinq continents.
Les analystes des médias à large diffusion publique et de vulgarisation seraient bien inspirés s’ils orienteraient leurs travaux sur les quatre-vingts dernières années pour décortiquer les soubassements et les mécanismes de l’hégémonie américaine.
Bush junior n’est pas le seul président des USA à avoir bafoué le Conseil de Sécurité de l’ONU, les conventions de guerre, la Cour International de Justice. De Roosevelt à Clinton, républicains et démocrates, tous ses devanciers au bureau ovale ont fait la même chose sans état d’âme. Sur le plan strict du droit international l’administration américaine est passible du tribunal pénal international au même titre que les nazis pour les crimes contre l’humanité qu’elle a perpétrés à travers le monde depuis les années qui ont été prises en considération par les actes du tribunal de Nuremberg. Le peuple américain ne s’est jamais intéressé au viol du droit international commis par ses dirigeants.
Pourquoi l’aurait-il fait tant que cela n’affectait pas son confort matériel ?
Mais jamais, au grand jamais, il n’a exprimé un tel soulagement au moment où fut déclarée l’humiliante défaite d’une équipe dirigeante qui avait réussi de le persuader à accepter l’inacceptable en le manipulant par le mensonge, éveillant en lui la peur et la haine de tout ce que représente et de tous ceux qui représentent l’Islam à travers la personne de Ben Laden qui était un pion du Pentagone et de la CIA en Afghanistan contre les soviétiques.
Comme le furent les Talibans, Saddam Hussein, Marcos, Mobutu, Videla, Duvalier, les escadrons noirs, Pinochet, Ariel Sharon.
Comme le sont actuellement Hosni Moubarek, El Maliki, Ehud Olmert, El Talabani, Mahmoud Abbas, Abdallah le jordanien, les monarques saoudiens et maghrébins.
Quant à Barack Obama, ce n’est pas pour diminuer de son mérite que nous avons emprunté ce long détour. C’est avant tout pour essayer de comprendre la passivité d’un peuple jouissant d’un bagage culturel non négligeable face au règne du shérif immoral et de ses devanciers à la Maison Blanche.
Peuple amnésique.
Peuple indifférent.
Peuple égocentrique qui se nourrit du sang et des malheurs des autres peuples comme un vampire justement grâce aux crimes de ses dirigeants, de son armée, de ses services de sécurité dont la CIA qui sélectionnent et protègent les dictateurs dans un Tiers Monde assoiffé de liberté, de Savoir et de bien être. Un Tiers Monde où les maladies du Moyen Age, la famine et l’eau impropre à la consommation tuent des millions d’enfants et d’adultes parce que des trillions de dollars sont gaspillés dans des guerres inutiles et distribués aux gros spéculateurs de la finance productrice de chômage, de pauvreté et d’injustice socio-économique alors qu’une petite centaine de milliards de dollars intelligemment investie enrayera durablement les causes d’une catastrophe humanitaire que les membres du G8 regardent avec mépris ou condescendance.
Certes Barack Obama et ses mentors Blancs et Noirs ont eu un flair extraordinaire. Désigné comme ennemi public numéro 1 sur les cinq continents (sauf à la CIJ et au TPI) Bush déteignait sur tous ceux qui l’approchaient et particulièrement sur son entourage du parti républicain. A l’évidence, les américains s’étaient préparés à un vote sanction contre les dirigeants d’un parti politique qui leur a menti et les a méprisé : les raisons mercantiles de l’invasion de l’Irak, les massacres des civils dans des quartiers résidentiels, la torture, les prisons secrètes, les avions et les bateaux transformés en laboratoires de torture, Abou Ghib, Guantanamo, l’agression du Liban en 2006, les détournements de deniers publics par la société Halliburton, les entreprises privées américaines et anglaises payées pour tuer des civils irakiens, pour torturer, pour réprimer au nom de l’Etat Américain, donc au nom du peuple américain sans être comptable devant une juridiction pénale et l’ONU.
Dans ce contexte d’immoralité généralisée Barack Obama ne pouvait craindre que des rivaux au sein du parti démocrate. Sa victoire sur Hillary Clinton est plus significative et méritoire que son franc succès contre Mac Cain. Il était devenu le premier président des USA au moment précis où sa rivale immorale blanche avait jeté l’éponge en lui reconnaissant de grandes qualités humaines et intellectuelles.
C’est à ce moment précis que les barrières ségrégationnistes ont subi de larges fissures. Des fissures assez larges pour estimer que Barack Obama ait réalisé le rêve pour lequel se sont sacrifiés Martin Luther King, Malcolm X, Mohamed Ali (Cassius Clay) et des centaines de milliers de descendants d’esclaves en Amérique comme les ‘’Panthers noires ‘’.
La vague mondiale de sympathie qui a salué le remplacement d’un criminel de guerre Blanc par le fils d’un immigrant kenyan musulman de peau noire et d’une américaine chrétienne de peau blanche (d’origine européenne) est sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Comme est sans précédent la vague mondiale de haine qui a submergé l’Amérique depuis que Bush a anéanti l’Irak en se servant d’un stupide mensonge qui sera pris pour parole d’évangile par toute l’Europe judéo-chrétienne civilisée.
Autant Bush junior est déclaré coupable d’avoir terrorisé et affamé des peuples désarmés mais très riches en ressources naturelles pour les piller, autant Barack Obama est ressenti par les peuples sous dictature comme une personnalité amie ou très proche d’eux qui leur rendra justice en les libérant des dictateurs qui leur ont été imposés par les maîtres successifs de la Maison Blanche.
Utopie!!!
Barack Obama est d’abord un Américain élu sous la baguette d’un parti qui est pour la démocratie en Amérique, en Europe et au profit des sionistes seulement en terre palestinienne mais qui soutient, protège et finance les dictateurs en Amérique latine, en Afrique, en Asie et dans le monde Arabe pour des raisons géostratégiques et économiques.
Même s’il le voudrait Barack Obama n’aura pas le droit de changer un système qui s’oppose énergiquement à ce que des dirigeants du Tiers Monde exploitent les richesses naturelles pour combattre la pauvreté, l’analphabétisme et la mal vie chez eux.
Les assassinats de Mossadegh, de Lumumba et de Salvador Allende, pour ne citer que ces trois exemples, faisaient partie des commandements inviolables de la bible de la Maison Blanche.
Il est évident que même si Barack Obama était président à l’époque il aurait ordonné ou couvert politiquement et financièrement ces trois coups d’Etat parce que le pétrole de l’Iran au même titre que le cuivre et les immenses forêts du Chili étaient indispensables à la prospérité de l’Amérique et devaient être exploités par des entreprises américaines même s’il fallait condamner des dizaines de millions de citoyens chiliens et iraniens à crever de faim. Comme d’ailleurs les minerais précieux du Congo. Pour cela il fallait confier la direction du Chili à Pinochet, celle du Congo à Mobutu et le trône de l’Iran à un enfant qui sera téléguidé par l’ambassadeur américain à Téhéran.
Nous ne doutons pas que l’élection d’un candidat démocrate métissé soit une très bonne chose pour les Américains. Mais qu’en sera-t-il pour l’Afrique, l’Amérique latine, l’Asie et le Moyen Orient dont les dictateurs sont des tueurs à gages de Washington et des anciennes puissances coloniales européennes (généralement on dit des marionnettes) ?
Déjà sur le problème de la décolonisation de la Palestine Obama le démocrate n’a pas dévié de la ligne de Bush junior le républicain : ligne suivie méthodiquement par Roosevelt, Truman, Eisenhower, Kennedy, Johnson, Nixon, Reagan, Carter, Clinton, Bush père.
Barack Obama s’est exprimé avec une grande fermeté dans un discours écrit spécialement à l’intention des lobbies sionistes (AIPAC) qui pèsent lourdement sur la scène politique, médiatique et financière en Occident : El Qods sera la capitale du sionisme. Une et Indivisible. L’Etat sioniste recevra trente milliards de dollars d’aide militaire. La Maison Blanche veillera à ce que l’armée sioniste demeure indéfiniment la plus puissante du Moyen Orient.
Ce qui renforce notre conviction souvent répétée que la Palestine occupée a le statut de la plus importante base militaire US en Méditerranée sinon du monde.
Son discours a été diffusé en direct, repris et commenté par les chaînes TV du monde entier. Et, comme pour narguer les modérés, fidèles ‘’amis’’ et ‘’alliés’’, que compte l’Amérique dans le monde arabe et musulman Obama a placé sur le fauteuil de Condoleezza Rice une fidèle amie et alliée de la horde sioniste qui ne sera pas moins exigeante sur les concessions que devront faire encore et toujours les Palestiniens pour espérer un geste de charité ou de mansuétude de la Maison Blanche. Comme par exemple celui de recommander à Peres, Olmert, et Ehud Barak de modérer leurs opérations barbares qui scandalisent les citoyens européens sans le soutien desquels l’occupation et la colonisation de la Palestine connaîtront le triste sort de l’apartheid en Afrique du Sud.
Il semblerait que le premier président Noir (métissé) des Etats-Unis ne voulait pas confier le poste de Rice à Hillary Clinton qui en rêvait depuis son éviction humiliante de la course à la présidentielle. Il aurait cédé à des recommandations-pressions amicales (mieux vaut avoir les Clinton avec soi que contre soi).
Retenons de cet épisode du feuilleton des actes post-électoraux marquants d’Obama, lors de la présentation d’une partie de sa nouvelle équipe, que l'ex première dame de la plus grande puissance mondiale, a versé des larmes publiquement quand il lui a tressé une couronne de compliments sur ses qualités humaines, ses compétences, son courage, son patriotisme.
Pendant des siècles nous étions habitués de voir des Noirs sensibles à la considération que leur manifeste le maître Blanc. Les larmes de la diablesse Hillary (émue ou humiliée ?) seraient une coquetterie de l’Histoire ou une belle avancée d’une partie de l’humanité –assurément la plus barbare de notre temps– vers la reconnaissance de la valeur de l’autre.
Vers la reconnaissance de la valeur des autres, devrions-nous dire.
Quel signe a voulu envoyer Obama au monde en reconduisant Robert Gates au poste de Secrétaire d’Etat à la défense qu’il occupe actuellement sous la baguette du criminel Bush ?
Nous y voyons une hiérarchisation des problèmes urgents de l’équipe gouvernementale qui sera en fonction à partir du 20 Janvier 2009. Parmi ces problèmes la décolonisation de la Palestine n’est pas envisagée avec la prise en compte du plan arabe et viendra en dernier.
L’urgence c’est la guerre, encore la guerre.
L’urgence c’est encore le maintien de l’état de ni guerre ni paix au Moyen Orient.
Certes la question de l’Irak sera traitée de manière plus intelligente. Mais l’Afghanistan, le Pakistan, l’Iran et la Syrie connaîtront menaces, désordres et massacres tant qu’ils ne s’aligneront pas sur les positions ‘’modérées’’ des pétromonarchies du Golfe et de l’Egypte.
Pour les peuples arabes les choses sont claires : Bush et Obama même combat.
C’est bonnet blanc, blanc bonnet.
Pour les dictateurs arabes aussi les choses sont claires : ils ne craindront pas la destitution légale par des élections libres et honnêtes que les dirigeants démocrates de l’Occident s’abstiendront de leur imposer en concertation avec Barack Obama qui a encore besoin d’eux.
Pour les démocrates du monde Arabe le combat continue.
On ne mendie pas la démocratie.
On se bat pour l’arracher comme on se bat pour arracher la liberté, la dignité, l’indépendance et la justice.
Tant pis si le grand avocat et humaniste Obama verra en nous des « terroristes ». Il n’avait pas hésité à briser ses amitiés avec des intellectuels palestiniens opposés à la construction des colonies en Palestine. Certainement il désirait bénéficier de l’onction des lobbies sionistes et évangélistes avant d’aller embrasser le mur des lamentations à El Qods occupée et martyrisée.
Actuellement Evio Morales et Chavez sont ciblés par la Maison Blanche pour le crime de vouloir combattre le fléau de la pauvreté chez eux.
Que fera Barack Obama contre la stratégie américaine de déstabilisation de ces hommes qui tentent de protéger leurs pays du pillage de leurs richesses par des entreprises américaines ?

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Mahdi Hocine
Le 3 décembre 2008
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