Sunday, December 31, 2017

Discours du président Macron un 8 mai 1945 s'il était Algérien



Chers concitoyens,
Mesdames, messieurs et vous jeunes filles, jeunes gens, enfants qui – pour prendre part à cette cérémonie commémorative aux côtés de vos camarades des établissements de Sétif, de Guelma, de Kherrata,  vous êtes venus de Touggourt, de Djelfa, d'Héliopolis, de Tindouf et de toutes les villes f'Algérie. c’est à vous que je m’adresse aujourd’hui.
Inévitablement le temps passe, les survivants du drame peu à peu se font rares.
Je salue avec respect et affection les survivants des massacres de Sétif, Guelma, kherrata dont certains sont ici parmi nous.
Je salue aussi les familles des victimes qui conservent gravé dans le cœur cette journée tragique. 
Voyez ces ruines qui sont derrière vous, déjà la pluie et le soleil après tant de décennies ont effacé les traces noires de l’incendie dévastateur. L’herbe a repoussé, l’impact des balles tirées ce jour-là sur les hommes, les femmes, les enfants, les vieillards s’est poli sur ces murs et se confond avec l’érosion de la pierre.
Il en va de même en ce qui concerne la mémoire, elle aussi forcément s’érode.
Ce qui se transmet risque de s’affadir, sans cesse nous devons raviver la flamme et lui redonner sens. 

C’est pourquoi j’ai voulu que vous soyez présents ici, présents aux côtés des enfants de Sétif, de Guelma, de Kherrata, vous, centaines d’enfants des écoles d'Algérie, pour que la mémoire soit transmise dans sa substance par la vision des ruines, des tombes, des noms.
Je sais que cette journée restera pour vous un moment singulier, parce que vous aurez vu ces lieux de vos yeux, parce que vous aurez serré la main des rescapés et discuté avec eux. C’est ainsi que se perpétue le fil de l’histoire. J’ai voulu que vous deveniez vous aussi des témoins.
Etre témoin c’est d’abord honorer la mémoire des victimes. Nous sommes ici pour pleurer les morts. Ils reposent derrière moi. 
 Nous leur offrirons l’hommage et le souvenir de toute la nation.
Ce soir, revenus dans vos familles, vous raconterez cette journée.  Et plusieurs années après, vous vous souviendrez de ces visages comme on se souvient de ses contemporains, et vous les ferez revivre.
Quelques noms de ceux qui se sont tus pour toujours le 8 mai 1945 résonneront par votre bouche, dans des endroits d'Algérie où jamais ils n'avaient été prononcés. Par vous, ils vivront.
Ce soir vous serez des témoins et vous serez devenus à votre tour des passeurs. Mais vous serez bien plus encore, car Sétif, Guelma, Kherrata ce n'est pas seulement un drame,  ce n’est pas seulement une épouvantable tragédie. Sétif, Guelma, Kherrata représentent un scandale, un scandale absolu.
Sétif, Guelma, Kherrata, ce 8 mai 1945, c'était l'Algérie. La journée avait commencé comme celle d’aujourd’hui. Le ciel était merveilleusement bleu.
Il faisait beau. Des dizaines d'hommes étaient réunis pour saluer la victoire des alliés et la libération de l'Europe dont la France où nos enfants, nos frères, nos parents avaient combattu les hordes nazis aux côtés des Français, des anglais et des américains. 

Nul ne pressentais alors l'orage d'acier et de feu qui allait déferler, nul ne se doutait que les quartiers de Sétif, Guelma, Kherrata allaient être jonchées de cadavres d'innocents et que de nombreux villages ne deviendraient plus que des champs de ruines, calcinés, envahis par l'odeur de la mort.
45.000 hommes, femmes, enfants, vieillards furent fusillés, décapités, estropiés, brûlés, grillés dans des fours à chaux. 

Leurs cris d'épouvante et de douleur s'entendirent à plusieurs kilomètres à la ronde.

Parce que c'était Sétif, Guelma, Kherrata, parce que ce furent ces femmes et ces enfants, parce que ce furent ces vieillards et ces hommes dans la force de l'âge, parce que le supplice fut si sauvage, si radical, si ignoble, c’est l'Algérie colonisée ce jour-là qui fut frappée au cœur.

Ce n'était pas le premier et ce ne sera pas le dernier massacre visant les Algériens qui osaient prononcer le mot sacrilège "Indépendance". La république française, première puissance européenne usurpatrice en Afrique, ne supportait pas que les peuples qu'elle dominait aient l'outrecuidance de réclamer des droits élémentaires. 

C'était cela le visage hideux du système colonial français. 
Le massacre de Sétif, Guelma, Kherrata c'est le triomphe de l'arbitraire, c'est la cruauté sans partage, c'est la pitié oubliée, c'est la piété bafouée. 
Sétif, Guelma, Kherrata c'est la sauvagerie brutale, c'est l'appétit effréné du sang et de la mort.
Si le récit de ce massacre et la vue de ces ruines nous donnent encore aujourd’hui une indicible nausée, c'est parce que nous savons intimement, au creux de nos tripes, au cœur de notre conscience que ce qui se produisit ce jour-là est exactement ce que l'Algérie, l’Histoire de l'Algérie, les héros de l'Algérie ont toujours voulu combattre.
Le martyre de Sétif, Guelma, Kherrata concentre tous ce qui nous révulse, tout ce qui nous révolte. Il attente à des hommes, à des femmes, à des enfants, à des vieillards, mais il attente aussi à la conscience Algérienne, à la conscience humaine. C’est tout ce contre quoi nous avons bâti nos valeurs, notre culture, notre civilisation.
Notre conscience ici s'insurge parce qu'a été piétiné ce qui nous construit en profondeur, le respect de la vie humaine. Nous ne serions pas le peuple que nous sommes si nous ne donnions à l'autre un statut sacré. C'est parce que nous lui conférons cette dignité suprême que nous sommes soucieux collectivement de protéger, éduquer, soigner, secourir, défendre, aider l’autre.
L'Algérie est ce pays où depuis des siècles nous faisons de la vie de l'autre un sanctuaire : droit, justice, dignité sont le cœur de notre effort commun. Cet effort parfois échoue. L’Histoire en déjoue les intentions. Alors nous essayons encore. Nous y travaillons sans relâche.
Ce jour du 8 mai 1945, c'est tout ce que nous haïssons qui s’est abattu sur Sétif, Guelma, Kherrata et des dizaines de villages de l'Est algérien. La vie humaine fut comptée pour rien, l'innocence fut assassinée, la souffrance des victimes fit le plaisir des bourreaux. La mort devint un jeu, le néant un but.
« Plus jamais ça », ont crié des générations de survivants aux guerres atroces du XXème siècle ; « Plus jamais ça », ont crié les familles de Sétif, d'Alger, de Biskra, de Constantine, de Tamanrasset, de Tébessa, de Tlemcen, de tant d’autres lieux de supplices.

 « Plus jamais ça » ont clamé les rares rescapés des camps du Sahara.
Mais nous savons bien que tout recommence et que tout peut recommencer. Et ce sera votre responsabilité à vous jeunes gens de toujours y veiller, parce que jamais vous n'oublierez, parce que nous savons bien en effet qu'à nos portes cela continue. 

Nous aimerions pouvoir dire que désormais cela se passe loin de chez nous ou que cela n’advient plus, mais l'Irak détruit par les Américains, la Libye disloquée par la France, le Yémen martyrisé par la coalition Arabie saoudite-Emirats arabes unis-Bahreïn, la Palestine colonisée par des Américains et des Européens, aujourd'hui c'est  chez nous.
Et parfois c'est chez nous, au sein de nos populations et de nos territoires, que resurgit la bestialité infâme, celle-là même qui dévasta Sétif, Guelma, Kherrata. Les ruines de nos villes et de nos village ne font hélas pas rempart contre cette barbarie qui toujours couve; et pas davantage le visage des enfants suppliciés, martyrisés. Non, le seul rempart contre la folie meurtrière qui couve dans le cœur des hommes, c'est notre conscience et c'est notre exigence de chaque instant. C'est ce fil qui nous relie à chacun, à notre histoire, à notre humanité.
Nous venons ici la retremper à sa source. Ici notre conscience se fortifie parce qu'ici elle voit, elle sait, elle touche ce contre quoi elle se dresse. Ici, nous faisons provision d’indignation.
Je vous ai dit que ce soir vous seriez davantage que des témoins : j'aimerais que vous soyez devenus des consciences. Puisse cette journée vous rappeler sans cesse que la paix, le respect, la tolérance, l’humanité ne sont jamais acquis. Ce sont des gains fragiles sur la violence et le néant. Vous en êtes les dépositaires, prenez en soin.
Le monde est instable, il est dangereux. Il l’était en 1830 et il l’est encore aujourd'hui. La barbarie, dès qu'elle le peut, se reforme et son visage ne change pas. Il est toujours celui de la sauvagerie, se dissimulant derrière un idéal dévoyé, brandissant des étendards sanglants et se ruant vers la mort et la destruction sans jamais en être rassasiée. Car le monde toujours éprouve notre conscience ; elle est notre seul recours. Rendons-la forte, rendons-la vigilante, rendons-la intransigeante.
Ne supportons pas que soit attaqué ou repris un seul des espaces conquis par nos luttes communes. N'acceptons pas que les fruits de nos victoires qui s'appellent République, démocratie, droit de l’homme et du citoyen, qui s’appellent liberté, paix, justice soient menacés ou contestés par les apôtres du néant, fanatiques en tous genres, extrémistes de toutes figures.
Tous ceux qui pour défendre une cause nient l'humanité de l’autre sont dans l’erreur, car nous sommes tous enracinés dans notre humanité. Il n'est pas de cause qui vaille si elle oublie cela.
Il est des mots aujourd'hui en Algérie dont certains moquent l’innocence un peu naïve : humanisme, tolérance, bienveillance, espérance, revendiquez-les, défendez-les, faites-en vos drapeaux contre les drapeaux sanglants et le relativisme corrosif dont notre monde souffre tant.
Tout ne se vaut pas. La parole des rescapés de Sétif, Guelma, Kherrata pèse plus qu'une autre. C'est cela être une conscience et c'est cela ce à quoi aussi, notre école doit veiller. 
Se souvenir ce n'est pas seulement se rendre dans des lieux de pèlerinage indiqués par les professeurs ou les guides touristiques. C'est vouloir comprendre pourquoi nous sommes là. C’est saisir ce qui nous lie et qui nous unit. C’est revivre ce que nous avons affronté, surmonté, vaincu pour être ce que nous sommes redevenus après une longue nuit coloniale de près d'un siècle et demi : une nation.
C'est aussi percevoir le sens qu'il y a à poursuivre cet immense projet, cette merveilleuse ambition qu'on appelle l'Algérie. Oui, le monde est complexe, comprenez-le, soyez à la hauteur de ce qu'il exige de vous et soyez exigeants avec lui. Ouvrez-vous à lui, n’en ayez pas peur. Apprenez à l’aimer mais aussi à le changer. C'est à cela que sert l'éducation. Elle arme votre conscience contre les tentations mauvaises, la passivité morale et fait de vous des citoyens qui sauront opposer à tous les Sétif, les Guelma, les Kerrata le goût inépuisable de la vie et de l’avenir. 
Ici, on dirait que le cri des martyrs ne s'est jamais tu. 

Ecoutez. 

Passant devant les décombres, on croit voir encore se dessiner leurs silhouettes égarées. Regardez. Et pourtant, grâce à la fidélité des familles un miracle s'est produit. Sur les maisons, les noms des morts ont fleuri. Des livres sont écrits qui racontent la vie humble et douce des habitants. Sur le visage photographié des victimes on aperçoit un sourire, on lit une insouciance. La vie à la fin l'emporte.
Les bourreaux ne sont plus. Ils n'ont même plus de nom. La honte et l’oubli les ont recouverts et les Algériens ont adopté les martyrs de Sétif, Kherrata, Guelma. Ils les ont accueillis dans cette grande famille qu'est notre mémoire nationale. Ils y vivent désormais respectés, honorés, aimés. Ici se sont noués tant de drames, des mémoires des familles et des martyrs jusqu'aux mémoires des malgré-nous, à toutes celles et ceux qui ont tressé ce drame Algérien et ce drame de l'Humanité, nous devons penser.
Le scandale de Sétif, Guelma, Kerrata comme d'autres balafres sur le visage de l'Algérie cimente notre peuple, parce qu'il démontre que nous savons – malgré l’horreur, malgré la barbarie, malgré les fautes, celles des autres mais les nôtres aussi – tenir ensemble debout, capables d'unité et capables aussi de pardon.
Les familles de Sétif, de Guelma, de Kherrata furent longues à pardonner comme le furent toutes les familles de suppliciés.

La soif de réconciliation ne saurait être le premier mouvement des victimes. 

Il faut d'abord que justice soit faite, nous avons appris cela, parfois par l'échec. 

La justice progresse aussi par la mobilisation des consciences, elle est à hauteur d’homme ; et lorsqu’elle est rendue, la paix peut revenir.
Alors surgissent les bonnes volontés qu'anime un farouche désir de vérité, de justice et enfin de concorde. C'est cela la République, car nous feront ici la concorde. 
Jeunes filles, jeunes gens, les enfants, ce soir dans vos familles vous rapporterez le souvenir de ce martyre et ses enseignements. Vous ne serez plus les même. Mais vous rapporterez aussi, je l'espère, le goût et l'énergie d'édifier sur ses ruines encore chaudes un monde meilleur, de défendre, dans ce monde qui vacille, qui parfois doute, qui aujourd'hui encore trébuche, cette histoire dans laquelle se trouve notre destin, de défendre nos libertés toujours, les droits pour lesquels nos aïeux se sont battus et sont tombés, de défendre la sève de la République Algérienne.
Car en oubliant, en décidant de ne plus nous souvenir ou de ne plus nous battre, nous prendrions ce risque, immensément coupables de répéter l'histoire. Je n’ai pour ma part qu’une seule tâche, une seule mission : de toutes mes forces vous aider à y parvenir. Vous en rendre capables.
Vive la République.
Vive l'Algérie

Gloire à nos martyrs
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Discours d'Emmanuel Macron, président virtuel de la république algérienne souveraine à la cérémonie commémorative des massacres du 8 mai 1945 en Algérie.
Discours du 10 juin 2017 à Oradour-sur-Glane adapté à l'Algérie par Mahdi Hocine 
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Le 31 décembre 2017
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Wednesday, December 27, 2017

Emmanuel Macron : Tu es un imposteur

Ce que tu as dit aux écoliers et aux lycéens français le 10 juin 2017 à Oradour-sur-Glane (extrait*) :
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"Sans cesse, nous devons raviver la flamme et lui donner sens. Pour que la mémoire soit transmise dans sa substance. Par la vision des ruines, des noms et des tombes. J'ai voulu que vous deveniez des témoins vous aussi. Être témoin, c'est honorer la mémoire des victimes...Ce soir, revenus dans vos familles, vous raconterez cette journée et plusieurs années après, vous vous souviendrez de ces visages, vous les ferez revivre. Ce soir, vous serez des témoins et vous serez devenus à votre tour des passeurs... Oradour est un scandale absolu. Le plus jeune enfant, mort ici, avait huit jours (...) parce que le supplice fut si sauvage, si radical, si ignoble, ce fut la France qui fut frappé en plein coeur (...) Ici, nous faisons provision d'indignation. Ce soir, j'aimerais que vous soyez devenus des consciences" 
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Au cours de tes déplacement du mois de décembre 2017 en Afrique, notamment au Burkina Faso et en Algérie, tu as violemment reproché aux jeunes Africains et aux jeunes Algériens de t'avoir interpellé sur le passé colonial de la république française, de se souvenir des souffrances indicibles de plusieurs générations de citoyens Africains et de Maghrébins qui furent écrasés pendant plus d'un siècle et demi sous les bottes de la soldatesque de  la république française et des colons.

Comment comprendre et admettre tes reproches déplacés pour ne pas dire insensés, aux jeunes Africains et Maghrébins à qui tu as ordonné avec une telle vigueur d'oublier le passé colonial français (1830-1962) alors que tu enseignes aux écoliers français de ne pas oublier l'occupation de la France par les Allemands (1939-1945) ?

Heureusement que ton allocution du 10 juin 2017 à Oradour-sur-Glane fournit aux analystes et aux observateurs des éléments très sérieux concernant ta nature versatile mais que tu qualifie de paradoxale.

Afin de me convaincre de cette versatilité qui explique le pourquoi et le comment de tes reproches insensés aux jeunes Africains et Maghrébins de "t'embrouiller" avec le cruel passé colonial, je me suis astreint à des corvées très pénibles : celle de réécouter plusieurs fois ton discours du 10  juin 2017 et celle de revisionner les vidéos de la cérémonie de recueillement en hommage aux habitants d'Oradour-sur-Glane qui furent massacrés en 1944 par l'armée Allemande.

A cette occasion tu t'es entouré exceptionnellement  de 400 écoliers et lycéens rassemblés de toutes les régions de l'Hexagone.

Ce fut une cérémonie commémorative sans précédent en France que tu as dirigée de bout en bout avec le désir d'inculquer aux écoliers et aux lycéens la nécessité de cultiver le devoir de mémoire et de le transmettre de génération en génération car l'occupation d'un pays par une puissance étrangère est, selon tes propres termes, un CRIME CONTRE L'HUMANITé

Entendu le 10 juin 2017 ton discours m'avait bouleversé. Ce jour là j'avais suivi la cérémonie en direct sur des chaînes tv françaises jusqu'à la fin des émissions spéciales qui furent programmées par quelques médias publics et privés.

Mais en réécoutant ce même discours en décembre 2017 j'ai eu envie de vomir, car il m'était impossible d'admettre ton revirement, ton double langage, ton inhumanité.

1) - Aux écoliers et aux lycéens français, en juin 2017, tu enseignes la nécessité du devoir de mémoire en leur ordonnant de le transmettre à leurs enfants et aux enfants de leurs enfants.

2) - Aux jeunes Africains et Algériens, en décembre 2017, tu leur reproches méchamment de se montrer fidèles au devoir de mémoire sous le fallacieux prétexte qu'ils soient nés après l'indépendance de leurs pays et de ne pas avoir souffert directement des crimes du colonialisme français. 

Quelle ineptie !

Et toi, as-tu souffert directement de l'occupation allemande de 1939 à 1945 ?

NON.

Et toi, as-tu assisté aux massacres des habitants d'Oradour-Sur-Gane par la soldatesque germanique en 1944 ?

NON.

Tu n'étais pas né et même ta mère et ton père n'étaient pas encore nés ou ne se connaissaient pas à cette date.

Et les 400 innocents que tu as rassemblés autour de toi spécialement à l'effet de leur inculquer le devoir de mémoire, ont-ils souffert directement de l'occupation allemande ?

NON.

En plus, dans ton discours du 10 juin 2017 tu as occulté sciemment des points très importants de l'Histoire.

1) - L'occupation de la France par l'Allemagne a pris fin le 8 mai 1945 grâce à l'intervention militaire massive des anglais et des américains. Elle n'a duré qu'un peu plus de 5 ans (1939-1945).

2) - Le colonialisme français a pris fin le 3 juillet 1962. Il a duré 132 ans (1830-1962).

Cela veut tout simplement dire que les parents et les grands parents des jeunes Africains et Algériens qui t'ont interpellé sur la cruauté du colonialisme français furent des acteurs et des victimes des exactions coloniales et de l'armée française de 1830 à 1962.

Mais, ce qui est inconcevable pour un humaniste et un esprit équilibré, ce sont les faits suivants :

A) - Le 8 mai 1945, en France, la république française fêtait joyeusement la victoire sur l'armée spoliatrice allemande. Ce n'était que chant, danse, ébats amoureux et beuverie du matin au soir.

B) - Le 8 mai 1945, en Algérie, l'armée de la république française, les pieds-noirs et les colons massacraient sans pitié des milliers d'indigènes du matin au soir et les jours suivants. A Sétif, à Guelma, à Kherrata et particulièrement dans de nombreuses localités de l'Est algérien...

L'équivalent de 80 Oradour-sur-Glane selon des observateurs Anglais et Américains... 

A peine l'équivalent de deux Oradour-Sur-Glane selon les rapports du gouvernement spoliateur français.

Quand le gouvernement colonial reconnaît avoir massacré 1200 indigènes un jour de fête internationale en sachant que l'ONU ne le sanctionnera pas, c'est un non-événement surtout que les indigènes ont été torturés, violés, décapités, assassinés, cramés, parce qu'ils avaient commis le crime inconcevable chez des peuplades arriérées d'organiser une marche pacifique au cours de laquelle ils avaient salué la victoire des alliés sur les nazis, exhibé un drapeau algérien et revendiqué leur droit à l'indépendance.

A partir de là, comment admettre les virulents reproches que tu as l'indécence d'adresser aux jeunes Africains et Algériens qui ne peuvent pas oublier les exactions de l'armée coloniale française en Afrique, en Asie et au Maghreb ?

Avant 1945 il n'y avait ni le tribunal pénal international, ni la notion de Crime contre l'Humanité, ni la Charte Universelle des Droits de l'Homme. 

Après 1945 la France comptait parmi les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et disposait du droit veto. Donc elle était immunisée contre les lois internationales et rien ne se dressait sur son chemin d'exterminatrice fière de porter le titre de première puissance coloniale en Afrique. 

Le droit de veto a fait le malheur de dizaines de peuples colonisés. SA SUPPRESSION doit être un combat de tous les jours des humanistes du monde entier.

Des tonnes d'archives noires de la période coloniale sont à ta portée. Il te suffira d'un peu de bonne volonté pour les consulter et savoir combien d'Oradour-sur-Glane le colonialisme et le protectorat français ont commis en Afrique, en Asie et au Maghreb, après la création du Tribunal pénal international et de la Charte universelle des droits de l'homme.

En vérité, je doute fort que tu aies l'humanité de regarder la réalité en face. 

Tu es trop calculateur.

Tu as volontairement occulté cette période où la république française, "juste et humaine" selon toi, avait ouvertement violé les lois internationales comme le font en ce moment les USA et le régime d'apartheid sioniste que tu soutiens de toutes tes forces parce que de nombreux français sont des colons, des tortionnaires, des fonctionnaires et des militaires sionistes en Palestine Occupé et sont contre la renaissance de l'Etat palestinien sur les frontières qui furent tracées par l'ONU en 1948.

Tu n'as pas eu le courage intellectuel d'éclairer les innocents écoliers français et les lycéens ignorants sur les Crimes contre l'Humanité qui furent perpétrés sans pitié par la république française en Afrique, en Asie et au Maghreb après 1945.

Tu n'as pas eu non plus le courage politique d'éclairer les innocents et ignorants écoliers français sur le pourquoi et le comment des exactions barbares de la république française contre des peuples désarmés, dominés, écrasés en Afrique, en Asie, au Maghreb et ailleurs.

Impardonnables mensonges par omission d'un professeur compétent qui maîtrise l'histoire dans ses moindres recoins mais qui a versé dans la manipulation de jeunes esprits qui sont très facile à tromper.

Toi-même à  Alger en Mai 2017, quand tu étais candidat à la présidence de la république française bien placé, tu as reconnu sans la moindre hésitation que le colonialisme est un Crime contre l'Humanité.  
   
Une fois de retour en France tu as changé complètement de cap.

Tu t'es renié à cause des pressions électoralistes des lobbys "Algérie française" et de plusieurs maires du Sud de la France où sont concentrés les colons et les pieds-noirs dont le vote pouvait jouer en faveur de tes adversaires les plus en vue : le truand François Fillon et la haïssable Marine Le Pen.

Je m'insurge contre tes mensonges politiques préfabriqués quand tu oses prétendre sans honte que les pieds-noirs et les colons sont aussi victimes d'injustice que les "indigènes" car tu n'es pas sincère. 

Oui. 

Les pieds-noirs et les colons aimaient l'Algérie qu'ils voulaient éternellement française mais ils vomissaient les Algériens qu'ils auraient voulu exterminer comme les Amérindiens dès 1830.

Non, Emmanuel Macron. 

Les colons et les pieds-noirs n'étaient victimes que de leur inégalable égoïsme. Uniquement de leur égoïsme et tu n'ignores pas cela. 

Jusqu'à la dernière minute ils avaient rejeté les revendications "légitimes" des assimilationnistes pour que les indigènes puissent jouir du minimum des droits que la république française reconnaissait à ses concitoyens Chrétiens et juifs en Algérie et tu n'ignores pas cela. 

Des dizaines de milliers de rapports officiels de la république française l'affirment. Tu dois en avoir lu quelques-uns (dans tous les cas il est en ton pouvoir de les consulter à n'importe quel moment).

Je te renvoie aux actions et au Manifeste du député assimilationniste notoire, Ferhat Abbas, qui avait milité sans relâche en faveur du rattachement de l'Algérie à la France. C'était un visionnaire dont le général de Gaulle se gaussait en raison de son reniement de la nation algérienne et de son mariage à une française alors qu'il était plus lucide et aussi cultivé que lui.

Apprends de Ferhat Abbas, tu deviendras plus efficace.

Avant le Premier Novembre 1954, au sein de l'Assemblée nationale française des centaines "d'indigènes" assimilationnistes avaient appelé des milliers de fois l'Etat républicain français à mettre fin aux discriminations criantes entre Autochtones et Français d'importation mais les lobbys des colons et des pieds-noirs s'étaient énergiquement opposés à la moindre amélioration des conditions de vie des Algériens de souche (les indigènes).

Ce n'est qu'après les massacres du 8 mai 1945 en Algérie que des politiciens "indigènes" de l'envergure de Ferhat Abbas avaient cessé de rêver d'une France qui s'étendrait de Dunkerque à Tamanrasset.

Ce n'est qu'après les massacres du 8 mai 1945 en Algérie que les pieds-noirs chrétiens et juifs qui aimaient les Algériens et leur pays avaient commencé à militer pour l'indépendance de l'Algérie et s'étaient ensuite engagés dans les rangs du FLN.

Apprends de Ferhat Abbas que les colons et les gouvernants français successifs avaient poussé brutalement dans les bras des indépendantistes qui avaient commencé à préparer la révolution algérienne après les massacres du 8 mai 1945.

Les colons et les pieds-noirs qui avaient fui massivement l'Algérie en 1962 avaient un seul projet : instaurer un régime d'apartheid semblable à celui de Botha en Afrique du Sud. 

Tu as menti sans retenu aux écoliers et aux lycéens français en leur demandant de semer tes mensonges autour d'eux et au delà de leur entourage, dans l'espace et dans le temps, puisque tu as ciblé leurs enfants qui naîtront dans quinze où vingt ans et leurs petits-enfants qui naîtront dans trente-cinq ou cinquante ans. 

Ton allocution du 10 juin 2017 à Oradour-sur-Glane est une imposture d'autant plus que tu l'as écrite spécialement à l'intention des écoliers et des lycéens à qui il est dangereux de mentir, de cacher des vérités historiques si notre intention est de leur apprendre à respecter les autres.

Je suis tenté de reprendre ici quelques extraits* de ton discours où l'imposture devient criante à partir de l'instant où tu ordonnes à des jeunes Africains et Algériens d'amputer volontairement leur mémoire, d'oublier les horreurs du colonialisme français parce qu'ils n'ont pas eu à en souffrir physiquement alors que leurs parents, dont beaucoup sont encore vivants ont en gardent de graves séquelles corporelles et psychiques.

Quand ta grand'mère, ton grand'père, ton père ou ton oncle te raconte les supplices qu'il a  subies pendant la colonisation et comment l'armée française a brûlé son village, obligeant les habitants à l'errance, c'est comme si toi-même tu avais vécu le drame.

Tu raconteras  à tes enfants et aux enfants de tes enfants tout ce que tu as appris.

Tu pardonneras certainement mais tu n'oublieras jamais.

Tu ne trahiras pas la mémoire de tes parents.
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HOCINE MAHDI
29 décembre 2017
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*)-Les extraits de ton discours qui dévoilent ton imposture par rapport aux reproches virulents que tu as fait aux jeunes Africains et Algériens sur le devoir de mémoire. 
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N.B.
Extrait de ton discours :
Notre conscience ici s'insurge parce qu'a été piétiné ce qui nous construit en profondeur, le respect de la vie humaine. Nous ne serions pas le peuple que nous sommes si nous ne donnions à l'autre un statut sacré. C'est parce que nous lui conférons cette dignité suprême que nous sommes soucieux collectivement de protéger, éduquer, soigner, secourir, défendre, aider l’autre.

GROS MENSONGES POLITIQUES :

LA FRANCE COLONIALE A-T-ELLE RESPECTé LA VIE HUMAINE LE 8 MAI 1945 ET LES DéCENNIES SUIVANTES ?


NON. 

PENDANT PLUS DE 17 ANS ELLE A FAIT PIRE QUE CE QU'ONT FAIT LES ALLEMANDS EN EUROPE.

VOIR AU VIETNAM, EN ALGéRIE ET DANS PLUSIEURS PAYS D'AFRIQUE QU'ELLE CONTINUE DE GOUVERNER PAR LE BIAIS DES DICTATEURS QUI LUI SONT DéVOUéS.

Clairement tu as eu le nazi Goebbels comme maître à penser :
-"Plus le mensonge est gros. Plus il est répété, plus le peuple le croit".

Nicolas Sarkozy t'a précédé sur le chemin du négationnisme.

Wednesday, December 06, 2017

Donald Trump sur la voie de George Bush

Que de fois avons-nous écrit que la Palestine est un pays colonisé par l'Etat voyou US. 
Bill Clinton, George Bush et Barack Obama ont fait tout ce qui était en leur pouvoir à fin de donner le temps au régime d'apartheid sioniste d'inverser les données démographiques en accélérant le rythme des confiscations et de la colonisation des territoires palestiniens qui furent occupés en 1967. 
Ils ont fait tout ce qui était en leur pouvoir à fin d'écarter l'ONU des négociations de Paix en isolant les Palestiniens et leurs bourreaux à Washington. 
Ils ont toujours arbitré les négociations avec la volonté de forcer les Palestiniens à faire des concessions qui sont inacceptables par une nation colonisée mais Mahmoud Abbas et ses équipes se sont soumis au chantage alimentaire qu'exerçait sur eux Washington. 
La lâcheté des monarques et des dictateurs Arabes et l'hypocrisie des gouvernants de l'Union européenne ont tout naturellement conforté l'Etat voyou US dans son soutien inconditionnel au régime d'apartheid sioniste.
Le criminel Donald Trump a sabordé le projet d'une conférence internationale de la Paix au Proche-Orient que voulait organiser François Hollande. Ensuite il a décidé d'offrir El Qods (Jérusalem) à Netanyahu au moment ou celui-ci traverse une très grave crise politique (affaires de corruption et des manifestations de rue contre sa politique et demandant sa démission). 
Que de fois avons-nous écrit que la création d'un Etat palestinien viable dépend exclusivement de la volonté de Washington.
En vérité tous les observateurs du Proche-Orient en sont convaincus mais n'ont pas le courage de le reconnaître. 
Il revient à la communauté internationale de prendre en urgence ses responsabilités car c'est en qualité de président d'une puissance coloniale que Donald Trump écrase le peuple palestinien sous les bottes du régime d'apartheid sioniste qu'il équipe militairement et finance si généreusement.
Déjà le criminel Donald Trump a lancé un appel aux ressortissants américains d'éviter de se rendre en Cisjordanie et à la partie d'El Qods (Jérusalem) habitée par les Palestiniens.
Déjà l'armée sioniste est en état d'alerte rouge, prête à réprimer sans pitié les actes de protestation contre la décision arbitraire de Washington.
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HOCINE MAHDI
Le 6 décembre 2017
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Saturday, December 02, 2017

Emmanuel Macron : Tes postures sont celles de Jacques Foccart

Non Emmanuel Macron, tes raccourcis hypocrites n'effaceront pas les traumatismes des jeunes Africains qui, en période post coloniale, ont vécu d'autres traumatismes aussi cruels que ceux qui furent subis par leurs ascendants sous le système colonial que toi-même avais qualifié de "crime contre l'humanité" quand tu courtisais l'électorat des français d'origine algérienne. Tu connais mieux que moi l'histoire de la décolonisation fictive mise en application par le générale de Gaulle qui consistait à remplacer les gouverneurs français par des dictateurs africains.

Par conséquent je ne t'apprends rien.

Je te rappelle simplement les crimes post coloniaux de l'Etat français que tu demandes avec force aux jeunes Africains d'effacer de leur mémoire alors qu'ils sont de la même nature que les carnages commis par le système colonial pendant des siècles sur le continent américain, en Asie, en Afrique et ailleurs.

L'histoire de la "Françafrique" est une horreur après l'horreur de la colonisation que ne feront pas oublier tes discours démagogiques malgré la meute d'intellectuels africains, maghrébins et arabes dont les discours volontairement "amnésiques" relaient les tiens.

Les dictateurs étaient installés et commandés directement de l'Elysée par Jacques Foccart qui avait un bureau près de celui du général de Gaulle. Ce qui signifie que tous les dictateurs sanguinaires africains des anciennes colonies françaises sont des pantins au service de la France. Ils sont financés, armés et protégés par la France. Ils sont autorisés de réprimer sauvagement leurs opposants et les citoyens mécontents à l'intérieur des pays qu'ils gouvernent illégitimement pendant des décennies.

Félix Houphouët-Boigny : ex député et ministre de la république française avant l'indépendance de la Côte d'Ivoire, il fut promu président de son pays de 1960 à 1993 grâce au réseau Foccart qui a éliminé physiquement ses opposants de la première heure qui luttaient pour une indépendance réelle de leur pays. Partisan acharné de la Françafrique Boigny exerça 30 ans de règne absolu grâce à la protection de la république française.

Omar Bongo : Promu président par de Gaulle. Règne sanguinaire sur le Gabon de 1967 à 2009. Comme Houphouët Boigny, il est mort sur le trône grâce à la protection de l'Etat républicain français. Une anecdote : A chacune de ses visites à Paris il s'adressait à un célèbre couturier pour renouveler sa garde-rode et envoyait les factures à l'Elysée. Ce qui rendait de Gaulle fou de rage. De Gaulle ne l'aimait pas mais il appréciait particulièrement son efficacité contre les vrais indépendantistes au Gabon.  Il t'es très facile de consulter la liste de ses crimes contre le peuple gabonais en 42 ans de règne absolu grâce à la protection de la république française.

Jean-Bedel Bokassa : "cousin" de Valéry Giscard d'Estaing qui avait fait de la "république" Centrafricaine son terrain de chasse. Règne absolu de 1967 à 1979 suite à un coup d'Etat adoubé ou fomenté par les gouvernants français. En 1977 il est couronné empereur avec la bénédiction de son "cousin" Valéry Giscard d'Estaing qui était le président le plus "moderne" de la république française. Suite à une sombre affaire de précieux cadeaux dont a bénéficié Giscard c'est Bokassa qui sera destitué et clochardisé à l'effet de faire oublier à l'opinion française les frasques africaines de l'élégant Valéry. Heureusement que la presse française libre a tout révélé sur les liens contre-nature du démocrate et du dictateur.

Gnassingbé Eyadéma : Président du Togo de 1967 à 2005 grâce à la protection de la république française, promu par le général de Gaulle et Jacques Foccart., aussi cruel que Bokassa et Omar Bongo.

Ajoutons à cette liste quelques noms :

Laurent Gbagbo, Allassane Ouatara Hissène Habré, Idriss Déby, Blaise Compaoré, Joseph Kabila et j'en passe...

Tous des "amis" de la France qui ont la mission d'organiser légalement le pillage des richesses naturelles de l'Afrique au profit de l'industrie française.

Tous des dictateurs assassins que la France protège et finance contre le rêve de liberté, de démocratie, de développement économique, de bonne gouvernance, de prospérité que nourrissent les peuples Africains.

Durant des décennies la France a scandaleusement enrichi les dictateurs, leurs familles, leurs généraux, leurs amis et réduit les peuples à la misère totale. Elle héberge les président, les ministres, les cadres de l'armée africains qui ont pillé leurs pays quand ils étaient au pouvoir. Elle blanchit leur argent maculé du sang de centaines de milliers d'Africains qui revendiquaient le droit et la dignité. Des citoyens qui furent massacrés au vu et au su des représentants officiels du gouvernement français et de l'armée française qui sont présents en permanence dans les anciennes colonies françaises en vue de sauvegarder les intérêts de la France en veillant à la pérennisation de la dictature, à la pérennisation de la colonisation par procuration.

Je ne t'apprends rien.

Cependant je ne te laisse pas dire sans réagir que tu es de la même génération africaine qui n'a pas connu ou subi les affres du système colonial.

Non Emmanuel Macron.

Tu as eu la chance fabuleuse de ne pas ouvrir les yeux et de ne pas grandir sous le règne d'un cruel dictateur qui travaille au service de l'ancienne puissance coloniale en usant des méthodes répressives barbares de l'armée coloniale contre ses concitoyens dont les revendications se limitent à la justice, à la liberté, et à un poste de travail qui permette de mener une vie décente tout en contribuant à la reconstruction du pays.

Comme tu le vois, la différence est remarquable entre le jeune français né libre et le jeune africain né sous le joug d'une cruelle dictature parrainée et nourrie par l'ancienne puissance coloniale.

Je ne t'apprends rien.

Cependant je ne te laisse pas nier l'évidence sans réagir car tu es capable d'affirmer une chose un jour et de te renier le lendemain.

C'est ton sport favori.

Tu l'as déjà fait en Algérie quand tu étais en campagne électorale.

Par imprudence ou par calcul ?

En déclarant que le colonialisme français est un crime contre l'humanité, tu avais quelle idée en tête ?

De retour en France et sous la pression des "nostalgériques" tu as été contraint de nier la vérité et de te prostituer par crainte de perdre le soutien des lobbys "Algérie Française".

A Ouagadougou changement de formule :

"le colonialisme européen est un crime" as-tu dit.

Ce n'est plus un crime contre l'humanité commis par l'Etat français dans ses anciennes colonies en Afrique, en Asie et sur le continent américain.

Plus grave encore :

Le crime colonial français est fondu par la magie du verbe dans le crime colonial européen alors que ton discours a été prononcé  face à des universitaires d'un pays qui a été colonisé par la France.

C'est un mépris intolérable à l'égard de ton auditoire africain.

Que tu le veuilles ou non, en qualité de président de la république française tu es comptable devant l'Histoire des réparations de tous les crimes de la colonisation française en Afrique, en Asie et ailleurs.

Personne ne te demande de te repentir.

Par contre il est exigé de toi de mettre fin au pillage des richesses naturelles des anciennes colonies françaises et d'engager dans les plus brefs délais un partenariat équitable en débarrassant l'Afrique des dictatures qui furent instaurées par de Gaulle et Foccart et qui perdurent.
        
Tous tes prédécesseurs, du général de Gaulle à François Hollande, étaient viscéralement contre l'instauration de la démocratie réelle dans les anciennes colonies françaises.

Une preuve :

Quand, en 2011, le peuple tunisien s'était soulevé contre la dictature nous avons entendu la ministre de la défense française, Michèle Alliot Marie, proposer à Zine el Abidine Ben Ali de lui envoyer les CRS français pour mater la révolte citoyenne.

Lors de sa première conférence de presse en tant que président de la république, Nicolas Sarkozy en personne avait dit que la France avait besoin des dictateurs en Afrique. Il y avait plus de six-cents journalistes du monde entier dans la salle.

Je ne t'apprends rien.

Cependant je ne te laisse pas dire sans réagir que la France n'a plus de politique africaine.

C'est un mensonge grossier.

La France poursuit sans interruption le pillage des richesses naturelles de l'Afrique et son soutien inconditionnel aux dictateurs honnis par les peuples Africains.

De Gaulle s'interdisait de procéder à des essais nucléaires en France mais le faisait dans les colonies Françaises.

En vue de préserver les nappes phréatiques, ton prédécesseur François Hollande a interdit aux entreprises françaises d'exploiter le gaz de schiste en France  mais il les encourage à empoisonner les nappes phréatiques dans les anciennes colonies françaises dites indépendantes.

Je ne t'apprends rien.

En affirmant que tu n'es pas le président d'une puissance coloniale et en usant du langage du chef d'une armée coloniale tu nous révèles ta nature de manipulateur.

A l"étudiante qui t'a interpellé sur la présence des militaires français dans les anciennes colonies françaises d'Afrique tu as eu la réaction d'une violence inouïe qui rappelle Bigeard et Massu pendant la bataille d'Alger.

"Les soldats français ont tous les droits en Afrique". C'est ma lecture de ta réponse brutale.

Les Africains doivent s'incliner même lorsque les soldats en question se font sucer la bite par des enfants africains affamés qui ont eu l'imprudence de leur demander quelques biscuits.

Non Emmanuel Macron.

Tu es aussi moderne que l'était Valéry Giscard d'Estaing. C'est-à-dire aussi colonialiste que lui dans ton langage démagogique et dans ton comportement méprisant. Sauf que tes promesses mirobolantes d'instaurer un partenariat équitable ne seront réalisables que lorsque la France libérera l'Afrique des dictateurs qu'elle arme, finance et protège contre la volonté des citoyens africains d'accéder à la souveraineté réelle.

J'attends de voir ce que tu diras et feras à Alger le 6 décembre 2017 face à un président malade qui n'a plus l'énergie t'écouter et la lucidité de te répondre vertement.
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Hocine Mahdi
le 2 décembre 2017
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