Sunday, June 26, 2011

Tourisme Diplomatique: Protégeons les enfants

Quand vous livrez un enfant âgé entre huit et quatorze ans à l'appétit vorace d'un pédophile c'est comme si vous écrasiez un bourgeon qui attend le printemps pour éclore et égayer notre triste quotidien de mille suaves senteurs, de mille couleurs chatoyantes, de mille joies.
Le pédophile est un monstre à visage humain, difficilement repérable. Nous le rencontrons chaque jour et partout. Au marché, chez l"épicier du coin, à l'université, à la mosquée, à l'église, à la synagogue. Il est très sympathique, serviable, courtois, élégant, riche, cadre moyen, ouvrier, pauvre. Nous n'oserons jamais le soupçonner d'indélicatesse.
Pourtant...
Voyez le cas inimaginable de ce bon papa:
L'épouse se lève de bon matin pour aller à son travail. Le plus naturellement du monde elle lui confie la garde de leur bébé: une fillette âgée à peine de trois mois. Mais quand elle reviendra en fin de journée à la maison, elle retrouvera le bébé mort d'étouffement. Le bon papa avait éjaculé dans la bouche de la gamine. Au moment de la jouissance il avait enfoncé son pénis dans la gorge du bébé. Il y eu mort par strangulation.
Et c'est dans un pays civilisé.
C'est cela le pédophile: un homme qui possède le grand art de la dissimulation de ses perversions au point de tromper sa propre épouse.
Anouar Nadjet est une militante marocaine des droits de l'enfant. Le 24 juin 2011 elle a accordé un entretien à une journaliste de France 24. A la fin de cet entretien elle s'est effondrée, versant des larmes de rage. Car, dans son pays comme en Tunisie et en Egypte, il est tabou de parler des enfants que les proxénètes offrent en pâture aux touristes étrangers qui paient gros.
Selon elle, nous la croyons sur parole, les services de sécurité et les magistrats du roi sont d'une complaisance inouïe à l'égard des pervers occidentaux. Leur grand souci étant de préserver la place de leader qu'occupe le Maroc sur les fichiers des agences de voyage européennes.
Ce n'est qu'après les indiscrétions de l'ancien ministre de l'éducation et philosophe Luc Ferry que la militante Anouar Nadjet a pu arracher un peu de liberté d'action.
Nous avons posé le problème quelques jours avant que Luc Ferry n'en parle dans une émission télévisée à large audience. Mais nous sommes très heureux que l'ancien ministre français ait confirmé nos accusations contre le tourisme sexuel des diplomates européens en Tunisie et au Maroc. Sa réaction a ouvert une piste que les médias lourds et la presse écrite, en France* et au Maroc, ont commencé à explorer avec moins de frilosité.
Mais suffit-il de constater les dégâts sur les enfants de la complaisance inouïe des autorités marocaines et tunisiennes à l'égard des pédophiles et des proxénètes. Des fillettes et des gamins de six, sept, huit ans livrés comme des esclaves aux monstrueuses perversions de hautes personnalités françaises pour quelques dizaines d'euro...
Dans le sérail élyséen ils et elles sont nombreux (ses) qui savent et se taisent. L'ancien ministre des droits de l'homme Bernard Kouchner qui ne supportait que Rama Yade puisse critiquer ses "amis" Ben Ali et Kaddafi, lui qui voulait autoriser les laboratoires pharmaceutiques de vendre aux démunies africains les médicaments interdits en Europe parce que très dangereux pour la santé. Jacques Lang, ancien ministre de la culture.
Ces deux respectables dinosaures du parti socialiste en savent plus que le philosophe Luc Ferry. Mais le bon roi marocain les a tellement sucrés, gavés de bonnes choses. La reconnaissance du ventre et du bas ventre leur impose le silence.
Les ONG humanitaires d'Europe et d'Amériques doivent soutenir à fond les associations marocaines et tunisiennes pour casser le tabou et forcer les autorités à sanctionner sévèrement l'exploitation sexuelle d'enfants dont les parents vivent dans un total dénuement et n'ont pas les moyens d'engager des procédures judiciaires.
C'est révoltant de voir avec quelle cruauté certains touristes de la riche Europe se comportent avec les enfants de leurs anciennes colonies que la mauvaise gouvernance a maintenues dans une extrême pauvreté.
C'est révoltant de voir la connivence des autorités et de la mafia du commerce sexuel détruire des enfants âgés entre six et quatorze ans rien que pour attirer plus de touristes pervers qui, pour les mêmes crimes seraient condamnés à de très lourdes peines de prison dans leurs pays.
Anouar Nadjet et tous ceux qui militent pour la protection des enfants méritent soutien et respect. Chaque heure ces femmes et ces hommes sont exposés au danger car le commerce des enfants est plus juteux que celui de la drogue dans les pays pauvres.

Mahdi Hocine

* Lire le point de cette semaine et france soir de jeudi.

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